1-Opening/Tantrum 3.28*
2-Ritual/Escape from Church 4.15
3-Story of the Town 1.39
4-Up in Flames 3.42
5-They Look So Real 2.16
6-Sealed Lips 3.56
7-Brotherly Love 2.28
8-Hanging with Baby Jane 3.36
9-Paris Gets It 3.07
10-Curiosity Kills 2.33
11-Bringing Down The House 5.08
12-Three Sons 2.28
13-Endless Service 2.45+

*Choeur interprété par
Deborah Lurie et John Ottman
+Interprété par John Ottman.

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD 6652

Produit par:
John Ottman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Préparation de la musique:
Robert Puff
Montage de la musique:
Amanda Goodpaster

Artwork and pictures (c) 2005 Warner Bros. Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ***
HOUSE OF WAX
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
Hollywood semble décidément s'intéresser depuis quelques années aux remakes des grands classiques de l'horreur, comme nous le prouvent les récents remakes de 'The Texas Chainsaw Massacre', 'The Amityville Horror', 'Dark Water' ou 'The Ring'. A une époque où le genre du slasher movie tombe de plus en plus en désuétude, les producteurs hollywoodiens ont trouvés un substitut idéal, le remake des films qui ont laissé leur empreinte dans le cinéma horrifique hollywoodien. 'House of Wax' (La maison de cire) est le remake du film homonyme de 1953 réalisé par André de Toth avec Vincent Price, film qui était déjà lui-même un vague remake du 'Mystery of the Wax Museum' (1933) de Michael Curtiz. On retrouve dans 'House of Wax' tous les ingrédients des films d'horreur habituels, avec une intrigue horrifique à souhait, des scènes choc, du gore, du suspense, des jeunes stéréotypés et comme toujours des tueries toujours plus inventives, héritées des récents slasher tendance 'Scream', car ne nous y trompons pas, 'House of Wax' est un énième slasher movie dans la lignée des 'Scream' et 'Urban Legend'. Le scénario est quand à lui assez léger. Il est question d'un groupe d'amis qui se rendent un jour au match de football de leur école avant de tomber en panne près d'un petit village abandonné où ils deviennent la cible de deux tueurs psychopathes qui ont montés ensemble une énorme attraction, une maison de cire peuplé de personnages qu'ils ont crées à partir des cadavres des habitants et des visiteurs malchanceux.

Comme toujours, 'House of Wax' nous assène le lot habituel de stéréotypes propres au genre du slasher, avec des jeunes ados transformés en véritable clichés vivants (ils boivent de la bière, ne pensent qu'à faire la fête et à écouter du hard rock, etc.) qui ne sont ici que pour se faire trucider les uns après les autres, transformés à leur tour en personnage en cire. Le casting se veut comme toujours très tendance, avec la ravissante Elisha Cuthbert dans la peau de l'héroïne principale, accompagnée par l'envahissante Paris Hilton qui, après une série d'apparitions dans divers long-métrages, obtient avec 'House of Wax' son premier rôle 'sérieux' au cinéma (au grand dam des nombreux détracteurs de la sulfureuse bimbo). Après une exposition assez longue (près d'une demi heure), l'intrigue se met lentement en place lorsqu'il est question de la maison de cire et de son atmosphère glauque. On pourra d'ailleurs regretter la longueur inutile de cette exposition qui tarde finalement à venir. Pour le reste, le jeune cinéaste espagnol Jaume Collet-Serra (qui signe là son premier long-métrage) instaure un suspense réussi, évitant d'être parasité par le second degrés habituel des slasher movie. Arrive alors les traditionnelles scènes gore (la scène où Wade est transformé en personnage de cire est vraiment terrifiante) et les scènes de frisson pure - on appréciera par exemple la séquence où Carly est séquestrée dans le sous-sol du garage de Bo (Brian Van Holt), les lèvres collées par de la glue, alors qu'elle tente d'alerter son frère Nick (Chad Michael Murray) qui se trouve juste au dessus, Bo la faisant taire en lui coupant un doigt (rare sont les films où le héros perd une portion d'un de ses membres!). On appréciera ici le soin apporté aux scènes gores, qui ramènent 'House of Wax' à la bonne vieille époque des films d'horreur des années 80, où l'on avait pas peur de montrer du sang et du gore, un fait rare aujourd'hui à une époque où les productions horrifiques sont de plus en plus édulcorées (les deux 'Resident Evil' en étant de parfaits exemples), pour des raisons purement commerciales - un film interdit aux moins de 12 ans fera forcément plus d'entrée qu'un film interdit aux moins de 16 ans selon la logique des producteurs. Ici, le réalisateur et son équipe ose nous plonge dans la terreur pure autour de l'intrigue de deux frères psychopathes aux sinistres desseins. A noter une confrontation finale particulièrement apocalyptique, 20 minutes quasi anthologiques et spectaculaires qui valent véritablement le détour. Au final, 'House of Wax' reste incontestablement une bonne surprise, un bon divertissement horrifique à l'ancienne qui ne ménage pas le spectateur et qui file bien la frousse, comme il se doit!

