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1-Cold War Romania 2.32
2-Enter The Abbey 2.23 3-Cave Under Abbey 1.26 4-Dig Site 1.36 5-Carpathian Mountains 1.08 6-Team Meeting 2.38 7-Over The Edge 1.38 8-Briggs Checking In 2.16 9-Team Enters The Water 2.16 10-Briggs Searching 2.23 11-First Kill 1.58 12-Collapsing Rocks 1.50 13-Top and Jack 0.57 14-Jack Is Attacked 2.08 15-Teeth Marks 1.51 16-Jack Is Changing 4.00 17-Underwater Search 1.34 18-Rapids 2.28 19-There's Something In The Water 2.14 20-Nicolai Passes On 2.21 21-Shallows 2.55 22-Charlie Climbing 1.53 23-Meet The Creature 1.46 24-They F-Kin' Fly! 1.24 25-Charlie's Death 0.54 26-Methane Cave 3.06 27-Brigg's Last Stand 1.27 28-Tyler's Mission 1.11 29-Stalactites 2.10 30-Briggs Didn't Make It 0.41 31-Saving Katherine 1.44 32-CPR 1.51 33-We're Gonna Die 2.29 34-Kim Is Monstered 1.06 35-Mean Bastard 0.29 36-Monster Goes Fishing 1.03 37-Jack Goes Down 1.03 38-The Ascend 1.26 39-Say Goodbye 1.00 40-You've Changed Baby 3.24 Musique composée par: Reinhold Heil/Johnny Klimek Editeur: Lakeshore Records LKS 33830 Produit par: Reinhold Heil, Johnny Klimek, Gabriel Isaac Mounsey, Shawn Thomas Odyssey. Artwork and pictures (c) 2005 Lakeshore Entertainment/Screen Gems Inc. All rights reserved. Note: *** |
THE CAVE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Reinhold Heil/Johnny Klimek
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Comme le veut une tradition mise en place depuis quelques années à Hollywood, les films qui connaissent un certain succès se voient très vite concurrencés par un film rival qui aborde le même sujet en sortant dans un laps de temps très court. Après les profondeurs aquatiques (‘Deep Star Six’/’Leviathan’), les volcans (‘Dante’s Peak’/’Volcano’) et les météorites (‘Deep Impact’/’Armageddon’), c’est au tour des cavernes de s’affronter dans un duel réunissant d’un côté ‘The Descent’ de l’anglais Neil Marshall et ‘The Cave’ (La crypte), premier long-métrage de Bruce Hunt, réalisateur de seconde équipe sur des films comme ‘Dark City’ ou la trilogie ‘The Matrix’. Dans le même ordre d’idée que ‘The Descent’, ‘The Cave’ nous plonge dans l’univers claustrophobique et angoissant d’une immense caverne souterraine que partent explorer dans les profondeurs des Carpates une équipe de spéléologues et de scientifiques chevronnés. Cette caverne se situe exactement sous les ruines d’une ancienne église Roumaine qui abrite en réalité de bien sinistres secrets. Très vite, les spéléologues se retrouvent attaqués par de monstrueuses créatures qui vivent dans les profondeurs et se repèrent par le biais d’un sonar interne, comme les chauve-souris. Jack (Cole Hauser), le leader du groupe, se fait mordre par l’une d’entre elle. Son métabolisme commence à changer considérablement. La biologiste du groupe, Kathryn (Lena Headey), comprend très vite que ces monstres sont porteurs d’un parasite qui provoque des mutations irréversibles chez tous les êtres vivants qu’il touche. Désormais, en plus de trouver un moyen de quitter cette caverne tout en échappant aux attaques incessantes des créatures, l’équipe doit gérer un gros problème de confiance vis-à-vis de Jack, dont le comportement ne cesse de changer.
