1-Main Title 2.28
2-Gant Takes Michael 1.47
3-The Kidnapping 2.14
4-Ecks Remembers 4.13
5-Severcam 1.25
6-Library Attack 2.32
7-Sever Breaks Out 2.57
8-The Artillary Truck 2.02
9-Bad Feeling 1.40
10-Sever Shoots Martin 2.54
11-Rooftop Fight 2.28
12-Sever Finds The Bug 2.17
13-Ecks At Harry's 1.24
14-Discovery 4.12
15-Bus Chase 2.12
16-Sever Meets Ecks 1.15
17-Ecks Is Mobile 7.28
18-Michael's Return 2.56
19-Mining The Rail Yard 3.19
20-Ecks Attacks 6.13
21-The Silo Fight 4.05
22-Gant's Remorse 4.30
23-Sever's Farewell 2.10

Musique  composée par:

Don Davis

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 420 2

Produit par:
Don Davis
Producteur exécutif:
Robert Townson
Producteurs exécutifs de l'album:
Elie Samaha,
Andrew Stevens, Michael Lloyd

Montage musique:
Michael Andreas
Assistant montage:
Brenda Heins, Doug Lackey
Supervision musique:
Michael Lloyd
Assistant de supervision:
Mike Lloyd II

Artwork and pictures (c) 2002 Warner Bros. All rights reserved.

Note: *
BALLISTIC: ECKS VS. SEVER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Don Davis
Dans la série ‘film inutile dont on se serait passé volontiers’, voici ‘Ballistic: Ecks vs. Sever’, grosse production d’action signé du jeune réalisateur thaïlandais Wych Kaosayananda alias Kaos (à Hollywood, on aime pas les noms de réalisateur trop compliqués, c’est pas assez vendeur!), qui, après avoir signé un premier film d’action à gros budget dans son pays d’origine (‘Fah’ – 1998) débarque à Hollywood aux commandes d’un film qui rempile dans l’action, avec à la clé un scénario minime – il est question d’un ex-agent du FBI, Ecks (Antonio Banderas) qui est chargé d’affronter Sever (Lucy Liu), une mystérieuse espionne de la DIA (Defense Intelligence Agency) qui a kidnappé le fils de son ancien patron, Robert Gant (Gregg Henry). Ce dernier a mis au point une arme microscopique ultra secrète capable de tuer n’importe quel adversaire à distance une fois injecté dans son coeur, et chacun cherche à s’emparer de cet arme. Puis, très vite, Ecks et Sever découvrent qu’ils ont un véritable ennemi en commun et vont s’associer pour combattre Gant et ses sbires. Vous ne rêvez pas, c’est réellement le scénario de ce film d’action d’une nullité rarement égalé! On sait que les premiers films à Hollywood ne sont pas toujours des réussites, mais là, c’est presque du jamais vu. Le principal problème de ‘Ballistic’ provient de son incroyable enchaînement de bévues et autres billevesées. Une fois l’intrigue mise en place, le scénario accumule les incohérences tout au long de scènes d’action molles et très souvent mal rythmées (trop longues, trop ennuyeuses, trop monotones, sans idées de mise en scène, etc.). Par exemple, on ne comprend pas pourquoi le collègue de Ecks lui annonce que Julio (Miguel Sandoval), le boss du FBI qui a été touché lors d’une fusillade avec Sever est en train de se remettre de sa blessure, alors que 10 secondes plus tard des flics défoncent la porte et viennent l’arrêter pour le meurtre de son patron. Travail scénaristique bâclé ou enchaînement maladroit? A vous de voir, mais le film est plombé d’erreurs de ce genre, et ce du début jusqu’à la fin. Finalement, l’intrigue ne tient pas vraiment la route et n’est qu’un prétexte à une série de fusillades et de scènes d’explosion comme on en a déjà vues des milliers à Hollywood. Le seul véritable avantage provient du fait que toutes les scènes d’action du film ont été tournées en temps réel, sans utilisation d’écrans verts ou de trucages numériques, en dehors de deux ou trois plans. Mais cela ne suffit pas à sauver le film d’un véritable ennui, mal filmé, mal rythmé, mal mis en musique, mal joué, extrêmement banal et inintéressant au possible. On se demande même comment deux grands acteurs comme Antonio Banderas et Lucy Liu ont pu se laisser entraîner dans pareille galère! Intérêt zéro pour ce flop total à oublier rapidement!

