1-Main Title 2.24
2-The Boo Boo Book 1.16
3-The Department Store 1.57
4-Not Baby Bink 1.29
5-The Fat Lady 1.42
6-Street Crossing 2.11
7-Shoestrings 1.41
8-The Mop 1.28
9-Up In Arms 2.00
10-In The Nursery 1.46
11-Summer Barbecue 3.01
12-The Construction Site 4.46
13-There He Goes! 0.57
14-Veeko and the Elevator 2.04
15-Quitting Time 2.27
16-I Know Where He Is 3.21
17-The End of the Story 3.30

Musique  composée par:

Bruce Broughton

Editeur:

20th Century Fox Promo

Album produit par:
Bruce Broughton

Artwork and pictures (c) 1994 20th Century Fox. All rights reserved.

Note: ***
BABY'S DAY OUT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bruce Broughton
Cette petite comédie familiale destinée plus particulièrement aux enfants narre les aventures de bébé Bink, un jeune nourrisson de 9 mois qui vit dans une famille particulièrement aisée de Chicago, les Cotwell. Il passe la majeure partie de son temps à la maison, avec sa nourrice qui lui raconte l’histoire de ‘Baby’s Day Out’ (Bébé part en vadrouille), narrant les aventures d’un nourrisson qui découvre la ville et ses alentours. Bébé Bink fait la fierté de ses parents. Ces derniers envisagent alors de faire photographier l’enfant par des professionnels, mais un jour, trois brigands qui se font passer pour des photographes se présentent chez les Cotwell et kidnappent bébé Bink, afin de demander par la suite une rançon. Bébé a pris avec lui le livre que lui lisait sa nourrice et lorsque Norby (Joe Pantoliano) lui lit l’histoire à son tour peu de temps après, bébé se décide enfin à partir à l’aventure et réussit à s’échapper pendant que les brigands ont le dos tourné. Désormais, Eddie (Joe Mantegna), Veeko (Brian Haley) et Norby vont devoir tout faire pour récupérer le bébé fugitif et affronter de dures épreuves, alors que le jeune enfant paraît totalement insaisissable. Pendant ce temps, ses parents ont fait appel au FBI afin de retrouver l’enfant.

Produit par John Hughes, le spécialiste des comédies familiales (‘Curly Sue’, ‘Home Alone’, ‘Dennis the Menace’, etc.), ‘Baby’s Day Out’ n’est finalement rien d’autre qu’une variante de ‘Home Alone’, sauf qu’ici, les brigands sont trois au lieu de deux et qu’il est question d’un bébé fugitif qui représente pour eux un bon paquet de dollars, mais à quelques détails près, l’ambiance est la même. Le scénario, somme toute très mince, n’est qu’un prétexte à une série de gags farfelus et grotesques où nos trois pauvres brigands multiplient les gags et les situations cocasses en se faisant constamment avoir par bébé Bink. Si les gags font sourire durant les 20 premières minutes du film, le reste tombe très vite dans la lourdeur alors que l’on commence à y croire de moins en moins. Personne ne remarque le bébé lorsqu’il monte dans un taxi ou lorsqu’il marche à quatre pattes en plein milieu d’une rue? Tous les obstacles se dérobent comme par miracle devant lui pour réapparaître derrière le bébé lorsque les brigands arrivent? On nage ici en plein cartoon, sauf que le réalisateur Patrick Read Johnson n’arrive pas à nous convaincre, la faute à une réalisation médiocre et à des gags trop lourds et bien peu crédibles pour être suffisamment efficaces. Les ficelles sont trop grosses et l’humour ‘tarte à la crème’ du film finit par lasser considérablement au bout de 20 minutes (en plus, le concept est clairement calqué sur le célèbre cartoon ‘Road Runner’ alias ‘Bip Bip et le coyote’!). Dans le genre, on préfèrera cent mille fois plus les gags de ‘Home Alone’ (Maman j’ai raté l’avion). A noter cependant un gag particulièrement drôle et visuel quoiqu’un peu longuet, lorsqu’Eddie se fait brûler les parties par bébé Bink en train de s’amuser avec un briquet. Pour le reste, ‘Baby’s Day Out’ s’adresse en priorité aux gamins, les plus grands risquant fort de s’ennuyer ferme sur ce divertissement familial absurde et sans intérêt!

