1-Main Title 3.03
2-To The Lab 1.53
3-Adam Gets Zapped 0.35
4-Putting on Weight? 1.19
5-Macrowaved 3.15
6-How'd She Take It? 3.11
7-Sneaking Out 1.12
8-Don't Touch That Switch! 0.26
9-The Bunny Trick 2.41
10-Get Big Bunny 4.11
11-Clear The Streets! 3.00
12-Car Flight 4.38
13-Ice Cream! 3.47
14-Look at That, Mother! 2.26
15-That's All, Folks! 4.20

Musique  composée par:

Bruce Broughton

Editeur:

Intrada Records MAF 7030D

Produit par:
Bruce Broughton
Montage de la musique:
Patricia Carlin
Producteur pour Intrada:
Douglass Fake

Artwork and pictures (c) 1992 The Walt Disney Company. All rights reserved.

Note: ***1/2
HONEY, I BLEW UP THE KID
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bruce Broughton
Après avoir rétréci ses gosses, l'inventeur excentrique Wayne Szalinski (Rick Moranis) a agrandit son bébé dans 'Honey, I Blew Up The Kid' (chéri, j'ai agrandi le bébé). Récupéré par un laboratoire scientifique pour lequel Szalinski travaille, la machine de ce dernier est sur le point d'être testé par les scientifiques afin d'agrandir les objets, mais les tests échouent tous lamentablement. Un jour, Szalinski se rend dans le laboratoire et teste lui-même sa propre machine, mais l'expérience tourne mal et il agrandit Adam, son petit enfant de 2 ans avec son lapin en peluche. Peu de temps après s'être éclipsé discrètement du labo, Szalinski découvre avec horreur qu'Adam ne cesse de grandir jusqu'à atteindre une taille inhumaine. Dès lors, il comprit que son enfant devenu un géant de plus de 10 mètres attire tous les champs électromagnétiques qui ne cessent d'alimenter la réaction d'agrandissement. Impossible à arrêter, le jeune Adam s'échappe de chez lui et se dirige vers Las Vegas, où il va semer un véritable bazar tandis que Szalinski et sa famille vont tenter de lui rendre sa taille normale avant que l'armée ne s'occupe de lui.

Si vous avez aimé 'Honey, I Shrunk The Kids', vous devriez aimer ce second opus toujours produit par Disney et réalisé par Randal Kleiser dans un registre tout à fait similaire: après le rétrécissement, l'agrandissement! Avec un humour similaire et des situations totalement grotesques au possible, 'Honey, I Blew Up The Kid' est résolument fait pour les amateurs de comédies hollywoodiennes disproportionnées et nunuches, avec des effets spéciaux digne d'une sympathique série-B un brin rétro pour l'époque (le coup des effets optiques donnant l'illusion d'un personnage géant est un très vieux procédé du cinéma) et de l'aventure en veux-tu en voilà. Ici, Randal Kleiser s'amuse à nous proposer un pastiche du mythique 'Godzilla' (auquel le film fait même un clin d'oeil à un moment donné) sauf qu'ici le lézard géant est remplacé par un bébé de plus de 20 mètres qui transforme Las Vegas en gigantesque terrain de jeu où il sème la panique malgré lui. Le concept est amusant en soi, mais passé la première demi-heure du film, on s'ennuie très vite devant un spectacle aussi grotesque et ridicule, un navet à réserver en priorité aux fans du premier épisode et à un public plus jeune!

Après James Horner sur le premier opus, c'est Bruce Broughton qui compose la musique de ce second épisode, renouant avec son traditionnel style mickey-mousing orchestral que le compositeur a l'habitude d'écrire pour ce genre de comédie. Avec des orchestrations d'une grande vivacité, faisant la part belle aux différents pupitres - cordes, vents, saxophones, percussions comprenant xylophones, etc. - le score de 'Honey, I Blew Up The Kid' possède tous les ingrédients susceptibles de satisfaire les amateurs du compositeur et de ses musiques de comédie. Broughton pose d'emblée le ton du score lors d'une ouverture particulièrement colorée où le compositeur dévoile tout le côté entraînant et léger du score lors de la séquence introductive entièrement animée. Le compositeur en profite pour développer le thème principal associé à Szalinski et à son côté excentrique, thème léger que le compositeur développe à loisir d'un instrument à un autre avec un véritable souci d'orchestration tout à fait caractéristique des grandes partitions symphoniques du compositeur. Sans surprise, ce 'Main Title' impose le ton mickey-mousing du score (quoi de plus évident pour un film ayant comme personnage principal un bébé) avec une série de mouvements sautillants et enjoués avec cordes, xylophones, clarinettes, hautbois, bassons, flûtes, percussions, etc. Autant dire qu'à travers ces quelques 3 minutes introductives particulièrement fraîches et enjouées, le compositeur résume tout le ton du score et du film de Randal Kleiser.

