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1-Watergate Break-In 2.34
2-Skipping Through Town 1.12 3-Lounge-Y Dick 1.26 4-Lip Gloss Intrigue 1.06 5-Girls See Liddy 1.36 6-Arlene Swoons/ Shredding The Evidence 1.32 7-Dreams of Dick 0.34 8-The Phone is Tapped 0.34 9-Breezy Day 1.13 10-"I Honestly Love You" 0.52* 11-Discovering The Tape 1.27 12-High School Band 0.36 13-Arlene is Heartbroken 0.48 14-Followed by Dick Montage 2.01 15-The New Boyfriend 1.30 16-Spies 0.45 17-The Robbery/Escape 2.01 18-Driving The Girls Insane 1.33 19-"I Thought You Were Cute" 0.39 20-Skipping Reprise 1.12 *Chanté par Michelle Williams Musique composée par: John Debney Editeur: Edition promotionnelle Musique produite par: John Debney Artwork and pictures (c) 1999 Columbia Pictures/Tristar Pictures. All rights reserved. Note: *** |
DICK
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by John Debney
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Avec 'Dick' (Dick, les coulisses de la présidence), le réalisateur Andrew Fleming s'attaque au monde de la politique avec l'histoire du scandale du Watergate durant la présidence de Richard Nixon aux Etats-Unis, en 1974, histoire revue et corrigée par le réalisateur lui-même (qui signe ici une partie du script avec Sheryl Longin). Le film se veut comme une sorte de satire du monde de la politique et des évènements entourant le scandale du Watergate à travers les yeux de deux jeunes adolescentes américaines, Betsy Jobs (Kirsten Dunst) et Arlene Lorenzo (Michelle Williams). Les deux jeunes filles habitent l'immeuble chic du Watergate. Un soir, elles sont les témoins involontaires du fameux cambriolage dans les bureaux du parti démocrate. Le lendemain, la police arrête les suspects. Alors que Betsy et Arlene sont en visite à la Maison Blanche avec leur groupe scolaire, elles repèrent par inadvertance un individu qui se trouvait sur les lieux du crime le soir du cambriolage du bureau du parti démocrate. Inquiet, Bob Haldeman (Dave Foley), l'un des principaux bras droit de Richard Nixon (Dan Hedaya), prend à part les deux filles et tente de les questionner sur ce qu'elles ont pu voir ou entendre. Nixon fait alors leur connaissance par hasard alors que son chien Checkers vient les voir. Après un bref entretien, le président décide de les nommer 'promeneuses officielles du chien du président des Etats-Unis'. Heureuses, les deux jeunes ados insouciantes se rendent régulièrement à la Maison Blanche en amenant leurs pâtisseries qui font la joie du président et de son équipe, tandis qu'Arlene finit par tomber amoureuse de Nixon, qu'elle surnomme 'Dick'. Puis, très vite, elles prennent conscience que Nixon est impliqué dans le cambriolage du Watergate en tombant par hasard sur un enregistrement secret dissimulé dans son bureau. Violemment rejetées par Nixon, les deux filles tombent des nues et comprennent que l'homme qu'elles admirent tant est en réalité un comploteur malhonnête qui mérite une bonne leçon. Ensemble, elles vont contacter Bob Woodward (Will Ferrell) et Carl Bernstein (Bruce McCulloch), les deux célèbres journalistes qui enquêtèrent et firent éclater la vérité à propos du Watergate. Elles échangent alors de précieuses informations sous le pseudonyme de 'gorge profonde', suggéré par le titre d'un film pornographique que le frangin de Betsy est allé voir. Finalement, Betsy et Arlene finiront par provoquer la démission de Richard Nixon et le changement de politique de leur pays.
'Dick' part d'une idée un peu folle: et si les personnes responsables de la mise à nue du scandale du Watergate étaient deux jeunes adolescentes américaines délurées et insouciantes? Partant de ce postulat étonnant, le réalisateur tisse une intrigue loufoque dans laquelle Richard Nixon se gave de pâtisserie à la drogue, ce qui vaut au passage une scène débile où les principaux acolytes de Nixon chantent avec un Leonid Brezhnev (Len Doncheff) dans un état second, etc. Evidemment, le film ne se veut en aucun cas crédible et s'amuse au contraire à pasticher les évènements de 1974 qui entraînèrent la démission de Nixon. Andrew Fleming se moque gentiment de la politique américaine à travers une satire loufdingue et caricature au possible l'Amérique des années 70, avec ses hippies, ses tubes pop et sa liberté d'expression. Les deux héroïnes, Betsy et Arlene (brillamment interprétées par Kirsten Dunst et Michelle Williams) se veulent ainsi représentatives du climat d'insouciance et de liberté de cette époque révolue, même si le réalisateur en rajoute une couche en accentuant leur caractère infantile/groupie limite hystérique. En ce sens, les deux jeunes filles frôlent le postulat de l'anti-héros sur plus d'un point. Seulement voilà, l'ensemble s'avère être bien lourd et bien fastidieux pour qu'on adhère pleinement à cet humour quelque peu nunuche (et quel dommage de voir un excellent acteur comme Dan Hedaya perdre son temps dans de telles futilités). On s'ennuie ferme devant cette relecture insolente et un peu fastidieuse des évènements du Watergate qui n'arrive jamais à nous décrocher le moindre sourire, et ce à quelques rares exceptions prêtes. Reste l'esthétique très 'seventies' du film, que le réalisateur a reproduit de manière assez fidèle. Pour le reste, 'Dick' reste une comédie satirique lourdingue que l'on oubliera très rapidement. Souvent lié à la plupart des grosses comédies typiquement hollywoodiennes, John Debney, le 'Mr. comédie' de la musique de film U.S., nous offre à son tour une incursion dans le