1-The Fight for Tomorrow 4.59
2-The Fight for Tomorrow
(Part 2) 0.36
3-Requiem 2.25*
4-Wild Seven Declaring War 1.06
5-The Time to Attack 4.33
6-Shikanotoride 3B 1.48
7-The Countdown To Terror 3.01
8-Injured Teanmates 2.06
9-Getting Weapons &
The Death of Shugo 5.43
10-Shuya Nanahara's Fight 2.15
11-Message 7.10
12-Mines 2.03
13-The Justice of a Ruler 0.57
14-Encountering Tragedies 5.47
15-Friends Forever 1.03
16-Landing Plan 3.19
17-The Song of The Warriors 2.59
18-Teacher and Student
(Part 2) 3.28
19-The Glory of
The Resistance 3.22
20-Farewell To The Piano 2.57
21-Epilogue 4.59
22-Mayonaka Shounen
Totsugeki Dan 7.39**

*Contient un extrait du
"Requiem" de Guiseppe Verdi
**Interprété par Stance Punks

Musique  composée par:

Masamichi Amano

Editeur:

Dynamord/Zealot
ZEY-2007

Album produit par:
Masamichi Amano


Note: ***1/2
BATTLE ROYALE II: REQUIEM
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Masamichi Amano
Après le succès surprise du premier ‘Battle Royale’, Kinji Fukasaku se lança très vite dans la préparation d’un second épisode intitulé ‘Battle Royale II: Requiem’. Le premier film s’était fait remarquer par son humour noir sarcastique et sa grande violence qui s’amusait à pasticher le style des films d’action hollywoodien. Dans ‘Battle Royale II’, le réalisateur a décidé de mettre les bouchées doubles. Seulement voilà, le célèbre réalisateur japonais ne pourra jamais terminer son film, mourant d’un cancer de la prostate le 12 janvier 2003 alors même qu’il avait entamé la réalisation du film au moment où il se battait déjà contre la maladie. Ce fut au tour de son jeune fils Kenta Fukasaku de terminer l’oeuvre entamée par son père, Kenta ayant déjà participé au premier opus en tant que scénariste. Après plus d’un an d’attente, le film fut enfin projeté au Japon avec des résultats très mitigés au box-office nippon. Le film monte d’un cran dans la violence, l’humour noir et un côté subversif et politiquement incorrect particulièrement osé – et un brin prétentieux sur les bords. Le film a ainsi été jugé trop subversif pour que certains pays décident de ne pas le diffuser au cinéma. C’est le cas par exemple des Etats-Unis ou de la France, où en dehors d’une brève apparition au marché du film au festival de Cannes 2003, le film ne pourra être vu que lors de sa sortie DVD courant Noël 2004. Qu’il y a t’il donc qui a pu inquiéter à ce point les pays ayant décidé de ne pas diffuser et projeter ‘Battle Royale II’ dans leurs salles de cinéma? Pour bien le comprendre, intéressons-nous tout d’abord à l’histoire du film.

