1-The Story Continues 1.32+
2-Frank Dies 2.12
3-The Quidditch World Cup 1.52
4-The Dark Mark 3.27
5-Foreign Visitors Arrive 1.30+
6-The Goblet of Fire 3.23
7-Rita Skeeter 1.42
8-Sirius Fire 2.00
9-Harry Sees Dragons 1.54
10-Golden Egg 6.11
11-Neville's Waltz 2.11
12-Harry in Winter 2.56
13-Potter Waltz 2.19
14-Underwater Secrets 2.28
15-The Black Lake 4.37
16-Hogwart's March 2.46
17-The Maze 4.44
18-Voldemort 9.39
19-Death of Cedric 1.59
20-Another Year Ends 2.21
21-Hogwart's Hymn 2.59
22-Do the Hippogriff 3.39*
23-This is the Night 3.24*
24-Magic Works 4.01*

+Inclu 'Hedwig's Theme'
composé par John Williams
*Ecrit par Jarvis Cocker, Jason Buckle
Interprété par Jarvis Cocker,
Jason Buckle, Steve Claydon,
Jonny Greenwood, Steve Mackey
et Phil Selway
Produit par Mike Hedges pour 3kHz.

Musique  composée par:

Patrick Doyle

Editeur:

Warner Sunet 49631-2

Produit par:
Patrick Doyle, Maggie Rodford
Montage musique:
Robin Whittaker
Supervision montage:
Graham Sutton
Montage musique playback:
Gerard McCann
Assistants Patrick Doyle:
Abigail Doyle, Lewis Morison
Copiste:
Vic Fraser
Directeur de la musique
pour Warner Bros Pictures Inc:
Gary LeMel, Doug Frank
Producteurs exécutifs de l'album:
Tom Whalley, Diarmuid Quinn,
Mike Newell, David Heyman,
David Barron

Superviseurs musique:
Maggie Rodford, Matt Biffa
Assistant superviseur:
Lucy Evans
Album business affairs pour
Warner Bros Records:
Susan Genco, Marc Cimino
Album business affairs
pour Warner Bros Pictures Inc:
Keith Zajic, Lisa Margolis
Administration musicale pour
Warner Bros Pictures Inc:
Debi Streeter

Artwork and pictures (c) 2005 Warner Bros Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ****
HARRY POTTER AND THE GOBLET OF FIRE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Patrick Doyle
Dire que ‘Harry Potter & The Goblet of Fire’ est l’un des films les plus attendus de cette fin d’année 2005 relèverait du parfait euphémisme! Plus que jamais, la saga imaginée par J.K. Rowling a relancé le goût de milliers de personnes pour la lecture et, parallèlement, a décuplé les ventes de romans en tout genre sur le marché du livre, ce qui est loin d’être anodin, à une époque où le numérique a tendance à tout dévorer sur son passage. Après Alfonso Cuaron, c’est le britannique Mike Newell qui a été engagé par la production pour mettre en scène cette quatrième aventure d’Harry Potter à l’école de Poudlard, qui s’annonce une fois de plus bien agitée. Avec un budget exceptionnel de 130 millions de dollars, qui en fait l’un des films les plus chers de l’histoire du cinéma (récemment battu par le ‘King Kong’ de Peter Jackson qui dépasserait finalement les 207 millions de dollars), ‘Harry Potter & The Goblet of Fire’ est une spectaculaire adaptation passionnante du roman de J.K. Rowling, respectant le ton extrêmement sombre et sans compromis du roman d’origine, d’où l’interdiction du film aux USA aux moins de 13 ans et en Angleterre et en France aux moins de 12 ans (le film s’avère être aussi bien plus psychologique que les autres). Pour une grosse production hollywoodienne aussi calibrée, cela paraît difficile à croire, et pourtant, Mike Newell et les producteurs pourtant frileux de la Warner ont tenus à relever le défi jusqu’au bout, et c’est tant mieux! Condenser 650 pages en 2h35 n’était guère chose aisée, alors, inévitablement, des tas d’éléments du bouquin sont passés à la trappe, à commencer par toutes les intrigues secondaires (Hermione et son front de défense des elfes, la scène chez les Dursley, la scène où Harry se retrouve coincé dans un escalier lorsque Maugrey Fol-Oeil inspecte un couloir, etc.), obligeant ainsi les concepteurs du film à utiliser quelques gros raccourcis qui décevront inévitablement les fans du livre. L’histoire du quatrième opus reste quand à elle inchangée: Harry Potter retourne à Poudlard pour y poursuivre sa quatrième année de formation de sorcier. Cette année est marquée à l’école par un événement très attendu, le ‘tournoi des trois sorciers’, durant lequel trois participants sont choisi par la ‘coupe de feu’. Mais un scandale éclate dans toute l’école alors que la coupe de feu désigne Harry Potter comme le quatrième participant, alors même qu’il n’a pas l’âge requis. S’ensuit alors un longue et périlleuse aventure pour Harry, accusé de tricherie, qui devra affronter trois épreuves difficiles, l’oeuf d’or du dragon, le lac aux sirènes et le labyrinthe infernal. Pendant ce temps, Lord Voldemort, le sorcier maléfique, tente de renaître de ses cendres grâce à l’aide de ses fidèles compagnons, les ténébreux Mangemorts, qui sèment la terreur sur leur passage.