monde ses seventies avec sa partite partition orchestrale à la fois humoristique et rythmée pour 'Dick'. Le compositeur utilise son attirail orchestral habituel avec cordes, vents, cuivres et piano, tout en utilisant de manière plus surprenante des percussions de style cubain/brésilien incluant les bongos, les congas, le guiro, le vibraslap, etc. Ce choix peut paraître étrange à première vue, mais il fonctionne parfaitement dans le film, et le compositeur donne d'entrée de jeu la couleur avec 'Watergate Break-In', où il s'amuse à pasticher le célèbre 'The Conspirators' du non moins fameux 'JFK' de John Williams pour la scène du cambriolage du Watergate. Alors que John Williams lui-même avait déjà illustré une séquence similaire (mais évidemment plus sérieuse) pour le 'Nixon' d'Oliver Stone, Debney joue ici sur les formules héritées de Williams incluant piano 'thriller', cordes sombres, guitare basse et ostinato de claves - qui reste sans aucun doute l'élément le plus reconnaissable ici, repris par John Ottman dans 'Usual Suspects'. Après cette première incursion dans un registre plutôt mystérieux, sombre et intriguant (mais toujours placé sous le ton de la comédie légère), 'Skipping Through Town' vient rompre cette atmosphère sérieuse en évoquant l'insouciance et la légèreté enfantine des deux jeunes héroïnes lorsqu'elles se baladent en ville au début du film. Le morceau est écrit sous la forme d'une petite pièce très rétro et très niaise confiée à des chanteurs sur des vocalises 'da-ba-da-ba-da' (comme dans le célèbre thème de 'Un homme et une femme' de Francis Lai), le tout soutenu par une très légère rythmique jazzy. La pièce, inattendue de la part de John Debney (que l'on aimerait voir se lâcher un peu plus souvent dans ses musiques), évoque toute l'innocence, la naïveté des deux adolescentes et l'insouciance quasi insolente de la jeunesse des années 70 - tendance hippie. En ce sens, les vocalises très kitsch de 'Skipping Through Town' pourraient évoquer sans problème les voix de la jeunesse américaine des seventies. Voilà en tout cas un exercice de style tout à fait intéressant de la part d'un compositeur qui s'est visiblement bien amusé avec son sujet. Le compositeur va même jusqu'à faire une incursion dans la lougne avec 'Lounge-Y Dick', pièce soutenue par quelques percussions latinos avec saxophone et orchestre. Le morceau évoque, non sans un certain humour, la pseudo-amitié naissante entre Nixon et les deux jeunes filles. Debney s'amuse à varier les styles, que ce soit de la lougne, de la pop seventies bien kitsch et naïve ou du cool-jazz bien rétro comme dans 'Breezy Day' ou le plus intimiste 'Arlene is Heartbroken' (scène où Arlene comprend que Nixon n'est pas l'homme qu'elle croyait aimer). Debney s'amuse même à pasticher le style musical jazzy des anciens film-noir dans 'The New Boyfriend', pour la scène où Betsy drague le prétendu fils de l'un des acolytes de Nixon, afin de récupérer le précieux enregistrement compromettant. On notera ici, en plus de la section jazz traditionnelle, l'utilisation des voix kitsch qui évoquent le côté naïf et insolent des deux jeunes filles. On retrouve d'ailleurs l'utilisation d'une voix féminine sensuelle dans 'Dreams of Dick', lorsque Arlene rêve d'un tendre tête-à-tête avec Nixon. Debney maintient tout au long du film son utilisation des percussions latinos (cf. l'ironique 'High School Band') qui atteignent leur paroxysme dans 'Driving The Girls Insane', morceau plus tourné vers l'action lorsque Nixon fait espionner les deux jeunes filles. L'orchestre s'associe ici aux percussions brésiliennes/cubaines dans un style lorgnant plus vers le thriller, suggérant la menace omniprésente et sérieuse qui pèse sur les deux jeunes héroïnes et qui rompt alors avec l'innocence et l'insouciance du début. Debney s'amuse alors à lorgner du côté des musiques de film d'espion/film noir des années 50/60, avec ces touches jazzy rétro à la Henry Mancini. 'Girls See Liddy', 'Arlene Swoons/Shredding The Evidence', 'The Phone is Tapped' ou l'excitant 'Followed by Dick Montage' sont représentatifs de ce climat d'espionnage et de mystère voulu par le compositeur dans le film, toujours sur le ton de la dérision et de l'humour. Malgré ses bons points, il manque dans le score de 'Dick' un thème fédérateur qui donne l'impression d'un score brouillon avec peu d'unité (et ce malgré le thème niais des vocalises ultra kitsch de 'Skipping Through Town'). Néanmoins, John Debney apporte un humour véritable au film même si sa musique, trop courte sur l'album promo et dans le film, n'arrive pas à rivaliser avec les nombreuses chansons 'seventies' envahissantes. Effectivement, le réalisateur n'a pas accordé beaucoup d'importance à la musique originale de Debney, qui a donc bien du mal ici à se faufiler entre deux ou trois tubes des 'seventies' que l'on entend tout au long du film. Dommage, d'autant que l'on aurait aimé entendre le compositeur développer encore plus le côté humoristique de la partition et ses passages de style espionnage/suspense sur fond de percussions latinos. Au final, 'Dick' s'avère être une petite partition comédie sympathique et sans prétention, qui rompt un peu avec la monotonie habituelle des musiques de comédie de Debney en affirmant ici une variété de style plus étonnante et les multiples facettes musicales du compositeur qui sied à merveille au côté satirique et délirant du film d'Andrew Fleming. Reste que ce score ne restera certainement pas dans les annales! ---Quentin Billard |