1-Crawl 0.52
2-Ol'Timey Music 4.58
3-William Captured 0.55
4-Previously... 2.18
5-Safehouse 2 Crypt 4.12
6-Stay 0.55
7-Corvin's Cruisin' Crypt 3.11
8-Morgue Medallion 2.43
9-Mike to Tavern 1.29
10-Mikey Doesn't Like It 3.13
11-Cue de Cilantro 2.15
12-Trunkin' 2.38
13-Marcus Trumpped 0.19
14-Marcus Hits Snooze 0.50
15-Beware of Dog 3.54
16-Shot Glass 1.53
17-Family Values 4.29
18-Marcus Taps Tannis 2.08
19-Patricide 4.16
20-Alexander Can Help 1.02
21-He Is My Sonshine 1.31
22-Heli Ride 3.36
23-William's Castle 2.54
24-Selene, William and Marcus 3.36
25-Trying to Kill Will 0.59
26-Kill Will 2 2.10
27-Marcus Trumpped Again 1.33
28-The Future 2.34*
29-Something I Can
Never Have 4.58**
30-EracTou 3.19***

*Not Used in Final Film
**Interprété par Flyleaf
Ecrit par Trent Reznor
***Interprété par cEvin Key
/Ken Hiwatt Marshall

Musique  composée par:

Marco Beltrami

Editeur:

Lakeshore Records
LKS 33850

Score co-produit par:
Buck Sanders
Montage musique:
Denise Okimoto
Préparation de la musique:
Tiger Cummings
Superviseur de la musique:
Brian McNelis
Producteurs exécutifs de l'album:
Skip Williamson, Brian McNelis,
Len Wiseman

A&R for Lakeshore:
Eric Craig

Artwork and pictures (c) 2006 Screen Gems, Inc. All rights reserved.

Note: ***
UNDERWORLD: EVOLUTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marco Beltrami
Les fans des aventures de la guerrière vampire Sélène l’attendait au tournant, voici un second épisode tout en fureur et en action, toujours réalisé par l’artisan Len Wiseman qui connaît son boulot et applique les recettes à la règle sans jamais vraiment réussir à les dépasser. Dans ‘Underworld 2: Evolution’, le cinéaste offre un second opus à cette gigantesque bataille épique opposant les Vampires et les Lycans (ou loup-garous) sur fond de trahison, de revanche et d’amour tourmenté. Le film revient sur les origines de la bataille et évoque le passé trouble de Sélène (Kate Beckinsale) et de son amant Michael (Scott Speedman), un hybride à la fois Vampire et Lycan. Les deux individus sont en quête de vérité et cherchent à faire la lumière sur leurs racines, et ce au moment où la bataille entre Vampire et Loup-garous est en train d’atteindre son apogée. Parcequ’elle a supprimé Viktor, un grand maître Vampire à la fin du premier opus, Sélène a pris la fuite avec son amant Michael, se réfugiant tout deux dans l’obscurité des Carpates. Pendant ce temps, Marcus, le tout premier des Vampires, sort de son sommeil sous les traits d’une créature immortelle impossible à arrêter. Son unique objectif : libérer de son inaccessible prison son frère jumeau William, le tout premier des Lycans. Pour cela, il aura besoin d’une précieuse clé qui se trouve quelque part chez ses ennemis. Au même moment, le vieux Alexander (Derek Jacobi), le père tous les hybrides, suit les traces de Marcus depuis son bateau-QG et va tout mettre en oeuvre pour tenter de mettre fin à la guerre qui oppose ses descendants depuis maintenant trop longtemps.