Le résultat final est absolument saisissant: Mike Newell a parfaitement su retranscrire toute la richesse et l’émotion du livre (considéré par beaucoup comme le meilleur ouvrage de la saga). Les acteurs ont tous magnifiquement évolués dans leur jeu (à commencer par Daniel Radcliffe, qui semble avoir atteint une grande maturité dans son jeu d’acteur), les nouveaux sont très inspirés (formidable Brendan Gleeson dans le rôle de Maugrey Fol-Oeil, le nouveau professeur de défense contre les forces du mal), etc. Le film nous offre quelques grands moments d’anthologie comme le duel avec le dragon, la scène du lac aux sirènes, le labyrinthe maléfique, le bal de noël (où l’on sent que les acteurs se sont tous lâchés comme jamais), ponctué par un humour inattendu très ‘teenage movie’ (qui jure un peu avec le reste du film, même si cet élément est pourtant bien présent dans le roman d’origine, mais peut-être mieux exploité qu’ici), sans oublier l’affrontement final dans le cimetière contre un Voldemort réincarné sous les traits de Ralph Fiennes. A ce sujet, on regrettera le look ‘extra-terrestre’ de Voldemort, dont le personnage s’avère être curieusement très décevant alors qu’il était réellement impressionnant dans le bouquin. Ralph Fiennes manque de charisme et son visage ‘alien’ façon ‘Signs’ de Shyamalan nuit gravement à son personnage, c’est sans aucun doute l’une des grosses déceptions du film de Newell. D’autre part, Michael Gambon et le réalisateur persistent à aller dans la mauvaise direction avec le personnage de Dumbledore! Ils n’ont visiblement toujours pas compris que Dumbledore était un être extrêmement intelligent, posé, sage, réfléchi, alors que le film nous le montre curieusement comme un individu surexcité, agité et parfois même curieusement impulsif (la scène où il plaque Harry contre un mur après que son nom soit sorti de la coupe de feu a été totalement inventé, où ont-ils vu ça dans le livre?). Une fois encore, on ne pourra que regretter la performance inégalée de feu Richard Harris qui, dans les deux premiers épisodes, avait su donner sa vraie personnalité à ce protagoniste majeur de la saga. On regrettera aussi que certains personnages soient totalement sous-exploités comme Rita Skeeter (Miranda Richardson) ou Sirius Black, qui ne fait qu’une minuscule apparition sous la forme magique de braises dans une cheminée. En revanche, un bon point pour le développement du personnage de Dumbledore, qui est ici bien plus présent comme il devait l’être, alors que le précédent film de Cuaron ne développait quasiment pas le personnage, une injustice réparée dans ce film. Autre bon point pour le personnage de Neville Londubat, qui continue de s’affirmer dans le film, surtout lorsque l’on sait quelle importance il aura dans le cinquième ouvrage. A ce sujet, on appréciera deux scènes avec le personnage, celle, touchante, où Maugrey torture une araignée devant un Neville terrorisée, ou celle où Neville regarde un personnage féminin aux contours maternels dans un vitrail en train de pleurer sous l’effet de la pluie, une scène lourde de sens, quand on sait ce que l’on découvrira sur les parents de Neville dans ‘The Order of Phoenix’. Au final, ‘The Goblet of Fire’ est un spectaculaire mélange d’aventure, de magie, de noirceur, de terreur (certains passages sont d’une intensité dramatique et frissonnante jamais vu dans la saga!), d’émotion, d’humour, le tout enveloppé d’effets spéciaux d’une qualité atteignant la perfection (d’où un budget conséquent) et une photographie magnifique. D’une très grande richesse, le film de Mike Newell rend un hommage vibrant au roman de Rowling bien que les nombreux raccourcis et les impasses faites sur de nombreux chapitres du film soient particulièrement décevants, surtout lorsque l’on sait qu’il fut envisagé à l’origine d’adapter le film en deux parties avant que Newell décide lui-même de n’en faire qu’un film. Un volume 1 et un volume 2 auraient sans aucun doute été plus judicieux...mais c’est ainsi! En tout cas, l’attente n’aura pas été veine, ‘Harry Potter & The Goblet of Fire’ est bel et
bien le film incontournable de cette fin d’année 2005! Splendide, tout simplement!

