1-The Glory Days 3.32
2-Mr Huph Will See You Now 1.35
3-Adventure Calling 2.23
4-Bob vs The Omnidroid 2.53
5-Lava in the Afternoon 1.29
6-Life's Incredible Again 1.24
7-Off to Work 1.59
8-New and Improved 2.15
9-Kronos Unveiled 3.16
10-Marital Rescue 2.19
11-Missile Lock 2.07
12-Lithe or Death 3.24
13-100 Mile Dash 3.07
14-A Whole Family of Supers 3.27
15-Escaping Nomanisan 1.45
16-Road Trip 2.27
17-Saving Metroville 5.03
18-The New Babysitter 3.26
19-The Incredits 7.23

Musique  composée par:

Michael Giacchino

Editeur:

Walt Disney Records
61100-7

Produit par:
Michael Giacchino
Montage de la musique:
Stephen M. Davis
Assistant montage:
Alex Levy

Artwork and pictures (c) 2004 Walt Disney Pictures/Pixar Animation Studios. All rights reserved.

Note: ***
THE INCREDIBLES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Giacchino
A chaque nouveau long-métrage, les artisans de chez Pixar nous offrent une grande réussite. 'The Incredibles' (Les indestructibles) n'échappe pas à la règle! Cette fois-ci, ce sont les humains qui sont les vedettes de ce nouveau film d'animation, et pas n'importe lesquels, une famille de super-héros dotés de super-pouvoirs. Le concept du film est intéressant dans le sens où il s'intéresse à la vie de famille à travers l'histoire de super-héros obligés de redevenir ordinaires dans une société où l'on ne veut plus entendre parler d'eux. Dans les années 60, Bob Parr alias Mr. Indestructible était un super-héros que rien ni personne ne semblait pouvoir arrêter, réglant son compte aux méchants en tout genre. Mais un jour, il sauva un homme sur le point de se suicider et ce dernier porta plainte contre lui. De fil en aiguille, le gouvernement décida d'interdire toute action héroïque et de demander aux super-héros de redevenir des citoyens ordinaires comme les autres. 15 ans plus tard, Bob s'est installé dans une petite banlieue américaine avec sa femme Helen alias Elastigirl, et leurs trois enfants, Flèche, Violet et le petit Jack Jack. L'ancien Mr Indestructible est devenu un modeste expert en assurance qui doit supporter au quotidien sa vie dans un minable et ennuyeux bureau cloisonné et un patron irritant. Il s'efforce, avec sa femme et leurs trois enfants, de rentrer dans le rang et de mener une vie normale. Mais un jour, une mystérieuse femme rentre en contact avec lui et lui propose une mystérieuse mission top-secrète sur une île lointaine. Bondissant sur l'occasion de redevenir un super-héros, Bob fonce sur l'île pour affronter une gigantesque machine dont les créateurs semblent avoir perdu tout contrôle. Mais lui et sa famille ne sont pas au bout de leurs surprises et l'aventure ne fait que commencer!

