1-Robots Overture 4.02
2-Rivet Town Parade 0.54
3-Bigweld TV/
Creating Wonderbot 2.45
4-Wonderbot Wash 2.08
5-Train Station 3.50
6-Crosstown Express 1.19
7-Wild Ride 1.36
8-Madam Gasket 1.00
9-Chop Shop 1.50
10-Meet The Rusties 2.07
11-Bigweld Workshop 3.13
12-Phone Booth 1.29
13-Gathering Forces 3.28
14-Escape 4.42
15-Deciding To Fight Back 1.13
16-Attack of the Sweepers 1.27
17-Butt Whoopin' 3.42
18-Homecoming 1.33
19-Dad's Dream 1.24

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6640

Producteur exécutif:
Robert Townson
Superviseur de la musique:
Becky Mancuso-Winding
Chargé de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour
la 20th Century Fox:
Geoff Bywater, Michael Knobloch

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2005 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***1/2
ROBOTS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
Après avoir évoqué les aventures délirantes d’animaux préhistoriques dans ‘Ice Age’, Chris Wedge et Carlos Saldanha sont de retour pour un nouveau film d’animation encore plus gros, plus fort, plus massif et plus délirant. Nouvelle production de la Fox Animation (qui faillit ne jamais se relever de l’énorme échec commercial de ‘Titan A.E.’ en 2000), ‘Robots’ est un dessin animé visuellement épatant, repoussant une fois encore toutes les limites du genre, avec un graphisme somptueux, une animation de qualité et réaliste, et des personnages toujours très attachants. L’histoire se déroule dans un univers entièrement peuplé de robots. Rodney Copperbottom est l’un d’entre eux, un jeune inventeur de génie qui en a assez de son petit village et de la situation misérable de son père, qui s’occupe de faire la vaisselle dans un petit restaurant ordinaire. Bourré de talent et des rêves plein la tête, Rodney décide un jour de tenter sa chance et de partir à Robot Ville afin de rencontrer Bigweld, le plus génial inventeur de tous les temps dont le seul objectif est de rendre la vie des robots meilleure et plus agréable. Arrivé à Robot Ville, le jeune Rodney découvre un tout autre univers, plein de surprises, de dangers, de rebondissements, d’imprévus. Il découvre alors avec effroi que Bigweld ne travaille plus dans l’immense entreprise qui gère la vie de Robot Ville et de ses habitants, et que le nouveau patron, Ratchet, est un tyran arriviste dénué de tout scrupule, totalement dévoué à une mère cruelle et possessive. Rodney découvre alors que les choses ne se passent pas toujours comme on les avait prévu. Avec l’aide de ses nouveaux amis, Fender et sa bande de robots rouillés, Rodney décide de ne pas se laisser faire et de redonner espoir aux habitants de Robot Ville en louant ses services pour le bien des habitants. Il va aussi en profiter pour rechercher Bigweld, qui semble avoir totalement disparu.