‘Battle Royale II’ nous transporte un an après les évènements sanguinaires de ‘Battle Royale’. Les deux survivants de ce jeu nihiliste instauré par le gouvernement japonais pour mater une jeunesse nippone rebelle, Shuya Nanahara (Tatsuya Fujiwara) et Noriko Nakagawa (Aki Maeda), rentrent chez eux et tentent d’alerter l’opinion publique sur les méfaits de ce jeu particulièrement brutal et destructeur. Mais comme personne ne semble prêter attention à ses propos, Shuya Nanahara décide de prendre la tête d’une organisation terroriste appelé les ‘Wild Sevens’, déclarant officiellement la guerre à tous les adultes du Japon et du reste du monde. Le conflit entre générations prend des proportions gigantesques alors que la guerre s’étend maintenant aux autres pays. Les ‘Wild Sevens’ multiplient ainsi les attentats au Japon, tuant des milliers d’innocents au nom d’une génération de jeunes nippons qui ne cherchent qu’à réinstaurer la paix dans le pays par la force. Pour contrer les agissements de Nanahara, le gouvernement décide de lancer la loi ‘Battle Royale II’, toujours basés sur les mêmes règles que celles du premier jeu. Une classe particulièrement difficile est sélectionnée et réquisitionnée de force dans un lycée japonais pour participer à la seconde session de ‘Battle Royale’. Plus violents et plus agressifs, les jeunes de cette nouvelle classe sont rapidement briefés par leur professeur de sport (Riki Takeuchi) qui n’a aucune pitié envers eux. Très vite, le prof établi des groupes garçon/fille dont la vie est toujours menacée par les fameux colliers explosifs qui se trouvent autour de leur cou. Cette fois-ci, la règle a changée: si l’un des participants est tué, son binôme sera tué à son tour par l’explosion de son collier. Leur mission est simple: ils ont 72 heures pour tuer Nanahara et détruire son groupe terroriste. Au moment où ils débarquent sur l’île des terroristes, les jeunes soldats se font descendre les uns après les autres dans un véritable bain de sang, et ce sera au prix d’une série de combats particulièrement sanglants qu’ils réussiront enfin à investir le QG des Wild Seven. Mais la partie est loin d’être terminée alors que le chef des terroristes comprend qu’ils sont eux aussi des élèves participant à la seconde session de ‘Battle Royale’. Il décide de leur enlever leurs colliers explosifs et va tenter de leur expliquer le soi-disant bien-fondé de sa démarche en les sensibilisant à l’importance de mener cette guerre contre les adultes. L’armée décide alors d’envoyer une troupe de soldats japonais pour mater les terroristes pour de bon. S’ils veulent s’en sortir, les jeunes participants et les terroristes vont devoir s’entraider afin de lutter contre l’attaque de l’armée japonaise. On notera ici la présence de deux grands noms du cinéma japonais: le grand Takeshi Kitano – qui reprend brièvement son rôle du premier épisode lors de scènes de flash-backs – et Sonny Chiba, figure mythique du cinéma japonais populaire.

Certes, ‘Battle Royale II’ monte d’un cran dans la violence et l’action, mais derrière cette façade se cache un autre aspect bien plus dérangeant, une sorte de critique politique qui va cette fois-ci bien au-delà du simple conflit inter-générationnel propre à la société japonaise et abordé dans le premier épisode. Cette fois-ci, la guerre devient totale et s’étend au monde entier. Lorsque, au début du film, le professeur énumère divers pays du tiers-monde qui ont déjà été attaqués par les Etats-Unis, le réalisateur commence à faire basculer son film dans une satire politique particulièrement culottée et audacieuse. Pire encore, on retiendra ce fameux plan introductif des deux tours de Tokyo qui s’effondrent à la suite d’un attentat terroriste, un plan visiblement inspiré par les tristement célèbres attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, transposé ici de manière fictionnel au Japon. Si Kinji (paix à son âme) et Kenta Fukasaku souhaitaient déclencher une vive polémique avec ‘Battle Royale II’, ils auront parfaitement gagné leur pari. Le film soutient alors une idéologie parfaitement ambiguë, une sorte de réflexion sur les conséquences du terrorisme et l’impact des actions des Etats-Unis sur le reste du monde. A première vue, on ne comprend pas en quoi la guerre contre les adultes que mène Nanahara a un quelconque rapport avec les Etats-Unis, et pourtant, c’est bien là où le film tente de nous emmener. Si, dans un premier temps, ‘Battle Royale II’ s’amuse à jouer aux redites – des élèves sont de nouveau sélectionnés de force et doivent partir se battre sur une île en plein milieu d’un océan – le film semble changer de registre passé la première heure (qui s’éternise un peu). A grand coup d’effusions de sang, de déluge de balles et de scènes choc, le film patauge dans la sueur et le sang au cours d’une terrible scène de débarquement que l’on croirait calqué sur ‘Saving Private Ryan’ de Steven Spielberg (difficile de ne pas faire ici le rapprochement avec ce film), qui transforme audacieusement ‘Battle Royale II’ en véritable film de guerre. Puis, le film change de registre lorsque Nanahara et ses nouveaux compagnons s’unissent pour lutter contre l’attaque des militaires japonais. La seconde partie soutient alors un discours plus choquant, plus ambigu, plus douteux. On y découvre que les actions terroristes que mène le chef des ‘Wild Seven’ sont faites dans le but de ramener la paix dans le pays et de damner le pion aux Etats-Unis. On se retrouve ainsi avec des idées révolutionnaires incitant à faire la guerre à l’Amérique (bizarrement, les personnages ne citent jamais le nom du pays durant tout le film, se contentant de le mentionner par ‘une grande puissance’), un concept un brin étrange à la limite de l’anarchie fasciste dégueulasse, surtout à une époque où la lutte contre le terrorisme est devenu l’enjeu majeur de la sécurité nationale des Etats-Unis et de nombreux autres pays d’Europe. Pourquoi tenir un tel message? Pourquoi tenter de faire passer Nanahara dans le film pour une sorte de héros qui se bat soi-disant au nom de la paix? Est-ce que l’on peut accepter l’idée de tuer des milliers d’innocents au nom de cette sacro-sainte paix? Evidemment, le film pose toutes ces questions sans jamais apporter de véritables réponses.

