1-Regis School 1.51
2-Escape From Barranquilla 3.43
3-Closing In 2.28
4-All's Well 2.00
5-Billy Escapes 1.46
6-Joey's Death 3.43
7-Regis Captured 3.51
8-Reflections 2.19
9-Demands 3.14
10-Removing The Chips 3.59
11-The Cellar 1.34
12-Jack Gets It 1.38
13-Uneasy Quiet 2.11
14-Back To Regis 2.29
15-Border Killing 4.03
16-Narrow Escape 2.58
17-Snap Out Of It 4.06
18-Mouthwash Incident 1.51
19-Interrogation 1.45
20-Regis Surrounded 1.32
21-The Plan 2.11
22-The Wrath of
Joey's Father 1.14
23-The End of Cali 4.08
24-Toy Soldiers 4.57

Musique  composée par:

Robert Folk

Editeur:

Intrada Records
MAF 7015D

Album produit par:
Robert Folk

Artwork and pictures (c) 1991 Intrada Records/TriStar Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
TOY SOLDIERS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Robert Folk
Le célèbre 'Die Hard' n'aura décidément cessé de faire des émules tout au long des années 90. ‘Toy Soldiers’ (L’école des héros) est un encore un de ces long-métrages hollywoodiens basé sur le concept du fameux film d'action de John McTiernan, signé Daniel Petrie Jr, qui reprend les formules habituelles du genre sans jamais véritablement les dépasser. Tout commence lorsqu’un bandit du nom de Luis Cali (Andrew Divoff) prend en otage un tribunal sud-américain et son président qui s’apprêtait à juger Enrique Cali (Jesse Doran), un important trafiquant de drogue colombien qui se trouve être le père de Luis. Ce dernier, qui voue une admiration sans borne pour son père, est prêt à tout pour le faire libérer. La prise d’otage se conclut tragiquement avec la mort de deux personnes dont celle du président du tribunal. Cali part pour les Etats-Unis et décide de prendre en otage les élèves de la ‘Regis School’, une école de préparation militaire fréquenté par des jeunes ados de familles huppées mais qui ont déjà été exclus pour la plupart de nombreux autres établissements. Cali va très vite découvrir que parmi les jeunes étudiants pris en otage, la plupart sont les enfants de grandes personnalités influentes de la société américaine (entrepreneurs, milliardaires, politiciens, sénateurs, etc.). Le plan est simple: utiliser les étudiants comme monnaie d’échange. Si le gouvernement refuse de libérer Enrique Cali, les terroristes exécuteront les otages. Le FBI arrive très vite sur les lieux et rentre en contact avec Cali qui ne tardera pas à formuler ses exigences. Pendant ce temps, à l’intérieur de l’école, un groupe d’étudiants menés par le jeune rebelle Billy Tepper (Sean Astin) s’organisent pour lutter eux-mêmes contre les terroristes et tenter de déjouer leurs plans.

‘Toy Soldiers’, c’est donc ‘Die Hard’ transposé dans une école. On retrouve ici toutes les formules héritées du chef-d’oeuvre de McTiernan: un bâtiment isolé, des otages, un groupe de terroristes armés jusqu’aux dents, le FBI et bien sur le sempiternel héros de circonstance, incarné ici par un Sean Astin encore bien jeune à l’époque (20 ans) et qui trouvera la célébrité presque 10 ans plus tard en incarnant Sam dans la trilogie des ‘Lord of The Rings’ de Peter Jackson. Le réalisateur filme sans grand talent ce film d’action dont l’atout majeur réside dans un suspense constant avec quelques scènes accrocheuses comme la séquence où Billy s’échappe de l’école en attendant avec angoisse le moment propice pour ne pas se faire repérer par les gardes. Les traditionnelles touches d’humour résident ici dans les farces débiles des ados rebelles (le coup du bain de bouche transformé en vodka, l’appel sur un téléphone rose, le tag de la voiture du shérif et de la plaque à l’entrée de l’école, etc.) qui permettent de planter le décor de l’école et la personnalité de ces jeunes cancres turbulents qui vont devoir se transformer en héros le temps d’une aventure pleine de danger et de suspense. Evidemment, le film remplit aussi son quota niveau action avec un climax final captivant et un méchant sinistre incarné ici par Andrew Divoff, spécialiste des seconds rôles modestes mais qui nous offre ici une excellente performance du traditionnel méchant terroriste qui, même s’il ne rivalise pas avec le charisme d’un Alan Rickman (Hans Gruber dans ‘Die Hard’), campe un méchant tout à fait satisfaisant. Avec son lot de suspense, d’émotion (scène de la mort du jeune Joseph Trotta), d’action et d’héroïsme, ‘Toy Soldiers’ s’avère être une variante mineure mais très divertissante de l’inégalable ‘Die Hard’.