Les trois points forts de ‘Robots’ sont sans aucun doute la qualité du graphisme, de l’animation et de l’humour du film. Si vous trouviez déjà ‘Ice Age’ plutôt enjoué et agréable, vous ne résisterez certainement pas à l’avalanche d’humour de ‘Robots’, qui évoque de façon un peu simpliste l’idée de tout faire pour accomplir ses rêves, tout en évoquant le corporatisme à outrance et l’ultra libéralisme que combat le jeune Rodney lorsqu’il contre-carre les sombres desseins du tyrannique Ratchet - il est quand même assez mal venu de la part d’un gros studio comme la Fox de produire un film qui dénonce le corporatisme à l’américaine même si ‘Robots’ n’est évidemment pas un film à prendre au sérieux. Les personnages sont tous très attachants bien que stéréotypés. Comme dans ‘Ice Age’, on a le héros principal déterminé à suivre son but, le comique de service (Fender) qui n’est là qu’en tant que faire-valoir du héros, la jolie robote sexy incarnée dans la VF par Monica Bellucci et Halle Berry dans la VO, le grand méchant de service idiot, égoïste et cruel, etc. Même le scénario n’a franchement rien de bien sensationnel et n’est finalement qu’un prétexte à une longue suite de scènes spectaculaires et de gags délirants, car ‘Robots’, c’est surtout de l’humour en veux-tu en voilà en passant par une pléiade d’allusions et clin d’oeil en tout genre passant d’une chanson de Britney Spears à ‘Star Wars’, ‘Rollerball’, ‘The Matrix’, ‘Braveheart’ ou ‘Scarface’ sans oublier une allusion amusante à la célèbre comédie musicale ‘Singin’ in the Rain’ ou une référence inattendue et insolite à Thierry Roland et l’équipe française de football. On pourrait même s’amuser à relever ainsi toutes les allusions qui parsèment le film de Chris Wedge et Carlos Saldanha. Le montage du film et son rythme effréné jusqu’à l’hystérie (tout va toujours trop vite, on prend peu le temps de respirer d’une scène à l’autre), permet aux deux réalisateurs d’enchaîner gags et situations loufoques en tout genre (cf. scène où Rodney et Fender doivent emprunter tout un circuit atrocement complexe pour rejoindre l’entreprise de Bigweld à l’autre bout de la ville). Une fois encore, on sent à quel point les deux compères se sont particulièrement éclatés en réalisant ce nouvel exploit technique qui, même s’il n’a pas l’intelligence et la force des dernières productions Pixar, n’en demeure pas moins un nouveau divertissement agréable et sans prétention qui saura vous redonner le sourire.

John Powell n’en est décidément pas à son premier coup d’essai dans le domaine des musiques de dessin animé puisqu’il a déjà écrit les scores de ‘Antz’, ‘Chicken Run’ et ‘Shrek’. Cette fois-ci, Powell se lance en solo sans l’apport de son complice Harry Gregson-Williams, occupé à ce moment là à d’autres projets (et plus particulièrement ‘Kingdom of Heaven’ de Ridley Scott). A l’instar de ‘Antz’ et ‘Chicken Run’, le score de ‘Robots’ est une partition orchestrale pleine de vie, de fraîcheur, d’action et d’énergie, une partition qui nous fait ressentir tout le talent de l’un des meilleurs compositeurs officiant actuellement à Media-Ventures. Dès le superbe ‘Robots Overture’, Powell pose les bases de la partition avec des rythmiques électroniques entraînantes qui évoquent avec légèreté l’univers sonore des robots (bruits métalliques, électroniques, etc.) tandis que le thème associé à Rodney est suggéré aux cordes avant d’enchaîner sur un premier passage survolté aux accents vaguement jazzy, hérité du style de ‘Antz’. Après cette première minute qui nous dévoile avec brio l’univers de RobotVille, le générique de début permet au compositeur de développer son excellent thème principal accompagné par basse/guitares et rythmiques électroniques. On appréciera ici la fraîcheur de ce sympathique thème qui promet une belle et grande aventure assurément (avec une pointe de nostalgie, promet associé aux rêves de Rodney). Aucun doute possible, ‘Robots Overture’ nous permet de retrouver le grand John Powell de ‘Antz’, ‘Chicken Run’ et ‘Shrek’, toujours aussi inspiré.

