1-Prologue 2.52*
2-The Ferry Scene 5.49
3-Reaching the Country 3.24
4-The Intersection Scene 4.13
5-Ray and Rachel 2.41
6-Escape From The City 3.49
7-Probing The Basement 4.12
8-Refugee Status 3.50
9-The Attack On The Car 2.44
10-The Separation Of
The Family 2.36
11-The Confrontation
With Ogilvy 4.34
12-The Return To Boston 4.29
13-Escape From The Basket 9.21
14-The Reunion 3.16*
15-Epilogue 3.11

Narration: Morgan Freeman.

Musique  composée par:

John Williams

Editeur:

Decca Records
B0004568-02

Album produit par:
John Williams
Montage de la musique:
Peter Myles

Artwork and pictures (c) 2005 Paramount Pictures & Dreamworks LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
WAR OF THE WORLDS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Williams
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Steven Spielberg sait créer l’événement à l’annonce de chaque nouveau film qu’il met en scène avec une fébrilité rare et un professionnalisme constant. Pourtant, nul ne peut nier que ses dernières productions n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes de ses fans. Même un film énorme comme ‘Minority Report’ souffrait d’un certain manque d’idées et d’un essoufflement mineur mais réel. Et que dire des sympathiques mais anodins ‘Catch me if you can’ et ‘The Terminal’ qui ne volent finalement pas très haut et ont fini par rejoindre les rangs des comédies hollywoodiennes pleines de bons sentiments et tout juste bon à nous divertir pendant 1 ou 2 bonnes heures. Heureusement, Spielberg s’est enfin réveillé en nous administrant une nouvelle ‘claque’ cinématographique telle qu’on en avait pas vu depuis plus de 10 ans, ‘War of the Worlds’. A l’annonce de la mise en chantier de ce remake du film de Byron Haskin datant de 1953 inspiré du célèbre roman de H.G. Wells, le public cinéphile s’impatientait tout en s’interrogant, inquiet, sur ce que pourrait donner la rencontre entre l’univers de science-fiction du célèbre romancier anglais et celui de Steven Spielberg, qui s’attaque pour la première fois de sa carrière à un remake de ce genre. Après des mois d’attente, le film sort enfin dans nos salles, et les réactions ne tardent pas à se faire attendre. Spielberg est au sommet de sa forme, nous livrant sans aucun doute l’un de ses films les plus énormes, les plus sombres et les plus terrifiants qu’il ait fait à ce jour. Le film est centré autour du personnage de Ray Ferrier (Tom Cruise) et de ses deux enfants, sa petite fille de 11 ans Rachel (Dacota Fanning) et son fils de 17 ans Robbie (Justin Chatwin). Modeste ouvrier des docks du New Jersey, Ray vient récemment de divorcer et tente d’élever difficilement ses enfants malgré son tempérament puéril et immature. Un jour, son ex-femme Mary Ann (Miranda Otto) lui confie la garde de Rachel et Robbie. Peu de temps après, un terrifiant et mystérieux orage éclate, secouant l’ensemble des habitants de la ville. Quelques minutes plus tard, Ray et ses semblables assistent à un spectacle terrifiant. Une immense machine extra-terrestre défonce le sol et s’élève à des centaines de mètres au dessus des hommes. Le carnage commence alors, les machines apparaissant à une vitesse alarmante, détruisant tout sur leur passage. C’est le début de l’enfer et d’un cauchemar sans fin pour les humains qui vont tenter de survivre et d’échapper aux plans machiavéliques des extra-terrestres venus de Mars qui nous observent depuis des décennies et qui complotent contre la race humaine afin d’anéantir définitivement notre monde. Ray et sa famille réussissent à s’échapper, mais ils doivent traverser une bonne partie du pays ravagé par des extra-terrestres dénués de toute pitié. Personne ne semble pouvoir lutter contre eux, pas même l’armée qui subit une cuisante et lente déconfiture.

