1-Prologue Narrated
by John Houseman 2.37
2-Theme From 'The Fog' 5.09
3-Matthew Ghost Story 2.48
4-Walk To The Lighthouse 2.39
5-Rocks At Drake's Bay 2.23
6-The Fog 3.15
7-Antonio Bay 4.27
8-Tommy Tells Of Ghost Ships 2.14
9-Reel 9 10.58

Bonus Tracks

10-Main Theme - Reprise 1.45
11-The Fog Rolls In 2.48
12-Blake In The Sanctuary 7.45
13-Finale 1.19
14-Radio Interview with
Jamie Lee Curtis about
The Fog 6.08

Musique  composée par:

John Carpenter

Editeur:

Silva Screen FILMCD 342

Programmation synthétiseur:
Dan Wyman
Co-ordinateur de la musique:
Bob Watter
Réédition produite par:
Ford A. Thaxton
Producteur associé:
James Nelson
Remix stéréo de:
Alan Howarth
at Dimension Audio
(Hollywood, CA)
Producteur exécutif pour
Silva Screen Records Ltd:
Reynold da Silva
Co-ordination de la réédition:
Ford A. Thaxton, David Stoner,
James Fitzpatrick


Ce CD est dédié à
la mémoire de John Houseman.

Stills and images (c) 1979 Canal+ DA

Note: **
THE FOG
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Carpenter
Auréolé du succès de ‘Halloween’ pour son hit de 1978, le grand John Carpenter retournait au genre du film d’épouvante dans ‘The Fog’. L’histoire se déroule à Antonio Bay, dans une petite ville de pêcheur dans la Californie du nord, au bord du Pacifique. Une vieille légende raconte qu’il y eut autrefois un terrible naufrage non loin du village, et que depuis tout ce temps (une centaine d’années environ), les fantômes des anciens marins morts au cours du naufrage reviennent dans le village pour se venger de ceux qui sont responsables du naufrage du Elizabeth Dane (des conspirateurs qui ont fait couler le navire pour récupérer l’or qu’il contenait et s’en servir pour construire Antonio Bay). Une nuit, un mystérieux brouillard s’abat sur le village et ramène les fantômes, qui déciment les marins d’un petit bateau non loin du port d’Antonio Bay. Le lendemain, les autorités locales retrouvent les cadavres à bord du bateau et comprennent que la terrible malédiction de l’équipage du Elizabeth Dane est loin d’être un mythe. Voilà en tout cas un scénario tout à fait classique pour un film d’épouvante non moins classique, qui est bien loin d’être LE chef-d’oeuvre de l’épouvante de John Carpenter. A vrai dire, ‘The Fog’ est peut-être même son film le moins intéressant dans le registre de l’horreur/épouvante, car si la réalisation (toujours quasi irréprochable chez John Carpenter) apporte une atmosphère forte au film, on ne peut pas en dire autant du jeu des acteurs, de la lenteur du film et de la banalité absolue de la musique de John Carpenter. Même les personnages semblent s’ennuyer dans le film, que ce soit Jamie Lee Curtis, qui semble faire office ici d’accessoire, la vieillissante Janet Leigh ou Adrienne Barbeau (qui se trouve être à l’époque madame Carpenter), sans oublier Hal Holbrook, qui campe un prêtre désabusé qui ne semble pas vraiment très convaincu par son rôle. Difficile de croire que l’auteur de ‘Halloween’ et du génial ‘The Thing’ ait pu réaliser une série-B aussi plate, morose et ennuyeuse.

Pourtant, ‘The Fog’ nous réserve quelques bons moments, à commencer par les scènes où le brouillard amène les fantômes dans le village, scènes très réussies qui doivent beaucoup à la musique de Carpenter. Le film vise bien évidemment le suspense, avec comme d’habitude un budget misérable et une trame scénaristique minimaliste (tout comme la réalisation, qui est bien loin de privilégier les effets et les scènes choc). Carpenter en profite aussi pour nous délivrer quelques clins d’oeil à des grands classiques de l’épouvante tels que ‘The Birds’ d’Hitchcock (la ville de ‘The Fog’ est la même que celle où Hitchcock tourna son célèbre film en 1963), ‘The Thing from Another World’, tandis que l’intrigue du brouillard qui amène des fantômes tueurs est inspiré du film ‘The Trollenberg Terror’ de Quentin Lawrence (1958), où il était justement question de créatures maléfiques qui se déplaçaient dans des nuages. Mais malgré les efforts déployés par le réalisateur (le film a été quasiment remonté entièrement une première fois, alors que Carpenter considérait le premier montage extrêmement décevant, tout comme la musique qui a été entièrement réécrite en moins d’un mois), ‘The Fog’ ne parvient jamais à nous captiver, et laisse un goût amer de déception, renvoyant le film au rang des séries-B fauchées et sans imagination. On en attendait pourtant bien plus de la part de John Carpenter!