'The Incredibles' est une magnifique réussite sur plus d'un point, d'une part parce que cela fait du bien de voir pour une fois des visages humains dans un dessin animé Pixar, ensuite parce que le film parle avec justesse et habileté de la vie de famille avec ses moments de bonheur et de malheur. Le concept de mettre en scène une famille de super-héros vivant un quotidien tout à fait ordinaire était fort audacieux pour un long-métrage d'animation de ce genre, mais force est de reconnaître que le réalisateur Brad Bird et son équipe ont su relever le défi avec panache. Mais cela n'a évidemment pas empêché le réalisateur d'y incorporer une bonne touche d'aventure et d'humour, avec quelques scènes d'action massives d'une virtuosité rare comme le premier affrontement avec l'Omnidroïd, la poursuite avec Flèche sur l'île (on a rarement une scène d'action d'une telle intensité dans un film de chez Pixar) sans oublier un prologue héroïque et rétro du plus bel effet! Comme à l'accoutumée, l'équipe de chez Pixar a relevé un nouveau défi technique en mettant en scène une aventure d'une complexité rare d'un point de vue technique et logistique. Il s'agissait, d'une part, de rendre les visages humains les plus expressifs possibles, sans oublier le réalisme des personnages (qui, du coup, en sont encore plus attachants), de l'animation et des détails liés aux vêtements, aux cheveux, à la peau, etc. Il fallait aussi concevoir des costumes crédibles et intéressants, ce qui nécessita un très long travail de la part de l'équipe de Brad Bird. Au final, on appréciera ce mélange étonnant entre réalisme et aventure futuriste à l'ancienne (genre films de super-héros des années 60), la beauté des décors, des graphismes, de l'animation, des bruitages, tous ces éléments faisant de 'The Incredibles' une réussite rare et enthousiasmante qui rompt avec la monotonie habituelle des productions Disney de ces dernières années.

Prévue à l'origine pour John Barry, la musique de 'The Incredibles' a finalement été composé par Michael Giacchino, que l'on connaît plus pour sa participation à des musiques de jeux vidéos comme la saga des 'Medal of Honor' ou sa collaboration à la musique de la série TV 'Alias'. A la demande du réalisateur, Giacchino a opté pour une approche jazzy rétro sur 'The Incredibles', renouant ici avec l'esprit des partitions de film d'action jazzy/orchestral des années 60, quelque part entre John Barry, Henri Mancini ou Lalo Schifrin. Jouant à fond le jeu, Giacchino a décidé de revenir à un mode d'enregistrement analogique à l'ancienne afin de ressusciter le son des big-bands et du swing, dans l'esprit des enregistrements d'orchestre de jazz des années 60. Le concept est fort intéressant et nous permet de découvrir une partition d'action très cuivrée, mené à un rythme infernal. C'est aussi l'occasion pour le compositeur de rendre ici hommage à l'univers des musiques des 'James Bond' de John Barry, partitions qui semblent avoir servies d'influences majeures pour Michael Giacchino sur 'The Incredibles'. Le compositeur nous gratifie de deux thème sympathiques, un thème d'action jazzy à la James Bond et le traditionnel thème héroïque associé à Mr. Indestructible et sa famille. Avec l'introductif 'The Glory Days', Giacchino annonce la couleur et nous propose une introduction colorée et particulièrement rythmée, développant le thème héroïque aux cuivres avec batterie jazzy, basse acoustique, section de cuivres omniprésente, saxophones, piano, etc. Le tempo est très soutenu, le rythme est excitant et frénétique, le tout accompagnant les premiers exploits héroïques de Mr. Indestructible au cours d'un prologue parfaitement mémorable. Dès 'The Glory Days', on ressent tout le punch et la force de ce score d'action jazzy du plus bel effet.

Dès lors, Giacchino pose les bases d'une solide partition d'aventure très colorée qu'il n'aura de cesse de développer tout au long du film, comme l'annonce justement 'Adventure Calling'. De l'aventure, le score de 'The Incredibles' n'en manque pas, à commencer par le solide 'Bob vs. The Omnidroid' pour la première scène d'affrontement avec l'Omnidroïd fou. Section de cuivres jazzy frénétiques, percussions diverses, batterie, tout est fait pour retranscrire à l'écran la virtuosité et l'intensité de l'action. 'Lava in the Afternoon' nous plonge dans le cool jazz 'sixties' d'Henri Mancini avec vibraphone, cuivres, cha-ba-da de batterie, petites percussions, basse et saxophones, le tout évoquant la base sur l'île où doit se rendre Bob pour accomplir sa mission top-secrète. C'est donc sans surprise que Giacchino développe avec une certaine habileté rare un jazz rétro authentique dans 'Life's Incredible Again' lorsque Bob semble renaître à la vie et apprécier de nouveau sa vie de famille après avoir mené sa première mission de super-héros depuis plus de 15 ans. Cuivres, saxophones, batterie, piano, tout est fait pour plonger le spectateur/auditeur dans un univers musical rétro que l'on n'avait très rarement entendu depuis la fin des années 60. Du coup, le compositeur apporte une solide identité musicale au film de Brad Bird, qui renforce au passage le côté héros/espion à l'ancienne voulu par le réalisateur. C'est évidemment très stéréotypé, mais qu'importe, à l'écran, cela fonctionne à merveille, avec une certaine authenticité! On est même proche d'une rythmique de mambo jazzy dans 'Off to Work' évoquant les nouvelles occupations de Bob, après avoir été viré de son travail.