Lorsqu’il fut annoncé que John Williams ne rempilerait pas une quatrième fois sur ‘Harry Potter & The Goblet of Fire’, les fans de la saga frémirent. Envisager un film d’Harry Potter sans la musique de Williams paraissait inconcevable. C’est finalement Patrick Doyle qui a été choisi pour mettre en musique ce film, le compositeur écossais ayant déjà collaboré à deux précédents films de Mike Newell, ‘Donnie Brasco’ et ‘Into the West’. La production a heureusement décidé que le compositeur devrait réutiliser les thèmes originaux de John Williams, mais à l’écoute de la musique dans le film, seul le ‘Hedwig’s Theme’ a véritablement survécu, n’apparaissant qu’à seulement deux reprises dans l’album et trois ou quatre dans le film, et sous une forme inédite, totalement débarrassé du pourtant indispensable célesta, qui contribua à donner une signature musicale indissociable de l’univers de la saga. Mais cette première mauvaise surprise ne doit néanmoins pas fausser notre jugement, car quoique l’on pense de l’absence de John Williams sur ce nouvel opus, la partition de Patrick Doyle est une véritable réussite sur toute la ligne. Le compositeur nous livre sans aucun doute ce qu’il a fait de meilleur à ce jour, retrouvant sa verve d’antan qu’il n’a jamais vraiment perdu, quelque part entre la touche ‘british’ de ses partitions ‘Shakespeariennes’ pour les films de Kenneth Branagh (‘Henry V’, ‘Hamlet’, etc.) et la fougue symphonique d’un ‘Frankenstein’ ou la poésie d’un ‘Secondhand Lions’. L’introduction, ‘The Story Continues’, s’ouvre au son d’un ostinato de percussions étonnant sur fond d’orchestre dense dévoilant un premier motif mystérieux et une reprise inédite aux cordes du ‘Hedwig’s Theme’, à la sauce Patrick Doyle. Mystérieuse, cette introduction mouvementée annonce une aventure bien plus sombre que les autres. Même le célèbre thème principal de John Williams, qui se fait entendre lors de l’apparition du titre du film, semble avoir radicalement changé, à l’instar d’Harry Potter, qui est devenu un adolescent hanté par les problèmes de son âge, à la fois d’ordre psychologique, sentimental, etc.

Mais c’est véritablement avec l’impressionnant ‘Frank Dies’ que la musique annonce clairement la couleur. Sombre, tendue, dissonante, la musique fait planer une ombre de menace dans laquelle ‘celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom’ n’est en rien étranger. Doyle dévoile discrètement le nouveau motif associé à Lord Voldemort, petit motif chromatique ascendant mystérieux évoquant le côté maléfique du personnage. La fin du morceau se conclut de façon extrêmement brutale et chaotique pour la mort de Frank, le jardinier des Jedusor, au début de l’histoire, un morceau très sombre qui revient dans le film pour le cauchemar récurrent d’Harry lorsqu’il aperçoit Voldemort et ses compagnons dans ses rêves angoissants. On a clairement l’impression d’avoir à faire ici à une musique de thriller/horreur bien loin de ce que l’on a put entendre auparavant dans les trois précédentes partitions de Williams, hormis peut-être certains passages très sombres de ‘The Prisoner of Azkaban’. Cette tonalité obscure se confirmera tout au long de l’oeuvre avec des passages souvent atmosphériques, brutaux et intenses comme ‘The Dark Mark’, le chaotique ‘The Maze’ ou l’intense et brutal ‘Voldemort’, où culmine le thème du sorcier maléfique durant plus de 9 minutes d’une noirceur et d’une violence rarement égalée chez le compositeur, illustrant le terrible affrontement entre Harry et Voldemort dans la désormais célèbre scène du cimetière. Au passage, on regrettera l’absence totale du thème d’origine de Voldemort composé par John Williams, présent dans les deux premiers épisodes, ‘The Philosopher’s Stone’ et ‘The Chamber of Secrets’, un thème pourtant fabuleux qui aurait mérité de revenir dans ce quatrième opus, ne serait-ce que pour des questions de continuité musicale et de cohésion générale, d’autant que le nouveau thème conçu par Patrick Doyle paraît bien plus banal et peu inspiré, alors qu’il aurait au contraire du être impressionnant et mémorable – curieusement, on pourra en dire de même de l’interprétation de Ralph Fiennes du sorcier maléfique dans le film!

