1-A Man For All Reasons 4.01*
2-Theme from
Johnny English 2.25**
3-Russian Affairs 1.27***
4-A Man of Sophistication 1.36***
5-Kismet 5.14+
6-Truck Chase 4.53***
7-The Only Ones 4.13++
8-Parachute Drop 2.48***
9-Pascal's Evil Plan 2.33
10-Theme from Johnny English
(Salsa Version) 3.22+++
11-Off The Case 2.00***
12-Café Conversation 2.12
13-Into Pascal's Lair 1.43***
14-Does Your Mother Know 3.15#
15-For England 2.23***
16-Riviera Hideaway 1.18
17-Agent No. 1 15.16

*Ecrit par Robbie Williams
et Hans Zimmer
Interprété par Robbie Williams
Produit par Hans Zimmer
et Big Al Clay
Programmé et arrangé par:
Geoff Zanelli
**Composé par
Edward Shearmur et
Howard Goodall
***Contient
'Johnny English Theme'
composé par Edward Shearmur
et Howard Goodall
+Ecrit par Gay-Yee
Westerhoff Bond
Interprété par Bond
++Ecrit par Mark Brydon
et Roisin Murphy
Interprété par Moloko
Produit par Mark Brydon
+++Composé par
Edward Shearmur
et Howard Goodall
Arrangements des cordes:
Brian Gascoigne
Interprété par Bond
Produit par Magnus Fiennes
pour 365 Artists
#Ecrit par Benny Andersson
et Bjorn Ulvaeus
Produit par Benny Andersson
et Bjorn Ulvaeus

Musique  composée par:

Edward Shearmur

Editeur:

Decca Records
475 016-2 DH

Score produit par:
Steve McLaughlin
pour Gohl/McLaughlin
Assistant de production
et orchestration additionnelle:
Jeff Toyne
Préparation de la musique:
Vic Fraser
Monteur de la musique:
Mike Higham
A&R pour Decca Music Group:
Jacky Schroer
A&R Assistant:
JJ Murray-Leach
Produit par:
Edward Shearmur
Producteur exécutif:
Nick Angel

Artwork and pictures (c) 2003 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ****
JOHNNY ENGLISH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Edward Shearmur
Voilà encore une énième parodie de James Bond! Après ‘Casino Royale’ et les récents ‘Austin Powers’, voici un nouvel agent secret d’un nouveau type, ‘Johnny English’. Comme l’indique la tagline du film, «il ne craint rien. Il n’a peur de rien. Il ne comprend rien». Voilà une tagline non dénuée d’humour qui résume à merveille cet ersatz de James Bond incarné dans le film de Peter Howitt par Rowan ‘Mr. Bean’ Atkinson. Johnny English travaille pour les services secrets britanniques, pour lesquels il est chargé d’organiser les missions d’un super agent secret particulièrement fiable, 001 (Greg Wise). Informés d’un complot contre les Joyaux de la Couronne royale, les services secrets anglais envoient 001 pour tenter de déjouer le plan des sinistres comploteurs. Mais il est tué au cours d’une mission ainsi que tous les autres prétendants à la place d’agent secret N°1. Désormais, il ne reste plus qu’un seul homme capable de mener à bien cette difficile et périlleuse mission, le pire des agents secrets que la Grande-Bretagne ait jamais connu: Johnny English! Accompagné de son fidèle complice Bough (Ben Miller) et bientôt rejoint par la ravissante agent Lorna Campbell (Natalie Imbruglia), English se lance à la poursuite de Pascal Sauvage (John Malkovich), un français sans scrupule qui a monté un plan visant à faire abdiquer la reine d’Angleterre pour se faire couronner à son tour nouveau roi de la Grande-Bretagne.