Robert Folk n’a jamais acquit une grande réputation dans le milieu de la musique de film hollywoodienne, et pourtant, le compositeur n’en est pas à son premier coup d’essai. Sa partition symphonique pour ‘Toy Soldiers’ ne révolutionne certes pas le genre mais continue de prouver le talent du compositeur dans le maniement de l’écriture symphonique dont le classicisme rivalise avec un certain talent de mélodiste, car s’il y a bien une chose que le réalisateur souhaitait pour la musique de son film, c’était d’entendre un thème principal mémorable. Folk nous délivre donc une solide partition d’action orchestrale avec un excellent thème principal héroïque et déterminé, qui évoque les jeunes héros du film et leurs exploits tout au long du film, et qui est aussi associé à la ‘Regis School’. Le thème se distingue par son côté héroïque et ses harmonies lumineuses, Folk mettant l’accent sur les cordes et les traditionnelles trompettes synonyme d’aventure et d’héroïsme.

Le film commence de manière sombre et agitée avec ‘Escape From Barranquilla’ qui permet d’introduire le thème martial sombre associé à Cali et ses sbires, le morceau dégageant un certain sentiment de menace et de danger évoquant les méfaits du grand méchant de service. Le score attitre notre attention dès les premières minutes du film grâce à ses orchestrations étoffées et brillantes typiques de Robert Folk, un compositeur passé maître depuis belle lurette dans le maniement de l’écriture symphonique traditionnelle (à ce sujet, on le compare d’ailleurs souvent à John Williams). Très vite, Folk installe une atmosphère de menace et de tension avec l’arrivée des terroristes et le début de la prise d’otage dans l’école. Cordes, cuivres, vents et percussions martiales s’unissent pour délivrer le ton musical parfait pour le film de Daniel Petrie Jr. Parmi ses passages sombres, quelques morceaux se distinguent du reste du score comme le superbe ‘Bill Escapes’ lorsque Billy s’échappe de l’école, véritable morceau de bravoure écrit dans un style symphonique brillant et cuivré, typique de la facette ‘aventureuse’ de Robert Folk, et qui apporte son lot d’héroïsme au film tout en intensifiant la tension de cette séquence (la musique évoque aussi par moment des compositeurs tels que Bruce Broughton ou Joel McNeely). Plus sombre et tragique, ‘Joey’s Death’ se distingue par ses cordes dissonantes et dramatiques tandis que des pièces comme ‘Removing The Chips’ ou ‘The Plan’ font monter la tension en suggérant le suspense par le biais d’orchestrations toujours denses et parfaitement entretenues. Si le thème principal est développé régulièrement sous la forme de diverses variations orchestrales évoquant la contre-attaque des jeunes étudiants, c’est l’action et la tension qui ne cessent de prendre le dessus, le thème menaçant de Cali s’opposant continuellement aux variations du thème principal.

La partition atteint son climat dans le frénétique et excitant ‘The End of Cali’ pour la confrontation finale, superbe tour de force orchestral particulièrement éclatant ou les cuivres et les percussions martiales se déchaînent dans un ultime morceau d’action du plus bel effet, d’une intensité redoutable à l’écran. La tension se relâche finalement dans le conclusif ‘Toy Soldiers’, qui nous permet de réentendre une dernière fois le thème principal héroïque qui conclut le score en beauté. Robert Folk a donc sorti ici l’artillerie lourde en proposant au film de Daniel Petrie Jr. une grosse partition orchestrale entre action, touches martiales, suspense et héroïsme, tout à fait à l’image du film. Evidemment, ‘Toy Soldiers’ n’apporte rien de neuf au genre mais contribue néanmoins à renforcer le talent de l’un des compositeurs les plus injustement sous-estimé de tout le cinéma américain. En tout cas, ‘Toy Soldiers’ a largement contribué avec des partitions comme ‘Police Academy’ ou ‘The Neverending Story II’ à faire connaître Robert Folk auprès d’une petite partie des béophiles, qui considèrent généralement ‘Toy Soldiers’ comme l’une des meilleures partitions du compositeur!


---Quentin Billard