1-The Landing of the Meteorite 0.18
2-Afternoon Of A Spawn 2.38
3-All That Slithers Is Not Good 2.57
4-Creeping Right Along 3.47
5-Spawn With The Wind 2.14
6-Let's Spawn 4.12
7-Here Today, Spawn Tomorrow 2.34
8-Spawn Lake 3.05
9-The Spawn Who Came In
From The Cold 2.31
10-An Upstream Battle 3.42
11-The Deadly Spawn
(End Theme) 4.06
12-Spawn, But Not Forgotten 12.37

Musique  composée par:

Michael Perilstein

Editeur:

Perseverance Records
PRD005

Musique arrangée par:
Michael Perilstein
Album produit par:
Michael Perilstein, Robin Esterhammer

(c) 1983 Filmline. All rights reserved.

Note: **
THE DEADLY SPAWN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Perilstein
Les années 80 auront décidément été plus que prolifiques pour le cinéma d’horreur américain. Cette époque aura vu germer une avalanche de séries-B toutes plus gores et excessives les unes que les autres, à tel point qu’il serait même trop long de citer quelques exemples flagrants de cet état de fait. ‘The Deadly Spawn’ (La chose) fait partie de ces séries-B horrifiques/gores du début des années 80. Réalisé par Douglas McKeown, ‘The Deadly Spawn’ est une énième variante du film d’extra-terrestre comme on en voyait des tonnes à l’époque à Hollywood (et même encore aujourd’hui). Après le crash d’une météorite dans une forêt du New Jersey, une créature extra-terrestre dévoreuse de chair humaine s’échappe de la roche et tue deux campeurs qui traînaient dans les environs. La créature poursuit son bonhomme de chemin et s’introduit ensuite dans la cave d’une paisible demeure où vit la famille de Charles (Charles George Hildebrandt), un jeune passionné de films d’horreur. La créature dévore deux membres de sa famille et érige sa niche dans la cave, où elle se reproduit à une vitesse alarmante. Pendant ce temps, Pete (Tom DeFranco), le grand frère de Charles, découvre le cadavre de l’un des bébés alien près des escaliers et commence à l’étudier d’un peu plus près avec ses trois amis, tous férus de science et de biologie. C’est en descendant finalement dans la cave que Charles découvre avec effroi les monstres et les restes de sa famille dévorée par l’alien et sa progéniture. La créature finit par sortir de la pièce et commence à envahir la maison. Charles et ses amis vont donc devoir tout faire pour stopper la créature avant qu’il ne soit trop tard.

C’est donc un scénario plus qu’archi conventionnel qui est à la base de l’histoire de ce ‘Deadly Spawn’, film ayant obtenu au fil des années le statut de film culte en raison de ses nombreux effets gores et du look dégoûtant de la créature (une sorte de grosse bouche géante dégoulinante munie de milliers de crocs). Tourné avec peu de moyens par un réalisateur débutant qui n’a fait que ce film de toute sa très courte carrière de cinéaste, ‘The Deadly Spawn’ est un vrai bijou du genre, mal monté, mal joué et surtout mal rythmé - le film tourne dans le vide pendant presque 20 minutes vers le milieu de l’histoire, le réalisateur s’attardant sur des détails totalement mineurs qui n’apportent rien à l’histoire. Par exemple: la scène des quatre ados parlant de science pendant une dizaine de minutes sans grand intérêt ou celle de l’oncle qui interroge l’enfant sur sa passion pour le cinéma d’horreur (soi disant qu’il a besoin de faire un rapport pour une conférence de psy!), le gamin semblant d’ailleurs s’ennuyer ferme dans le film, comme s’il était blasé et totalement insensible à ce qui se passe autour de lui (même le fait de voir d’énormes monstres baveux et des morceaux de cadavre des membres de sa famille ne semblent pas l’impressionner plus que cela!). Il y a un second degré évident dans ce film, mais l’ensemble est tellement mal fait et demeure tellement statique, mou et ennuyeux vers le milieu qu’on finit par décrocher rapidement avant de se rabattre sur la longue séquence d’affrontement final contre les créatures. En clair : si vous adorez les nanars d’horreur bien gore des années 80, foncez (re)découvrir d’urgence ‘The Deadly Spawn’, vous ne le regretterez pas!