S’en suit alors 1h30 de gags et de situations grotesques en tout genre, Rowan Atkinson en profitant pour nous offrir son premier rôle de composition au cinéma tout en nous prouvant une fois encore ses grandes capacités de comique. Cependant, exit ici les grimaces et les pitreries habituelles de ‘Mr. Bean’! Dans ‘Johnny English’, Rowan Atkinson tente réellement de se prendre pour un super et très sérieux agent secret sans jamais vraiment y arriver. Si, fort heureusement, l’acteur nous évite ses sempiternelles grimaces agaçantes, il en profite malgré tout pour multiplier gaffes et bévues en tout genre, que ce soit des moments quasiment anthologiques comme la scène où après un saut en parachute, English se trompe d’immeuble et atterrit dans un hôpital croyant s’être introduit dans le Q.G. de Pascal Sauvage, ou la scène où English, croyant confondre le méchant français lors de la scène finale du couronnement, se trompe de DVD et met un disque dans lequel il est filmé en train de faire le pitre dans sa salle de bain. Evidemment, l’humour très premier degré ne vole pas très haut ici, mais le film possède suffisamment de rythme et d’action pour éviter les lourdeurs habituelles de ce style de parodie. C’est d’ailleurs bien en cela que ‘Johnny English’ est une véritable surprise, car le réalisateur Peter Howitt arrive à nous faire rire sans jamais tomber dans le grotesque lourdingue et fatiguant d’Austin Powers. On appréciera ainsi dans le personnage de Rowan Atkinson cet habile mélange entre le côté distingué et séducteur d’English et son côté gaffeur et abruti qui lui valent de se ridiculiser bon nombre de fois. A noter un John Malkovich inattendu dans le rôle du méchant français totalement caricaturé à l’extrême, le film en profitant pour illustrer l’éternelle animosité qui oppose depuis toujours la France et la Grande-Bretagne (au moins depuis la guerre de 100 ans). Le film donne aussi l’occasion à la chanteuse Natalie Imbruglia de se lancer dans son premier rôle dans un long-métrage hollywoodien. ‘Johnny English’ a donc tout d’une vraie parodie, à la fois très amusante et particulièrement divertissante. Oubliez les abrutissants ‘Austin Powers’, voilà un vrai pastiche de James Bond particulièrement réussi!

Edward Shearmur signe sans aucun doute pour ‘Johnny English’ l’une de ses meilleures partitions orchestrales pour le cinéma. Visiblement inspiré par son sujet, le compositeur de ‘K-Pax’ et ‘Reign of Fire’ nous offre un score d’action mené tambour battant à un rythme effréné, servi par un superbe et très entraînant thème principal écrit avec Howard Goodall, qui se trouve être le compositeur de la musique de ‘Mr. Bean’ – on en conclut donc que sa participation à ‘Johnny English’ n’est pas le fruit du hasard! C’est cet excitant ‘Theme from Johnny English’ qui attire immédiatement notre attention ici, soutenu par une rythmique de batterie avec orchestre cuivré, basse et thème de guitare électrique très ‘sixties’. Le thème de Johnny English évoque bien évidemment l’univers des ‘James Bond’ et des traditionnelles atmosphères de films d’agent secret (avec un côté moderne dans le choix des rythmiques funky/électroniques). Ayant visiblement pris le film très au sérieux, Shearmur et Goodall signent là un parfait thème d’agent secret qui fleure bon la détermination avec un certain héroïsme matinée de rythmiques cool particulièrement entraînantes, de quoi offrir un certain punch au film de Peter Howitt et renforcer la sympathie que l’on ressent tout au long du film pour English, qui tente de se prendre pour un super agent secret malgré sa sérieuse tendance à multiplier les gaffes en tout genre. Cela faisait en tout cas bien longtemps que l’on avait pas entendu un thème d’agent secret aussi excitant et entraînant, une mélodie redoutablement accrocheuse qui traînera longtemps dans notre tête même après une première écoute.

Ce qui suit est tout aussi bon, Shearmur multipliant les morceaux de bravoure sur un rythme très soutenu. Ainsi, ‘Russian Affairs’ évoque le rêve d’English au début du film, dans lequel notre sympathique héros se prend pour un redoutable agent secret parti en mission en Russie. On retrouve ici la rythmique de batterie pop/funky avec un orchestre particulièrement dynamique, alternant cordes, cuivres, vents et percussions d’une manière particulièrement soignée, aboutissant au charmeur ‘A Man of Sophistication’ où English séduit la belle russe sur fond de rythmiques slow et de trompette jazzy rétro évoquant ce côté séducteur à la James Bond, Shearmur en profitant pour apporter une petite touche d’humour à sa musique. Le frénétique ‘Truck Chase’ nous plonge quand à lui dans de l’action pure et dure avec la délirante poursuite en voiture avec les ravisseurs de la Couronne royale au début du film. Ici aussi, Shearmur prend la scène très au sérieux et nous livre un solide tour de force orchestral où il combine rythmiques funky/électroniques et orchestre déchaîné pour un superbe morceau d’action particulièrement excitant, le compositeur en profitant pour développer le thème d’English à travers une série de variations particulièrement soignées. Evidemment, le style rappelle beaucoup par moment les partitions écrites par David Arnold pour les trois derniers James Bond, Shearmur se distinguant néanmoins par des orchestrations de grande qualité, assurées par Robert Elhai (l’orchestrateur attitré d’Elliot Goldenthal et de Brian Tyler). On notera à la fin du morceau l’introduction d’un petit motif mystérieux de 5 notes que l’on entendra dans certaines scènes d’infiltration du film.