Ainsi, ‘Battle Royale II’ perd de son intérêt au moment où le film commence à se prendre un peu trop au sérieux, balançant à la figure du public une sorte de message politique/révolutionnaire décalé et douteux, quelque chose qui, à première vue, paraît incompréhensible lorsque l’on voit comment le film débutait et comment il se prolonge et se termine. ‘Battle Royale II’ souffre ainsi de schizophrénie, un film à double personnalité qui s’explique sans aucun doute par le fait que le film a été entamé par un réalisateur et a été terminé par un autre (on pourrait d’ailleurs presque considérer que le film appartient à plus de 70% à Kenta Fukasaku). Ce qui s’annonçait comme un nouveau film d’action satirique et osé se transforme en film de guerre à l’idéologie politiquement incorrecte et anarchisante. Pour beaucoup, c’est cet aspect subversif qui fait de ‘Battle Royale II’ une véritable réussite, un film excessif au parti pris extrêmement osé dans une ère de consensus et de règles cinématographiques en tout genre. Fukasaku veut choquer son public en plus de le divertir, et ce choc se répercute sur tous les débats qu’a pu provoquer le film auprès de ceux qui ont eu la chance de pouvoir le visionner. Certes, ‘Battle Royale II’ est un film excessivement courageux et dérangeant mais aussi un long-métrage malsain et agaçant à l’idéologie puante (on savait que les japonais avaient une dent contre les américains depuis Hiroshima et Nagasaki en 1945 mais l’exprimer de cette façon dans un film relève de la bêtise pure. Les cinéastes nippons nous ont pourtant habitué à mieux!), et comme si cela ne suffisait pas, le rythme saccadé et extrêmement irrégulier du montage du film n’en finit pas d’alourdir le sens du film, que ce soit lors des discours ambigus de Nanahara sur son devoir de mener sa guerre contre les adultes pour refaire le monde (sans les Américains devront nous comprendre par la suite) ou les scènes se déroulant en Afghanistan, où le pays semble être filmé de manière presque paisible et sereine, scènes d’une niaiserie absolue au parti-pris douteux et qui prend le contre-pied total de la réalité (on dirait que l’Afghanistan est un pays magique et sans problème malgré les nombreuses années de guerre qui ont ravagés le pays!). Heureusement, seules quelques rares scènes où le chef des terroristes semblent être secoué par sa conscience et s’interroge sur les conséquences de ses actes nous ramènent les pieds sur terre et semblent montrer – brièvement, certes – le véritable visage du terrorisme, celui du mal absolu, et ce quelque soit le motif du combat (justice, paix, etc.). De par son attitude excessivement jusqu’au-boutiste, ‘Battle Royale II’ échoue lamentablement alors qu’il s’annonçait pourtant comme une suite encore plus trash et prometteuse. Bordélique, prétentieux, incohérent, mal rythmé, malsain, outrageant, anarchiste, gonflant dans sa propagande anti-américaine et dans la lourdeur de la mise en scène de Kenta Fukasaku (on sent très nettement ici que le jeune réalisateur est loin d’avoir l’expérience de son père – les scènes de guerre traînent trop en longueur, certains acteurs surjouent comme Riki Takeuchi, les passages intimistes/dramatiques se veulent excessivement lacrymaux et niais, l’humour noir est désamorcée par une violence totalement gratuite sans le côté satirique du premier épisode, etc.), ‘Battle Royale II’ est un film extrêmement osé qui secoue et dérange mais qui s’avère finalement être une infâme et incompréhensible déception majeure. On ne comprend d’ailleurs toujours pas ce qui a pu pousser Kinji et Kenta Fukasaku à réaliser un film pareil. En revanche, on comprend mieux maintenant pourquoi des pays comme la France ou les Etats-Unis ont refusé de diffuser ce film dans leurs cinémas!