En bref, voilà un scénario plutôt banal pour un film d’épouvante sans grande surprise, qui recycle les formules de ‘The Descent’, sans le brio de ce dernier. Bruce Hunt applique toutes les recettes du genre avec une mise en scène qui frôle l’hystérie à plusieurs reprises. Mouvements de caméra psychédéliques et saccadés dans les scènes d’épouvante, monstres visqueux made in Patrick Tatopoulos (à qui l’on doit déjà les créatures de ‘Independence Day’ et ‘Pitch Black’), ambiance claustrophobique totale, suspense à tous les étages et scènes d’ascension vertigineuses, quelques belles séquences comme la dangereuse descente effrénée dans les rapides ou le climax final dans la caverne en flamme, sans oublier un coup de théâtre final sympathique et inattendu, plus quelques allusions à ‘Alien’ de Ridley Scott, auquel le film emprunte énormément de part ses éclairages, son esthétique et son atmosphère générale (on pourra d’ailleurs dire la même chose au sujet du ‘The Descent’ de Neil Marshall!). Dommage que le film traîne en longueur vers le milieu et s’essouffle considérablement vers la fin, la faute à un script un peu paresseux qui manque d’imagination et qui ne se renouvelle jamais, d’autant qu’on se serait une fois de plus attendu à quelque chose d’un peu plus audacieux et de bien plus gore, le film étant juste interdit aux moins de 12 ans (on pourrait formuler la même critique au sujet d’une bonne partie des films d’épouvante d’aujourd’hui, erreur qu’a sut éviter justement le ‘Descent’ de Neil Marshall!). En bref, voilà une nouvelle série-B horrifique sans grand relief à réserver aux amateurs d’atmosphères claustrophobiques et de grosses bêtes sanguinaires. Le duo Reinhold Heil/Johnny Klimek qui nous avait déjà offert les partitions originales de ‘One Our Photo’ et ‘Land of the Dead’ nous revient en pleine forme sur la musique de ‘The Cave’, pour lequel les deux compères signent un score horrifique traditionnel à la Christopher Young, mais faisant plutôt la part belle à l’électronique au détriment de l’orchestre, réduit ici à son strict minimum, quelques cordes et de temps en temps des percussions et quelques cuivres. Si David Julyan avait plutôt privilégié l’orchestre (avec l’apport spectaculaire des choeurs) pour ‘The Descent’, Heil et Klimek boostent leur partition à grand renfort de synthétiseurs et de rythmiques électroniques sur lesquelles viennent se greffer des cordes souvent sombres, glaciales, menaçantes et dissonantes. Dès le prologue du film (‘Cold War Romania’) qui illustre la première découverte de la crypte durant la Guerre Froide en Roumanie, les deux compositeurs nous dévoilent leur thème principal joué par des cordes aiguës et inquiétantes sur fond de rythmiques électroniques annonçant une aventure bien sombre. On appréciera au passage l’utilisation des cordes dans le registre aigu, qui nous change un peu des traditionnels cordes graves sombres, bien qu’on retrouve aussi ces formules durant la partition. La partition prend une tournure clairement atmosphérique et glauque avec ‘Enter the Abbey’ pour l’entrée dans l’abbaye maudite au début du film, à grand renfort de nappes électroniques et de sonorités synthétiques macabres à souhait, personnifiant le danger et la menace. On est guère loin par moment du style de ‘Land of the Dead’, une partition qui a probablement servie de référence à Reinhold Heil et Johnny Klimek. L’ambiance glauque et claustro de ‘Enter the Abbey’ se confirme avec ‘Cave Under Abbey’, tandis que ‘Dig Site’ fait curieusement intervenir des flûtes exotiques lointaines évoquant les secrets de cette mystérieuse caverne pleine de danger. A noter une reprise très énergique du thème principal dans ‘Carpathian Mountains’ à grand renfort de percussions et de cordes massives lorsque l’équipe arrivent dans les montagnes des Carpates. L’électronique est alors bien plus mise en valeur dans ‘Team Meeting’ lorsque l’équipe se constitue avant le départ à l’aventure. On est guère loin par moment d’une musique synthétique pour série-B d’action à modeste budget, les deux compères compensant ce manque d’ambition musicale par une énergie constante qu’ils déploient tout au long du film (il est clair que l’on est loin ici aussi du côté spectaculaire de la musique de ‘The Descent’). La première partie du score est une succession de morceaux atmosphériques sombres partagés entre nappes sonores dissonantes, rythmiques électroniques (‘Over the Edge’, ‘Briggs Checking In’) qui apportent une certaine énergie aux images du film tout en rappelant le côté ‘série-B’ de cette entreprise somme toute assez laborieuse. Un premier sursaut orchestral à base de clusters de cordes fait son apparition dans ‘Briggs Checking In’, mais sous la forme de fausses alertes. Pourtant, le suspense est bien là et tenace, les deux compositeurs prenant visiblement leur tâche très au sérieux en accentuant systématiquement la noirceur du film par le côté atonal, dissonant et chaotique de leur