La scène du saut en parachute est un nouveau morceau de bravoure, introduit par d’excitantes percussions martiales/électroniques et une série de développements aux cuivres du thème principal. C’est l’occasion pour le compositeur de réintroduire le thème principal sous sa version initiale à la guitare électrique ‘sixties’ lors du saut en parachute et de l’atterrissage sur l’immeuble du Q.G. de Pascal Sauvage. S’en suit alors un bref passage de suspense pour l’infiltration, dominé par des sonorités électroniques plus inquiétantes, des cordes dissonantes et même des voix féminines un peu étranges. Shearmur fait preuve d’une certaine inventivité et aborde le film avec un certain premier degré agréable. On retrouve ici le mystérieux motif de 5 notes que l’on pourra ainsi surnommer ‘thème de l’infiltration’ et qui correspond bien à ce genre d’ambiance de mystère et d’espionnage. Le compositeur surprend en utilisant de manière inattendu un choeur dans ‘Pascal’s Evil Plan’ où il évoque les desseins diaboliques du méchant français (représenté curieusement dans la musique par un clavecin qui évoque son côté faussement maniéré). On nous gratifie aussi d’une très sympathique et très pêchue reprise du ‘Theme from Johnny English (Salsa Version)’ interprété par le groupe de violonistes Bond au cours d’une scène de danse vers le milieu du film. Si l’on fait une brève pause au cours d’une reprise par une trompette jazzy plus mélancolique du thème dans ‘Off The Case’ (scène où l’on retire l’affaire à English), on repart de plus belle dans l’action avec une nouvelle envolée excitante du thème. Le compositeur nous offre même un petit ‘Love Theme’ sympathique pour la romance entre English et Lorna illustrée par un slow de piano et cordes dans le tête à tête ‘Café Conversation’ (scène amusante où English envoie un gros vent à Lorna sans même qu’il s’en aperçoive!). L’action culmine dans ‘Into Pascal’s Lair’ pour la scène de l’infiltration dans le château de Pascal, tandis que ‘For England’ évoque l’affrontement final au cours de la scène de couronnement, où sont réintroduits les choeurs grandioses qui intensifient l’action à l’écran entre deux élans d’héroïsme pur et dur. A noter que la dernière piste de l’album, ‘Agent No. 1’, qui est censée durer un peu plus d’une quinzaine de minutes, contient une petite curiosité: au bout de quelques minutes, la musique s’arrête et laisse place à un long silence d’une dizaine de minutes avant d’entendre par surprise durant la dernière minute une brève reprise à la trompette jazzy du thème de Johnny English, un petit bonus caché étrangement à la fin de la dernière piste de l’album.

Score d’action excitant et terriblement accrocheur, ‘Johnny English’ aurait pu tomber au rang des partitions anecdotiques si Edward Shearmur n’avait pas mit autant de coeur à l’ouvrage, offrant une réelle pêche et une énergie inégalable au film de Peter Howitt. Si l’approche très premier degré peut s’avérer être un brin trop sérieuse pour le style parodique du film, elle n’en demeure pas moins pertinente et très efficace sur les images et le rythme du film. A l’écoute de ce score, on sent que le compositeur s’est fait véritablement plaisir, en signant des morceaux d’action de très grande qualité et un thème principal particulièrement mémorable qui vous filera la pêche pour toute la journée. Certes, ce n’est peut-être pas un chef-d’œuvre du monde de la musique de film, mais cela n’en demeure pas moins une partition indispensable pour tout ceux qui s’intéressent aux travaux de l’un des plus talentueux jeune compositeur de la nouvelle génération de musiciens travaillant pour le cinéma hollywoodien à l’heure actuelle!


---Quentin Billard