‘Rivet Town Parade’ accompagne une scène de parade/fanfare au début du film avec son lot de cuivres et de rythmes de marche, tandis que ‘Bigweld TV, Creating Wonderbot’ développe le thème de la fanfare de manière encore plus énergique, la musique débordant de vitalité – à noter des orchestrations toujours très inventives et colorées, comme souvent dans les musiques de film d’animation de John Powell. On retrouve par moment une couleur vaguement jazzy dans l’emploi de la section des cuivres qui apporte un petit ‘plus’ indéniable aux images du film, Powell s’amusant à passer d’un style à l’autre avec une efficacité déconcertante, gardant systématiquement à l’esprit cette idée de bonne humeur et de vitalité essentielle dans la musique de ‘Robots’ (le score se veut aussi coloré et énergique que l’est le film de Chris Wedge et Carlos Saldanha). A noter une sympathique reprise du thème principal dans ‘Wonderbot Wash’, accompagné par des instruments divers tels que les guitares, des sons métalliques, une flûte, un xylophone, un saxophone et même un orgue hammond aux sonorités jazzy, le tout pour la scène où Rodney expérimente son robot à laver la vaisselle afin de rendre service à son père au restaurant. Mais l’ambiance change dans ‘Train Station’ et se veut plus intimiste, alors que Rodney quitte la demeure familiale pour partir accomplir ses rêves, d’où une reprise plutôt émouvante de son thème aux cordes/cors avant de s’enchaîner sur un nouveau morceau enjoué et plein de bonne humeur, mélangeant synthé, orchestre, rythmes jazzy, guitares, etc. A noter l’intervention inattendue des chœurs dans la scène de la traversée express de RobotVille dans ‘Crosstown Express’, ambiance qui se prolonge dans le survolté ‘Wild Ride’, sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux de bravoure du score de John Powell, avec un orchestre totalement déchaîné, s’amusant à passer de rythmes jazzy et électroniques aux traditionnels élans orchestraux typiques du compositeur (à noter la participation du groupe de percussionnistes 'Blue Man Group').

Les choeurs sont plus présents dans ‘Madame Gasket’ lorsque l’on découvre la méchante mère de Ratchet. Construit sous la forme d’une marche, le morceau est accompagné par des cuivres, des percussions, un accordéon et des choeurs, témoignant une fois encore de l’inventivité d’un compositeur visiblement inspiré par son sujet. Plus l’histoire avance, et plus la musique a tendance à devenir plus sérieuse, plus massive et aussi plus uniforme. Si ‘Meet The Rusties’ est l’un des derniers morceaux à apporter un peu d’humour et d’entrain au film (‘Bigweld Workshop’ s’avère être déjà plus sombre, avec au passage un motif de 5 notes plutôt majestueux associé à Bigweld, chanté ici par le choeur), avec ses guitares et son orgue hammond tendance blues, ‘Phone Booth’ évoque les désillusions de Rodney lorsque ce dernier téléphone à ses parents pour leur dire que tout ne se passe pas comme il l’avait imaginé, permettant à Powell de réutiliser au passage le thème du héros sous une nouvelle variante plus intime aux cordes. ‘Gathering Forces’ évoque les préparatifs de la contre-attaque contre Ratchet avec son lot de cordes, cuivres et de rythmes entraînants, tandis que ‘Escape’ nous permet de retrouver le grand John Powell des musiques d’action survoltées avec un orchestre déchaîné et traditionnel lot de percussions, à l’instar de ‘Attack of the Sweepers’ et son élan héroïque qui fait basculer le morceau dans l’épique avec ostinato martial, choeur et orchestre massif pour la confrontation finale qui se prolonge dans ‘Butt Whoopin’ et ses envolées héroïques, le calme revenant enfin dans le conclusif ‘Homecoming’ reprenant de façon plus héroïque le thème principal dans un brillant tutti orchestral afin de se conclure sur l’enjoué ‘Dad’s Dream’.

Si vous appréciez les musiques de film d’animation de John Powell comme ‘Antz’ ou ‘Chicken Run’, il ne fait absolument nul doute que ‘Robots’ ne devrait pas vous laisser indifférent, car, même si le compositeur s’avère être bien moins inspiré que sur ‘Chicken Run’, il n’en demeure pas moins toujours aussi à l’aise dans ce style de musique orchestrale inventive où il peut laisser s’exprimer son imagination débridée afin d’apporter un petit ‘plus’ indéniable aux images d’un film déjà bien survolté et débordant d’énergie. On regrettera le côté parfois un peu répétitif de la musique qui, bien que survitaminée, n’a pas le génie ni le petit grain de folie de l’incontournable ‘Chicken Run’. Qu’à cela ne tienne, ‘Robots’ n’en demeure pas moins la nouvelle grande partition de film d’animation de John Powell!


---Quentin Billard