L’écoute globale du score sur l’album nous promet une série de surprises qui risquent fort d’en surprendre plus d’un, à commencer par le génial ‘The Quidditch World Cup’, accompagnant la scène du tournoi de Quidditch au début du film par une première partie s’apparentant à une sorte de danse celtique pour cordes et percussions (lors de l’apparition de l’équipe irlandaise), suivi d’une seconde partie plus guerrière d’esprit à l’aide de grosses percussions ‘action’ sauvages et de cris d’hommes guerriers, du jamais entendu dans la saga des Harry Potter, associé ici aux joueurs de Durmstrang, et que l’on retrouve durant la scène où les participants de Durmstrang arrivent dans le grand hall de Poudlard et entament leur chorégraphie guerrière devant des milliers de jeunes sorciers et de professeurs ébahis! Un morceau comme ‘Foreign Visitors Arrive’ (qui débute au son d’une reprise aux cordes du ‘Hedwig’s Theme’) surprend aussi par son côté solennel et vibrant pour l’arrivée officielle des participants au tournoi des trois sorciers, où Doyle annonce brièvement le nouveau thème associé à Harry Potter. On y retrouve ici le côté ‘british’ et cérémonial de partitions comme ‘Hamlet’ ou ‘Henry V’ avec des cuivres quasi wagnériens, apportant un souffle épique au film et à la musique de Patrick Doyle. Idem pour ‘The Goblet of Fire’, qui nous dévoile un thème majeur du score, le magnifique et poignant ‘Hogwart’s Hymn’, hymne solennel associé à Poudlard, symbolisant l’espoir que représente l’école dirigée par le grand Dumbledore pour assurer la relève de la nouvelle génération des sorciers de demain. Au passage, le compositeur nous offre un petit indice musical au sujet du secret de la coupe de feu, à travers l’utilisation d’un thème particulier dans ce morceau en question...à vous de trouver, dans le film!

Mais si toute cette première partie ne vous a pas encore convaincue, attendez d’écouter l’énorme et épique ‘Golden Egg’, accompagnant fièrement la scène de la première épreuve, celle du dragon, illustrée par un pupitre de cuivres impressionnant, des percussions agressives et des envolées héroïques absolument magnifiques. A noter que Doyle laisse ici éclater le nouveau thème d’Harry dans son côté héroïque et majestueux, souvent confié à des cuivres surpuissants qui se démènent comme des forcenés sur ce grand morceau de bravoure orchestrale. Là aussi, on avait encore jamais entendu ce genre de musique auparavant dans la saga, en dehors peut-être de certaines scènes de Quidditch dans le premier et le second opus, et encore, la comparaison s’arrête là tant la musique de Doyle pour cette première scène de tournoi paraît encore plus massive, intense et épique, avoisinant quand même les 6 minutes11, avec, au passage, un premier énoncé d’un magnifique thème aux cuivres associé par la suite à Harry dans le ‘Harry Potter’s Love’, pour l’intrigue sentimentale avec Cho Chang. Le morceau débute sur une puissante fanfare avant de partir sur un rythme orchestral frénétique qui nous renvoie clairement à ‘Frankenstein’ (1994). Dans le même ordre d’idée, ‘The Black Lake’ (scène de la deuxième épreuve, dans le lac aux sirènes) s’avère être lui aussi proprement impressionnant, clairement orienté action comme ‘Golden Egg’ avec un côté encore plus sombre et oppressant, aboutissant ici aussi à une coda héroïque et épique du plus bel effet, typique du symphonique flamboyant à l’ancienne que Patrick Doyle affectionne tant, et qui réussit à merveille au film, lui apportant un côté épique et aventureux.