‘Underworld 2’ reprend donc les grandes lignes du premier opus en amplifiant la dimension épique de cette saga guerrière et sanguinaire dans les style des grands comics U.S.. Le film est un solide concentré de scènes d’action toutes plus spectaculaires les unes que les autres (l’affrontement dans le village médiéval au début du film, la poursuite effréné dans la camionnette, l’affrontement final près des pales enragées d’un hélicoptère, etc.), avec la toujours aussi magnifique Kate Beckinsale, splendide dans son costume cuir moulant de guerrière Vampire (on est guère loin par moment de son rôle dans le ‘Van Helsing’ de Stephen Sommers). Si le charme de Kate Beckinsale rayonne à chaque plan, le reste du film est loin d’être aussi charmant, Len Wiseman accentuant le côté gore de son film avec quelques effets sanguinolents assez étonnants pour une production aussi calibrée (on peut se rassurer – tout n’est pas encore complètement édulcoré à Hollywood!) et bien sur une pluie d’effets spéciaux monstrueux, en veux-tu en voilà. A noter que les costumes des créatures sont toujours assurés par le français Patrick Tatopoulos, déjà responsables des monstres de ‘Independence Day’, ‘Stargate’, ‘Supernova’ ou bien encore ‘Pitch Black’. Il est cependant dommage que ce second opus, bien loin d’apporter une réelle ‘évolution’ par rapport au premier opus (si ce n’est encore plus de débauche d’action et de gore), se perde parfois dans les méandres d’un scénario qui se veut complexe alors que l’intrigue de base est très simpliste (cependant, ceux qui n’ont pas vu le premier épisode risquent quelque peu d’être un peu perdu, le second film faisant pas mal de renvois au premier opus). On regrettera aussi le fait que le film soit autant malmené par une caméra totalement hystérique dans les scènes d’action, un tic de mise en scène hollywoodienne contemporaine hérité de films comme ‘Gladiator’ et qui devient particulièrement abrutissant et lassant à la longue. Cette saga guerrière qui s’apparente à une sorte de Roméo et Juliette chez les Vampires/Loup Garous n’a donc rien de particulièrement mémorable en soi mais permet néanmoins de passer un bon moment, idéal pour se vider le cerveau pendant 106 minutes!

Si le score électro de Paul Haslinger constituait l’un des points faibles du premier opus, la musique de ‘Underworld 2’ est heureusement un cran au dessus, assurée par Marco Beltrami, décidément très prisé en ce moment à Hollywood. La participation de Marco Beltrami à ‘Underworld 2’ paraît d’ailleurs sans surprise, tant le film de Len Wiseman se rapproche beaucoup d’un autre film similaire qui n’est autre que ‘Blade 2’, pour lequel Beltrami avait écrit une honnête partition d’action sans plus. Le compositeur saisit malgré tout le taureau par les cornes et nous offre une nouvelle partition orchestrale massive teinté de rythmes sauvages et d’effets électroniques omniprésents. Tous les ingrédients sont réunis ici pour faire de ‘Underworld 2’ la nouvelle petite réussite de Marco Beltrami! Et pourtant, une première écoute du score dans le film nous laissera quelque peu mitigé, tant la musique paraît irrémédiablement répétitive et dénué de la moindre once d’originalité. Heureusement, l’écoute de la musique seule sur le très généreux album publié par Lakeshore Records nous rassure un peu quand au contenu lui-même. L’introduction du film se fait au son d’un ‘The Crawl’ dominé par des percussions guerrières massives, débouchant sur ‘Ol’ Timey Music’, accompagnant la spectaculaire séquence introductive de l’affrontement entre Vampires et Lycans dans le village médiéval au début du film. Si la première partie du morceau suggère une obscure atmosphère de tension et de suspense à l’aide de cordes sombres et de sonorités électroniques, la seconde partie part dans de l’action pure et dure dans la lignée des grands scores d’action made in Beltrami: rythmes syncopés (influence de son mentor Jerry Goldsmith, sans aucun doute), cordes agitées, cuivres massifs et survoltés à la ‘Hellboy’, percussions omniprésentes (incluant aussi bien acoustiques qu’électroniques), etc. Beltrami déploie une énergie orchestrale spectaculaire dans ses morceaux d’action, traduisant à l’écran toute la brutalité et la frénésie des batailles et autres affrontements entre créatures de l’ombre. Si ce premier morceau d’action est sans surprise, il annonce malgré tout un score particulièrement impressionnant et accrocheur, dans la lignée des précédents scores d’action/horreur du compositeur (on est guère loin ici du style de ‘Terminator 3’, ‘Hellboy’ ou même encore ‘I, Robot’).

