1-Main Title 1.31
2-DeMarco's End 2.07
3-Ferry Crossing 3.19
4-Insomnia 2.11
5-Ninjas 4.04
6-The Hand 1.23
7-Gnarly Gongs 1.15
8-Stick 2.04
9-Just Sit Quietly 1.04
10-The Kiss 1.39
11-Escape from McCabe's 2.18*
12-Tattoo 0.47
13-The Forest 1.49
14-Wolf Run 1.58
15-Typhoid 2.17
16-Just A Girl 1.49
17-Homecoming 1.54
18-Candle Trick 1.41
19-Kirigi 2.29
20-Hedge Maze Brawl 2.36
21-Elektra's Second Life 4.55

*Co-composé par Kevin Kliesch.

Musique  composée par:

Christophe Beck

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD 302 066 633 2

Produit par:
Christophe Beck
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour
la 20th Century Fox:
Michael Knobloch
Fox Music Business Affairs:
Traci Dallas-Ophahl,
Dale Melidosian

Coordinateur du score:
Sean Dougall
Supervision du montage:
Fernand Bos, M.P.S.E.
Montage musique:
David Klotz
Montage temp music:
Michael Dittrick

Artwork and pictures (c) 2004 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
ELEKTRA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christophe Beck
Décidément, les films de super-héros ont la vie dure en ce moment à Hollywood. ‘Spiderman’, ‘X-Men’, ‘Daredevil’, ‘Hulk’, ‘The Punisher’, etc. Tous semblent dorénavant voués au passage sur grand écran, pour des producteurs qui misent à fond sur l’un des plus juteux phénomènes de mode du cinéma U.S. actuel. Après un bref passage dans ‘Daredevil’, Elektra, énième héroïne guerrière échappé d’un comics book de chez Marvel, a maintenant droit à son propre film. Toujours incarnée par la très sensuelle Jennifer Garner, Elektra est de retour dans une nouvelle aventure durant laquelle la tueuse légendaire, dont la nouvelle mission consiste à supprimer ses nouveaux voisins, Mark Miller (Goran Visnjic) et sa jeune fille Abby (Kirsten Prout), décide de se retourner contre ses commanditaires et de protéger ceux qu’elle devait éliminer. Elle découvre alors que les redoutables tueurs-démons de l’organisation diabolique de ‘La Main’ sont après eux et qu’ils convoitent plus particulièrement Abby, qui se trouve être ‘le joyau’, une jeune fille qui possède de grands pouvoirs insoupçonnés. Pour Elektra, ce sera l’occasion de se racheter et d’oublier son passé de tueuse en sauvant Mark et Abby tout en affrontant les sbires de ‘La Main’. Jennifer Garner reprend donc son rôle déjà abordé dans ‘Daredevil’ et crève littéralement l’écran, arborée d’un costume rouge moulant diablement sexy et d’un charme ravageur. A la fois héroïne et anti-héroïne, Elektra trouve un second souffle dans le film de Rob Bowman, agrémenté de nombreuses scènes de combats d’arts martiaux made in Hong Kong (l’actrice a du suivre un entraînement intensif sévère pour les besoins du film) et de quelques effets spéciaux réussis (scène du loup qui sort du corps du démon dans la forêt, etc.). A noter la présence de Terence Stamp dans le rôle de Stick, le maître d’Elektra qui lui enseigne l’art du combat. Pour le reste, ‘Elektra’ n’est rien d’un plus qu’un énième divertissement hollywoodien qui se laisse regarder sans grande surprise.

C’est Christophe Beck qui a été choisi pour écrire la musique de ‘Elektra’, compositeur qui semble monter de plus en plus dans l’estime des producteurs américains depuis sa participation à la célèbre série TV ‘Buffy’. Pour les besoins du film de Rob Bowman, Beck a décidé de mettre l’accent sur les percussions avec l’orchestre habituel et les sempiternels synthétiseurs. Dès le ‘Main Title’, Beck impose une ambiance plutôt sombre et vaguement mystérieuse, annonçant le thème principal aux cordes, thème qui, curieusement, sera développé à peu de reprises tout au long du film même s’il reste malgré tout toujours très présent. Le thème possède un côté vaguement majestueux et fort qui aurait mérité d’être amplifié et plus abouti dans le film. Avec ‘DeMarco’s End’, le compositeur évoque les premiers ‘méfaits’ d’Elektra au début du film, dans la scène où la redoutable tueuse s’infiltre avec succès dans le repère de sa proie, DeMarco (Jason Isaacs), afin de l’assassiner et d’honorer ainsi son contrat. Dès le début du morceau, les percussions sont très présentes, que ce soit les traditionnelles rythmiques électroniques, les tambours et même la batterie rock comme on peut l’entendre à la fin du morceau, ajoutant un petit ‘plus’ à la musique de ce prologue. Le compositeur se montre en revanche bien moins inspiré lorsqu’il s’agit de faire des passages plus calmes et atmosphériques comme ‘Insomnia’ ou ‘Ferry Crossing’, lorsqu’Elektra vient s’installer au bord de la mer pour sa nouvelle mission. Le compositeur nous gratifie néanmoins au passage d’un reprise plus douce et méditative du thème d’Elektra joué par un duduk (décidément sur utilisé à Hollywood depuis le succès de la musique de ‘Gladiator’ de Hans Zimmer) qui évoque avec retenue les souvenirs et les tourments de l’héroïne (meurtre de sa mère, enfance difficile, etc.). La seconde partie du morceau nous permet de retrouver le travail des percussions acoustiques/électroniques incluant des percussions asiatiques qui renforcent l’univers d’arts martiaux du film.