musique. Certains morceaux comme ‘Team Enters The Water’, qui véhicule une tension annonçant un danger imminent teinté d’un sentiment d’urgence, fait parfois penser à certains travaux de Graeme Revell de part l’utilisation très caractéristique des synthétiseurs et des cordes atonales, utilisées à la fois de façon rythmiques et dissonantes (on pense par exemple au récent ‘The Fog’ de Revell). ‘Team Enters The Water’ fait planer une ombre de mystère sur la partition alors que l’équipe recherche Briggs qui semble avoir disparu. La tension monte encore d’un cran dans ‘Briggs Searching’ avant d’aboutir à un premier morceau de terreur dans ‘First Kill’ (scène de la mort du premier personnage du film), basé sur une excellente fusion percussions/synthé/clusters de cordes stridentes chaotiques. Si l’on fait exception de ‘Top and Jack’, le score délaisse très vite le thème principal du début du score pour se concentrer essentiellement autour d’une atmosphère glauque et agressive qui personnifie le danger permanent dans ces cavernes souterraines, comme nous le rappelle les percussions agressives de ‘Jack is Attacked’ ou les synthétiseurs chaotiques de ‘Underwater Search’ (qui, ici aussi, rappelle le style de certaines partitions horrifiques de Graeme Revell, comme ‘Pitch Black’ ou ‘The Fog’ par exemple), sans oublier le frénétique ‘Rapids’ pour la fameuse scène de la descente dans les rapides, accompagnée par des percussions effrénées et des effets de cordes macabres agrémentés de touches électroniques glauques à souhait, ambiance que l’on retrouve dans le menaçant ‘There’s Something In The Water’ (comme le titre l’indique, «il y a quelque chose dans l’eau » - difficile de ne pas s’imaginer à quoi peut ressembler la musique dans un tel passage à suspense). La seconde partie du score, nettement plus chaotique, mise d’avantage sur l’action, les sursauts de terreur et les effets sonores agressifs. La mort du Dr. Nicolai (‘Nicolai Passes On’) est ainsi accompagnée d’étranges effets sonores de gargouillis divers de cordes et de clusters de cuivres rampants qui évoquent la menace des créatures sanguinaires, tandis que ‘Charlie Climbing’ met en avant les rythmiques électroniques tendance techno lorsque Charlie (Piper Perabo, qui ne paraît pas très à son aise dans le film) grimpe le loin de la paroi avant d’être attaquée à son tour par une créature, suspendue dans le vide – sans aucun doute l’une des scènes les plus spectaculaires du film. Le mélange percussions action/cordes frénétiques/synthé opère à merveille dans ‘Meet The Creature’ ou ‘They F—Kin’ Fly’ pour l’affrontement chaotique entre Charlie et la créature ailée. La tension monte d’un cran dans la scène de la caverne de méthane (‘Methane Cave’) où le chaos semble être plus que jamais le principal mot d’ordre de Heil et Klimek. Les compères nous réservent quelques bons morceaux d’action sur la fin comme le confirment les frénétiques ‘Tyler’s Mission’ ou ‘Stalactites’ avec ses rythmiques électro déchaînées pour la séquence de la mort de Kim (Daniel Dae Kim), sans oublier ‘Briggs Didn’t Make It’, l’excitant ‘Saving Katheryn’ et ses rythmes effrénés pour la scène où Tyler sauve Kathryn ou les agressifs ‘CPR’, ‘Kim Is Monstered’ et le climax du film, représenté par trois morceaux totalement survoltés, ‘Mean Bastard’, ‘Monster Goes Fishing’ et ‘Jack Goes Down’. La tension se relâche enfin avec ‘Say Goodbye’ où piano, cordes et synthétiseur se mélangent pour un ensemble plus calme et intime pour la scène finale du film, alors que ‘You’ve Changed, Baby’ rappelle l’univers électronique et agressif du reste du score pour une coda plutôt énervée, avant une sympathique reprise finale du thème principale aux cordes (malheureusement absente du film). ‘The Cave’ n’a donc rien d’un score horrifique révolutionnaire mais s’impose néanmoins comme un bien bel effort de la part du duo Reinhold Heil/Johnny Klimek même si ce n’est pas encore avec cette partition standard que le duo fera définitivement ses preuves. On regrettera le manque de personnalité de cette composition qui oscille entre l’atonalité chaotique d’un Christopher Young et l’atmosphérique électronique d’un Graeme Revell, sans jamais vraiment réussir à se détacher du lot. Heil et Klimek appliquent toutes les recettes du genre, à l’instar de ‘Land of the Dead’, mais sans jamais vraiment réussir à les transcender. On regrettera aussi le côté parfois ‘musique de série-B horrifique’ que traduit l’emploi systématique des synthétiseurs qui apportent une certaine couleur à la musique de ‘The Cave’, même si leur utilisation, qui reflète le savoir-faire plus qu’évident des deux compositeurs dans le domaine, n’est pas toujours très heureux à l’écran. En bref, voilà un score horrifique sympa sans plus à réserver en priorité aux amateurs du genre et aux aficionados des deux compositeurs, qui, on l’espère, sauront s’affirmer à l’avenir sur des projets d’une bien plus grande ampleur artistique. ---Quentin Billard |