1-Matobo 8.24
2-Silvia is Followed 1.22
3-Tobin Comes Home 2.19
4-Silvia's Background 1.03
5-Philippe 1.27
6-Drowning Man Trail
(Atolago) 1.44*
7-Guy Forgot his Lunch 3.02
8-The Phonecall 1.08
9-Simon's Journals 3.05
10-Silvia Showers 2.51
11-Did He Leave a Note? 3.55
12-Zuwanie Arrival at UN 6.01
13-Assassin 4.14
14-End Credits (Atolago) 4.13*

*Traditionnel
Interprété par
Kirsten Braten Berg.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 651 2

Produit par:
James Newton Howard
Producteur exécutif
pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteurs exécutifs:
Sydney Pollack, Kevin Misher,
Nick Angel

Chargé de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson
Score électronique
produit par:
James T. Hill
Programmation et
design sonore de:
Mel Wesson, Clay Duncan
Supervision du montage:
Jim Weidman
Assistant monteur:
David Olson

Artwork and pictures (c) 2005 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ***
THE INTERPRETER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Pour son nouveau film, Sidney Pollack (‘Out of Africa’, ‘The Firm’, etc.) s’intéresse au genre du thriller politique avec ‘The Interpreter’ (L’interprète), un genre qu’il connaît bien puisqu’il l’a déjà abordé dans ‘Three Days of the Condor’ (1975), ‘Absence of Malice’ (1981) et ‘The Firm’ (1993), avec à chaque fois un souci de réalisation et une minutie de détails chère au réalisateur américain. Dans ‘The Interpreter’, Pollack nous plonge dans le monde très particulier et complexe de l’ONU. Silvia Broome (Nicole Kidman) travaille comme interprète à la célèbre organisation des nations unies à New York. Un soir, elle surprend par hasard une conversation au sujet d’un complot visant à assassiner le dictateur Zuwanie (Earl Cameron), chef d’Etat du Matobo, un petit pays d’Afrique du sud ravagé par la guerre civile. Effrayée, Silvia décide d’en informer les autorités compétentes, après avoir reçu une première menace de la part des comploteurs. Elle obtient alors la protection d’un agent du FBI, Tobin Keller (Sean Penn) qui mène son enquête et commence à rapidement soupçonner Silvia de lui cacher bon nombre de secrets sur son passé. Au premier abord, l’instinctif Tobin pense que Silvia est elle-même complice de cette conspiration, mais lorsque les tueurs tentent de s’en prendre à elle en la terrorisant, l’agent du FBI comprend que la situation s’avère être bien plus complexe qu’il ne pensait. Mais, de fil en anguille, l’un apprend à mieux connaître l’autre et à s’apprivoiser, chacun ayant ses propres secrets d’un passé douloureux. Désormais, Tobin et Silvia doivent entamer une grande course contre la montre afin de démasquer les comploteurs et d’empêcher une grave crise de politique internationale, alors que Zuwanie envisage de se rendre à l’ONU pour y effectuer un discours afin de se défendre contre ceux qui l’accusent de mener une politique brutale, répressive et inhumaine dans son pays.

Avec un scénario rondement mené et une mise en scène parsemé de petites subtilités, ‘The Interpreter’ est sans aucun doute le nouveau ‘hit’ de Sidney Pollack qui, bien que ne signant pas là son ultime chef-d’oeuvre, nous livre néanmoins un thriller politique captivant, renforcé par un suspense intense digne d’un Alfred Hitchcock (on pense par moment à ‘The Man Who Knew Too Much’) et de l’excellent duo formé par Nicole Kidman et Sean Penn, deux acteurs brillants qui nous prouvent une fois de plus qu’ils sont décidément des comédiens hors paires. Pollack arrive même à éviter les pièges que l’on voyait pourtant venir bien à l’avance et filme la relation entre Silvia et Tobin avec une finesse rare, ne cédant jamais à la mièvrerie hollywoodienne traditionnelle. La relation entre les deux protagonistes principaux s’avère être complexe et prend une plus grande ampleur au fur et à mesure que l’histoire avance, parsemé de scènes émouvantes comme celle où Tobin, sur le pas de la porte de chez Silvia, lui avoue un douloureux secret, ou lorsque les deux personnages discutent tranquillement l’un avec l’autre au téléphone, s’observant avec une grande quiétude à la fenêtre. A noter une petite surprise au casting puisque Yvan Attal est aussi de la partie avec un petit rôle dans le film. Concernant le tournage du film, il paraît impensable de ne pas signaler que le film a réellement été tourné dans les locaux de l’ONU à New York, une première dans l’histoire du cinéma (Hitchcock avait tenté d’obtenir l’autorisation lors du tournage de ‘North by Northwest’, mais en vain). Au final, sans être le chef d’oeuvre de l’été, ‘The Interpreter’ n’en demeure pas moins une bonne surprise à découvrir, surtout pour tout ceux qui aiment les bons thrillers politiques à l’ancienne!

