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1-The Stone Family Waltz 1.41
2-Millie's Famous Brownies 1.39 3-They're Here! 0.53 4-Separate Bedrooms 0.38 5-Hi 1.09 6-Dawn 0.39 7-She's Going To The Inn 0.47 8-Who Else Knows? 1.01 9-Is That Her? 0.55 10-What Seems To Be The Problem Here, Ma'am? 0.49 11-Coffee or Something 1.43 12-A Big Red Shovel 1.39 13-Sybil & Kelly 0.40 14-Just Stockings 0.37 15-Try It On 3.04 16-You and Me, Kid 0.57 17-Trepak (Cossack Dance) From 'The Nutcracker' 1.09* 18-Global Warming 1.30 19-It's Snowing 5.09 20-A Very Good Tree 3.56 21-Main Theme (Alternate) 1.44 22-Have Yourself A Merry Little Christmas (instrumental) 2.44** 23-The Family Stone (Suite) 9.06 *Composé par Piotr Tchaikovsky Arrangé par Jennifer Hammond **Ecrit par Ralph Blane et Hugh Martin. Musique composée par: Michael Giacchino Editeur: Varèse Sarabande 302 066 712 2 Produit par: Michael Giacchino Producteur exécutif: Robert Townson Montage musique: Stephen M. Davis, Alex Levy Assistant montage: Alan Schlaifer Directeur de la musique pour 20th Century Fox: Robert Kraft Supervision de la musique pour la 20th Century Fox: Geoff Bywater, Danielle Diego Fox Music Business Affairs: Thomas Cavanaugh Fox Music Clearance: Ellen Ginsburg American Federation of Musicians. Artwork and pictures (c) 2005 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved. Note: *** |
THE FAMILY STONE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Michael Giacchino
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‘The Family Stone’ (Esprit de famille) aurait pu être une énième comédie hollywoodienne de plus si le film de Thomas Bezucha n’avait pas la particularité d’être un brin trash, méchant et sarcastique sur le fond. Si le film n’a rien de particulièrement original en soi, c’est son traitement sur le fond qui surprend ici. Everett (Dermot Mulroney), le fils préféré de la famille Stone, revient à la maison le jour de noël en compagnie de sa nouvelle petite amie Meredith (Sarah Jessica Parker), qu’il compte présenter à sa famille. Mais il se trouve que les Stone sont des gens particuliers aux idées bien arrêtées et qu’ils ne voient pas d’un très bon oeil la présence de la carriériste new-yorkaise sous leur toit, en particulier Sybil, la mère (Diane Keaton) et Amy (Rachel McAdams), la soeur d’Everett. Après un premier contact totalement désastreux, Meredith, qui se sent totalement rejeté et détesté par la famille d’Everett, ne rêve plus que d’une chose: quitter la demeure des Stone au plus vite. Pour faire face à cette situation catastrophique, Meredith décide de téléphoner à sa jeune soeur, Julie (Claire Danes), afin de lui demander de venir la rejoindre chez les Stone pour passer les fêtes de noël en sa compagnie et la soutenir moralement. L’arrivée de Julie chez les Stone va remettre un peu d’ordre dans ce chaos et va inverser la donne.
Confusions sentimentales, gags, humour noir, mesquineries, sarcasmes en veux-tu en voilà et situations loufoques, tels sont les ingrédients de cette amusante comédie douce-amère entre humour noir et émotion, qui évoque la complexité des relations amoureuses et de l’univers parfois très contrasté de la famille. Le réalisateur s’est appliqué à éviter quelques pièges faciles en usant d’un ton ironique constant et particulièrement intéressant, même si la fin du film, plus conventionnelle, laisse franchement à désirer. Le film aborde aussi – avec des pincettes, production hollywoodienne oblige ! – l’homosexualité et la couleur de peau et la façon dont ces choses peuvent être vécues et ressenties parmi certains membres d’une même famille (ici, elle est assumée complètement mais semble rebuter Meredith – une raison de plus pour que les Stone la déteste, eux qui refusent ce genre de préjugés sous leur toit). Certes, le réalisateur aurait pu pousser la dérision un peu plus loin au lieu de se limiter à de simples coups bas ou gaffes en tout genre (cf. scène du repas où Meredith exprime maladroitement ses propos homophobes) mais pour une comédie hollywoodienne de noël, ce n’est déjà pas si mal que cela. Evidemment, le film n’évite pas quelques scènes larmoyantes et quelques gags vaseux un peu faciles, mais dans l’ensemble, ‘The Family Stone’ nous permet de passer un agréable moment dans cette famille américaine déjantée où rien ne semble tourner rond. A noter pour finir que le film repose sur un casting solide incluant Diane Keaton, Claire Danes, Rachel McAdams, Dermot Mulroney, Craig T. Nelson, Sarah Jessica Parker, Luke Wilson, etc. Avec ‘The Family Stone’, Michael Giacchino continue son ascension dans le cinéma, quittant progressivement l’univers des musiques de jeux vidéos qui lui ont permis de se faire connaître du public il y a quelques années déjà. Le compositeur des séries TV ‘Lost’ et ‘Alias’ nous offre avec ‘The Family Stone’ une honnête partition comédie qui, à l’inverse du film de Thomas Bezucha, s’avère être totalement dénuée de surprise. Le compositeur utilise l’orchestre symphonique habituel et nous offre une partition à la fois légère et amusante, dans la lignée des scores comédies de Randy Newman et Marc Shaiman, sans surprise donc! Giacchino a néanmoins eu la bonne idée d’ouvrir le film au son d’une amusante et très entraînante valse qui pastiche le style des célèbres valses viennoises de Johann Strauss. Cette ‘Stone Family Waltz’ possède une jovialité et un entrain