Pour cette histoire de malédiction tragique et de revenants maléfiques, John Carpenter a écrit un score atmosphérique et extrêmement minimaliste, confié à ses traditionnels synthétiseurs aux sonorités très ‘eighties’. Les partitions de John Carpenter ont souvent marquées les esprits grâce à certains thèmes principaux à la popularité indéniable (‘Halloween’, ‘Escape from New York’, ‘Assault on Precinct 13’, etc.). Mais avec ‘The Fog’, Carpenter n’a malheureusement pas été en mesure de nous offrir un nouveau grand thème mémorable. Il faudra alors se contenter d’un petit motif mystérieux de piano aux notes descendantes sur fond d’un étrange ostinato rythmique entêtant et de nappes sombres de synthé. C’est sûr, on y reconnaît d’emblée le style musical de John Carpenter, mais le ‘Theme from The Fog’ laisse malgré tout quelque peu à désirer. Hélas, ce qui suit s’avère être du même ordre. La majeure partie du score est construit autour de nappes de synthé, de sonorités électroniques macabres et de piano atmosphérique. Rien de bien passionnant, même s’il est indéniable que la musique apporte la majeure partie du suspense du film. Le mythe des fantômes du Elizabeth Dane est évoqué dans ‘Matthew Ghost Story’ avec piano et nappes de synthé, comme dans ‘Rocks At Drake’s Bay’ où le piano s’impose plus aisément afin de renforcer l’ambiance mystérieuse du film.

Carpenter suggère l’épouvante dans ‘The Fog’ avec la scène du brouillard où il accentue ici son travail sur les nappes de synthé et les sonorités sombres et macabres. A vrai dire, sans la musique, les apparitions du brouillard et des fantômes seraient nettement moins impressionnantes et inquiétantes (pour ne pas dire totalement inefficace), preuve qu’une fois encore, la musique occupe toujours une place privilégiée dans les films de John Carpenter. ‘Antonio Bay’ développe l’ambiance fantomatique du score de ‘The Fog’ à l’aide de sonorités électroniques toujours plus graves et inquiétantes, renforçant cette atmosphère de malédiction, tout comme ‘Tommy Tells of Ghost Ships’ et l’impressionnant ‘Reel 9’, long morceau de près de 11 minutes pour la confrontation finale où Carpenter crée un climax musical à l’aide de ses différentes sonorités électroniques créant une ultime ambiance cauchemardesque, à l’instar des morceaux bonus proposés sur l’édition ‘expanded’ du score comme ‘The Fog Rolls In’, le macabre ‘Blake in The Sanctuary’ (pour l’affrontement final contre Blake) sans oublier le sombre ‘Finale’ avec son motif de piano sur fond de nappes de synthé. A noter que malgré le fait qu’il s’agisse ici d’un album ‘expanded’, plusieurs morceaux manquent encore à l’appel, comme souvent dans les albums de John Carpenter (cf. l’album de ‘The Thing’, qui omettait curieusement la reprise finale du thème d’Ennio Morricone et tous les passages composés par John Carpenter pour le film). Au final, ‘The Fog’ s’avère être un score atmosphérique macabre et réussi (plus particulièrement dans le film), mais dont le principal défaut est d’autre extrêmement répétitif, trop épuré, pauvre et sans grand relief, le genre de musique minimaliste qui se cache derrière son côté restreint pour justifier sa pauvreté, un manque d’ampleur, de travail et même de motivation (la musique est à l’image du film: extrêmement ennuyeuse!). Après tout, quand on sait les problèmes qu’a rencontré Carpenter lors de la post-production du film (remontage et réécriture de la musique en moins d’un mois, avec un budget misérable, rappelons-le), cela n’a finalement rien de bien étonnant. En clair, une déception sur toute la ligne!


---Quentin Billard