Comme d’habitude, le seul point véritablement positif du film reste la nouvelle partition symphonique signée Masamichi Amano. Le compositeur japonais s’était déjà fait remarquer avec son excellente partition pour ‘Battle Royale’ dans laquelle Amano s’était amusé à glisser de nombreuses références et allusions diverses à des musiques de film hollywoodiennes (‘Outland’, ‘Basic Instinct’, ‘Hard Rain’, ‘Dracula’, etc.). Son nouveau score pour ‘Battle Royale II’ ne surprend guère à la première écoute mais s’avère pourtant être bien plus épique et grandiose. Le compositeur a tenu à mettre les bouchées doubles: encore plus d’action, encore plus de déchaînements orchestraux, encore plus de thèmes mémorables, encore plus de choeurs grandioses, etc. Pour un film aussi excessif, on ne pouvait rêver meilleure musique (même si le score n’a évidemment rien du côté malsain du film). Dans un premier temps, la partition reprend les mêmes morceaux déjà entendu au début de ‘Battle Royale’, premier du nom. Ainsi, l’introductif ‘Requiem’ nous permet de retrouver le magnifique thème de choeur a cappella qui concluait le premier film tout en étant lié au mystérieux tableau peint dans le film par le personnage de Takeshi Kitano. La chorale laisse la place au fameux ‘Dies Irae’ du ‘Requiem’ de Verdi, lui aussi déjà présent dans l’ouverture du premier épisode et toujours interprété ici avec une puissance quasi apocalyptique, toute à l’image du film. On retrouve aussi le morceau emprunté au ‘Hot Water’ du score de ‘Outland’ de Jerry Goldsmith déjà utilisé dans le premier score et qui réapparaît ici lors de la mort d’un élève au début du film pour la séquence du briefing du prof. Idem pour le morceau calqué sur l’ostinato du ‘Dracula’ de Wojciech Kilar lorsque les élèves prennent leurs équipements et partent à la guerre, morceau lui aussi repris du premier épisode. Mais, si la partition sonne quasiment identique au début du premier score, c’est pour mieux nous perdre par la suite.

C’est finalement ‘The Time to Attack’ qui attire ici notre attention, le morceau étant cette fois-ci très clairement calqué sur le ‘Klendathu Drop’ du ‘Starship Troopers’ de Basil Poledouris. Rythmé par ses cuivres guerriers et son ostinato de caisse claire martiale, le morceau évoque la terrible scène de débarquement qui s’effectue dans un véritable chaos de tirs et de morts. Comme dans le premier score, Masamichi Amano s’amuse ici à calquer le morceau au détail prêt, réutilisant certains traits instrumentaux dans l’ordre dans lesquels ils apparaissent dans le morceau d’origine. Le concept peut paraître un peu limite, mais il s’avère être parfaitement cohérent par rapport au travail effectué par le compositeur sur sa première partition, mais aussi par rapport à la scène en elle-même, qui nécessitait une référence musicale hollywoodienne étant donné le fait que la séquence s’inspirait déjà fortement du ‘Saving Private Ryan’ de Spielberg. Martial, ‘The Time to Attack’ évoque donc le début de l’attaque contre les ‘Wild Seven’ et le prologue d’une longue série de pièces martiales/guerrières particulièrement épiques. ‘Wild Seven Declaring War’ illustre ainsi la scène où Nanahara déclare la guerre à tous les adultes du monde entier. Amano nous fait ressentir dans le morceau une certaine gravité quasiment tragique, personnifiée par une très belle écriture de cordes – la conclusion cuivrée du morceau étant repiquée de la fin de l’ouverture de ‘Battle Royale’.

Heureusement, un morceau comme ‘Shikanotoride 3B’ nous permet de retrouver les mélodies simples, intimistes et émouvantes que l’on trouvait déjà dans la première BO et qui résonnent ici de manière plus élégiaques, illustrant l’amitié entre certains élèves à travers un nouveau thème d’une grande beauté, d’abord exposé ici par un hautbois puis repris par les cordes (avec un côté mélodique typiquement japonais, qui n’est pas sans rappeler certains thèmes de Joe Hisaishi). Le thème de ‘Shikanotoride 3B’ deviendra ainsi le thème associé aux jeunes combattants, apportant ainsi un peu d’humanité et de poésie dans un score massif et sans retenue dominé par les déchaînements orchestraux. Dès lors, le score va ainsi osciller entre larges morceaux d’action tonitruants et passages plus lyriques et émouvants, comme le très beau ‘Injured Teanmates’ qui évoque la tragédie de la guerre et la perte d’amis chers au son d’un nouveau thème élégiaque plus mélancolique qui, curieusement, rappelle beaucoup un thème écrit par David Arnold dans son score pour ‘Godzilla’. Mais c’est l’action qui prend très vite le dessus ici. Des pièces comme le frénétique ‘The Fight for Tomorrow’ ou ‘Getting Weapons & The Death of Shugo’ sont autant de déchaînements orchestraux qui font monter la tension et intensifie les scènes de guerre et d’action à l’écran. Le côté martial de la partition de ‘Battle Royale II’ est d’ailleurs parfaitement représenté dans ‘The Fight for Tomorrow’ qui, avec ses cuivres guerriers, ses cordes frénétiques et ses percussions martiales (incluant des enclumes) évoquent le combat de Shuya Nanahara pour la ‘paix’ - le morceau est inspiré de certaines partitions d’action de James Horner. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Amano ne fait pas dans la retenue, tout à l’image du film de Kinji et Kenta Fukasaku. A noter un ‘Mines’ particulièrement sombre pour la scène du champ de mine, la tension étant véhiculée ici par un motif de 2 notes de cuivres sombres menaçants qui n’est pas sans rappeler le thème des russes dans ‘Air Force One’ de Jerry Goldsmith.

