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1-Domestic Disturbance 1.57
2-Guys Sailing 1.30 3-Bitter Suite 6.28 4-Run Away 1.51 5-Montage/Frank In Action 1.35 6-Murder 3.01 7-Rick Threatened Danny 3.38 8-Frank Flicks Lighter 2.16 9-Fire Part 1 0.59 10-Fire Part 2 1.44 11-Frank The Outsider 0.47 12-Fight/Aftermath 3.04 Musique composée par: Mark Mancina Editeur: Varèse Sarabande VSD-6313 Score co-produit par: Charles Choi Producteur exécutif album: Robert Townson Montage musique: Ellen Segal Assistant montage: Melissa Ferguson Coordinateur score: Johnny Whieldon American Federdation of Musicians. Artwork and pictures (c) 2001 Paramount Pictures. All rights reserved. Note: *** |
DOMESTIC DISTURBANCE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Mark Mancina
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‘Domestic Disturbance’ (L’intrus) est un énième thriller de plus dans la routine hollywoodienne, une goutte d’eau dans l’océan, réalisé par un spécialiste du genre, Harold Becker (‘City Hall’, ‘Malice’, ‘Mercury Rising’, ‘Sea of Love’, etc.). Frank Morrison (John Travolta), constructeur de bateaux dans la petite ville portuaire de Southport en Californie, vient tout juste de divorcer. Il n’a pas réussi à obtenir la garde de Danny (Matt O’Leary), son jeune fils de 12 ans qui vit chez son ex-femme, Susan (Teri Polo). Cette dernière est sur le point de se marier avec son nouveau compagnon, l’entrepreneur Rick Barnes (Vince Vaughn). Mais Danny accumule les incartades, les mensonges et les fugues, jusqu’au jour où Frank et Susan sont obligés d’aller le chercher au commissariat de police après que le jeune garçon ait commis une nouvelle bêtise, perdant une fois de plus la confiance de ses parents. Peu de temps après, alors que la cérémonie nuptiale bat son plein, un certain Ray Coleman (Steve Buscemi) surgit de nulle part et commence à faire chanter Rick Barnes en le menaçant de révéler son petit secret à tout le monde s’il ne lui donne pas l’argent qu’il lui doit. Effectivement, Rick est un ancien criminel sortit de prison qui a partagé sa cellule avec son ancien complice qui exige aujourd’hui une part du butin. Face à cette menace, Rick décide d’emmener Ray en voiture et de l’assassiner afin d’effacer définitivement toute trace de son passé criminel. Rick se débarrasse ensuite du corps en le faisant incinérer. Mais ce qu’il ignore, c’est que le jeune Danny se trouvait dans la voiture au même moment et qu’il a été témoin du meurtre. Bouleversé, Danny va voir la police et raconte tout ce qu’il a vu ce soir là, mais à cause de sa réputation de menteur, personne ne le croit, même pas ses parents. Danny persiste et finit par convaincre son père, Frank, qui sait que son fils a toujours été honnête avec lui. Mais le beau-père criminel contre-attaque et commence à menacer Danny de sévères représailles s’il continue de parler de ce qu’il a vu ce soir là. Il le force alors à démentir auprès de tous. Seul Frank reste convaincu que son fils dit la vérité. Il va donc tout mettre en oeuvre pour tenter d’arracher son fils des griffes de Rick, avant qu’il ne soit trop tard. Le scénario, tout à fait quelconque, et la mise en scène, d’une platitude bien morose, font de ‘Domestic Disturbance’ une série-B à suspense stéréotypée au maximum et sans grande conviction. John Travolta et Vince Vaughn apportent un certain charisme à leurs personnages, même si on a connu Travolta en meilleure forme (idem pour Steve Buscemi, grand acteur qui semble ne pas avoir sa place dans ce film). Le manque de relief dans la mise en scène d’Harold Becker et le dénouement sans surprise font de ‘Domestic Disturbance’ un thriller bien décevant que l’on oubliera très vite.