L’action démarre véritablement avec l’excitant ‘Ninjas’ durant la scène où Elektra affronte les ninjas-démons de ‘La Main’ chez les Miller. L’orchestre est ici mis en avant sur fond de synthés et de percussions endiablées. On appréciera ici la puissance des cuivres et des percussions qui apportent un rythme frénétique et brutal à cette scène de combat. Un morceau comme ‘Gnarly Gongs’ témoigne du soin apporté au compositeur dans le travail des percussions, qui reflètent une fois encore ici un certain côté asiatique inspiré des musiques de film d’action/arts martiaux hong-kongais. Idem pour ‘Stick’ ou le compositeur développe ses samples/sonorités électroniques modernes qui apportent un petit ‘plus’ au film tout en confirmant son ancrage dans les musiques de films hollywoodiennes de ce début du 21ème siècle (où l’on use et abuse systématiquement des synthétiseurs), une approche moderne confirmée par ‘Just Sit Quietly’ qui s’affirme clairement dans le courant de la musique électro, en illustrant au passage la scène où Elektra tente d’enseigner à Abby ses pouvoirs méditatifs et spirituels. Le compositeur nous propose même une brève touche d’intimité dans ‘The Kiss’ pour la scène du baiser entre Elektra et Mark, accompagné par un piano discret qui reprend vaguement le thème principal, soutenu par quelques cordes.

Mais avec ‘Escape from McCabe’s’, l’action repart de plus belle, avec son lot de percussions frénétiques, de cordes endiablées et de cuivres massifs, dans la lignée de ‘Ninjas’, et qui se prolonge dans la confrontation dans la forêt avec ‘Tattoo’ et les excitants ‘The Forest’, où Beck fait monter la tension et laisse se déchaîner son orchestre et sa panoplie de percussions, l’action atteignant son apogée avec la poursuite du loup dans ‘Wolf Run’. ‘Kirigi’ accompagne quand à lui la confrontation finale contre Kirigi (Will Yun Lee) et les sbires de ‘La Main’, faisant de nouveau appel à un orchestre déchaîné, à des synthétiseurs et une série de percussions acoustiques/électroniques diverses pour l’un des meilleurs morceaux d’action de tout le score de ‘Elektra’, se concluant sur le massif et brutal ‘Hedge Maze Brawl’. La tension se relâche enfin pour le final ‘Elektra’s Second Life’ qui apporte un peu de douceur et d’intimité à la fin du film lorsque Elektra sauve Abby. On retrouve ici le duduk méditatif de ‘Ferry Crossing’ soutenu par des cordes chaleureuses et discrètes, le morceau se concluant avec une excellente reprise très majestueuse du thème d’Elektra aux cordes et aux cuivres qui annonce un nouveau départ vers une nouvelle vie pour l’héroïne.

Partition d’action sans grande originalité, ‘Elektra’ devrait séduire les fans des grosses musiques d’action bien percutantes, tout en laissant totalement indifférent les autres. Une fois encore, on regrettera le côté extrêmement fonctionnel de la musique, qui ne cherche jamais à développer la moindre touche d’originalité, Christophe Beck alignant les morceaux les uns après les autres sans grande conviction. Voilà en tout cas un score d’action fonctionnel et sans personnalité qui, à défaut d’être LE score du moment, accompagne néanmoins le film de Rob Bowman avec une grande efficacité. Mais il est fort à parier que si on lui en avait laissé la possibilité, Beck aurait certainement pu faire quelque chose de bien plus ambitieux et de plus recherché. Hélas, la créativité n’est plus à l’ordre du jour pour les producteurs hollywoodiens à l’heure actuelle, et il faudra quand même faire avec jusqu’à ce que les mentalités se décident enfin à évoluer dans l’industrie du cinéma américain vis-à-vis de la musique de film!


---Quentin Billard