1-Main Titles 2.34
2-Cosmic Storm 4.47
3-Superheroes 5.52
4-Experiments 2.41
5-Planetarium 1.28
6-Entanglement 1.13
7-Power Hungry 4.26
8-Changing 2.47
9-Lab Rat 4.50
10-Unlikely Saviors 2.15
11-Bye Bye Ned 2.16
12-Battling Doom 7.02
13-Bon Voyage 1.16
14-Fantastic Proposal 2.21

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 543 2

Producteur exécutif:
Robert Townson
Album produit par:
Casey Stone
Montage de la musique:
Amanda Goodpaster,
Michael T. Ryan
Supervision de la musique
pour la 20th Century Fox:
Geoff Bywater,
Danielle Diego

En charge de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Fox Music Business Affairs:
Tom Cavanaugh
Supervision de la musique
pour Format:
Dave Jordan

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2005 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
FANTASTIC FOUR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, le célèbre comics de chez Marvel ‘The Fantastic Four’ (les quatre fantastiques) avait déjà été adapté au cinéma en 1994 sous la forme d’une misérable petite production fauché signé Roger Corman, un film tellement laid, kitsch et raté qu’il semblait sorti d’une toute autre époque. Heureusement, près de 10 ans ont passées et les producteurs de la 20th Century Fox ont décidés de corriger le tir en nous livrant une véritable adaptation de la bande dessinée signé Stan Lee. Exploitant une fois encore la mode des films de super-héros (en quelques années on a ainsi pu voir ‘X-Men’, ‘Daredevil’, ‘Hulk’, ‘Elektra’, ‘Spider Man’, ‘The Punisher’, ‘Hellboy’, ‘The League of Extraordinay Gentlemen’, etc.), ‘Fantastic Four’ est un film d’aventure à l’ancienne dont la particularité est de ne pas se prendre au sérieux. Le réalisateur Tim Story (auteur du remake U.S. de ‘Taxi’) a ainsi particulièrement insisté sur l’humour et la facette comédie du film. L’histoire est quand à elle toujours la même: à la suite d’une mission dans l’espace qui tourne à la catastrophe, quatre astronautes et leur chef de mission sont touchés par les radiations d’un nuage radioactif qui transforme littéralement leur ADN et modifie à jamais leur code génétique. Ainsi, le scientifique Reed Richards (Ioan Gruffud) devient ‘Mr. Fantastic’, capable d’étirer ses membres et l’ensemble de son corps à volonté, son ami et astronaute Ben Grimm (Michael Chiklis) devient ‘la chose’, totalement défiguré de la tête au pieds mais ayant acquis une force colossale, la généticienne Sue Storm (Jessica Alba) devient la femme invisible, tandis que son jeune casse-cou de frère Johnny Storm (Chris Evans) devient l’homme torche, maîtrisant le feu comme bon lui semble. Ensemble, ils vont tenter de trouver une solution pour retrouver leur ancien code génétique tandis que chacun apprend à maîtriser ses nouveaux pouvoirs et à vivre avec. Chacun appréhende à sa façon son nouveau mode de vie, et malgré leurs différends, les ‘4 fantastiques’ vont devoir s’unir pour combattre le Dr. Doom (Julian McMahon), leur ancien chef de mission transformé lui aussi sous le coup des radiations en un être maléfique et métallique.

L’atout majeur du film réside essentiellement dans la façon dont le réalisateur montre comment les quatre héros apprennent à s’accommoder avec leurs nouveaux pouvoirs et à vivre avec dans leur quotidien de tous les jours. Ce côté réaliste inattendu est parfaitement développé durant toute la première partie du film, à tel point que les scènes d’action tardent même à venir, un comble pour un film aussi calibré. Tim Story a parfaitement su évoquer le fantasme de tous ceux qui, gamins, ont un jour songé à tout ce qu’ils pourraient accomplir s’ils possédaient de tels super pouvoirs. Le film tente même partiellement de s’interroger sur la façon dont ces héros tentent de retrouver une vie normale et de quitter leur statut de bête de foire, en insufflant au quatre héros une personnalité bien distincte, ce qui les rend finalement très attachant. En revanche, les effets spéciaux ne sont malheureusement pas toujours très convaincants, comme ces plans en images de synthèse sur la main élastique de Mr. Fantastic dans la scène où il ouvre la porte en glissant son bras par en dessous, des trucages qui ont du mal à passer. Alors même si le scénario ultra conventionnel ne vole pas très haut (en gros, les quatre héros acquièrent leurs pouvoirs et s’en servent contre le grand méchant de service) et même si le film est totalement irrationnel et surréaliste, on appréciera le côté léger et fantaisiste de ce petit blockbuster estival divertissant et sans prétention, qui a au moins l’honnêteté de ne pas se prendre au sérieux!