A l’origine, H.G. Wells écrivit ce célèbre roman de science-fiction en 1898, au moment où l’empire britannique est au sommet de sa puissance. Métaphore des théories darwiniennes sur l’évolution et la lutte entre espèces pour la survie et l’environnement vital, ‘War of the Worlds’ était à l’origine ancré dans le contexte politique de l’époque, dénonçant habilement les ravages de la politique colonialiste de l’Angleterre victorienne sous la forme d’un récit cruel mais quasi authentique - établir un parallèle entre les méfaits des Martiens sur la terre et celui des anglais dans les colonies africaines à la fin du 19ème siècle serait ainsi plus qu’indiqué. Ayant traversé le temps sans jamais vieillir, le roman culte fut adapté par Orson Welles en 1938 lors de sa fameuse émission radiophonique dans laquelle le célèbre réalisateur se prêta au jeu d’un sombre canular qui provoqua un vent de panique général lorsqu’il annonça aux auditeurs que les Martiens allaient réellement attaquer notre monde. Puis, en 1953, Byron Haskin tourna l’adaptation cinématographique du roman, alors ancré en plein contexte de la guerre froide, les Martiens étant finalement comparé ici à la menace communiste, comme c’était souvent le cas à l’époque dans le cinéma de science-fiction américain (ça tombe bien, Mars étant dominé par la couleur rouge, le parallèle avec le ‘rouge’ communiste paraît encore plus évident). Finalement, il faudra attendre 2005 pour voir la monumentale version de Spielberg apparaître enfin sur nos écrans, une version qui, à son tour, paraît empreinte de certains évènements historiques/politiques de l’époque, et plus particulièrement des désormais tristement célèbres attentats du 11 septembre 2001 à New York. Effectivement, on retrouve ici quelques parallèles évidents, notamment dans la façon dont Spielberg apporte un très fort sentiment d’oppression dans cette invasion extra-terrestre bien éloignée des traditionnels spectacles pop-corn hollywoodien où l’on sourit plus souvent qu’autre chose (on est bien loin ici du côté divertissant/second degré de ‘Independence Day’). Ici, Spielberg veut que ça fasse mal, que l’on ressente le chaos de la guerre, de la destruction en masse, de l’éradication perverse et calculée de la race humaine. On pourrait presque par moment penser aux méfaits des nazis durant la seconde guerre mondiale, même si l’influence évidente reste encore ici celle des récents actes de terrorisme des fanatiques religieux qui ont ébranlés notre monde en ce début de 21ème siècle (les récents attentats de Londres étant là pour nous le rappeler), et plus particulièrement ceux du 11 septembre, et pour preuve, alors que le carnage commence au début du film, l’un des personnages du film se demande spontanément s’il s’agit d’une attaque terroriste.

Evidemment, Spielberg évite des polémiques inutiles et se cantonne à la description des ravages d’une invasion massive sur notre terre, évoquant au passage la déconfiture des Etats-Unis, première puissance mondiale écrasée en quelques jours par les extra-terrestres (on est loin ici aussi du côté patriotique et impérialiste de ‘Independence Day’), une audace rare pour un film hollywoodien de ce genre, la preuve que Steven Spielberg est encore capable de relever de grands défis même après quelques nombreuses heures de vol à bord des grosses machineries hollywoodiennes. Les effets spéciaux sont proprement hallucinants (on appréciera au passage ce mélange de kitsch et de modernisme lors de l’attaque des appareils extra-terrestre), les scènes de destruction sont quasiment toutes anthologiques – on aura rarement vu des séquences spectaculaires d’une telle ampleur au cinéma – et les acteurs sont au sommet de leur art, à commencer par Tom Cruise, confondant de vérité dans le rôle de ce père de famille qui va tout faire pour protéger ses enfants, son oublier la petite Dakota Fanning, jeune actrice prodigieuse à peine âgée de 11 ans et qui joue à la perfection dans ce film. Seule ombre au tableau, une fin qui sombre dans le ridicule et une certaine tendance à se moquer de la France et de l’Europe, comme souvent dans les films américains de ce genre (cf. quelques répliques du genre: Ray - ‘Ils ne sont pas d’ici!’ et Robbie de répondre spontanément - ‘Tu veux dire qu’ils viennent d’Europe?’ - Merci pour nous!). A noter pour terminer quelques scènes proprement terrifiantes comme la séquence hallucinante où les appareils aliens étalent du sang humain sur une vallée entière, scène apocalyptique déjà anthologique, ou une autre scène de suspense pur et dur à la Shyamalan dans laquelle Ray, Rachel et Ogilvy (Tim Robbins, vieillissant) sont enfermés dans une cave fouillée minutieusement par des extra-terrestres menaçants au look assez banal (on échappe aux petits gris habituels mais c’est franchement guère mieux). Au final, malgré une fin très décevante et quelques défauts qui auraient pu être aisément évités, ‘War of the Worlds’ est bel et bien le nouveau chef-d’oeuvre de Spielberg, un film oppressant, sombre et poignant, qui nous montre une invasion extra-terrestre comme on en avait encore jamais vu au cinéma! Exit ici les gentils aliens de ‘Close Encounters of the Third Kind’ de Spielberg ou le second degrés d’un ‘Independence Day’ ou d’un ‘Mars Attacks!’. ‘War of the Worlds’ est une excellente grosse production mélangeant science-fiction, film-catastrophe, fantastique, horreur et drame avec une puissance et une noirceur très rarement égalée à Hollywood. Sans aucun doute LE blockbuster hollywoodien du moment, à ne surtout pas manquer!