Bruce Broughton est décidément un habitué des comédies familiales, lui qui a déjà écrit des musiques pour ‘Homeward Bound’, ‘Stay Tuned’, ‘Honey I Blew Up the Kid’, ‘All I Want for Christmas’, ‘The Rescuers Down Under’, etc. Avec ‘Baby’s Day Out’, Broughton nous offre une nouvelle partition symphonique dans la lignée de ses précédentes BO comédie, un mix entre l’univers coloré de ‘Honey I Blew Up the Kid’ et l’aspect thématique et charmant de ‘The Rescuers Down Under’ ou ‘Homeward Bound’. Dès le ‘Main Title’, Broughton annonce son sympathique thème principal joué par un hautbois sur fond de cordes sautillantes et légères, thème espiègle et entraînant associé à bébé Bink et son aventure dans la grande ville. Broughton évoque cet univers enfantin sans tomber dans la mièvrerie, nous rappelant qu’il est décidément un fin mélodiste qui nous livre une fois encore un petit thème de qualité qui traînera dans votre tête pendant un certain temps. Comme toujours, les orchestrations sont soignées, Broughton incluant à l’orchestre traditionnel un saxophone comme il l’avait déjà fait dans ‘Honey I Blew Up the Kid’. La musique se veut fraîche, légère et pleine d’entrain, avec un premier thème charmant et des orchestrations très colorées et pleines de vie, à l’image du petit héros du film. Le second thème apparaît très vite, clairement associé aux trois malfrats du film, une mélodie plus espiègle et malicieuse typique des musiques de méchant de cartoon, dans le style du thème des bandits du ‘Home Alone’ de John Williams. Confié à un saxophone sur un rythme plus soutenu avec l’orchestre, ce thème évoque le côté gaffeur et loser de ces bandits tout en annonçant clairement que derrière leur apparence de gros durs, ils ne sont que des gros nuls qui, de toute évidence, ne mettront jamais la main sur le bébé. On sent que Broughton s’amuse bien sur ce film, même si, une fois encore, on regrette un manque flagrant d’originalité et une certaine tendance du compositeur à recycler continuellement toutes les recettes habituelles des musiques de cartoon/mickey-mousing.

A noter l’apparition de choeurs angéliques dans ‘The Boo Boo Book’ qui évoquent les rêves d’aventure de bébé Bink lorsque ce dernier observe les images d’évasion du livre de sa nounou, l’aventure commençant enfin dans ‘The Department Store’ avec un entrain et une énergie toujours constante. La folle poursuite en camionnette dans les rues de la ville est accompagnée par exemple par une superbe et frénétique reprise du thème des malfrats, toujours plein d’entrain, d’action et de bonne humeur avec un orchestre en pleine forme (à noter l’utilisation constante des saxophones, qui renforcent le côté ‘cartoon’ de la musique). Par la suite, ‘The Fat Lady’, ‘Street Crossing’ ou ‘Shoestrings’ sont autant de morceaux orchestraux énergiques et rafraîchissants évoquant avec brio les péripéties de trois pauvres malfrats pas très doués, la partition alternant entre des variations du thème de bébé Bink et de l’amusant thème des malfrats. A noter un ‘Summer Barbecue’ assez énergique et hilarant alors que l’orchestre semble bien s’éclater pour la scène où bébé brûle les parties d’Eddie avec un briquet, développant le style mickey-mousing pendant près de 3 minutes non-stop. Mais le meilleur morceau du score reste sans aucun doute ‘The Construction Site’ où Broughton construit son morceau autour d’un pastiche de la célèbre valse du ‘beau Danube bleu’ de Johann Strauss, reprenant au passage le thème de bébé Bink sous la forme d’une valse charmante et enjouée alors que ce dernier s’introduit dans le site en construction et escalade une poutre en train d’être soulevée dans les airs par une grue, au grand dam des trois malfrats qui se voient contraints de monter tout en haut du site en construction (là aussi, on s’étonne de ne voir aucun ouvrier constater la présence des trois types et du bébé, comme si, d’un seul coup, ils devenaient tous momentanément aveugles!). Pendant près de 5 minutes, Broughton développe ses rythmes de valse à la Strauss et apporte un humour et une fraîcheur considérable à la scène, avec des orchestrations toujours étoffée et un pastiche du classicisme viennois du 19ème siècle.

Finalement, l’action se prolonge dans ‘Veeko and the Elevator’ pour se conclure avec ‘I Know Where He Is’ et l’inévitable happy-end, ‘The End of the Story’, lorsque bébé Bink retrouve sa famille et lit la fin de l’histoire de son livre. Au final, ‘Baby’s Day Out’ est une très sympathique partition symphonique dans un style de mickey-mousing traditionnel frais et entraînant, desservi par deux petits thèmes forts sympathiques et une atmosphère bon-enfant du plus bel effet. Certes, Bruce Broughton ne révolutionne pas le genre mais apporte néanmoins un punch et une fraîcheur considérable au film de Patrick Read Johnson. ‘Baby’s Day Out’ ressemble à tout ce que Bruce Broughton a déjà fait auparavant dans le registre des comédies familiales/cartoons, laissant donc par moment l’auditeur/spectateur sur une certaine impression de déjà-entendu. Mais malgré son très sérieux manque d’originalité et de surprise, le score de ‘Baby’s Day Out’ se laisse écouter et s’apprécie autant dans le film que sur l’album promo publié par la 20th Century Fox. A réserver néanmoins aux aficionados de Bruce Broughton!


---Quentin Billard