Des morceaux comme ‘William Captured’ ou ‘Previously’ permettent au compositeur d’évoquer les origines du combat entre Vampires et Lycans en maintenant une tension omniprésente du début jusqu’à la fin, à l’aide de cordes sombres, de percussions guerrières, d’effets électroniques et même de vents graves (Beltrami privilégiant l’utilisation des bassons et contrebassons dans sa partition). Hélas, on comprend très vite que les passages à suspense plus atmosphériques dans le genre de ‘Safehouse 2 Crypt’ sont bien moins accrocheurs et inspirés que les morceaux d’action du score de Beltrami. Le thème principal, déjà exposé au début du film, refait son apparition dans ‘Corvin’s Cruisin Crypt’ à grand renfort de cuivres massifs et de rythmes martiaux du plus bel effet (illustrant ici le QG du vieux Alexander). Les percussions ont un rôle décidément prédominant ici, tandis que le ton obscur et gothique du film est retranscrit à travers les sonorités orchestrales sombres de la partition de Beltrami, qui ne s’accorde que quelques très rares incursions dans les hauteurs aiguës. L’action ressurgit après quelques passages ‘à vide’ dans ‘Mickey’s Doesn’t Like It’ pour la scène où Michael se transforme en loup-garou dans la taverne, Beltrami évoquant de façon brutale l’impossibilité de Michael pour contrôler son pouvoir. A noter que l’on retrouve ici les rythmes syncopés et les déchaînements percussifs hystériques de ‘Ol’ Timey Music’ (les percussions étant décidément l’atout majeur des morceaux d’action de ‘Underworld 2’). Quand à ‘Trunkin’, ce dernier fait sans aucun doute partie des meilleurs morceaux d’action du score de ‘Underworld 2’ avec ses rythmes syncopés hérités de ‘I, Robot’ et ‘Terminator 3’ pour illustrer la poursuite en camionnette avec un Marcus complètement enragé, le morceau mélangeant orchestre et synthétiseurs avec une grande maestria. Idem pour ‘Beware of Dog’, nouveau déchaînement orchestral parfaitement maîtrisé, sur fond de rythmes électroniques frénétiques.

Beltrami tempère néanmoins le climat brutal et sombre de sa partition en apportant un peu de poésie dans ce monde de brute avec un 'Stay' plus tendre pour la scène d'amour entre Sélène et Michael ou un 'Cue de Cilantro' plus intimiste et mélancolique, dominé par des cordes chaleureuses et quelques synthétiseurs plus apaisés – morceau qui apporte un éclairage plus particulier à la scène d’amour. Idem pour un morceau plus dramatique comme ‘Patricide’ qui reprend le thème mélancolique de ‘Cue de Celantro’ pour accompagner la scène où Marcus tue Alexander, qui n’est autre que son père (le morceau prenant à ce moment là de brefs accents de lamentation pour cordes). Evidemment, ces moments plus calmes sont rares dans la partition, l’action reprenant très vite le dessus avec le sombre ‘Heli Ride’ ou le massif ‘William’s Castle’ reprenant le thème de cuivres et les rythmes martiaux de ‘Corvin’ Cruisin Crypt’ pour la scène où tous les protagonistes principaux se rendent dans le château de William vers la fin du film pour livrer le combat final, qui débute au son de ‘Selene, Willie and Marcus’, et qui se prolonge sur les derniers gros morceaux d’action massifs de la partition, ‘Trying to Kill Will’, ‘Kill Will 2’ (remarquons à quel point Beltrami aime glisser des petites touches d’humour dans le titre de ses morceaux, à l’instar de Christopher Young) ou bien encore ‘Marcus Trumpped Again’ pour l’affrontement final près des pales de l’hélicoptère (à noter ici l’excellente utilisation des rythmiques électroniques). Finalement, la tension se relâche sur ‘The Future’ qui reprend le thème mélancolique de ‘Patricide’ pour illustrer de façon plus dramatique l’avenir de Selene et du reste des Vampires et des Lycans, le poignant ‘The Future’ n'ayant cependant pas été utilisé dans le film (c'est fort dommage, il avait un réel potentiel pour faire un grand final).

‘Underworld 2’ n’a certes rien d’un chef-d’oeuvre mais demeure malgré tout un bien bel effort de la part d’un Marco Beltrami qui ne cesse de progresser dans le milieu hollywoodien, enchaînant les films à une vitesse vertigineuse. Certes, le compositeur recycle ici toutes ses formules habituelles sans jamais vraiment réussir à les dépasser et nous offre un honnête score d’action/suspense massif mais sans grande audace, plutôt fonctionnel sur les images du film. On est loin ici de la fureur orchestrale virtuose d’un ‘Scream’ ou des expérimentations d’un ‘Flight of the Phoenix’, mais le cahier des charges est néanmoins rempli. La musique apporte fureur, noirceur et suspense aux images du film de Len Wiseman, sans jamais vraiment réussir à dépasser le simple cadre de score fonctionnel. On regrettera par exemple le côté banal et très peu inspiré des thèmes du score, qui sont ici bien moins présents et marquants que dans un score comme ‘Hellboy’. La partition de ‘Underworld 2’ aurait peut-être gagné en intérêt si le compositeur avait put donner plus de souffle et de relief à ses principaux thèmes qui sont somme toutes très discrets tout au long du film (voire inexistant). Voilà en tout cas un nouveau gros score d’action qui devrait séduire tous les fans du jeune compositeur, dont l’avenir semble désormais plus que prometteur s’il continue de se maintenir ainsi à Hollywood!


---Quentin Billard