1-Leatherface 2.45
2-He's A Bad Man 4.02
3-Erin and Kemper 1.07
4-Hewitt House 1.09
5-Driving With A Corpse 1.24
6-Kemper Gets Whacked/
Jedidiah 1.56
7-Crawford Mill 1.50
8-Interrogation 3.50
9-Andy Loses A Leg 1.41
10-You're So Dead 3.33
11-Hook Me Up 2.40
12-My Boy 3.15
13-Morgan's Wild Ride/
Van Attack 4.35
14-Mercy Killing 2.59
15-Prairie House 3.13
16-Final Confrontation 5.25
17-Can't Go Back 3.55
18-Last Goodbye 1.00

Musique  composée par:

Steve Jablonsky

Editeur:

La-La Land Records
LLLCD 1009

Score produit par:
Steve Jablonsky
Design de la musique d'ambiance:
Mel Wesson
Programmation additionnelle:
Jay Flood
Montage de la musique:
Jennifer Nash
Assistant montage:
Bob Badami
Album compilé par:
Melissa Muik
Services de production musicale:
Media Ventures,
Santa Monica, CA
Jay Rifkin, Mark Berger,
Tom Broderick
New Line Cinema:
Chargé de la musique:
Paul Broucek
Directeur musical:
Erin Scully
Music Business
Affairs Executive:
Lori Silfen
Music Clearance Executive:
Mitch Rotter
Coordinateur du soundtrack:
Lindsay Harrington
La-La Land Records:
Producteur exécutif de l'album:
Michael V. Gerhard
Co-producteur exécutif
de l'album:
Paul E. Luebbers,
Matt Verboys

Album produit par:
Ford A. Thaxton

Artwork and pictures (c) 2003 New Line Productions, Inc. All rights reserved.

Note: **
THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Steve Jablonsky
Remake modernisé de l'un des grands classiques du cinéma d'horreur, 'The Texas Chainsaw Massacre' (Massacre à la tronçonneuse) est un film d'horreur dans la plus pure tradition du genre, avec son lot de tueur fou, de gore, de terreur et de jolies filles sexy. Marcus Nispel succède donc à Tobe Hooper 29 ans après le chef-d'oeuvre du cinéma horrifique des années 70, connu pour avoir été longtemps interdit au cinéma et classé X par la suite. Inattendu sur ce projet, Michael Bay ('Armageddon', 'Bad Boys', 'Pearl Harbor', etc.) a endossé pour l'occasion la casquette de producteur en confiant la réalisation à un spécialisé des vidéo-clips, l'allemand Marcus Nispel. L'histoire, absolument terrifiante, s'inspire d'un terrible fait divers survenu dans les années 50 avec les meurtres atroces du célèbre serial killer américain Ed Gein, qui fut la source d'inspiration de plusieurs tueurs célèbres du cinéma tels que Hannibal Lecter, Norman Bates ou Leatherface. En 1973, la police découvrait au cours d'une perquisition dans la ferme de Thomas Hewitt (un ancien employé de l'abattoir de Travis County au Texas) les restes d'une trentaine d'êtres humains dans un état effroyable. Le tueur, surnommé Leatherface, avait la macabre habitude de porter sur son visage des masques fait à partir des peaux de ses victimes - d'où son surnom. C'est alors que l'on redécouvre l'histoire telle qu'on la connaît à travers le film de Tobe Hooper: cinq jeunes adolescents revenant du Mexique avec quelques kilos de haschich voyagent à bord d'un van pour se rendre à un concert de Lynyrd Skynyrd. C'est alors qu'ils découvrent une jeune fille en état de choc qu'ils manquent de reverser et décident de lui venir en aide. Apparemment profondément instable, la mystérieuse jeune fille se suicide devant leurs yeux d'une balle dans la tête. Choqués et traumatisés, les cinq adolescents sont obligés de s'arrêter pour demander de l'aide en plein milieu de la campagne sauvage du Texas. Erin (Jessica Biel) et son petit ami Kemper (Eric Balfour) partent demander de l'aide à un vieil homme handicapé qui habite dans une petite maison en plein milieu d'un champ. Ils ignorent encore qu'ils viennent de mettre les pieds dans la cauchemardesque demeure d'une famille de cannibales déjantés dont le tueur n'est autre que le célèbre Leatherface, qui va massacrer les adolescents un par un munis de sa tronçonneuse.