Le compositeur s’est fait particulièrement plaisir en nous offrant deux valses raffinées à l’ancienne, ‘Neville’s Waltz’ et ‘Potter Waltz’ pour la scène du bal de noël au milieu du film, sans oublier l’amusante et inattendue habanera de ‘Myrtle’s Move’ (scène où mimi geignarde, l’esprit qui hante les toilettes de l’école, vient taquiner Harry dans son bain avec son oeuf d’or), morceau non dénué d’humour, qui se conclut sur une sorte de folk song chanté par un choeur féminin a capella en écho, associé au chant de sirènes dans le film, superbe, tout simplement! Doyle nous offre même une petite marche simple et enjouée interprétée par la fanfare de Poudlard lors de l’épreuve finale dans le labyrinthe dans ‘Hogwart’s March’ qui, si elle n’apporte pas grand chose à l’écoute, s’avère être très distrayante et étonnante dans le contexte de la musique de ce quatrième opus. On notera au passage une reprise du nouveau thème associé à Harry que le compositeur nous dévoile enfin dans sa partie plus intimiste dans le sublime et poignant ‘Harry Potter’s Love’, thème qui s’avère être le ‘Love Theme’ de la partition, porté par un souffle romantique flamboyant à l’ancienne, à en donner la chair de poule, partagé entre des cordes lyriques et chaleureuses sur fond de harpe et de célesta du plus bel effet, un thème qui trottera dans votre tête bien longtemps après la vision du film, et qui nous permet de retrouver au passage le Patrick Doyle romantique que l’on apprécie tellement. Là aussi, dans la saga des Harry Potter, c’est de l’inédit, preuve que l’histoire et les personnages ont tous bien changés depuis le début des premières aventures et que la saga ne cesse de mûrir à chaque film, adoptant dorénavant un ton plus psychologique, plus adulte et aussi bien plus sombre et brutal. D’un point de vue émotion, la partition atteint des sommets dans ‘Harry Potter’s Love’, bien qu’il faille aussi signaler le magnifique et dramatique ‘Death of Cedric’ (titre qui contient un gros spoiler, surtout pour ceux qui n’ont pas lu le bouquin avant d’aller voir le film), entièrement porté lui aussi par des cordes poignantes et douloureuses, au classicisme d’écriture raffiné, lors de l’émouvante scène de la mort de Cedric Diggory. L’aventure touche à sa fin avec l’émouvant ‘Another Year Ends’ et le non moins magnifique ‘Hogwart’s Hymn’ qui reprend l’hymne de Poudlard de façon vibrante, symbole de l’espoir et d’un avenir meilleur pour tous, qui conclut cette superbe partition sur une ultime touche d’émotion elle aussi inédite dans la saga musicale des Harry Potter.

Au final, que de surprises dans ce nouvel opus qui apporte un sang neuf à la saga des aventures du jeune sorcier. Patrick Doyle nous livre une composition orchestrale inspirée, portée par un classicisme d’écriture flamboyant et un mélange entre émotion et noirceur qui fait de cette quatrième aventure un épisode bel et bien riche et passionnant dans l’univers des Harry Potter. On ne pourra cependant que regretter la quasi absence sur le CD des précédents thèmes de John Williams, à commencer par le thème de Voldemort ou celui de ‘A Window To The Past’ ou ‘Double Trouble’ du troisième opus, que l’on aurait pourtant bien aimé retrouver dans ce film. A noter que l’album contient aussi les chansons de Franz Ferdinand alias ‘Les Bizarr’ Sisters’, interprétées dans le film durant la scène du bal de noël. Conclusion: ruez-vous les yeux fermés -mais les oreilles ouvertes- sur la bande originale de la quatrième aventure de Harry Potter signée Patrick Doyle. Le compositeur écossais succède avec brio à John Williams et ne nous déçoit pas, et même si l’on regrette par moment l’absence d’éléments des précédentes oeuvres de Williams, le résultat final est tout bonnement magnifique, une musique inspirée de bout en bout, signée de main de maître par l’un des meilleurs compositeurs officiant à l’heure actuelle à Hollywood!



---Quentin Billard