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1-Theme from
'Narrow Margin' 2.32 2-Main Title 2.33 3-The Hit 2.07 4-The Cabin 2.09 5-Siege from Above 1.45 6-Chopper Chase 4.17 7-The Boarding 1.57 8-New Passengers 1.58 9-Into The Station 2.11 10-No Carol for Wooton 3.34 11-Sleeper 1.08 12-Monashee Station 2.33 13-Stalled Success 0.42 14-Caulfield Runs 1.16 15-Narrow Escapes 3.42 16-Freeze! 1.14 17-Fat Refuge 2.55 18-Wooton, Then Nelson 2.54 19-Nelson, Then Katherine 2.54 20-It's That Man 0.40 21-End Credits 3.01 Bonus Tracks 22-Chopper Chase (alternate) 2.42 23-Hide and Seek 0.40 24-Carol Sleeps 0.32 25-Mistaken Identities 0.44 26-Fighting Nelson 3.19 27-Collared 0.41 28-End Credits (Original Version) 3.02 Musique composée par: Bruce Broughton Editeur: Intrada Special Collection Vol.14 Produit par: Bruce Broughton Album produit par: Douglass Fake Artwork and pictures (c) 1990 Carolco Pictures Inc. Note: ***1/2 |
NARROW MARGIN
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Bruce Broughton
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De toute la carrière du versatile Peter Hyams, ‘Narrow Margin’ (Le seul témoin) est certainement l’un des maillons faibles de la filmographie du réalisateur de ‘Outland’ et ‘End of Days’. Remake pâlichon du ‘The Narrow Margin’ de Richard Fleischer (1952), le film de Peter Hyams n’est qu’un énième thriller hollywoodien de plus sans aucune consistance, où le scénario, très maigre, n’est qu’un prétexte à quelques scènes de suspense et des scènes de poursuite filmée sans grande conviction. Le plus surprenant dans ‘Narrow Margin’ reste sans aucun doute le manque du rythme du film de Hyams. Curieusement, pour un thriller aussi conventionnel, le film manque cruellement d’action, les acteurs semblent ne pas être très convaincus par leurs rôles (surtout Gene Hackman, qui fait peine à voir ici!), et quand à la mise en scène, elle reste dénuée d’imagination du début jusqu’à la fin du film. Et pourtant, ce n’était pas les bons acteurs qui manquaient sur ce film: Gene Hackman, Anne Archer, James Sikking, J.T. Walsh, etc. L’intrigue, simpliste, nous plonge dans une histoire de meurtre et de course poursuite à bord d’un train. Carol Hunnicut (Anne Archer) accompagne un soir dans un prestigieux hôtel un avocat du nom de Michael Tarlow (J.T. Walsh), qu’un couple d’amis lui a fait rencontrer. Après être montés ensemble dans sa chambre pour passer un coup de fil, Tarlow se fait assassiner par un redoutable mafieux du nom de Leo Watts (Harris Yulin), à qui l’avocat, endetté, avait dérobé une importante somme d’argent. Cachée dans la salle de bain où elle se refaisait une beauté, Carol assiste au meurtre, paralysée par la peur. Quelques temps après, elle s’enfuit et décide de tout raconter à une amie, avant de partir se réfugier dans une cabane en pleine montagne du Canada. Lorsque le procureur Robert Caulfield (Gene Hackman) apprend les faits, il décide de partir à son tour au Canada en hélicoptère avec un de ses collègues, où il parvient à retrouver la cabane de Carol grâce aux indications de son amie. Pour Caulfield, c’est l’occasion rêvée de pouvoir enfin coincer Leo Watts et de le mettre définitivement en prison. Mais il se heurte malheureusement au refus de Carol de témoigner à la barre. Pire encore, les truands l’ont suivis jusqu’ici et mitraillent sa cabane, tuant au passage le collègue de Caulfield. Il s’enfuit à toute vitesse en emmenant Carol avec lui, qu’il va tenter de protéger par tous les moyens. Poursuivis par les hommes de main du sinistre mafieux, Carol et Robert décident de prendre le train qui les conduira jusqu’à Vancouver, afin d’échapper aux tueurs. Mais ces derniers sont sur leurs traces et les traquent dorénavant partout à l’intérieur du train.