'The Texas Chainsaw Massacre' (que l'on surnommera 'TCM' pour abréger) est sur plus d'un point un remake réussi, chose étonnante dans le contexte hollywoodien actuel. Marcus Nispel insuffle à son film un véritable climat de terreur macabre et dérangeant. Le rythme, lent au début et soutenu par la suite, est parfaitement entretenu tout au long du film. L'ambiance se veut profondément glauque et pesante, sans le second degré habituel des slasher-movies hollywoodiens. A ce sujet, il faut quand même noter que par son côté 'bande de jeunes poursuivis par un tueur psychopathe en manque de sensations fortes', 'TCM' frôle à plusieurs reprises le registre du 'slasher-movies' pour ados à tel point que l'on se demande parfois où le réalisateur chercher à nous emmener (on n'évite donc pas quelques stéréotypes comme les sempiternelles poursuites sur fond de cris féminins époumonés, etc.). Mais que l'on se rassure immédiatement, 'TCM' reste néanmoins cohérent dans sa démarche de film d'horreur pur et conserve son ton macabre et malsain jusqu'à la fin. Le film est aussi bien plus sanguinaire et explicite que l'original de Tobe Hooper, ce qui est aussi assez rare aujourd'hui à Hollywood où la tendance est d'édulcorer au maximum les films d'horreur pour permettre aux producteurs de récolter un plus grand public donc d'amasser plus de gain - CQFD. Effectivement, 'TCM' perd en terreur psychologique ce qu'il gagne en gore et en terreur visuelle. A ce sujet, on ne pourra d'ailleurs pas passer à côté de quelques moments assez insoutenables comme la scène où l'ado se casse les ongles contre un mur en tentant d'échapper à Leatherface ou l'éprouvante séquence dans laquelle le tueur fou pend une de ses victimes encore vivante à un crochet. Une autre bonne idée du film provient d'une introduction surprise dans laquelle on nous montre un faux documentaire tourné par la police qui entame une reconstitution des meurtres sur les lieux du crime, une idée qui accentue astucieusement le côté 'fait divers' réaliste du film et provoque un malaise certain (on pense bien évidemment ici à 'The Blair Witch Project'). C'est la très jolie Jessica Biel qui s'impose ici dans le rôle de l'héroïne principale terrorisée, et qui semble s'être bien amusée au jeu du tee-shirt raccourci au maximum/nombril à l'air et jean moulant affolant, ce qui lui confère évidemment un rôle de fille diablement sexy dans la lignée des héroïnes conventionnelles de slasher-movie. A noter pour finir la performance remarquable de R. Lee Ermey, célèbre pour son rôle de sergent instructeur sadique dans 'Full Metal Jacket' de Kubrick, et qui campe ici un shérif non moins sadique particulièrement haïssable. Au final, 'TCM' s'avère être une surprise inattendue pour un remake dont on n'attendait finalement pas grand chose, mais qui parvient à s'imposer avec son atmosphère de terreur pure malsaine et son côté dérangeant, une réussite dans le domaine de l'horreur qui prouve que le genre n'est pas encore complètement mort!

