1-Una Palabra 1.19*
2-Main Title 3.05
3-Taxi 0.53
4-El Paso 0.41
5-Creasy's Room 0.34
6-The Rave 4.23
7-Pita's Sorrow 1.47
8-Nightmare 1.06
9-Bullet Tells The Truth 1.36
10-Followed 1.02
11-Smiling 0.48
12-You Are Her Father 1.45
13-No Mariachi 0.43
14-The Drop 2.58
15-Angel Vengador 1.22**
16-You Betrayed Me 1.25
17-She's Dead 0.43
18-The Crime Scene 0.57
19-Pita's Room 1.48
20-Gonzalez 1.57
21-Oye Como Va 4.40***
22-La Niña 1.49
23-Creasy's Art is Death 0.54
24-The Voice 2.59
25-Sanchez Family 4.45
26-The Rooftop 5.07
27-The End Music 9.34+
28-Man on Fire Remix 3.41++

*Ecrit et interprété par
Carlos Varela
**Ecrit par Meri Gavin,
Interprété par Gabriel Gonzalez
***Ecrit par Tito Puente
Interprété par Kinky
+Ecrit par Harry Gregson-Williams
et Lisa Gerrard
Partie vocale de Lisa Gerrard
++Ecrit par
Harry Gregson-Williams
et Hybrid
Interprété par Lisa Gerrard
Remix et production additionnelle:
Mike Truman, Chris Healings.

Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 583 2

Produit par:
Harry Gregson-Williams
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour
la 20th Century Fox:
Michael Knobloch
Fox Music Business Affairs:
Lance Grode
Monteur de la musique:
Richard Whitfield
Musique additionnelle de:
Justin Caine Burnett,
Stephen Barton,
Toby Chu
Hybrid

Music Clearance:
Christine Bergren
Superviseur de production musicale:
Gretchen O'Neal
Préparation de la musique:
Robert Puff

Artwork and pictures (c) 2004 Twentieth Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ***
MAN ON FIRE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams
Remake modernisé du film homonyme d'Elie Chouraqui, 'Man on Fire' est le nouveau long-métrage de Tony Scott, toujours expert des montages rapides et des mises en scène tendance clip MTV, à la différence qu'ici, l'ensemble est filmé et monté avec goût, car, malgré les nombreux artifices visuels parfois agaçants, 'Man on Fire' s'avère être une bien bonne surprise, pour une fois supérieur au film d'origine. C'est Denzel Washington qui reprend ici le rôle de Creasy, le garde du corps engagé par une riche famille de Mexico pour protéger la petite Pita (Dakota Fanning). Lorsque cette dernière est kidnappée par des bandits mexicains qui blessent Creasy, ce dernier doit renouer avec son passé d'ancien tueur et se jure de retrouver la trace des kidnappeurs et de tous les tuer les uns après les autres. L'atout majeur du film vient ici de l'aspect humain de l'intrigue du kidnapping, qui voit s'effondrer la famille de Samuel (Marc Anthony) et Lisa (Radha Mitchell) et plonge Creasy dans un univers de violence et de vengeance, sans issue pour lui. Tôt ou tard, on sait que Creasy est condamné à franchir le point de non retour, et c'est cette inexorabilité de la vengeance qui rend le film émouvant et inquiétant à la fois, tout en posant la question de savoir ce que l'on ferait si l'on était à la place de Creasy. Evidemment, on pourra toujours reprocher la violence gratuite de certaines scènes (on pense par exemple au moment où Creasy torture l'un des bandits en lui coupant des doigts), mais le tout est réellement filmé avec une maestria rare qui nous renvoie à une autre précédente réussite de Tony Scott, 'Spy Game'. On y retrouve ici un même souci du développement des personnages, un même soin apporté à la mise en scène avec, ici, une utilisation inventive des sous-titres utilisés pour les dialogues mexicains. Il est certain que les effets MTV du film peuvent paraître parfois indigeste et peu nécessaire, mais Tony Scott arrive à faire en sorte que cela n'empiète jamais sur la qualité de l'histoire et du film. A noter un casting de qualité réunissant quelques pointures hollywoodiennes telles que Denzel Washington, Radha Mitchell, le chanteur Marc Anthony, Christopher Walken, Giancarlo Giannini, Rachel Ticotin, Mickey Rourke, sans oublier l'étonnante Dakota Fanning, jeune actrice de 10 ans qui a su s'imposer en l'espace de quelques films avec une rapidité exemplaire. Au final, 'Man on Fire' est un film dur, long (146 minutes pour un film hollywoodien aussi calibré, c'est assez rare), sombre et poignant, qui mérite d'être apprécié à sa juste valeur et à qui l'on pardonnera ces excès visuels stéréotypés et agaçants.

