1-Main Title 2.22
2-Spartacus 1.29
3-To The Farm 3.14
4-CIA Training 3.39
5-Lie Detector 1.50
6-Taking Over Crabs 1.13
7-Hijacked 6.47
8-You're Going to Langley 1.48
9-Layla 2.32
10-Under Covers 1.52
11-A Bug for Breakfast 7.08
12-Aftermath 4.28
13-Nothing is What It Seems 6.31
14-Target is Burke 4.30

Musique  composée par:

Klaus Badelt

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6433

Producteur exécutif album:
Robert Townson
Soundtrack produit par:
Klaus Badelt,
Christopher S. Brooks

Musique additionnelle de:
Ramin Djawadi
Monteurs de la musique:
Alex Gibson,
Christopher S. Brooks

Programmation synthétiseur:
Rob Williams
Préparation de la musique:
Vic Fraser
Management compositeur:
Media Ventures
Media Ventures Executive VP:
Mark Berger
Score supervisé par:
Monica Zierhut
VP Post Production
à Spyglass Entertainment:
Rebekah Rudd
Assistance technique
de Klaus Badelt:
Ian Honeyman
Coordinateur de production
pour Klaus Badelt:
Allison Wright Clark

Artwork and pictures (c) 2003 Buena Vista Pictures Distribution/Spyglass Entertainment Group L.P. All rights reserved.

Note: **
THE RECRUIT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Klaus Badelt
Après avoir évoqué dans 'Thirteen Days' la crise des missiles de Cuba en 1962 lors de la présidence de Kennedy aux Etats-Unis, Roger Donaldson s'intéresse dorénavant à l'univers très clos de la CIA dans 'The Recruit' (La recrue), nouveau thriller dans lequel il met Colin Farrell dans la peau de James Clayton, un jeune homme recruté par Walter Burke (Al Pacino), vétéran de la CIA qui recherche l'élite pour former les nouveaux rangs des services secrets américains. Pour cela, Clayton doit passer quelques tests et subir un entraînement intensif long et difficile à 'la ferme', le lieu d'entraînement secret des nouvelles recrues de la CIA. Mais par dessus tout, il doit surtout apprendre à ne faire confiance à personne et à se méfier constamment des apparences. Très vite, Clayton s'impose alors comme l'un des meilleurs éléments grâce à son habileté et à sa ruse. Il tombe alors amoureux de Leyla Moore (Bridget Moynahan), une autre jeune recrue de la CIA. Après voir succombé au test de la torture, Clayton - qui pensait alors être radié définitivement de la CIA - se voit confier une importante mission par Burke: démasquer une taupe qui se trouve à l'intérieur des services secrets américains. Le problème, c'est que la taupe, selon Burke, n'est autre que Leyla. Après moult réflexions, Clayton accepte le job. Mais il n'est pas au bout de ses surprises! Voilà donc un scénario classique et conventionnel pour un thriller d'espionnage sans grande envergure, filmé à la manière d'un honnête téléfilm d'artisan, correct, lisse mais assez insipide. Colin Farrell confirme néanmoins qu'il est l'un des meilleurs jeunes acteurs hollywoodiens du moment, face au vétéran Al Pacino qui continue toujours d'imposer par son charisme naturel quasi légendaire. Le script du film nous réserve néanmoins des bons moments de suspense et quelques rebondissements et autres coups de théâtres intéressants bien qu'un peu tirés par les cheveux. En bref, la routine quoi!