En l'espace de quelques années, le jeune John Ottman semble s'être particulièrement imposé à Hollywood, plus particulièrement dans le domaine des thrillers et autres films d'épouvante. Après 'Gothika' et 'Hide and Seek', Ottman revient dans le domaine du film horrifique en signant la partition orchestrale de 'House of Wax', pour lequel le compositeur démontre une fois encore son talent à manier des atmosphères horrifiques avec une petite touche de fantaisie typique du style 'Ottman'. Pour la production, le mot d'ordre était de faire une musique 'gothique et énorme'. Pari tenu, Ottman a fièrement relevé ce nouveau chalenge même si, une fois encore, on regrette le manque d'originalité évident de cette partition. Ottman donne le ton dès l'Opening, ouverture agitée où l'orchestre (doublé discrètement ici par l'orgue et les voix) impose une atmosphère sombre à la 'Gothika', avant que n'intervienne une voix enfantine alors que l'on voit à l'écran un enfant manger ses céréales et un autre gamin, plus turbulent, attaché brutalement à son siège alors qu'il se débat comme un malade, fou de colère. C'est là qu'intervient le thème principal, un petit motif de 8 notes plutôt enfantin joué ici par un violon soliste doublé par le reste des cordes (ce qui lui donne d'entrée une sonorité assez particulière). Ce motif obsédant sera répété constamment tout au long du film à travers de multiples variations, motif associé aux deux tueurs fous, Vincent et Bo - le côté enfantin étant lié aux traumatismes qu'ils ont subi durant leur enfance. Sournois et faussement naïf, ce petit motif obsédant possède un côté pervers qui évoque à merveille la menace des deux frères psychopathes. Ottman tire avantage de ce motif dans l'introduction et nous en propose un crescendo particulièrement sauvage alors que le jeune Bo se débat comme un forcené sur sa chaise. On ressent ici le côté plus fantaisiste et tourmenté du style musical d'Ottman, qui nous livre une ouverture particulièrement excellente, annonçant une aventure extrêmement sombre.