Décidément, Harry Gregson-Williams est bel et bien l'un des compositeurs les plus demandés en ce moment à Hollywood. Le compositeur de l'écurie Media-Ventures a déjà collaboré à plusieurs reprises sur des films de Tony Scott, comme 'Enemy of The State' ou 'Spy Game'. Pour sa troisième collaboration avec le réalisateur anglais sur 'Man on Fire', Harry Gregson-Williams renoue avec son traditionnel style électro/techno moderne auquel il ajoute ici une dimension émotionnelle majeure, saupoudrée d'un zeste de sonorités hispanico-mexicaines du plus bel effet (l'histoire se déroule à Mexico). Le compositeur donne d'emblée le ton du score avec le 'Main Title' dans lequel il introduit ses sonorités électro-techno héritées de ses précédents travaux action (on pense ici à 'Enemy of The State' ou certains passages de 'Spy Game') pour évoquer dès le début du film l'ambiance sombre et violente du film de Tony Scott. A ces sonorités électro stressées et speedées s'ajoutent quelques touches plus intimistes avec la partie orchestrale dominée par les sempiternelles cordes et une voix féminine soliste qui sera liée plus tard à la jeune Pita. Avec son double aspect brutal/intimiste, le 'Main Title' de 'Man on Fire' semble déjà en dire long sur le nouvel opus musical d'Harry Gregson-Williams. L'arrivée de Creasy permet au compositeur de développer ses rythmiques électroniques avec la guitare hispanisante d'Heitor Pereira, fidèle complice des musiciens de la boîte à Hans Zimmer depuis des travaux comme 'Gladiator' ou 'Mission: Impossible 2'. Les touches hispanisantes de la guitare soliste d'Heitor Pereira dans 'El Paso' confirment le choix musical du compositeur tandis que 'Creasy's Room' évoque de son côté la solitude et les souffrances intérieures du personnage de Denzel Washington, avec une très belle écriture de cordes et un piano intimiste. Loin de vouloir se cantonner à une ambiance particulière, Harry Gregson-Williams varie constamment les atmosphères musicales tout au long du film, passant ainsi allégrement de l'intimité de 'Creasy's Room' au speed bourrin du 'The Rave' et ses rythmiques technos (à noter que le compositeur s'amuse à coller par dessus ces rythmes technos un élément dérivé de 'Creasy's Room').

