1-Real Wild Child 3.16*
2-Good Enough 5.11**
3-Big Time Boppin'
(Go Man Go) 2.59***
4-Really Nice Day 2.20+
5-Tales From The Wild 3.56
6-You Can't Roar 3.54
7-Lost In The City 3.31
8-To The Wild 4.15
9-Alien Shores 2.59
10-The Legend In Action 3.32
11-The Mythology of Nigel 3.22
12-The Ritual 3.24
13-Found Our Roar 2.47
14-Really Nice Day (Finale) 2.02+

*Interprété par Everlife
**Ecrit et interprété par
Lifehouse
***Interprété par
Bid Dad Voodoo Daddy
Ecrit par Scotty A. Morris
+Ecrit et interprété par
Eric Idle et John Du Prez

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Walt Disney Records 61151-7

Score produit par:
Alan Silvestri
Montage musique:
Kenneth Karman
Assistants montage:
Jacqueline Tager, Ryan Rubin
Coordinateur scoring:
David Bifano
Orchestral Assembly by:
Larry Mah
Coordinateur de production musicale:
Lydia Paweski
Executive Music Assistant:
Jill Iverson
Assistant production musicale:
Siobhan Sullivan
Producteur exécutif musique:
Chris Montan
Superviseur musique:
Tom MacDougall
Manager de production musicale:
Andrew Page
Music Creative/Marketing:
Glen Lajeski

Artwork and pictures (c) 2006 Walt Disney

Note: ***1/2
THE WILD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Après le récent ‘Madagascar’ produit par Dreamworks, Disney contre-attaque en nous offrant sa propre version dans ‘The Wild’, nouveau film d’animation spectaculaire et divertissant. L’histoire débute dans un zoo de New York. Après chaque fermeture, les animaux deviennent les rois du zoo, menés par Samson le lion et ses compagnons. Son fils, le lionceau Ryan, qui se nourrit des récits d’exploits héroïques de son père, rêve de devenir à son tour un grand lion capable de faire fuir les pires créatures par ses rugissements intimidants. Mais hélas il ne sait pas rugir et s’en veut beaucoup de cet échec, et ce malgré les discours réconfortants de son père. Le jeune lionceau ne rêve que d’une chose: partir dans la jungle africaine retrouver ses racines sauvages et apprendre à devenir un vrai lion. Un soir, Ryan commet une bêtise et se retrouve enfermé malgré lui dans une caisse en direction de l’Afrique. Affolé, son père engage une course contre la montre pour sauver son fils et le ramener à New York. Il va se faire aider pour cela de ses compagnons, Benny l’écureuil fou d’amour de la girafe Brigitte, Nigel le koala qui en a marre que tout le monde le prenne pour une petite bête mignonne, sans oublier Larry, l’anaconda un peu bête mais souvent très perspicace. Ils entament ensemble une grande aventure qui les conduira jusqu’au coeur de la jungle africaine, à la découverte d’un univers dangereux peuplé de créatures inhospitalières.

‘The Wild’ n’est rien de plus rien de moins qu’une variante de ‘Madagascar’, à part que l’histoire diffère légèrement et se transforme ici en sauvetage d’un lionceau perdu dans la jungle africaine. Les personnages, tous très attachants, sont ici aussi très clairement inspirés de ceux de ‘Madagascar’, et si l’on retrouve dans ‘The Wild’ un fun évident (notamment à travers des dialogues toujours très drôles et percutants), l’ensemble laisse quand même un solide goût de déjà-vu. Mais les séquences spectaculaires s’enchaînent assez rapidement, que ce soit l’escapade dans les égouts de New York, la scène sur le bateau, l’arrivée dans la jungle africaine ou l’affrontement final contre Kazar, le chef des gnous fanatiques et enragés (derrière la splendeur visuelle du film, il y a quand même 1 million et demi d’heures de travail et 350 artistes et techniciens du jeune studio C.O.R.E. Feature Animation qui ont oeuvrés d’arrache-pied sur ce film!). A noter que le réalisateur Steve ‘Spaz’ Williams (qui signe là son premier film d’animation après avoir assuré les effets visuels sur ‘Spawn’, ‘Eraser’, ‘Jurassic Park’ ou bien encore ‘Terminator 2’) a fait appel à un casting de choix pour les voix en VO, incluant Kiefer Sutherland, James Belushi, Eddie Izzard, Janeane Garofalo, William Shatner, Richard Kind, Greg Cipes, Patrick Warburton, etc. Le film oscille ainsi entre humour, action et émotion avec une certaine fluidité, même si l’ensemble reste toujours très ordinaire et déjà vu. Voilà en tout cas un bon divertissement pour toute la famille!

