1-Prologue 2.31
2-God's Country 0.38
3-Anchor Lockup 1.51
4-It Wants Us 2.20
5-The Hallmark 1.27
6-Shower Love 1.12
7-Elizabeth... 2.52
8-Boathouse 1.36
9-Statues 2.00
10-Lights Out 1.31
11-Island History 1.43
12-The Search 3.18
13-Burned Image 0.46
14-It's Here 3.39
15-Crime Aboard 2.42
16-Tragedy on the Elizabeth Dane 3.18
17-The Reckoning 1.50
18-The Fog Recedes 1.41
19-Epilogue 1.17

Musique  composée par:

Graeme Revell

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 697 2

Produit par:
Graeme Revell
Producteur exécutif
pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
Revolution Studios:
Denise Luiso
Directeur de la musique
pour Columbia Pictures:
Lia Vollack
Montage musique:
Ashley Revell

Je remercie Tom Kidd de Ray Costa
Communications pour m'avoir
gentiment envoyé un exemplaire de
la bande originale de 'The Fog'.

Artwork and pictures (c) 2005 Revolution Studios/Sony Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE FOG
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Graeme Revell
Avec le succès du récent ‘Assault on Precinct 13’ de Jean-François Richet, les remakes des films de John Carpenter vont commencer à se multiplier jusqu’à épuisement des stocks. Voici maintenant que se profile à l’horizon un nouveau remake tout droit sorti des studios hollywoodiens, ‘The Fog’, basé sur le film d’épouvante que tourna Carpenter en 1980 avec Jamie Lee Curtis et Hal Holbrook. Réalisé par un énième aficionado des clips, l’anglais Rupert Wainwright (‘Stigmata’) renoue avec le style horrifique du film d’origine, mais avec encore plus de moyen, et, évidemment, un nouveau casting plus ‘in’ et rajeuni, incluant la blondinette Maggie Grace, la brunette Selma Blair et le beau-gosse de service, Tom Welling, révélé par la série à succès ‘Smallville’. L’histoire reste toujours la même: les habitants d’une petite ville de pêcheur baptisée Antonio Bay sont terrorisés par une terrifiante menace qui se cache dans un mystérieux brouillard qui, à chaque arrivée, amène son lot de terreur et de mort sur toute la côte. Un groupe de survivants s’organisent pour tenter de percer le terrible secret que cache en fait cette sombre histoire de revenants revanchards. Le film est un parfait condensé de tous les stéréotypes habituels du slasher pour ado décérébré en manque de sensations fortes. Héros beau gosse, jolies filles en veux-tu en voilà, effets spéciaux en pagaille (scènes finales avec les revenants, etc.), suspense à tous les étages, etc. Le film, totalement édulcoré, manque cruellement de terreur, de scène choc. Rupert Wainwright accumule les scènes clichés (l’attaque sur le bateau, l’affrontement final, etc.) sans jamais apporter le moindre poids émotionnel ou dramatique à l’une de ses séquences. Du coup, on a l’impression de regarder un condensé de stéréotypes horrifiques sans personnalité, sans talent. Même les acteurs n’ont pas franchement l’air d’y croire. A noter malgré tout quelques effets spéciaux intéressants en ce qui concerne l’animation du brouillard et des revenants, même si l’ensemble est bien loin de faire part. Si le film de Carpenter était déjà loin d’être l’un de ses meilleurs films, que dire de cette production horrifique désastreuse et totalement édulcorée (pas une seule goutte de sang tout au long du film! Où sont la terreur, la peur, les frissons?). Bref, un remake raté en somme!

Ecrite à l’origine par un John Carpenter en petite forme (‘The Fog’ étant loin d’être la meilleure partition du réalisateur/compositeur, comme le film d’ailleurs), la musique du remake de ‘The Fog’ a été confiée cette fois-ci à Graeme Revell, décidément toujours très prisé en ce moment à Hollywood, où il vient tout juste de terminer l’enregistrement de sa nouvelle partition pour ‘Aeon Flux’ après avoir écrit la musique pour le jeu vidéo ‘Call of Duty 2 Big Red One’ (cf. récente interview de Graeme Revell sur Goldenscore). Comme dans ‘Assault on Precinct 13’, déjà mis en musique par Graeme Revell, le compositeur s’éloigne de la partition d’origine de John Carpenter pour nous livrer un score horrifique hollywoodien typiquement ‘tendance’, avec son lot de dissonances, de clusters, de sonorités macabres et de textures électroniques sinistres. Pas de nouveauté à l’horizon. Dès le sombre ‘Prologue’, Revell nous promet une aventure bien noire à l’aide de cordes graves, synthé et percussions agressives pour l’introduction du film. Dans ‘God’s Country’, Revell nous dévoile son thème principal, quelques notes de piano mystérieuses qui pourraient presque faire penser à certains passages du score d’origine de Carpenter, et qui illustre ici cette sombre histoire d’esprits vengeurs. Le motif principal accompagne l’aventure des jeunes héros et évoque à l’écran le mystère de la malédiction d’Anchor Bay. Dans ‘Anchor Lockup’, Revell accentue l’utilisation de sonorités électroniques associées au brouillard et à ses méfaits maléfiques, installant une vraie ambiance de suspense et de tension tout au long du film, avant d’aboutir à un climax de terreur, suivi du macabre ‘It Wants Us’ avec ses pulsations électroniques speedées et ses effets orchestraux dissonants et massifs. Le compositeur s’autorise même une brève pause intimiste dans ‘Shower Love’ pour la traditionnelle scène d’amour du film, accompagnée par synthés, claviers, guitares et rythmique pop ‘in’ très stéréotypée. On notera quand même la façon dont le compositeur a réussi à personnifier musicalement le brouillard à l’écran à l’aide de sonorités électroniques particulièrement glauques et réussies (sans aucun doute le principal point fort du score de ‘The Fog’).

Le reste du score est du même acabit: que ce soit le mystère de l’atmosphérique ‘Elizabeth’ avec ses sons de piano désarticulés, ‘Boathouse’ et son tempo d’action effréné sur fond de cuivres dissonants et de percussions agressives dans un style hérité de ‘Bride of Chucky’ ou ‘Bats’ (scène de l’attaque sur le bateau), Graeme Revell maintient une atmosphère de suspense/terreur constante tout au long du film, dans la lignée de ses partitions horrifiques précédentes. La tension monte à travers des morceaux tels que ‘Lights Out’, ‘The Search’, ‘It’s Here’, ‘Tragedy on the Elizabeth Dane’ ou bien encore le chaotique ‘Reckoning’ tandis que le motif de piano de ‘God’s Country’ se balade un peu partout dans la partition, accompagnant les méfaits sanguinaires du brouillard hanté et de ses esprits revanchards. Pas d’originalité en vue ni même de surprise dans un score horrifique conventionnel qui remplit bien son rôle dans le film même si l’on aurait souhaité plus de relief et de surprise. Graeme Revell joue sur les recettes du genre et s’en sort bien une fois encore, mais l’on ne peut s’empêcher d’en rester sur notre faim malgré tout. A quand un véritable chef-d’oeuvre à la ‘The Crow’ qui surprendra enfin tout le monde?


---Quentin Billard