C'est sans aucun doute grâce à Michael Bay que Steve Jablonsky, compositeur de chez Media-Ventures (la boîte à Hans Zimmer), a pu atterrir sur ce projet. Il faut quand même signaler que 'TCM' marque la première participation 'solo' de Jablonsky sur la musique d'un film, lui qui était jusqu'ici habitué à signer la musique additionnelle de bon nombre de partitions de Media-Ventures incluant 'Tears of The Sun' de Zimmer, 'Pirates of the Carribean' de Badelt, 'Pearl Harbor' de Zimmer, 'The Tigger Movie' de Gregson-Williams, 'Chicken Run' de Powell et Gregson-Williams, etc. Pour 'TCM', le compositeur abandonne le style action synthético-orchestral cher à l'écurie M-V et nous plonge dans une macabre atmosphère musicale horrifique particulièrement efficace dans le film. Dominé par les synthés, le score s'axe autour d'un unique thème principal dévoilé dans 'Leatherface', sinistre motif menaçant de 5 notes qui apparaît dès le début du film, baignant dans une atmosphère sonore particulièrement macabre. Si 'He's a Bad Man' semble créer une atmosphère d'inquiétude profonde et d'errance avec ses cordes sombres et pesantes, 'Erin and Kemper' évoque de manière plus intimiste le couple Erin/Kamper personnifié ici par un bref motif de cordes plus mélancoliques. Puis, très vite, 'Hewitt House' nous plonge dans une atmosphère morbide avec un travail 100% atmosphérique autour des nappes de synthés et des textures électroniques glauques synonymes de tension et de menace ('Crawford Mill' en est un bon exemple). L'horreur commence véritablement avec 'Kemper Gets Whacked/Jedidiah' lorsque Leatherface commet ses premiers méfaits et tue Kemper.

Si le suspense et la tension dominent la première partie du score (et du film), 'Andy Loses a Leg' nous permet enfin de découvrir le style terreur du film avec un morceau d'action chaotique dominé par des percussions agressives, des synthés et des cordes frénétiques pour la scène où Andy perd une jambe et se fait attraper par Leatherface. On pourra peut-être regretter l'emploi trop constant ici du synthé dans les parties orchestrales, un effet qui tend parfois à rabaisser la musique au rang de simple musique de téléfilm horrifique (on aurait certainement préféré une approche orchestrale plus massive et étoffée). 'Hook Me Up' continue de nous plonger dans l'horreur pour l'éprouvante scène du crochet, tandis que 'My Boy' développe une atmosphère macabre à base d'effets sonores morbides et de nuages sonores un peu brouillon limite cacophonique. L'action culmine dans le chaotique 'Morgan's Wild Ride/Van Attack' pour la scène de poursuite avec la camionnette immobilisée, Jablonsky entamant pour la dernière partie du film un véritable marathon de terreur, que ce soit de l'amer et sombre 'Mercy Killing' en passant par l'intense poursuite brutale de 'Prairie House' à la limite de la cacophonie et l'inévitable et frénétique 'Final Confrontation', gros morceau de terreur/suspense de près de 5 minutes pour la poursuite finale dans l'abattoir. On retrouve finalement le thème principal dans le sinistre 'Can't Go Back' et 'Last Goodbye', concluant le film et la musique sur une ultime touche de noirceur.

Si le score s'avère être très efficace dans le film, il en est de même d'un point de vue purement musical. Steve Jablonsky, qui signe là son premier score en 'solo', semble s'être purement et simplement limité au minimum syndical en offrant au film un score horrifique banal et archi conventionnel qui sombre à plusieurs reprises dans un brouhaha sonore agaçant et une cacophonie assez facile. On est loin ici de la sophistication ou de l'esthétique orchestrale de Christopher Young, Jablonsky ayant apparemment adopté l'adage de circonstance 'plus c'est bruyant, plus c'est effrayant'. Certes, le score de 'The Texas Chainsaw Massacre' dispense son lot de suspense et de terreur dans 'TCM', renforçant l'atmosphère macabre et intense du film de Marcus Nispel, mais là où un compositeur talentueux et expérimenté comme Young aurait parfaitement réussi, Jablonsky se plante en signant un score atmosphérique et fonctionnel qui ne marquera certainement pas les annales du genre, à cause de son manque de relief, de la qualité quelconque de son écriture et d'une tendance facile et simpliste à la cacophonie pure et dure. Hélas, ce n'est pas avec 'TCM' que Jablonsky saura nous prouver qu'il a l'étoffe d'un grand compositeur capable de se lancer en solo sur un projet de ce genre.


---Quentin Billard