Cette fois-ci, ce n’est pas Dave Grusin - compositeur fétiche de Sidney Pollack – qui a écrit la musique de ‘The Interpreter’ mais bien le très prisé James Newton Howard qui, à peine sorti de sa brillante expérience sur ‘The Village’ de Shyamalan, nous livre une nouvelle partition sombre et atmosphérique pour le long-métrage de Sidney Pollack. Ceux qui s’attendent à retrouver le génie du JNH des films de Shyamalan risquent fort d’être déçus, car le compositeur joue ici la carte de la musique atmosphérique/fonctionnelle sans histoire, même si l’efficacité de la musique à l’écran reste toujours indiscutable. Epousant le suspense et la tension du film, la musique de ‘The Interpreter’ utilise l’orchestre traditionnel couplé à une bonne dose de synthétiseurs et de rythmiques électroniques en tout genre. ‘Matobo’ pose d’emblée le ton de la partition avec ses effets sonores ethniques, ses touches électroniques et ses cordes sombres. En plus des percussions exotiques associées au Matobo au début du film, JNH utilise ici des voix africaines qui permettent au compositeur de suggérer une atmosphère vaguement ethnique, le tout enveloppé de cordes et d’électronique atmosphérique. Atmosphérique semble être le mot-clé pour définir ce morceau qui annonce déjà le côté ‘thriller’ du film avec une tension forte dès les premières minutes du morceau. La dernière partie du morceau permet au compositeur d’amorcer ses rythmiques électroniques qui contribuent à faire monter la tension tout au long du film. Cette ambiance atmosphérique se poursuit dans ‘Silvia is Followed’ où JNH accentue l’utilisation de l’électronique afin de suggérer ici cette atmosphère de conspiration et de mystère, comme dans ‘Silvia’s Background’ où les rythmiques électroniques s’avèrent être bien plus présentes.

‘Tobin Comes Home’ apporte un peu de relief à la partition en nous offrant un bref moment d’intimité et de calme à l’aide d’un piano minimaliste et de quelques nappes de synthé associés au personnage de Sean Penn et à ses douloureux secrets. L’émotion se dévoile progressivement dans ‘Drowning Man Trail (Atolago)’ où JNH utilise la voix d’un chanteur africain qui entame un air traditionnel africain sur fond de nappes de cordes mélancoliques, un moment d’intimité à la fois minimaliste et tout en retenu, qui évoque à merveille dans le film la relation entre Silvia et Tobin (cf. ‘The Phonecall’). Mais, très vite, c’est cette atmosphère de mystère et de conspiration que l’on retrouve dès le sombre ‘Philippe’ ou le brutal ‘Guy Forgot His Lunch’, sympathique crescendo de tension pour la scène de l’attentat dans l’autobus renforcé par un excellent travail autour des percussions ethniques/électroniques. A noter une brillante utilisation des percussions ethniques et des voix africaines dans ‘Simon’s Journals’, qui n’est pas sans rappeler par moment certaines mesures du score de ‘Outbreak’ (1995). Le suspense ne cesse alors de monter crescendo tout au long de la dernière partie du film, débutant par la confrontation avec le tueur dans l’appartement de Silvia dans ‘Silvia Showers’ soutenu à grand renfort de percussions à la ‘Waterworld’, aboutissant aux deux climax de tension, ‘Zuwanie Arrive At U.N.’, excellent crescendo de tension pour la longue séquence finale à l’ONU soutenu par une rythmique électronique omniprésente et un orchestre tendu entre action et suspense, aboutissant à l’excellent ‘Assassin’ et ses loops électro/techno entraînant lorsque le tueur se prépare pour accomplir sa sombre besogne, un morceau qui, comme ‘Zuwanie Arrive At U.N.’, apporte un suspense considérable à l’écran et à cette longue séquence finale. ‘End Credits’ ramène alors le calme en rappelant au passage l’air africain de ‘Atolago’, l’orchestre étant ici dominé par des cordes paisibles, des vents d’une grande douceur et la voix du soliste africain avant la reprise du thème final aux cordes et à la guitare.

Score fonctionnel sans surprise, ‘The Interpreter’ s’avère être très efficace à l’écran mais un peu frustrant en écoute isolée. On aurait aimé entendre un James Newton Howard plus inspiré, plus subtil et surtout bien moins conventionnel, lui qui a sut nous faire vibrer récemment avec quelques partitions remarquables telles que ‘Signs’ ou ‘The Village’. Avec ‘The Interpreter’, on retombe dans le style suspense/atmosphérique de ‘Collateral’, mais en bien plus efficace. Les amateurs d’action risquent fort aussi d’être déçu car il faut vraiment attendre la fin du score pour découvrir les quelques rares morceaux d’action qui apportent un peu de relief à la partition de JNH, après une série de morceaux atmosphériques et quelques passages plus intimistes et minimalistes. Voilà en tout cas un score sympa sans plus qui plaira aux inconditionnels du compositeur, les autres risquant fort d’en rester sur leur faim, en attendant les prochaines oeuvres de l’un des plus talentueux compositeur oeuvrant à Hollywood à l’heure actuelle!


---Quentin Billard