'Kronos Unveiled' assombrit considérablement l'ambiance du score avec l'intervention des cordes et des vents pour une première scène d'affrontement contre le méchant de service. Débute alors la contre-attaque de la famille de Bob parti à sa rescousse sur l'île dans 'Marital Rescue', où les percussions martiales renforcent ici le ton aventureux de la scène. L'action se prolonge dans un 'Missile Lock' évoquant le danger durant la scène des missiles et ses cuivres jazzy à la 'James Bond'. L'action atteint son paroxysme au cours du frénétique '100 Mile Dash' pour la poursuite de Flèche sur l'île (l'une des scènes d'action les plus excitantes du film). Cordes, vents, cuivres jazzy, percussions, xylophones, tout est fait ici pour rendre la scène excitante et captivante, avec un déchaînement orchestral totalement contrôlé du plus bel effet. Ce n'est guère original une fois encore, mais à l'écran, l'efficacité est indiscutable! Idem pour 'Whole Family of Supers' et ses cuivres omniprésents, tandis que 'Escaping Nomanisan' nous plonge dans un style plus musique d'espionnage avec guitare basse, rythmique jazzy discrète avec des petites tablas et des cordes. Giacchino applique les recettes avec un certain talent, même si l'on pourra regretter bien évidemment le manque de personnalité d'une musique qui s'inspire énormément du style de John Barry ou d'Henri Mancini. L'action se prolonge dans 'Road Trip!' nous amenant à la confrontation finale dans l'excitant 'Saving Metroville' où la tension atteint son paroxysme, permettant ainsi au compositeur de développer le thème héroïque sous de multiples petites formules instrumentales. Finalement, l'aventure touche à sa fin au détour d'un superbe 'The Incredits' jazzy qui résume en l'espace de 7 minutes mémorables tout l'esprit de la composition de Michael Giacchino.

Il ne fait nul doute que la partition de Michael Giacchino pour 'The Incredibles' lui a sans aucun doute permit de se faire un nom auprès du grand public et que le succès du film (et de sa musique, si l'on en croit les critiques) devrait lui permettre à l'avenir d'obtenir de bons projets au cinéma, tout en espérant qu'il ne délaisse pas le domaine des jeux vidéos, là où il s'est fait un nom bien avant de commencer à écrire pour le cinéma. Si vous aimez les musiques d'action orchestrales/jazzy à la manière des 'James Bond' de John Barry, 'The Incredibles' devrait vous séduire pleinement, de par la qualité de ses quelques thèmes, la frénésie des orchestrations (assurées ici par Tim Simonec, plus connu pour être l'orchestrateur attitré de Graeme Revell) et la virtuosité de ces morceaux d'action. Certes, 'The Incredibles' n'est peut-être pas un grand chef-d'oeuvre d'inspiration (loin de là), mais il y a néanmoins une telle force et un tel enthousiasme dans cette musique que l'on ne peut qu'apprécier ce score à sa juste valeur dans le film, et ce même en écoute isolée. Voilà en tout cas un bien bel effort à conseiller en priorité à tout ceux qui souhaitent entendre ce dont est capable Michael Giacchino dans le domaine de la musique de film!


---Quentin Billard