La partition symphonique de Bruce Broughton reste sans aucun doute le seul véritable point fort du film. Hélas, un malheur n’arrivant jamais seul, le montage de la musique dans le film est absolument catastrophique. Pour une raison méconnue, Peter Hyams a voulu rejeter la majeure partie de la musique de Broughton, se limitant à quelques scènes de suspense et d’action par-ci par-là (l’affrontement sur le toit du train à la fin du film, une partie pour la poursuite en hélicoptère, etc.). Du coup, impossible de se faire une idée juste du résultat final, tant la musique est injustement hachée, massacrée au montage et incroyablement sous-utilisée tout au long du film. Par conséquent, le film en prend un coup du point de vue du rythme, l’expérience nous prouvant une fois encore à quel point un thriller dépourvu de musique perd immédiatement tout son intérêt, preuve que la musique est décidément le point essentiel d’un film à suspense (avec l’intrigue et la mise en scène – hélas, enlevez l’un de ses trois points et tout s’effondre!). Reste que le montage de la musique dans le ‘Narrow Margin’ de Peter Hyams est l’exemple même de ce qu’il ne faut absolument pas faire avec la musique d’un thriller! Pourtant, ce n’était pas les bons moments qui manquaient dans ce score, Broughton nous prouvant une fois de plus qu’il maîtrise parfaitement son écriture orchestrale et qu’il sait écrire des musiques d’action d’une qualité redoutable. La partition s’articule autour d’un thème de piano de 4 notes assez minimaliste, exposé dès le ‘Main Title’, qui se distingue par son côté résolument sombre et inquiétant. Cordes sombres et tendues, piano vaporeux et timbales martelées doucement mais sûrement suffisent à installer un malaise important dès le générique de fin, d’une noirceur rarement entendue chez Broughton. Evitant ici tout le côté agressif que le compositeur avait prévu à l’origine, le ‘Main Title’ installe un suspense sinistre, alors que le titre du film apparaît lentement, sans effets massifs et autres clusters typiques des musiques de thriller d’aujourd’hui. En optant ainsi pour une ouverture plus lente, sinistre et nuancée, Broughton nous promet une grande partition thriller! Ce qui suit le confirme amplement. Dès ‘The Cabin’, Broughton évoque la fusillade en hélicoptère au début du film avec une certaine férocité orchestrale qui caractérise à merveille le score de ‘Narrow Margin’. Cordes dissonantes, cuivres massifs, piano menaçant, vents sombres et percussions agressives, toutes les recettes habituelles des musiques d’action hollywoodiennes sont mises ici en avant par un compositeur qui maîtrise pleinement son matériau orchestral, suggérant le suspense et la tension de la scène, au détour d’un rappel du motif de 4 notes de piano. A noter que ‘The Cabin’ est l’un des premiers morceaux a être malheureusement amputé par le montage du film, alors qu’il aurait sans aucun doute contribué à rendre cette scène bien plus sombre et spectaculaire. A noter que, pour les besoins du film, Bruce Broughton a utilisé un très gros effectif orchestral agrémenté d’un pupitre de cuivres impressionnant, utilisant des trombones basses que l’on trouve rarement dans les formations symphoniques en dehors des œuvres post-romantiques allemandes de la fin du 19ème siècle. ‘The Cabin’ est le premier grand morceau d’action du score de ‘Narrow Margin’, excitant et rythmé avec frénésie. ‘Siege from Above’ prolonge ce climat d’action et de suspense avec une agressivité orchestrale comme on en a rarement entendu chez Broughton. Idem pour l’excitant ‘Chopper Chase’ avec ses traits de cordes staccatos très marqués qui évoquent les pales d’un hélicoptère – le morceau accompagne la scène de la poursuite en hélicoptère dans la forêt. Hélas, le réalisateur a ici aussi décidé de délaisser cet excellent morceau d’action, mettant injustement de côté l’un