1-Montage/Main Title 4.53
2-Confrontation 2.32
3-Marauder's Massacre 3.13
4-Max Enters Compound 4.08
5-Gyro Saves Max 3.55
6-Break Out 3.25
7-Finale and Largo 5.06
8-End Title 3.19
9-SFX Suite 4.39
(a) Boomerang Attack
(b) Gyro Flight/
The Big Rit Starts
(c) Breakout/The Refinery
Explodes/Reprise

Musique  composée par:

Brian May

Editeur:

Varèse Sarabande
VCD-47262

Préparé à l'édition en
compact disque par:
Tom Null
Producteur exécutif:
Richard Kraft

Artwork and pictures (c) 1982 Warner Bros, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
MAD MAX 2: THE ROAD WARRIOR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian May
Avec ‘Mad Max 2’, le célèbre héros interprété par Mel Gibson est de retour dans une aventure où le mot d’ordre semble avoir été ‘exit tout aspect subversif’. Du coup, ce second opus paraît plus accessible, plus ‘tout public’, sans être totalement édulcoré comme le sera le troisième épisode (avec Tina Turner). Toujours réalisé par George Miller, ‘Mad Max 2’ nous amène quelques temps après l’action du premier opus. Max Rockatansky n’a plus de famille, plus d’avenir. Il ère sur les routes d’une Australie post-apocalyptique qui a sombré dans l’anarchie à la suite d’une guerre nucléaire qui ravagea le pays entier. Solitaire, taciturne et cynique, ‘Mad’ Max roule pour lui-même, surnommé ‘le guerrier de la route’. Désormais, le monde n’est plus rempli que de gangs errants et de bandits qui se disputent un bien devenu rare et précieux: le pétrole. Depuis que les réserves de pétrole se sont épuisées, la violence s’est emparé du monde. Aujourd’hui, deux camps s’affrontent pour la domination de la dernière raffinerie de pétrole restante: celle de la communauté des fuyards retranchés à l’intérieur de la raffinerie, et celle des bandits déjantés de Humungus (Kjell Nilsson), étrange personnage au visage caché par un masque métallique, épaulé par son bras droit, Wez (Vernon Wells). C’est alors que Max se retrouve embarqué malgré lui dans la galère, alors que les fuyards lui mettent la main dessus et qu’il se retrouve obligé de collaborer avec eux et de les soutenir dans leur bataille contre la bande d’Humungus. Max n’accepte qu’à une seule condition: qu’on lui cède un peu d’essence pour qu’il puisse repartir avec sa voiture, le dernier modèle d’interceptor de la police australienne.

‘Mad Max 2’, c’est avant tout moins de bla-bla psychologique et plus d’action et de courses poursuites effrénées. A ce sujet, le film de George Miller ne manque pas d’action comme l’anthologique séquence de l’affrontement final sur la route (près de 15 minutes d’action non-stop), mais, comme dans le premier opus, le film a tendance à se traîner et met un temps fou à démarrer. On s’ennuie ferme durant la première partie du film, le côté extrêmement taciturne et monotone du personnage de Mel Gibson n’étant pas là pour arranger les choses. Le film frôle aussi le ridicule à plus d’une reprise (le copain de circonstance de Mad Max avec son mini hélicoptère et ses serpents devient agaçant à la longue et n’apporte rien à l’intrigue du film!) et pêche par une linéarité scénaristique absolue. Du coup, on en vient même à regretter le côté plus subversif et la réflexion du premier opus sur la violence de la société moderne, qui apportait un certain charme au film de 1979. En voulant faire des aventures de Mad Max un véritable épisode de comics d’action U.S., George Miller a loupé son virage sur ce second épisode et accouche d’un film d’action quelconque et ennuyeux, sympathique mais pas transcendant, très loin des qualités originelles et de la violence audacieuse du premier épisode. Une suite qui n’est pas à la hauteur d’un premier épisode pourtant culte!

Brian May signe de nouveau la musique pour ‘Mad Max 2’ après une première partition symphonique sombre et agressive. Pour ce second opus, le compositeur australien ne lésine pas sur les moyens et nous offre une suite de morceaux d’action orchestraux hollywoodiens dans la plus pure tradition du genre. Le ‘Main Title’ du film expose le thème principal de la partition, un motif plus sombre de trois notes de cuivres qui laissera très vite la place à un premier morceau d’action tonitruant avec cordes, cuivres et percussions agressives (à noter ici le martèlement sauvage des timbales qui suggèrent une atmosphère d’affrontement et de danger). Cette idée est largement développée dans le brutal ‘Confrontation’, où des sonorités électroniques proche d’un bourdonnement stressants servent de base sonore à un orchestre dominé par des percussions métalliques et des cuivres agressifs. De la même façon, l’attaque dans le camp des fuyards avec ‘Marauder’s Massacre’ met en avant cordes, percussions (timbales, caisse claire, etc.) et cuivres massifs pour intensifier l’affrontement brillamment orchestré à l’écran par le réalisateur (à noter que l’on trouvera par la suite un motif de 6 notes de cordes associé aux méchants du film). La musique est ainsi utilisé afin de renforcer l’action du film. On pourra d’ailleurs regretter le côté trop linéaire de la musique qui manque cruellement de relief – à l’image du film lui-même. On regrettera par exemple le fait que le compositeur ait choisi d’abandonner le thème romantique et le thème de Mad Max de son premier score, un choix qui se justifie néanmoins par le fait que le personnage de Mel Gibson a changé, et qu’il n’est plus le flic intègre et civilisé qu’il était auparavant.

L’entrée de Max dans la raffinerie de pétrole est illustrée de manière sombre et quasi menaçante dans ‘Max Enters Compound’. Le pupitre des cordes graves est ici clairement sollicité avec les cuivres et les timbales suggérant une atmosphère d’incertitude et de tension. L’action culmine alors dans ‘Gyro Saves Max’ avec son bourdonnement de cordes et ses cuivres omniprésents, ainsi que la sortie hors de la raffinerie dans le sombre ‘Break Out’ avec ses percussions martelées et son pupitre massif de cuivres, qui créant une sorte d’ambiance barbare qui nous renvoie aux ambiances musicales sombres et agressives du premier ‘Mad Max’. Après le dernier morceau d’action tonitruant dans ‘Finale’ (confrontation finale avec Humungus et le camion citerne de Max), on appréciera finalement l’introduction du ‘Largo’, thème de cordes plus mélancolique et résigné, évoquant le final du film sur une ultime touche lyrique du plus bel effet, reprise dans le ‘End Title’ (mais qui arrive finalement un peu tard dans la partition). Percussive, rythmée et agressive, la musique de ‘Mad Max 2’ ravira sans aucun doute ceux qui apprécient les grosses partitions d’action et les travaux orchestraux de Brian May. En revanche, les amateurs de subtilité et de thèmes faciles passeront leur chemin. Dommage que, à l’image du film de George Miller, la musique de Brian May soit aussi linéaire, monotone et finalement extrêmement quelconque et sans grande personnalité. On aurait souhaité entendre quelque chose d’un peu plus audacieux, d’un peu plus recherché!


---Quentin Billard