Qui dit Steven Spielberg dit inévitablement John Williams, son grand complice de toujours. Avec ‘War of the Worlds’, les deux compères collaborent à nouveau ensemble pour la 21ème fois sur un long-métrage. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la nouvelle partition symphonique du maestro égale aisément la noirceur et le côté massif du film de Spielberg. Si vous vous attendez à retrouver ici des grands thèmes d’aventure cuivrés à la ‘Jurassic Park’, vous risquez fort d’être déçus, tant ‘War of the Worlds’ délaisse complètement toute forme de repère thématique afin de privilégier une ambiance musicale 100% atonale, sombre et oppressante, d’une noirceur rarement entendue chez John Williams. Le score, confié au Hollywood Studio Symphony (il est rare que le maestro ne fasse pas appel au LSO!) s’affirme dans la droite lignée de ‘Minority Report’, empruntant au passage le côté sombre et massif des morceaux d’action/suspense de ‘The Lost World’. Dès le ‘Prologue’, le compositeur affirme une atmosphère résolument sombre et étouffante, à l’aide de quelques tenues de synthétiseurs et de sonorités dissonantes et lointaines, suggérant la future menace d’une invasion extra-terrestre. Quelques notes de piano semblent flotter dans l’air entre deux mystérieuses nappes de synthétiseur tandis que la voix de l’acteur Morgan Freeman entame le récit du prologue adapté du roman de H.G. Wells évoquant la sinistre conspiration des martiens contre la terre, mais réadapté au 21ème siècle. On ressent ici une tension quasi palpable, un sentiment de menace très fort alors que la musique aboutit finalement à un effet d’écho de percussions bref mais remarquable dans le sentiment de menace qu’il réussit à créer lorsque le titre du film apparaît enfin à l’écran. Williams nous avait encore rarement habitué à des ouvertures d’une telle noirceur, et ce qui suit confirme bien l’orientation sombre et massive que semblent avoir choisi ensemble Williams et Spielberg pour la tonalité musicale du film.