L'entraînant 'To The Lab' permet à Broughton d'entamer ses premiers développements du thème de Szalinski lorsque ce dernier se rend à son laboratoire pour tester la machine. Le thème est ici développé par les vents avec les saxophones qui apportent une couleur instrumentale intéressante ici - en ce sens, Broughton pourrait s'apparenter à un peintre qui use des couleurs avec une maestria tout à son honneur, à défaut d'accoucher d'une oeuvre débordante d'originalité. Dans 'Adam Gets Zapped', Broughton nous propose même quelques touches d'humour comme une brève allusion sous forme de berceuse enfantine sur l'air populaire 'ah vous dirais-je maman', suivi d'un petit motif sautillant de bassons qui semblent faire ici allusion au célèbre 'Apprenti sorcier' de Paul Dukas. On a véritablement à faire ici à une musique proche de l'esprit cartoon à l'ancienne, avec ses jeux de références, ses couleurs instrumentales sautillantes, son climat bon enfant et insouciant, etc. A noter que les références de 'Adam Gets Zapped' évoquent le petit Adam dans la scène où ce dernier se fait agrandir par erreur par le rayon de la machine de Szalinski. S'en suit alors un 'Putting on Weight?' assez amusant et développant le thème de l'inventeur excentrique sur un ton toujours très mickey-mousing humoristique, évoquant toute la fantaisie et l'humour enfantin du film. Le compositeur en profite aussi pour développer un second thème qu'il associe à la famille de Szalinski, un thème plus intimiste qui se caractérise pour son aspect mélodique plus tendre, avec l'utilisation d'un piano électrique, des cordes et des vents, joli thème nostalgique et rassurant que l'on retrouve dans 'Sneaking Out'.

Après une série de pièces mickey-mousing particulièrement vivantes et enjouées, liées à la fougue et l'espièglerie du petit Adam et de ses bêtises 'géantes', Bruce Broughton oriente la seconde partie de sa partition vers l'aventure avec 'Don't Touch That Switch!', superbe morceau d'aventure/action survolté et virtuose lorsque Adam s'échappe de sa maison et sème la pagaille à Las Vegas. Le compositeur accentue alors ici le pupitre des cuivres massifs et des percussions avec des cordes frénétiques et virtuoses. La frénésie orchestrale de 'Don't Touch That Switch!' convient très bien au côté grotesque et 'disproportionné' du film, une idée que Broughton a essentiellement retranscrit dans la seconde partie de sa partition. Le coup du lapin géant amené par hélicoptère est superbement illustré dans 'Bunny Trick', nouveau morceau d'action/aventure survolté, avec des orchestrations toujours aussi inventives et plus massives dans la dernière partie du film. Ainsi, 'Clear The Streets!' impose un climat d'action avec ostinato rythmique de cordes/piano et de percussions dans un style très cuivré et massif qui semble ironiquement se prendre au sérieux (on fait évacuer les rues de la ville pour empêcher qu'Adam détruise tout), imitant le style musical des anciens 'Godzilla' japonais - en ce sens, la musique rejoint pleinement le côté parodique et humoristique du film de Randal Kleiser. L'action se prolonge dans l'excitant 'Car Flight' (scène où les deux ados sont piégés dans la voiture avec laquelle joue Adam) tandis que Broughton apporte un peu d'humour à la scène du camion de glace dans 'Ice Cream!' où il utilise un petit motif enfantin qu'il transforme en marche survoltée pour les besoins de la scène. C'est donc sans surprise que le compositeur nous amène au grandiose final de 'Look at That, Mother!' où Broughton reprend de manière majestueuse et puissante aux cordes le joli thème familial, amenant au conclusif et martial 'That's All, Folks!' pour une dernière reprise très énergique du thème de Szalinski à grand renfort de cuivres et de percussions.

Si vous êtes fan de Bruce Broughton et de ses grandes partitions de comédie/aventure, il ne fait aucun doute que 'Honey, I Blew Up The Kid' vous ravira avec son énergie orchestrale, ses morceaux d'action frénétiques et ses orchestrations particulièrement vivantes et colorées. Evidemment, comme souvent chez le compositeur, la musique manque cruellement d'originalité - on sent par moment l'influence d'Alan Silvestri ou de Randy Newman - mais le tout reste néanmoins typique du style orchestral du compositeur et de sa capacité à trouver des thèmes tout aussi sympathiques que mémorables. Ici, c'est la frénésie et le côté virtuose de certains morceaux d'action/aventure qui surprend un peu (mention spéciale à la performance absolument remarquable des musiciens de l'orchestre!), affichant un certain second degrés ironique avec les séquences où le petit Adam se transforme en Godzilla en couche culotte. En somme, un bon travail sans originalité mais d'une grande efficacité, signé par un compositeur qui se fait hélas bien trop rare ces temps-ci à Hollywood!


---Quentin Billard