Prévue à l’origine pour Jerry Goldsmith, la musique de ‘Domestic Disturbance’ a finalement été écrite par Mark Mancina, ancien transfuge de Media-Ventures qui cherche aujourd’hui à définir son propre style. Sa partition pour le thriller d’Harold Becker épouse le côté à la fois sombre et dramatique de l’histoire. Son thème principal, une mélodie simple aux contours bien définies, est exposée dès le générique de début (piste 1 de l’album du score), joué par un piano sur fond de sonorités électroniques diverses, de guitares et de quelques vents et cordes. L’utilisation de l’électronique reste toujours discrète ici, permettant au compositeur d’accentuer le côté atmosphérique et sombre de sa musique. A noter que parmi les guitares utilisées par le compositeur, on trouve aussi la mandoline et la bazouki, guitare originaire de Turquie et très utilisée en Grèce. On ressent donc ici une certaine volonté de la part de Mancina de travailler autour des textures sonores qui permettent au compositeur de pimenter un peu sa partition en plus d’utiliser les traditionnelles couleurs orchestrales. Si le thème principal possède un côté ambigu vaguement intime et mystérieux à la fois, il préfigure à l’avance l’histoire du jeune enfant terrorisé par son beau-père, la musique évitant de tomber dans un pathos qui aurait été ici bien inutile, vu le peu de psychologie présente dans l’intrigue du film. ‘Guys Sailing’ illustre les jours heureux avec Danny et son père, Frank, avant que le cauchemar ne commence. L’orchestre est ici bien plus présent, dominé par les cordes et les vents qui se veulent rassurants. ‘Bitter Suite’ (séquence du mariage de Susan et Rick)développe encore la trame plus intimiste et sereine de la première partie de ‘Domestic Disturbance’ pendant un peu plus de 6 minutes, cordes, vents, guitares et synthés à l’appui, le thème principal étant développé de façon toujours très sereine, passant avec aisance d’un instrument à un autre. Le suspense pointe enfin le bout de son nez dans le sombre ‘Run Away’ où le travail autour de cordes plus agitées et de vents/cuivres dissonants évoque les turpitudes du jeune ado. ‘Montage/Frank In Action’ développe alors ce côté action/suspense avec un orchestre toujours dominé par des cordes sombres qui développent ici le thème principal dans une ambiance de danger et d’urgence. C’est véritablement avec ‘Murder’ que Mancina commence alors à appliquer les recettes habituelles des scores d’action/thriller, utilisant l’orchestre avec une certaine aisance qui nous ferait presque oublier les anciennes partitions plus électro du compositeur pour les productions M-V. On notera ici l’atmosphère plus atonale et glauque de la musique, le travail autour des effets de cordes dissonantes/stridentes accentuant le suspense de la scène du meurtre dans la voiture de Rick. Curieusement, on est parfois assez proche ici du style thriller de Jerry Goldsmith tendance ‘Basic Instinct’, ‘The River Wild’ ou ‘City Hall’, une influence incontestable des temp-tracks du film qui prouvent à quel point la production désirait véritablement une musique à la Goldsmith sur ‘Domestic Disturbance’ (et ce après que le maestro californien ait été choisi à l’origine pour faire la musique de ce long-métrage). Dès lors, on rentre avec ‘Murder’ dans la seconde partie du score et du film, plus orienté vers le suspense et les effets musicaux macabres. ‘Rick Threatens Danny’ est par exemple très représentatif de cette tonalité plus obscure de la musique, avec ses cordes sinistres/dissonantes rampantes et ses sonorités électroniques menaçantes (scène où Rick commence à menacer le jeune Danny). La tension monte durant ‘Frank Flicks Lighter’ alors que Frank commence à se battre pour récupérer Danny. Le thème principal continue d’être développé à travers de multiples variantes instrumentales, aboutissant à un solide morceau d’action dans lequel Mancina lâche enfin son orchestre, ‘Fire Part I’ et ‘Fire Part II’ durant la séquence où Rick met le feu à la maison de Frank. Les figures orchestrales rythmiques de l’excitant ‘Frank Part II’ nous ramènent ici aussi au style action de Jerry Goldsmith, bien loin de l’esthétique des anciennes partitions action de Mark Mancina (‘Speed’, ‘Twister’, etc.). Si ‘Frank The Outsider’ tente de calmer le jeu pendant quelques minutes, ‘Fight/Aftermath’ conclut l’histoire sur un dernier morceau d’action particulièrement excitant et frénétique à souhait, apportant un punch efficace à cet affrontement final entre Frank et Rick, un déchaînement orchestral maîtrisé aboutissant à une conclusion inévitablement plus apaisée. On appréciera ici aussi les qualités d’écriture de la musique de Mancina qui, au fil des années, n’a cesser de quitter progressivement le style électro de M-V pour se recycler dans des scores bien plus orchestraux et personnels, même si la musique de Mark Mancina manque toujours encore d’une certaine personnalité qui lui permettrait de s’affirmer pour de bon. Quoiqu’il en soit, si certains de ses anciens compagnons de chez Media-Ventures sont présents sur la B.O. de ce film (Don Harper et John Van Tongeren, crédités dans l’utilisation des ‘instruments additionnels’ de la musique), Mark Mancina se lance ici en solo et nous offre un sympathique score thriller sans grande prétention, pas vraiment inspiré et totalement dénué d’originalité et de personnalité, mais qui suscite néanmoins suffisamment d’attention à travers ses quelques qualités musicales (thème principal de qualité, orchestrations réussies, bonnes utilisations de sonorités de guitares et de synthétiseurs mélangés à l’orchestre, etc.) pour permettre à l’auditeur de s’y intéresser d’un peu plus près. Et si en plus la musique apporte tout ce qu’il faut de suspense et d’action au film d’Harold Becker, que demander de plus ? Peut-être un peu plus de surprises... ---Quentin Billard |