1-Greenland: Anno 1859 4.14
2-Isaiah's Theme 2.06
3-Smilla Learns More 4.22
4-Threatened With Jail 4.47
5-Who Is The Mechanic? 4.26
6-Secret of The Ship 7.11
7-Chase At Sea 8.07
8-Greenland Revisited 10.28
9-The Truth Revealed 6.41
10-End Titles 2.23

Musique  composée par:

Hans Zimmer/
Harry Gregson-Williams

Editeur:

Teldec/Constantin Records
0630-17872-2

Montage de la musique:
Adam Smalley
Album compilé par:
Slamm Andrews
Producteur exécutif
(Teldec/Constantin International):
Wolfgang Mohr

Artwork and pictures (c) 1996 Constantin Film Produktion Gmbh. All rights reserved.

Note: **1/2
SMILLA'S SENSE OF SNOW
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer/
Harry Gregson-Williams
Basé sur le best-seller de Peter Hoeg, 'Smilla's Sense of Snow' est un sinistre thriller qui suit l'enquête agitée dans un Copenhague enneigé de Smilla Jasperson (Julia Ormond), une jolie scientifique farouche originaire du Groenland et obsédée par la mort d'un jeune enfant inuit de 6 ans avec qui elle s'était liée d'amitié. Smilla est une femme particulière, belle mais agressive, indépendante, asociale et quasiment sauvage. Elle vit seule recluse dans un appartement de Copenhague. Le jour où la police trouve le corps du petit Isaiah en bas de son immeuble, Smilla se rend sur le toit d'où il a chuté et comprend vite que ce n'était pas un accident, d'autant qu'Isaiah avait le vertige et qu'il ne venait jamais jouer sur le toit. Avec l'aide de son mystérieux voisin (Gabriel Byrne), lui aussi choqué par la mort de l'enfant, Smilla va mener sa propre enquête et va très vite comprendre que la mort d'Isaiah cache quelque chose de bien plus grave. Elle n'a pas encore de preuve quant à l'hypothèse du meurtre, mais son instinct de la neige la pousse à opter pour la thèse de l'assassinat. Mais qui pouvait en vouloir à ce point à un enfant aussi inoffensif? Qui a pu lui faire peur à tel point qu'il puisse chuter de lui-même du haut d'un immeuble? D'indice en indice, son enquête avance. Mais, très vite, Smilla se heurte à l'hostilité de certaines personnes qui vont tout faire pour l'empêcher de découvrir la vérité. Après avoir interrogé le médecin légiste qui a examiné le cadavre d'Isaiah, Smilla apprend qu'un certain professeur Loyen (Tom Wilkinson) voyait régulièrement Isaiah et aurait apparemment prélevé quelque chose sur son corps après sa mort. Ce précieux indice va très vite amener Smilla sur la piste d'un certain Andreas Tork (Richard Harris), le riche et très influent patron d'une société d'exploration géologique basée au Groenland où son équipe semble avoir fait une découverte capitale qui serait à l'origine du meurtre d'Isaiah et, par la même occasion, de son père, qui travaillait pour Tork. 'Smilla's Sense of Snow' reste un bon thriller captivant malgré quelques invraisemblances et quelques longueurs, Bille August étant resté très proche du roman de Peter Hoeg. Evidemment, le film est dominé par une Julia Ormond toujours aussi magnifique, même dans ce rôle de femme farouche et sauvage.

La musique de Hans Zimmer et Harry Gregson-Williams prolonge le climat de tension psychologique du film, les deux compositeurs de Media-Ventures s'étant associé pour l'occasion (avec Steve Jablonsky à la musique additionnelle) afin de pondre un score atmosphérique plus éloigné des partitions d'action que Zimmer et ses compagnons ont l'habitude de composer à cette époque. Les deux compositeurs ont ainsi privilégié une approche atmosphérique et pesante dans laquelle ils utilisent trois motifs principaux. Tout d'abord, le motif principal plutôt harmonique associé à Smilla se distingue par son enchaînement de trois accords paisibles, que l'on entend dès l'introduction du score dans 'Greenland: Anno 1859'. Le second thème est associé à Isaiah et se distingue par sa courbe mélodique ascendante, évoquant le souvenir mélancolique du petit enfant qui se trouve être au centre de cette sinistre intrigue. Enfin, on trouvera un motif de 4 notes plus sombre qui suggère la tension et le danger tout au long du film. Ce motif envoûtant du 'suspense' reste sans aucun doute le thème le plus utilisé tout au long du film, apportant son lot de mystère et d'intrigue au film.