qui en font une superbe ouverture vive, colorée et superbement orchestrée, avec un classicisme d’écriture cher au compositeur (on sent à quel point Giacchino s’est fait plaisir en écrivant cette amusante petite valse). Ici, on pense aussi au style de certaines valses de Tchaïkovski (et plus particulièrement celles de ses ballets du ‘Lac des Cygnes’ et du ‘Casse Noisette’), Tchaïkovski restant une fois de plus un modèle musical indissociable de l’univers des musiques de comédie hollywoodiennes (cf. les ‘Home Alone’ de John Williams pour s’en convaincre définitivement!). Ce n’est d’ailleurs certainement pas un hasard si le compositeur a choisit d’inclure au sein de sa partition la célèbre ‘danse russe’ du ‘Casse Noisette’ de Tchaïkovski – curieusement, le morceau était déjà cité par John Williams dans sa partition de ‘Home Alone’ – la danse russe (piste 17 de l’album) évoquant avec humour la scène des règlements de compte dans la famille vers la fin du film. Le compositeur en profite au passage pour annoncer non sans humour le côté sarcastique et déjanté de la famille Stone. ‘Millie’s Famous Brownies’ nous plonge à fond dans le style comédie sautillant cher au musicien, développant un thème mélodique léger qui passe d’un instrument à l’autre avec une fluidité exemplaire – hautbois, piano, célesta, flûte, bassons, cordes, etc. On remarquera au passage la façon dont le compositeur met l’accent sur les instruments à vent dans ses orchestrations, qui apportent une couleur légère assez spéciale à sa partition dans le film. Avec ‘They’re Here!’, Giacchino accompagne l’arrivée d’Everett et Meredith chez les Stone sur un ton toujours aussi léger et sautillant à base de pizzicati et vents sautillants au classicisme d’écriture toujours très soutenu. Idem pour ‘Separate Bedrooms’ qui reste dans la continuité directe de ‘They’re Here!’. Le thème principal dérivé de la ‘Stone Family Waltz’ entendu dans ‘Millie’s Famous Brownies’ est alors repris dans ‘Hi’ et évoque avec légèreté et humour les déconvenues de Meredith chez les Stone, avec quelques touches du traditionnel mickey-mousing. Certains passages plus intimistes comme le très doux ‘Dawn’ et ses orchestrations légères à base de cordes, vents et piano nous permettent de découvrir la facette plus sentimentale du film (qui est aussi une comédie romantique). Même chose dans le nostalgique et méditatif ‘Who Else Knows?’ qui reprend le thème romantique de ‘Dawn’ associé à Everett et Meredith, et plus tard à la rencontre entre Everett et Julie. Giacchino possède incontestablement un talent de mélodiste qu’il n’hésite pas à mettre en avant dans des passages comme ‘Is That Her’ qui continue de mettre toujours en avant les instruments à vent avec piano et harpe, les cordes étant, pour une fois, reléguées ici au second rang. ‘Coffee or Something’ est à son tour proche de ce style intimiste et tendre avec un piano solitaire, des vents et quelques cordes chaleureuses et nostalgiques. Giacchino met l’accent sur cette partie plus romantique dans la seconde et dernière partie de sa partition, suivant ainsi l’amour naissant entre Everett et Julie, et Ben et Meredith (‘Big Red Shovel’) ou la relation entre Sybil et son mari Kelly (‘Sybil & Kelly’), lorsque ce dernier apprend que sa femme a une maladie et qu’elle n’en a plus pour très longtemps à vivre. Si les quelques passages de style mickey-mousing sautillants refont surface comme l’entraînant et vif ‘Try It On’, c’est pour mieux nous amener vers les derniers morceaux intimistes comme ‘You and Me, Kid’ avec son piano solitaire ou la reprise du thème romantique dans le très beau ‘It’s Snowing’, climax émotionnel du score de plus de 5 minutes à base de cordes chaleureuses, vents et piano, lorsque les nouveaux couples se forment et que la famille Stone retrouve enfin la paix, atmosphère sereine et nostalgique qui se prolonge dans le non moins émouvant ‘A Very Good Tree’, évoquant les années qui passent dans la famille Stone après la mort de Sybil. Giacchino nous offre même en bonus une version alternée et inédite du thème principal de la valse dans ‘Main Theme’ (piste 21), soutenu par les traditionnelles clochettes de noël et les vents sautillants, incluant au passage quelques cuivres. Vous l’aurez donc compris, Michael Giacchino s’en tire à bon compte sur ‘The Family Stone’ même s’il nous livre un score comédie 100% conventionnel et sans aucune originalité particulière. Giacchino applique toutes les recettes du genre et met sa personnalité musicale au placard le temps d’un exercice de style hollywoodien sans grande surprise mais de bonne facture. Sa musique apporte son lot d’humour et d’émotion au film de Thomas Bezucha même si on aurait certainement préféré entendre une musique plus audacieuse, mordante et incisive pour cette comédie romantique satirique. Ce n’est donc certainement pas avec son score pour ‘The Family Stone’ que Michael Giacchino confirmera qu’il a l’étoffe d’un grand compositeur hollywoodien. Néanmoins, le succès de ses partitions pour ‘The Incredibles’ ou les séries TV ‘Alias’ et ‘Lost’ devraient lui permettre de monter rapidement dans l’univers de la musique de film hollywoodienne et de jouer rapidement dans la cours des grands, à condition qu’il sache choisir les projets qui l’inspirent vraiment et sur lesquels il va pouvoir mettre en avant sa propre personnalité musicale! ---Quentin Billard |