1-Main Title 5.49
2-Welcome to Gateway 4.17
3-He Can Take More 3.08
4-No Problems 0.54
5-The Shank 1.20
6-First Down! 4.09
7-You Won't Break Me 1.57
8-The Mustang 3.35
9-Name and Number 3.31
10-Times Up 2.11
11-First Base 1.44
12-Do It! 4.21
13-Conjugual Visit 1.13
14-Payback Time 4.27
15-Steam Bath 2.35
16-Breakout 5.15
17-Hold Your Fire 2.45
18-Your Incredible Smile 2.36

Musique  composée par:

Bill Conti

Editeur:

Intrada Special Collection Vol.18

Album produit par:
Bill Conti
Producteur exécutif:
Douglass Fake

Artwork and pictures (c) 1989 Carolco Pictures Inc./Gordon Company. All rights reserved.

Note: ***
LOCK UP
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bill Conti
Il faut croire que Sylvester Stallone a toujours eu un petit faible pour les rôles de marginaux et de battants, que ce soit l’ancien combattant du Viêt-Nam rejeté par la société dans ‘First Blood’ ou le camionneur rebelle de ‘Over The Top’, sans oublier le modeste boxeur déterminé de la série des ‘Rocky’. Dans ‘Lock Up’ (Haute sécurité), Stallone incarne Frank Leone, un prisonnier modèle en liberté conditionnelle qui n’a plus que six mois à tirer dans le pénitencier de Norwood où tout se passe bien pour lui, jusqu’au jour où débarque Drumgoole (Donald Sutherland), une vieille connaissance. Leone avait séjourné autrefois dans une prison dirigée à l’époque par Drumgoole. Le prisonnier avait alors sollicité à quelques jours de sa libération l’autorisation de se rendre au chevet de son père d’adoption, mais le sinistre directeur s’y était farouchement opposé, Leone en ayant alors profité pour s’évader. Il dénonça par la suite les méthodes inhumaines de Drumgoole à la presse, ce qui valut au dirigeant sadique d’être blâmé par l’administration pénitentiaire et d’être muté dans un établissement particulièrement difficile nommé Gateway. Afin de se venger de cette humiliation, Drumgoole a juré à Leone de tout faire pour lui mener la vie dure en le transférant à Gateway, et ce à quelques mois de sa libération. L’atmosphère est ici radicalement différente de celle de Norwood. Les gardiens sont sans pitié, le directeur est un psychopathe qui a construit une chaise électrique (malgré l’abolition de la peine de mort) et les prisonniers sont des gros durs particulièrement dangereux. Evidemment, Drumgoole s’est arrangé pour que Leone passe un séjour cauchemardesque dans sa prison. Mais ce dernier n’a pas l’intention de se laisser faire et va se lier d’amitié avec certains détenus qui l’aideront à surmonter certaines épreuves difficiles. Mais plus le temps passe, plus le directeur se montre cruel, multipliant les coups bas afin de faire craquer Leone et de l’humilier à son tour.

‘Lock Up’ est une énième variante du film carcéral, avec un Sylvester Stallone très convaincant dans la peau de ce sympathique prisonnier modèle expert en mécanique qui va vivre un véritable enfer dans cette prison dirigée par un chef tyrannique et ses sous-fifres encore plus méchants et stupides que lui. Donald Sutherland brille particulièrement dans la peau de ce directeur revanchard sans scrupule tandis que Stallone campe le rôle habituel du héros dur à cuire qui tente de rendre son quotidien plus chaleureux en s’entourant d’amis malgré la présence d’un prisonnier nommé Chink (Sonny Landham) engagé par Drumgoole pour lui mener la vie dure. Le film, sans surprise, s’avère être très divertissant, entre amitié, torture psychologique/physique, trahisons, coups bas et happy-end totalement conventionnel. Un film mineur dans la filmographie de Stallone, mais un bon film que l’on a souvent tendance à oublier dans sa période de la fin des années 80!