'Pita's Sorrow' évoque de manière émouvante les sentiments de la petite Pita et son envie de se lier d'amitié avec le solitaire Creasy. Gregson-Williams développe ici un thème de piano et de cordes comme dans 'Creasy's Room', lié à la motivation de Creasy qui fera tout pour venger Pita, comme dans le poignant 'Bullet Tells The Truth' et son côté doucement mélancolique, dominé par les cordes et le piano, lié ici aux souffrances de Creasy. C'est pourtant avec une certaine rapidité que le compositeur retombe régulièrement dans un style atmosphérique/électronique souvent plus ennuyeux, comme c'est le cas dans 'Followed' pour la scène où d'étranges types suivent Pita (à noter le motif 'hispanisant' de 4 notes de la guitare). Le thème de l'amitié entre Pita et Creasy est enfin développé aux cordes et au piano dans le poignant 'Smiling' et apporte de nouveau un peu de poésie à un film finalement assez dur, comme dans 'You are her Father' avec sa très belle écriture de cordes lyriques qui dévoile le côté plus sentimental et fin du style de Gregson-Williams. Le style plus atmosphérique et électronique du score revient dans le sombre 'The Drop' pour la séquence de l'enlèvement. On entre alors dans la seconde partie du film, lorsque Creasy entame sa sombre vengeance et retrouve les kidnappeurs de Pita. 'She's Dead' renforce ainsi la noirceur du film avec des cordes tendues et amères tandis que 'Pita's Room' réutilise le thème de Pita réintroduit ici par une guitare solitaire qui évoque l'amertume de Creasy lorsqu'il se souvient de la jeune fillette en faisant un détour dans sa chambre vide. Le motif hispanisant de 4 notes de guitare revient dans 'Creasy's Art is Death' avec un accompagnement électronique sombre et froid, évoquant toujours la violence machinale de Creasy qui se transforme en véritable ange de la mort au cours de cette dernière partie du film. La tension et le suspense sont entretenus dans l'électronique et sombre 'The Voice', lorsque Creasy recherche le type surnommé 'la voix', le responsable de l'enlèvement. 'Sanchez Family' et 'The Rooftop' concluent la vengeance de Creasy d'une façon plutôt sombre et agitée, avec un mélange de percussions/samplers électroniques diverses et de rythmiques électros intenses qui font monter la tension tout au long de cette longue séquence sur le toit de l'immeuble de la famille Sanchez. Finalement, c'est le long 'The End' qui conclut cette histoire en beauté avec un retour du thème de Pita, un mélange entre orchestre et électronique dans un style sombre et poignant à la fois, dans lequel intervient aussi la voix de Lisa Gerrard qui entonne alors une mélancolique élégie pour Creasy.

Une fois encore, Harry Gregson-Williams réaffirme un style parfaitement ancré dans la tradition Media-Ventures, sans originalité particulière. Par conséquent, il est fort à parier que ceux qui n'aiment pas les travaux habituels du compositeur risquent fort de trouver 'Man on Fire' assez indigeste. Pourtant, le compositeur a fait un réel effort pour apporter un peu de poésie et d'intimité à sa musique dans le film, qui oscille ainsi entre la violence et l'émotion de l'histoire. La participation des différents solistes (Heitor Pereira, Gabriel Gonzalez, Lisa Gerrard, etc.) ajoute un 'plus' indéniable à une musique dans laquelle le compositeur semble s'être senti très à l'aise, fortifié par son expérience passé auprès du réalisateur Tony Scott. Mais si la qualité émotionnelle de la musique est indéniable à l'écran (comment ne pas vibrer lorsque Lisa Gerrard entonne un chant mélancolique pour le final poignant?), elle paraît plus nuancée à l'écoute isolée, la partition révélant de vrais moments de grâce alternant avec des passages électro d'une banalité sans nom, presque indigne de l'inspiration de l'un des meilleurs compositeurs de l'écurie de Hans Zimmer, d'autant que la plupart des morceaux sont extrêmement courts et trop morcelés pour que la partition puisse conserver une cohérence forte à l'audition. Du coup, on ressort mitigé de l'écoute de ce score dans le film, qui oscille trop entre la qualité et la banalité avec une constante sérénité. Il n'en demeure pas moins que 'Man on Fire' constitue un nouveau bel effort signé Harry Gregson-Williams, qui à défaut de marquer les annales avec cette nouvelle partition pour un film de Tony Scott, confirme qu'il est toujours en passe de devenir l'un des meilleurs compositeurs hollywoodiens du moment, à condition qu'il sache choisir les bons projets et les bons films à l'avenir, ce qui, hélas, est loin d'être l'apanage d'Hollywood à l'heure actuelle!


---Quentin Billard