des meilleurs morceaux d’action de toute la partition de ‘Narrow Margin’. On appréciera ici la virtuosité de l’orchestre qui se lance dans un véritable tour de force orchestral de plus de 4 minutes, avec des orchestrations de qualité et une complexité rythmique qui nous renvoie clairement ici aux grandes musiques d’action ‘eighties’ de Jerry Goldsmith (avec lequel Peter Hyams avait déjà collaboré auparavant sur ‘Capricorn One’ et ‘Outland’). A noter ici l’utilisation plus discrète de petites rythmiques électroniques qui s’insèrent timidement au sein de la masse orchestrale. Plus orienté vers le suspense, ‘The Boarding’ maintient la tension lorsque Robert et Carol montent à bord du train pour échapper aux poursuivants. On notera ici le côté pesant des cordes sombres renforcées par une masse de vents plutôt sinistre (incluant des clarinettes basses). Le motif de 4 notes de piano reste omniprésent pour suggérer ce climat de menace, comme le confirme ‘New Passengers’ et ‘Into The Station’. Si le milieu du film se veut plus avare en action, le score tel que Broughton l’avait prévu à l’origine possédait bien plus de rythme et d’énergie, comme le confirme ‘Sleeper’ et son élan orchestral agressif avec son piano virtuose martelé et ses cordes dissonantes qui suggèrent continuellement la présence des tueurs dans le train. L’action repart finalement de plus belle pour ‘Caulfield Runs’ lorsque Caulfield échappe aux tueurs déguisés en policiers à la gare – morceau honteusement absent du film à son tour. Une fois encore, le compositeur nous prouve sa grande maîtrise de l’orchestre et nous offre un bref morceau d’action/suspense du plus bel effet. La poursuite s’intensifie finalement dans ‘Narrow Escapes’ qui amorce la longue poursuite finale dans le train, avec un orchestre enragé qui ne cesse de faire monter la tension (sauf dans le film, où la majeure partie de ces morceaux d’action sont inutilités comme dit précédemment). A l’écoute de puissants morceaux d’action survoltés comme ‘Narrow Escapes’, ‘Fat Refuge’ ou le massif et déchaîné ‘Wooton, Then Nelson’ (poursuite finale sur le toit du train), on en vient même à se demander comment le réalisateur a put avoir l’idée de rejeter une musique d’action d’une telle qualité, un travail de déchaînement orchestral exemplaire et totalement maîtrisé bien que très peu original en soi (on pense toujours à Jerry Goldsmith, qui semble avoir largement influencé Bruce Broughton ici). Du coup, la poursuite finale sur le toit du train (qui se prolonge dans le massif et spectaculaire ‘Nelson, Then Katherine’) manque cruellement de rythme et d’intensité, Peter Hyams n’ayant même pas été en mesure de rendre cette scène excitante, qui bascule finalement dans un ridicule inattendu à cause de son manque de souffle et d’une mise en scène d’une banalité navrante. Vous l’aurez donc compris, ‘Narrow Margin’ est un solide score d’action/suspense signé Bruce Broughton, une partition intense et massive qui nous prouve une fois encore à quel point Broughton est un grand maître des grosses musiques symphoniques, un genre dans lequel il a fait ses preuves depuis la première moitié des années 80 (‘Young Sherlock Holmes’, ‘Silverado’, etc.). Massif, excitante, intense et aussi très répétitive, la musique de ‘Narrow Margin’ mérite enfin d’être redécouverte dans son intégralité sur l’excellente édition d’Intrada Records, qui sort pour la première fois le score complet remasterisé à partir de l’enregistrement d’origine. Amateur de subtilité et de calme, passez votre chemin, car ‘Narrow Margin’ est un score d’action particulièrement massif, bruyant et bourrin, dont l’unique défaut est d’être très peu original et assez répétitif à la longue. Voilà en tout cas un score qui prouve à quel point Bruce Broughton devrait travailler plus souvent pour des films d’action de cette envergure! ---Quentin Billard |