Dans la continuité de la nullité de cette production catastrophique, la musique de Don Davis achève de faire sombrer le film de Kaos dans le ridicule absolu. Alors que l’on était en droit de s’attendre de la part du compositeur de la trilogie des ‘Matrix’ à une nouvelle partition d’action orchestrale dans la lignée de ses précédents travaux, Don Davis nous livre un score électronique aux rythmes pop-rock/techno/trip-hop avec son lot de guitares électriques, de basse, de synthé et de loops de batterie et autres percussions électroniques, le tout agrémenté d’une voix féminine envahissante associée tout au long du film au personnage de Lucy Liu. Davis pose ainsi les bases de sa partition lors du traditionnel ‘Main Title’ rythmé par la formation synthé/batterie/basse/guitares électriques soft et voix féminine. Dès lors, le compositeur nous offre 50 minutes de loops de batterie et autres bidouillages/rythmiques électroniques modernes sans grand intérêt. Les scènes d’action sont toutes accompagnées de musique aux rythmes pop/rock sans grande inspiration, faisant plus penser à l’ambiance d’une boîte de nuit qu’à celle d’une véritable bande son de film d’action, preuve que le réalisateur ne savait décidément pas comment susciter l’intérêt avec la musique (peut-être une faute de goût ou un simple manque d’expérience?). Un morceau d’action comme la scène du kidnapping (piste 3) est tout à fait représentatif de l’ambiance musicale de ‘Ballistic’, avec ses grosses rythmiques pop/rock et ses guitares électriques bien mises en avant. C’est sur, on est loin ici du Don Davis de ‘The Matrix’ ou ‘Behind Enemy Lines’, mais en revanche, on est plus proche du Don Davis de ‘Universal Soldier 2’, ce qui est bien loin d’être l’idéal, vous en conviendrez! Même un morceau d’action comme ‘Library Attack’ n’est pas trop loin par moment de faire penser à la musique d’un mauvais film porno. C’est dire à quel point le compositeur est tombé bien bas sur ce film!

On notera l’utilisation plus intimiste de la voix féminine sensuelle mais très (trop) répétitive dans ‘Ecks Remembers’ lorsque Ecks se souvient de sa femme (cf. ‘Sever Finds The Bug’ pour une atmosphère intime similaire), une voix que l’on retrouve dans la plupart des morceaux du score, comme ‘Sever Breaks Out’ avec ses loops de percussion, tandis que l’action se prolonge dans ‘The Artillery Truck’ pour la fusillade explosive dans la rue (rythmé à grand coup de rythmiques techno), ‘Rooftop Fight’ avec ses guitares électriques rock et ses boucles de batterie (affrontement entre Ecks et Sever sur le toit d’un immeuble). Heureusement, quelques morceaux tentent d’apporter un peu de relief à ce score monotone et très répétitif comme ‘Ecks at Harry’s’ et son mélange cordes/piano mélancolique, ou le sombre ‘Discovery’ plus proche du style suspense/atonal habituel de Don Davis mais hélas bien trop bref pour qu’on ait vraiment le temps d’en profiter pleinement (on retrouve ce style dans ‘Gant’s Remorse’ pour la scène de la mort du méchant). On notera malgré tout un morceau de qualité qui arrive à tirer son épingle du jeu, ‘Michael’s Return’, utilisant un thème mélancolique assez poignant avec cordes, piano, voix et synthé, thème plus romantique et nostalgique associé à la scène où Ecks retrouve sa femme et son fils (séquence de l’aquarium, qui tombe un peu au milieu du film comme un cheveu sur la soupe!). Et c’est reparti pour de nouveaux morceaux d’action sans grand intérêt comme le très pop/rock ‘Bus Chase’ pour la scène où Ecks s’évade du fourgon policier, ‘Mining The Rail Yard’ pour la scène de la fusillade explosive sur les quais avec une série de samples tendance trip-hop/rock, ou le rythmé ‘Ecks Attacks’ et ‘The Silo Fight’ avec son lot de guitares électriques en tout genre pour une énième scène de fusillade sans grand intérêt, le film se concluant sur une touche plus optimiste et apaisée avec ‘Sever’s Farewell’.

Il est quand même parfaitement regrettable de voir un excellent compositeur comme Don Davis perdre son temps et gâcher son talent sur une partition et un film aussi médiocre que ‘Ballistic: Ecks vs. Sever’. On se demande même comment le créateur de l’incomparable univers musical de ‘Matrix’ a pu ainsi se fourvoyer sur une musique aussi répétitive, monotone et dénuée de toute imagination. On a d’ailleurs rarement entendu le compositeur se livrer à pareil exercice de style, même si des scores comme ‘AntiTrust’, ‘Universal Soldier 2’ ou ‘Behind Enemy Lines’ contenaient déjà ce genre de rythmiques rock/techno modernes. Si le résultat est assez divertissant sans être follement mémorable, son développement dans le film est tout bonnement catastrophique, la musique se contenant de rendre les scènes d’action bruyantes et rythmées sans jamais apporter le moindre impact aux images et aux différentes scènes qu’elle accompagne. C’est bien là que le bât blesse, car comment croire que l’auteur des scores de ‘Matrix’ a pu livrer une musique aussi inintéressante pour pareil film? Comme quoi, même des compositeurs talentueux comme Don Davis font parfois des erreurs, car après tout, l’erreur est humaine!


---Quentin Billard