Le second thème, plus rythmique, intervient dans le terrifiant 'Ritual - Escape from Church', l'un des morceaux-clés du score de 'House of Wax'. Ce motif martelé à l'aide de cordes staccatos, timbales, cuivres, choeurs et orgue (qui joue essentiellement ici sur des tenues) évoque la scène du rituel macabre où Vincent transforme une de ses pauvres victimes en personnage de cire, la dimension horrifique de la scène étant tout simplement accentué par le côté martelé et brutal de ce motif rythmique, auquel s'ajoute des choeurs que l'on aurait souhaité être plus présent et un peu moins discret, un des principaux défauts du score, qui n'assume pas complètement son côté 'gothique', Ottman donnant l'impression d'avoir pris des pincettes avec son orgue et son choeur, que l'on aurait aimé entendre de façon plus puissante, plus massive et surtout plus présente. A noter que le motif enfantin est toujours présent, associé à la folie du tueur, et qui se balade ici en contrepoint avec le second motif. Après le terrifiant 'Ritual' (absolument parfait à l'écran!), 'Escape from Church' est l'un des premiers morceaux de terreur pure pour la scène de la fuite hors de l'église, à grand renfort de percussions et de cuivres tonitruants. Plus mystérieux, 'Story of the Town' devait accompagner la scène où Bo raconte l'histoire de la ville à Carly et Wade mais a finalement été rejeté. Ottman nous proposait ici une variante plus discrète mais extrêmement mystérieuse du petit motif enfantin sur fond de cordes en réverbération, une façon simple pour le compositeur d'évoquer l'idée d'un passé sombre. Très vite, la terreur s'intensifie dans un morceau comme 'Up in Flames' où l'orgue et les choeurs refont leur apparition sur fond de percussions brutales, d'effets électroniques et d'un magma sonore sauvage synonyme de terreur pure (à noter la présence du motif rythmique associé aux tueurs, écrit habilement ici en contrepoint avec le motif enfantin!). On appréciera ici la qualité des orchestrations (assurées ici par le compositeur lui-même), privilégiant avec habileté les divers pupitres de l'orchestre.

Les morceaux plus atmosphériques comme l'inquiétant 'They Look So Real', 'Brotherly Love' ou 'Three Sons' permettent au compositeur d'asseoir l'ambiance ténébreuse et gothique de sa partition, tandis que ce sont les morceaux d'action/terreur qui attireront finalement le plus notre attention, que ce soit 'Sealed Lips', le sinistre 'Hanging with Baby Jane' (poursuite dans la salle de cinéma) ou le déchaîné 'Paris Gets It' (Ottman a du se faire plaisir en glissant cette petite touche d'humour dans le titre de l'un de ses morceaux) qui n'est pas sans rappeler maintes partitions horreur/thriller de Christopher Young, l'un des compositeurs fétiches de John Ottman. De la même façon, 'Curiosity Kills' évoque la terreur instauré dans la petite ville déserte d'Ambrose par les deux frères psychopathes pour qui les jeunes visiteurs sont devenus des proies faciles. La confrontation finale est évoquée dans l'apocalyptique 'Bringing Down the House' où l'orchestre et les choeurs s'en donnent à coeur joie (un climax musical digne de cette confrontation finale assez hallucinante). Ottman nous réserve même une petite surprise pour la fin de l'album, une pièce pour orgue solo dans un style vaguement religieux dans 'Endless Service', et qui sert de 'source music' lors de la scène où Carly découvre la fausse cérémonie funèbre à l'église.

Malgré son manque flagrant d'originalité, 'House of Wax' reste un bien bel effort de la part de John Ottman même si une fois encore on regrettera que son côté fantaisiste ne prenne pas plus souvent le dessus. D'autre part, on aurait aussi souhaité une utilisation plus franche de l'orgue et des choeurs, qui aurait permit d'apporter un peu plus de relief à la partition du compositeur. Mais que les fans de John Ottman se rassure, 'House of Wax' est la preuve évidente du talent du compositeur lorsqu'il s'agit d'écrire des ambiances sombres, tourmentées et un brin fantaisistes sur les bords. On sent que le compositeur a pris un certain plaisir à mettre en musique le film de Jaume Collet-Serra, signant un score parfaitement ancré dans l'atmosphère macabre et horrifique de 'House of Wax'. Diablement efficace mais aussi dénuée d'originalité, la musique de 'House of Wax' s'adresse essentiellement aux fans des musiques de slasher-movie et aux aficionados de John Ottman!


---Quentin Billard