A ce sujet, il paraît alors difficile de passer à côté de quelques monumentaux morceaux d’action tels que l’incroyable ‘The Ferry Scene’, l’oppressant ‘The Confrontation with Ogilvy’ ou le frénétique ‘The Attack on the Car’ ou le déchaîné ‘Escape from the City’. Un morceau comme ‘The Ferry Scene’, qui accompagne la spectaculaire scène où les aliens coulent le ferry débordant d’hommes, est un modèle de morceau d’action, s’étalant sur près de 6 minutes de déchaînements orchestraux non-stop. En quelques secondes, des cordes sombres permettent au compositeur de mettre en avant un ostinato rythmique de cordes/percussions syncopés et frénétiques, Williams utilisant plus particulièrement les cuivres graves, que ce soit les trombones, les tubas ou les trombones basses (sans oublier de multiples sourdines afin d’agrémenter le côté ‘agressif’ de sa palette sonore) avec des tremolos de cordes et un rythme frénétique et excitant dans la droite lignée de ‘Everybody Runs!’ ou ‘Anderton’s Great Escape’ de ‘Minority Report’. La seconde partie du morceau permet au maestro d’entamer un spectaculaire crescendo de tension où apparaissent furtivement des choeurs féminins dissonants à vous glacer le sang, évoquant la terreur de l’attaque des extra-terrestres et des moyens colossaux qu’ils mettent en oeuvre pour exterminer les humains. Dans le même ordre d’idée, ‘Escape from the City’ et ‘The Attack on the Car’ nous permettent de retrouver de nouveaux déchaînements orchestraux avec cette même combinaison d’ostinati de cordes et de martèlements de cuivres (avec ou sans sourdines) avec une agressivité rarement égalée chez John Williams. La musique apporte une noirceur considérable à l’écran, accentuant le sentiment d’oppression du film et l’atmosphère de danger permanent. On pourra aussi signaler l’intense ‘The Intersection Scene’ avec son énorme cluster central de choeurs extrêmement dissonant et chaotique, qui évoque les ravages des extra-terrestres dans la ville, avec des effets électroniques associés ici aux engins aliens qui détruisent la ville avec une violence rare, sur fond d’ostinato de cordes à la Stravinsky tendance ‘Le sacre du printemps’. A noter pour finir un ‘The Confrontation with Ogilvy’ particulièrement sombre pour la scène où Ray et Rachel se cachent dans la cave avec Ogilvy. Le morceau débute en fait pour la scène où Rachel découvre les cadavres flottant sur le bord d’une rivière. Williams installe un climat macabre avec des cordes dissonantes et des glissendi qui nous plongent dans l’horreur, avec l’introduction d’un petit motif de cordes qui rappelle curieusement l’Adagio du ‘Gayaneh’ de Khatchatourian, morceau dont James Horner s’était déjà largement inspiré pour un de ses thèmes de ‘Aliens’ (1986). La seconde partie du morceau, plus atmosphérique et sombre, maintient le suspense jusqu’à une dernière partie plus agressive et ‘action’ avec des cuivres dissonants, des effets de choeurs menaçants et des glissendi de cordes horrifiques accentuant le sentiment de danger tout au long de la scène avec Ogilvy dans la cave. La noirceur de la musique de John Williams est donc telle que l’on croirait écouter le score d’un bon vieux film d’horreur, Williams recyclant ses formules orchestrales habituelles avec une efficacité redoutable, mais sans grande originalité.