Alan Silvestri signe pour ‘The Wild’ sa seconde collaboration à une production Disney après ‘Lilo & Stitch’ en 2002. Le score de ‘The Wild’ s’apparente simplement à tout ce que Silvestri a déjà pu faire auparavant dans le registre des musiques de film d’animation/action/aventure: un orchestre puissant de 94 musiciens, des morceaux d’action frénétiques et déchaînés, des sempiternels passages de mickey-mousing, des thèmes sympathiques (on peut au moins en compter quatre: un thème héroïque, un thème dramatique, un thème sautillant et espiègle pour Samson et ses amis, et un thème d’action plus sombre) et des parties plus intimistes et émouvantes. Mais c’est la qualité des morceaux d’action qui attire ici toute notre attention. Pour un film d’animation produit par Disney, on ne se serait pas attendu à un score aussi percussif et survolté! Si dans le film la musique semble constamment noyée, comme toujours, sous des tonnes d’effets sonores, l’album permet de retranscrire l’essentiel de la musique de ‘The Wild’ à travers ces morceaux d’action frénétiques dans la lignée des précédents scores action de Silvestri. ‘Tales from the Wild’, qui accompagne la séquence du récit introductif de Samson à son fils Ryan, est un premier morceau d’action aux rythmes trépidants typiques du compositeur. On retrouve ici l’héritage symphonique de partitions telles que ‘The Mummy Returns’ ou bien encore le récent ‘Van Helsing’, avec ses traditionnels martèlements percussifs chers au musicien et ses cuivres massifs ascendants et martiaux, associés ici aux exploits héroïques décrits dans l’histoire de Samson. Quelques petites touches de mickey-mousing viennent nous rappeler que nous sommes ici dans un Disney pure souche, tandis que la seconde partie du morceau met en avant le thème principal, mélodie héroïque et cuivrée qui ressemble pas mal au thème héroïque qu’avait composé Silvestri pour ‘Lilo & Stitch’, et qui rappele par moment par son côté sautillant certains passages du score de ‘Super Mario Bros’. Aucun doute possible, on est ici à fond dans du Silvestri à 100% qui semble s’être bien amusé en écrivant la musique de ce film d’animation.

La facette plus intime de la musique transparaît pleinement dans le doux et léger ‘You Can’t Roar’ lorsque Ryan s’aperçoit qu’il n’arrive pas à rugir comme un vrai lion. Le morceau oscille ainsi entre mickey-mousing, passages enjoués d’une grande fraîcheur et moments plus tendres. Silvestri continue de s’amuser avec sa musique en variant les ambiances, conservant tout au long du film ce même fun, cette énergie constante qui nous rappelle à quel point le compositeur est plus que jamais au sommet de son inspiration, de son art. Le morceau nous permet d’entendre le superbe thème héroïque dans toute sa splendeur, glorieux et entraînant comme il se doit, à l’instar des thèmes héroïques de ‘Van Helsing’, ‘Lilo & Stitch’ ou ‘The Mummy Returns’, et qui accompagne dans le film les exploits de Samson et de ses amis (cf. scène sur le bateau en direction de l’Afrique par exemple, qui nous donne droit à une superbe envolée du thème héroïque). ‘Lost in the City’ continue de prolonge ce même fun orchestral dans un registre sautillant qui rappelle par moment certains anciens scores comédie de Silvestri. Puis, très vite, on retourne dans l’action pure et dure avec un nouveau déchaînement orchestral 100% Silvestri durant la séquence où Samson et ses amis sont perdus en plein coeur de New York. A noter l’utilisation de percussions exotiques typiques du compositeur (‘Predator 2’ n’est pas très loin!) pour rythmer la poursuite avec les chiens en ville, un passage d’action agressif assez sombre pour une musique d’un Disney!

‘To The Wild’ opère de la même façon, s’ouvrant sur un passage sombre à la ‘Judge Dredd’ marquant l’appréhension de la découverte du continent africain totalement étranger aux héros. L’action pointe rapidement le bout de son nez avec les rythmes martiaux martelés à la ‘Van Helsing’ et une énergie orchestrale toujours intacte. ‘The Legend in Action’ nous offre quand à lui un nouveau morceau de bravoure, car après une ouverture mystérieuse, le thème sautillant et espiègle associé à Samson et ses compagnons refait son apparition (à noter l’utilisation de saxophones dans l’orchestre) suivi d’un nouveau morceau d’action et de brèves envolées héroïques. Le score contient aussi un thème dramatique associé au sauvetage de Ryan, thème mélancolique aux cordes que l’on retrouve au début de ‘The Mythology of Nigel’, probablement l’un des morceaux les plus sombres du score pour évoquer les déboires de Samson face au sombre Kazar. ‘The Ritual’ accompagne la séquence du rituel des gnous et l’affrontement final contre Kazar pour un nouveau morceau d’action aux rythmes trépidants. Idem pour ‘Found Our Roar’ et la défaite finale du méchant, accompagnée par des nouvelles percussions exotiques excitantes à souhait et un choeur synthétique qui rend la scène encore plus massive. Le morceau se conclut de façon plus paisible pour les retrouvailles entre Samson et Ryan et le retour au calme, permettant à Silvestri de conclure sa musique sur quelques dernières touches de mickey-mousing du plus bel effet!

‘The Wild’ contient donc toutes les recettes habituelles chères au compositeur, un gros score symphonique qui ravira tous les fans d’Alan Silvestri et tous les amateurs de partitions orchestrales à l’ancienne, énergiques, enjouées et déchaînées à la fois. Silvestri s’en est donné ici à coeur joie, et même si l’on regrettera l’absence totale d’originalité et l’influence flagrante d’anciens scores du compositeur (‘The Mummy Returns’, ‘Van Helsing’, ‘Lilo & Stitch’, ‘Judge Dredd’, etc.), l’ensemble n’en demeure pas moins très convaincant, offrant au film de Steve Williams son lot d’action, d’aventure, d’humour et d’émotion. On regrettera une fois encore le fait que la musique soit constamment noyée tout au long du film sous une avalanche d’effets sonores, le score étant bien mal mis en valeur dans le film, d’où l’importance de posséder l’album publié par Walt Disney Records pour apprécier pleinement le score à sa juste valeur. Si Silvestri ne signe pas là un nouveau chef-d’oeuvre, il nous offre néanmoins une nouvelle partition de qualité débordante d'énergie, qui nous prouve à quel point le compositeur reste plus que jamais au sommet de son art à Hollywood!


---Quentin Billard