Totalement inconnu dans le milieu hollywoodien, Michael Perilstein fait partie de ces compositeurs obscurs qui a officié à seulement trois ou quatre reprises pour le cinéma. ‘The Deadly Spawn’ représente son premier projet pour le cinéma, qui sera suivi en 1988 de la musique pour le film ‘Hollywood Chainsaw Hookers’ de Fred Olen Ray (autre spécialiste des nanars cheap ‘eighties’), celle pour ‘Winterbeast’ de Christopher Thies (1991) ainsi que la BO pour la récente comédie horrifique ‘Murder Below The Line’ de Norman Macera (2004). Le score de ‘The Deadly Spawn’ reste fidèle au genre des musiques d’horreur cheap à petit budget des années 80: écrite pour des synthétiseurs kitsch très ‘eighties’, le score apporte son lot de bizarreries sonores et de frissons au film de Douglas McKeown. ‘The Landing of the Meteorite’ évoque ainsi le crash de la météorite au début du film à l’aide de sonorités électroniques étranges et descendantes, suivi de l’exposition du thème principal dans le générique de début du film, ‘Afternoon of a Spawn’. Le morceau débute sur des textures électroniques toujours aussi sombres et étranges (dont une ressemblant à un son de vent) avant que la mélodie principale soit jouée par une flûte soliste (une vraie!) sur fond de synthétiseurs, mélodie qui évoque avec brio le mystère de cette invasion extra-terrestre. ‘All That Slithers Is Not Good’ nous plonge quand à lui dans l’horreur à l’aide de sonorités synthé toujours aussi datées, traversées par quelques sons de percussions samplées et des textures sonores toujours aussi bizarres, évoquant le carnage des créatures sanguinaires. La musique se veut plus inquiétante dans ‘Creeping Right Along’, illustrant l’attaque des monstres dans la maison. Mais le côté kitsch et ridicule des sons de synthé gêne considérablement le sérieux de la musique qui finit par ne plus tellement coller au film qu’elle est censé illustrer, comme c’est souvent le cas dans les séries-B d’horreur à petit budget de cette époque.

Perilstein s’amuse même à reprendre son thème principal dans une version inédite (non utilisée dans le film) pour le morceau ‘Let’s Spawn’, confié à un piano avec synthés, boîte à rythme et guitare électrique, un morceau sympa mais qui jure un peu avec le reste du score. La jolie petite ballade slow/pop de ‘Spawn With the Wind’ (non utilisée dans le score du film) avec ses guitares, sa batterie et ses synthés paraît elle aussi particulièrement déplacée dans le contexte de la musique de ‘The Deadly Spawn’. Même chose pour ‘Here Today, Spawn Tomorrow’, variation jazzy inédite sur le thème principal, non présente ici aussi dans le film. A noter une dernière variation pour piano solo dans ‘The Spawn Who Came In From The Cold’, avant une seconde partie électronique étrange et agitée, plus en adéquation avec le style horrifique du film. On retourne au score dans ‘Spawn Lake’ pour un nouveau morceau de synthé atmosphérique un peu plus agité et toujours aussi bizarre et affreusement kitsch, créant une ambiance toujours très particulière dans le film. La confrontation finale entre les humains et les aliens dans la maison au cours de la dernière partie du film permet à Michael Perilstein de reprendre l’ambiance synthétique bizarre et un peu ridicule de ‘Creeping Right Along’ avant une ultime reprise du thème principal pour flûte, synthé et batterie dans ‘The Deadly Spawn (End Theme)’.

A noter que, pour les besoins de l’album du score publié récemment par Perseverance Records, le compositeur s’est amusé à écrire un nouveau morceau pour synthétiseur, incluant reprise mélodique du thème version piano jazzy, quatuor à cordes et batterie funky/hip-hop. Les 12 minutes 37 de ‘Spawn, But Not Forgotten’ sont entrecoupées de FX inspirés du film. La seconde partie fait appel à une guitare intimiste solitaire couplée à un piano. La troisième partie utilise des samples de violoncelle sur un nouveau rythme de batterie funky, la dernière partie reprenant finalement le thème principal à la flûte avec cordes et FX, le tout interprété ici aussi par des samples d’instruments. Le morceau n’a rien de follement indispensable mais complète bien un album somme toute difficile à écouter mais qui a l’avantage d’avoir été bien pensé musicalement parlant mais assez différent de la musique que l’on entend dans le film (ce qui, au final, n’est vraiment pas plus mal!). En tout cas, cette édition totalement inattendue de la musique de ‘The Deadly Spawn’ ne va pas laisser un grand souvenir dans le monde des éditions discographiques de musiques de films méconnues. Il faut dire qu’en dehors du sympathique thème principal, il n’y avait pas vraiment matière à faire un bon album, mais heureusement, Michael Perilstein a revu la disposition et les arrangements de ses morceaux sur CD pour en faire quelque chose d’à peu près valable, le score en lui même s’avérant être totalement oubliable et sans grand intérêt, surtout en dehors des images. Même les amateurs de musiques électroniques horrifiques kitsch des années 80 auront bien du mal à apprécier ce score bizarre et un peu ridicule, qui ne colle pas très bien au film de Douglas McKeown, preuve que le compositeur a recherché à son tour un certain décalage, un second degré un peu maladroit et pas très bien exploité sur ce film.


---Quentin Billard