Klaus Badelt, définitivement lancé dans le métier depuis ses premiers pas avec son mentor Hans Zimmer, signe un score électro/orchestral correct sans plus pour 'The Recruit'. Armé de ses samples et de ses loops électro/techno habituels, Badelt nous propose pour le film de Roger Donaldson une partition atmosphérique où il mélange synthétiseurs et orchestre à cordes dans un style qui rappelle son précédent travail pour 'Equilibrium'. Dès le traditionnel générique de début du film ('Main Title'), Badelt annonce la couleur avec l'exposition du thème principal constitué d'un motif de 4 notes de cordes soutenues par des rythmiques de synthé électro et quelques notes de piano. Le compositeur maintient ici une atmosphère de mystère et de tension qui restera omniprésente tout au long du film. Dans 'Spartacus', Badelt dévoile un autre motif qui sera associé à James Clayton durant la première partie du film, thème qui est ici joué par une basse électrique toujours soutenue par les rythmiques électro/techno, qui évoquent l'univers technologique de la CIA (à noter que les premières notes de ce thème ne sont pas sans rappeler celui du 'The Fugitive' de James Newton Howard). L'arrivée de Clayton à la ferme se fait de manière toujours aussi sombre et atmosphérique dans 'To the Farm', où Badelt met l'accent sur des harmonies de cordes et les rythmiques électro. La séquence de l'entraînement permet alors à Badelt de développer le thème de Clayton dans 'CIA Training', oscillant entre rythme et tension comme pour rappeler le fait que le jeune héros est rentré dans un univers de danger où rien ne semble être sur.

Le style sombre et lent du film ne se prête guère ici à l'élaboration des gros morceaux d'action chers aux compositeurs de Media-Ventures. Ainsi, il faudra se contenter de longues pièces à suspense atmosphériques peu réjouissantes comme 'Taking Over Crabs' ou le sombre 'Hijacking' où les rythmiques électro paraissent plus denses et semblent signifier que Clayton est en danger. On pourra apprécier une sympathique reprise du motif de 4 notes (représentant ici le suspense et le mystère) au violoncelle et à la basse électrique dans 'You're going to Langley', lorsque Clayton se voit confier sa nouvelle mission par Burke. La musique ne cesse alors de s'enfoncer dans une longue suite d'atmosphères musicales pesantes et monotones, une monotonie dont on finit hélas par se lasser à la longue, faute d'un manque de relief et de renouvellement des idées. D'un autre côté, l'aspect répétitif et atmosphérique du score permet aussi au compositeur d'intensifier l'ambiance de suspense et d'intrigue du thriller d'espionnage de Roger Donaldson. Même un morceau plus intime comme 'Layla' (évoquant la romance ambiguë entre Layla et Clayton) paraît sombre et répétitif, avec ses tenues sonores et ses loops de synthé incessants. La tension monte d'un cran dans 'Under Covers' où les sonorités électroniques se font plus dissonantes avec des cordes sinistres toujours synonymes de danger (Clayton a entamé sa mission mais n'est pas au bout de ses surprises). Idem pour 'A Bug for Breakfast' qui paraît encore plus lourd et menaçant avec ses tenues de synthé. A noter qu'il s'agit ici de l'un des rares morceaux d'action percussif du score, pour la scène de la poursuite dans le métro durant la dernière partie du film. La tension atteint alors son paroxysme au cours des sinistres 'Nothing is what it seems' et 'Target is Burke' pour la confrontation finale dans l'entrepôt à la fin du film, qui nous permet de réentendre une reprise puissante du thème de 4 notes aux cordes.

Si des pièces purement atmosphériques comme 'Taking Over Crabs' ou 'Under Covers' fonctionnent parfaitement à l'écran (la musique est utilisée en non-stop durant tout le film), l'écoute isolée paraît fort décevante, lourde et répétitive. A l'instar de 'Basic', le score de 'The Recruit' est une suite non-stop de pièces atmosphériques dominées par les rythmiques et autres loops électro/techno modernes avec quelques cordes se battant en duel. Musicalement, pas de quoi sauter au plafond, et c'est bien ce qui dérange ici, surtout lorsque l'on connaît les possibilités de Klaus Badelt (écoutons 'Time Machine' et 'K-19' pour nous en convaincre pleinement). Le compositeur signe donc ici le minimum syndical, ni plus ni moins que ce que l'on était en droit d'attendre de sa part pour un film aussi conventionnel et peu inspiré. Force nous est néanmoins de constater que ce n'est certainement pas avec une partition mou du genou comme 'The Recruit' que Klaus Badelt pourra un jour prétendre jouer dans la cours des grands, au même titre que d'autres de ses collègues de chez Media-Ventures comme Harry Gregson-Williams ou John Powell. Bilan pas franchement folichon donc, pour un score atmosphérique et fonctionnel sans grande envergure!


---Quentin Billard