'Greenland: Anno 1859' installe l'auditeur dans un climat froid dominé par des cordes, quelques sons de flûte indienne (pour évoquer le Groenland) et quelques synthés atmosphériques discrets. Outre l'utilisation du thème harmonique associé à Smilla (et qui attire très difficilement notre attention alors qu'on aurait pu s'attendre à un thème plus fort, épousant la forte personnalité du personnage de Julia Ormond), le morceau nous plonge dans une atmosphère plutôt froide et déjà assez mystérieuse. Cette atmosphère de mystère se confirme alors dans 'Smilla Learns More', décrivant l'avancée de l'enquête de l'héroïne déterminée à aller jusqu'au bout. Les cordes se veulent ici plus sombres, le motif de suspense restant omniprésent aux cordes avec l'environnement électronique ambiant. On commence déjà à ressentir ici la tension psychologique suggérée par la musique dans le film, musique qui ajoute un côté pesant intéressant sur les images, bien que l'approche s'avère être un peu trop systématique et monotone durant les quelques 2 heures de métrage. La tension se veut alors plus forte dans 'Threatened With Jail', alors que Smilla se retrouve menacée par deux policiers qui semblent bien décidés à l'empêcher de continuer son enquête. On notera ici l'utilisation de sonorités électroniques plus sombres et de cette basse synthétique qui suggère continuellement cette atmosphère de tension et de tourment pour Smilla.

Idem pour 'Who Is The Mechanic?' lorsque Smilla découvre que son voisin (interprété par Gabriel Byrne) connaît Andreas Tork. La musique devient ici plus inquiétante, plus rythmée, mélangeant cordes froides et synthétiseurs atmosphériques. Les formules restent les mêmes jusqu'à la fin, sans jamais apporter quelque chose de nouveau, ce qui tend à rendre la musique irrémédiablement monotone jusqu'à la fin du film. Ainsi, 'Secrets of The Ship' prolonge cette atmosphère de suspense avec cet envoûtant motif de 4 notes (Smilla explore alors le bateau de Tork) sur fond de rythmiques électroniques, tandis que 'Chase At Sea' se veut plus agité, avec ses cordes rythmées typiques d'Harry Gregson-Williams et de Hans Zimmer et les traditionnelles rythmiques électroniques pour la scène où Smilla est poursuivi par les sbires de Tork, atmosphère lourde qui se poursuit dans le final, 'The Truth Revealed', aboutissant au traditionnel 'End Titles' (qui reprend le thème d'Isaiah dans une belle version ample aux cordes). La tension ne cesse de monter tout au long du film grâce à une musique très pesante et envoûtante, mais le résultat aurait certainement été bien plus efficace si les deux compositeurs avaient apporté un peu plus de relief à un score somme tout assez quelconque et très monotone. Du coup, passé les premiers morceaux, on s'ennuie très vite, faute d'idée neuve ou originale pour la suite.

Au final, 'Smilla's Sense of Snow' est un score intéressant puisqu'il montre les musiciens de Media-Ventures sous un autre angle que celui de l'action et des rythmiques modernes rock/techno, mais cela n'en fait pas pour autant un score à recommander absolument à tous les béophiles, loin de là (et ce malgré son grand impact psychologique et émotionnel dans le film). Reste que 'Smilla's Sense of Snow' plaira sans aucun doute aux fans purs et durs de Zimmer et Gregson-Williams!


---Quentin Billard