La partition symphonique de John Ottman reste dans la lignée de toutes les musiques de film de super-héros que l’on a pu entendre jusqu’à présent: un petit thème héroïque, des morceaux d’action intenses, un gros effectif orchestral (le Hollywood Studio Symphony) agrémenté des incontournables choeurs massifs. Bref, toutes les recettes que le compositeur avait déjà utilisé pour ‘X-Men 2’ de Bryan Singer. Dénué de toute surprise, le score de ‘Fantastic Four’ illustre à la fois le côté massif et léger du film, oscillant entre passages intimistes et gros morceaux d’action déchaînés. Le thème principal est annoncé dès le très entraînant ‘Main Titles’, thème basé sur un motif héroïque de 5 notes qui se partage entre les cuivres et les choeurs massifs, symbolisant les pouvoirs des quatre fantastiques. La principale critique émise en général par les béophiles au sujet de ce score provient de la qualité extrêmement quelconque de ce thème qui, effectivement, laisse un peu à désirer, une critique que l’on pouvait déjà formuler au sujet du thème du très décevant score de ‘X-Men 2’. Il faut croire que Ottman a un problème avec les thèmes héroïques ou qu’il n’est pas l’aise dans ce genre de musique. Malgré tout, le thème principal tend très vite à donner une certaine personnalité à ces héros, accompagnant régulièrement leurs exploits tout au long du film à travers de multiples variations.

Puis, on rentre rapidement dans le creux de l’histoire. Ainsi, ‘Cosmic Storm’ évoque la scène du nuage cosmique au début du film à l’aide de choeurs majestueux évoquant l’immensité de l’espace, le morceau finissant dans le chaos absolu pour un premier passage orchestral/choral massif à souhait, rendant la séquence particulièrement puissante. L’action ne tarde pas à se dévoiler avec ‘Superheroes’ qui nous propose une série de variations autour du thème des quatre fantastiques avec la présence des choeurs au sein de l’orchestre, évoquant ici leurs premiers exploits lors de la spectaculaire scène du pont. ‘Experiments’ se veut quand à lui plus léger et typique du côté ‘second degré’ cher à John Ottman, avec une instrumentation légère alors que les héros font des expériences pour retrouver leur ancien code génétique. Le compositeur nous offre même un petit passage intimiste/romantique comme ‘Planetarium’ avec cordes, vents, piano et cors pour la scène où Reed et Sue vont ensemble au planetarium et tentent à nouveau de recoller les bouts ensemble, comme dans le très joli ‘Changing’ avec son piano charmant et ses cordes apaisantes. Il faut dire qu’Ottman a rarement eu l’occasion depuis ses débuts d’écrire ce genre de musique intimiste et chaleureuse, lui qui a toujours été cantonné au rôle de compositeur de musique de thriller/film d’horreur. Cela fait même du bien de l’entendre un peu aborder un registre plus léger assez inhabituel chez lui.

‘Power Hungry’ s’avère être l’un des premiers grands morceaux d’action du score, avec ses variations autour du thème agrémenté de choeurs puissants et d’un orchestre particulièrement dynamique et rythmé (on appréciera au passage la qualité de l’écriture des cuivres), évoquant les pouvoirs des super héros. L’action se prolonge dans ‘Unlikely Saviors’ avec son excellent contrepoint cuivres/vents/percussions typiques du compositeur, avec, comme toujours, un certain second degré sous-jacent qui nous fait parfois pencher vers le style d’un Danny Elfman, même si l’écriture des cuivres tendrait plus à rappeler ici le ‘Batman Forever’ d’Elliot Goldenthal, en bien moins explosif. ‘Bye Bye Ned’ illustre de son côté les méfaits du Dr. Doom à l’aide de choeurs sombres et de sursauts orchestraux inquiétants, Ottman faisant ressortir ici toute la colère et la noirceur maléfique de Doom. Finalement, la partition atteint son point culminant au cours du spectaculaire affrontement final dans ‘Battling Doom’ où Ottman nous offre un dernier déchaînement orchestral/choral avec son lot de percussions, cuivres et cordes virtuoses, avant de se conclure de manière plus optimiste sur ‘Fantastic Proposal’.

‘Fantastic Four’ est loin d’être ce que John Ottman a fait de mieux à ce jour. Néanmoins, on appréciera les quelques qualités de cette musique et la force qui s’en dégage à l’écran. Reste que, comme souvent chez le compositeur, il manque ce petit ‘plus’ qui permettrait à sa oeuvre de véritablement décoller, Ottman se limitant trop souvent à l’écran au côté fonctionnel de sa musique sans y ajouter une once d’originalité, de fantaisie. On reconnaît son style orchestral, certes (d’autant que le compositeur assure lui-même en partie les orchestrations de sa musique), mais l’ensemble demeure malgré tout très banal et pas toujours très passionnant, bien que parfaitement en adéquation avec l’esprit spectaculaire/léger du film de Tim Story. Bien plus réussi que ‘X-Men 2’, ‘Fantastic Four’ s’en tire de justesse grâce à quelques bons passages d’action et à des parties intimistes rarement entendues chez Ottman. Mais ce n’est pas encore avec ce score que le compositeur réussira enfin à attirer l’attention du public béophile toujours désireux d’entendre LA musique qui permettra de retrouver le brio des débuts du John Ottman de ‘Usual Suspects’ et ‘Apt Pupil’. Peut-être sur des projets de bien plus grande envergure?


---Quentin Billard