On notera une excellente reprise du thème des combattants dans ‘Getting Weapons & The Death of Shugo’, assombrit ici par des cuivres et des harmonies plus sombres, le morceau étant toujours dominé par ces implacables percussions martiales déchaînées. La partition prend une proportion élégiaque lorsque les choeurs viennent rejoindre l’orchestre dans ‘Encountering Tragedies’ qui, comme son nom l’indique, évoque les tragédies de la guerre dans l’un des plus puissants morceaux du score de ‘Battle Royale II’. C’est dans cette optique épique/élégiaque que l’on découvre le poignant ‘Friends Forever’, formidable hymne à l’amitié éternelle en temps de guerre exprimée ici à travers une reprise particulièrement émouvante du thème de l’amitié introduit par un choeur féminin et repris par l’orchestre. Amano intensifie les combats au son d’un ‘Landing Plan’ particulièrement frénétique et guerrier tandis que ‘The Song of the Warriors’ est une sorte d’élégie avec choeur et orchestre aux combattants morts durant cette guerre, idée prolongée dans le dramatique ‘Teacher and Student (part 2)’ empreint d’une certaine tristesse. Jouant à fond le jeu du réalisateur, Amano évoque de manière solennelle les combats glorieux et désespérés des résistants dans ‘The Glory of the Resistance’, un morceau qui, bien que particulièrement grandiose et solennel, tend à transformer les terroristes en héros. ‘Farewell To The Piano’ se distingue un peu du reste du score avec sa petite mélodie de piano soliste avec orchestre, apparaissant dans le film pour les scènes de flash-backs avec Shiori Kitano (Ai Maeda), la fille du professeur interprété dans le premier opus par Takeshi Kitano. La mélodie de ‘Farewell To The Piano’ est en fait empreinté à une pièce classique de Beethoven (arrangé par Amano pour les besoins du film), le morceau étant censé représenter une sonate qu’interprète la jeune fille dans les scènes de flash-backs, un petit morceau inattendu qui apporte un certain relief émotionnel au score de ‘Battle Royale II’.

Le film se conclut avec le grandiose ‘Epilogue’ qui apporte un vent de sérénité à la conclusion du film en reprenant le thème de l’amitié exposé ici par un hautbois et des cordes et qui semble signifier que les combats sont terminés pour de bon (même si le final du film n’est pas très clair à ce sujet). Les choeurs et l’orchestre s’unissent ainsi pour une coda grandiose et vibrante avant le générique de fin, accompagné par une agaçante chanson à moitié hurlé par un chanteur de pop japonaise qui devrait prendre quelques cours de chant. Difficile de ne pas se laisser prendre au jeu à l’écoute de cette nouvelle grande partition symphonique de Masamichi Amano, un score épique et guerrier qui, bien que très nettement un cran en dessous du premier ‘Battle Royale’, n’en demeure pas moins une nouvelle grande réussite de la part du compositeur japonais, même si l’on regrettera un certain manque de diversité dans cette énorme partition orchestrale aux accents hollywoodiens. Si, du film de Kinji et Kenta Fukasaku, il ne fallait retenir qu’un seul élément, ce serait certainement cette BO grandiose signe d’un talent sur mais dont l’unique défaut est d’être associé à un film aussi malsain que décevant. Pour un peu, on serait presque tenté de dire que 'Battle Royale II' ne mérite pas une musique d'une telle qualité!


---Quentin Billard