Bill Conti signe un score d’action/suspense sans surprise pour ‘Lock Up’, qui vient enfin de recevoir une édition discographique digne de ce nom grâce à Intrada, qui nous rappelle au passage à quel point le compositeur est décidément très mal représenté d’un point de vue discographique. La partition de ‘Lock Up’ mélange orchestre et synthétiseurs ‘eighties’ en s’articulant autour d’un joli thème principal entendu dès le ‘Main Title’ et qui ouvre le film sur un ton plutôt nostalgique et intimiste. Le thème est introduit ici par un piano nostalgique dont la mélodie et les harmonies font curieusement penser à bon nombre de chanson de variété. Le thème sera rattaché tout au long du film à Leone et évoque sa romance avec Melissa (Darlanne Fluegel) au début du film. Il deviendra par la suite un thème lié à l’espoir d’un avenir meilleur pour Leone. L’ambiance nostalgique et intimiste du début est très vite rompue par ‘Welcome to Gateway’ où Conti nous introduit à l’atmosphère plus sombre du score avec cordes tourmentées et frénétiques, cuivres et rythmiques électroniques lorsque Leone est transféré à Gateway au début du film. Le caractère menaçant et agressif du morceau évoque bien le début de l’enfer pour le héros. C’est aussi l’occasion pour le compositeur de nous dévoiler le motif lié à Drumgoole introduit ici par des cuivres sombres, tandis que les rythmiques électroniques (qui sonnent un peu datées ici) renforcent le sentiment de menace de la musique à l’écran, une atmosphère qui restera omniprésente tout au long du film.

A ce sujet, ‘He Can Take More’ est assez éloquent, décrivant la scène où Drumgoole fait subir une douloureuse épreuve de gaz à Leone pour savoir jusqu’où il peut tenir sans respirer. Les cordes, les cuivres sombres et les rythmiques électroniques s’unissent une nouvelle fois pour évoquer la cruauté du directeur et le danger qui pèse constamment sur le héros. Mais si ‘No Problems’ et ‘The Shank’ évoquent le quotidien difficile de Leone à Gateway, ‘First Down!’ sort du lot en s’affirmant comme un brillant tour de force orchestral décrivant la scène du match de football américain entre Leone et les prisonniers. Conti base son morceau sur des percussions martiales avec cuivres majestueux et cordes déterminées où il fait monter la tension durant les 4 minutes de la scène à l’aide d’une série de variantes du motif principal associé à Leone qui prend des proportions quasi héroïques ici, confié à des cuivres. Au fur et à mesure que la brutalité du match s’intensifie, ‘First Down!’ prend des proportions de plus en plus épiques, aboutissant à une coda plus sombre après une brève envolée triomphante pour la fin du match (on a presque l’impression de retrouver par moment le Bill Conti des ‘Rocky’). ‘First Down!’ reste néanmoins un peu à part du score, qui replonge très rapidement dans une atmosphère plus sombre et agressive, ce qui n’empêche pas le compositeur de nous proposer par exemple un ‘You Won’t Break Me’ plus intimiste où règne une certaine tristesse alors que Leone, sur le point de craquer, continue de supporter du mieux qu’il le peut la cruauté quotidienne de Drumgoole et de ses gardiens sadiques. Un thème de piano solitaire et mélancolique est alors ici associé à l’isolement de Leone et reviendra dans les moments plus sombres du film.

Si ‘The Mustang’ évoque une brève lueur d’espoir pour la scène où Leone et ses nouveaux amis construisent ensemble une voiture, ‘Name and Number’ vient très vite nous replonger dans une atmosphère noire et menaçante lorsque les gardiens jettent Leone au trou et tentent de le faire craquer psychologiquement et physiquement. L’atmosphère de danger s’intensifie dans ‘Do It!’, sympathique morceau d’action s’ouvrant au son de cors entamant le motif associé à Drumgoole tandis que des cordes dissonantes, des cuivres et des rythmiques électroniques font monter la tension lors de la scène où Leone affronte Chink dans la cours de la prison. ‘Payback Time’ et ‘Steam Bath’ évoquent alors la confrontation entre Leone et les gardiens sadiques, toujours dominé par des cordes sombres et dissonantes, des cuivres agressifs, des percussions et des rythmiques électroniques qui intensifient le côté frénétique des ces morceaux d’action à l’écran. On ressent alors la détermination du héros à sortir de cet enfer et à régler son compte une bonne fois pour toute à Drumgoole, aboutissant au climax de ‘Hold Your Fire’ et à la reprise du très joli thème principal de piano dans ‘Your Incredible Smile’. Voilà donc un score d’action/suspense sans grande originalité mais qui a au moins le mérite de nous faire entendre un Bill Conti qui maîtrise son sujet et nous livre une partition orchestrale fonctionnelle mais collant à merveille au film de John Flynn. Si vous vous intéressez aux oeuvres peu connues de Bill Conti, ‘Lock Up’ ne devrait certainement pas vous laisser indifférent!


---Quentin Billard