Williams nous réserve aussi quelques moments plus calmes où la tension se fait néanmoins grandement ressentir comme c’est le cas dans le sinistre ‘Probing the Basement’ alors que les aliens descendent fouiller la cave où se cachent Ray, Rachel et Ogilvy. Une fois encore, Williams nous prouve qu’il est toujours très à l’aise lorsqu’il s’agit d’établir une atmosphère atonale de suspense macabre où la tension est omniprésente. Le morceau rappelle par moment les passages à suspense de ‘Jurassic Park’ ou de ‘Minority Report’, mais en beaucoup plus sombre, avec des effets dissonants et des sonorités orchestrales graves et menaçantes qui suggèrent la présence des extra-terrestres dans la cave (impossible de ne pas ressentir cette très forte ambiance de menace ici!). Ce morceau 100% atonal et extrêmement dissonant a de quoi hérisser les poils de la nuque de n’importe quel spectateur/auditeur plongé au coeur de la sinistre intrigue du film, à l’instar de ‘Escape from the Basket’ durant la scène apocalyptique où les aliens étalent le sang humain sur une vallée entière, sinistre morceau de plus de 9 minutes qui se conclut sur un bref passage d’action alors que les humains prisonniers des engins extra-terrestres réussissent à s’échapper! Le compositeur nous offre aussi quelques passages plus dramatiques et mélancoliques comme ‘Reaching the Country’ qui débute sur un choeur féminin samplé suivi par un passage orchestral lent et dramatique apportant un très fort sentiment de désolation alors que Ray et ses deux enfants traversent une partie du pays en découvrant les dégâts causés par les extra-terrestres. De la même façon, ‘Refugee Status’ apporte un certain sentiment de tragédie et de désolation au film avec une très belle écriture de cordes plaintives et poignantes tout à fait typique de John Williams. A noter l’utilisation d’une trompette solitaire vers la fin du film, qui semble indiquer subtilement la déconfiture des Etats-Unis face à l’invasion des aliens. On pourra aussi découvrir un passage plus intimiste et chaleureux dans ‘Ray and Rachel’, évoquant la relation entre le personnage de Tom Cruise et sa petite fille de 11 ans. Les cordes amorcent ici une série d’enchaînements harmoniques plus reposants avec, comme toujours, un certain sentiment de mélancolie sous-jacent omniprésent dans les passages plus calmes et dramatiques du score, le morceau se rapprochant finalement par moment de ‘Refugee Status’. On reste néanmoins surpris par le fait que Williams ait tenu à ne développer aucun thème et motif dans sa partition, ce qui rend l’écoute assez difficile autant sur l’album que dans le film, une difficulté bien évidemment voulue qui coïncidence avec le côté sombre et oppressant du film (il s’agissait de ne donner aucun repère musical particulier au spectateur qui aurait alors risqué de se ‘reposer’ dessus!). Seul un morceau comme ‘The Return to Boston’ semble vouloir indiquer un éventuel effort militaire contre les aliens avec un bref passage martial vers la fin du morceau typique de John Williams, sans sombrer pour autant dans l’héroïsme ou le patriotique, bien loin de là!

A noter deux morceaux plus calmes particulièrement sombres, ‘The Separation of the Family’ et ‘The Reunion’. Le premier évoque la séparation de la famille lorsque Robbie part rejoindre l’armée en plein affrontement contre les aliens. Williams nous propose ici un excellent contre-emploi émotionnel alors que l’on aperçoit à l’écran les engins de l’armée américaine lutter contre les extra-terrestres et que la musique se veut au contraire plus calme et douce-amère. Ce superbe contre-emploi se retrouve aussi dans le sombre ‘The Reunion’ qui contraste avec le ‘happy-end’ à l’aide de tenues de cordes et d’un piano lointain et mélancolique alors que les images du final sont bien loin de refléter cet aspect mélancolique, la preuve flagrante qu’une musique peut toujours changer l’orientation émotionnelle d’une scène pour peu que son association aux images s’avère être cohérente. Williams nous propose pour finir une reprise du motif aux cordes à la Khatchatourian amorcé au début de ‘The Confrontation with Ogilvy’ dans le sombre ‘Epilogue’, qui débute avec des trompettes avant de développer ce sombre motif qui pourrait presque faire office de thème principal si John Williams nous en avait proposé un développement plus complet au sein de sa partition.

Vous l’aurez donc compris, c’est une excellente nouvelle partition que nous livre John Williams pour le nouveau film de Steven Spielberg, un score résolument sombre, atonal, chaotique, intense et pessimiste où règne un climat de danger et d’oppression omniprésent du début jusqu’à la fin du film. On aura rarement entendu chez John Williams une musique d’une telle noirceur et d’une telle intensité, traversé par des morceaux d’action totalement virtuoses et des morceaux de suspense dignes d’un bon film d’horreur. La musique apporte donc la noirceur et l’agressivité nécessaire aux images du long-métrage de Spielberg, avec une intensité remarquable même si, comme toujours, on regrette que la musique soit trop souvent noyé dans le mixage sous des tonnes d’effets sonores, plus particulièrement lors des grosses scènes d’action spectaculaires. On appréciera au passage quelques contre-emplois inspirés, preuve que Williams et Spielberg n’ont pas fini de nous surprendre et continuent encore de briller par leurs idées, même après plus de 30 ans de collaboration intensive et régulière. Inutile de dire qu’on attend déjà fébrilement leur prochain opus!


---Quentin Billard