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1-The Carnival 4.51
2-Fateful Drive 2.57 3-The House 3.43 4-Exploring 5.16 5-Have You Checked The Children? 5.11 6-Tiffany 2.55 7-Knock, Knock, Who's There? 7.18 8-Curtain Call 3.14 9-60 Seconds 3.39 10-Inside The House 4.12 11-Stranger 3.48 12-Hunting Jill 4.07 13-Gotcha! 2.44 14-The Hospital 3.58 15-Aftermath 2.42 Musique composée par: Jim Dooley Editeur: Lakeshore Records LKS-33859 Producteurs exécutifs du soundtrack: Skip Williamson, Brian McNelis A&R pour Lakeshore: Eric Craig Musique produite par: Jim Dooley Montage musique: Tom Trafalski Préparation de la musique: Mark Cally, Greg Hamilton, Robert Puff Assistant de James Dooley: Matthew Margeson Musique mixée à: Remote Control Productions Merci à Tom Kidd de Ray Costa Communications pour m'avoir envoyé un exemplaire de cette BO! Note: *** |
WHEN A STRANGER CALLS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jim Dooley
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Le nouveau film de Simon West (‘Con Air’, ‘Tomb Raider’), ‘When A Stranger Calls’ (Terreur sur la ligne) n’est autre que le remake du film homonyme de Fred Walton réalisé en 1979 avec Charles Durning et Carol Kane dans les rôles principaux. On retrouve dans la version 2006 une ambiance et une histoire évidemment similaire: Jill Johnson (Camilla Belle) est une jeune étudiante qui finance ses études en faisant baby-sitter pour un couple fortuné, les Mandrakis. Une nuit, alors qu’elle garde les enfants de ces derniers, elle reçoit un mystérieux coup de fil d’un individu qui lui demande de vérifier s’il n’est rien arrivé aux enfants. L’homme en question finit par la harceler à plusieurs reprises au téléphone. Terrorisée par les coups de fil du maniaque, Jill décide alors d’appeler la police. Ces derniers finissent par localiser l’appel et l’informent que celui-ci provient de la maison dans laquelle la jeune femme se trouve. La terreur ne fait alors que commencer pour la pauvre baby-sitter, prise au piège d’un redoutable psychopathe. Scénario plus que classique pour ce thriller conventionnel rabâchant le traditionnel thème du jeu du chat et de la souris. Pourtant, pour son premier thriller, le réalisateur Simon West arrive à insuffler une vraie ambiance de terreur suffocante tout au long de son film, en particulier grâce à son ton lent et psychologique entièrement porté sur les épaules de la très craquante Camilla Belle, jeune actrice américaine prometteuse en passe de devenir l’un des futurs grands espoirs du cinéma U.S. Certes, tous les clichés y sont réunis, que ce soit le coup de la copine blonde qui va inévitablement se faire trucider, les traditionnels sursauts gratuits avec le chat qui passe dans les pattes, etc. Et pourtant, on adhère totalement à cette vision très premier degré des thrillers suffocants à l’ancienne. Effectivement, le film est lent et totalement dénué du traditionnel second degré des slashers movies d’aujourd’hui. Le réalisateur instaure un long crescendo d’angoisse et de tension psychologique en terrorisant sa pauvre actrice lâchée au beau milieu d’une grande maison isolée, terrain de jeu idéal pour un maniaque en manque de meurtre. Pour se faire, il multiplie jusqu’à plus soif les coups de téléphone à rallonge, les sursauts, les scènes à suspense, et une Camilla Belle omniprésente tout au long du film, avec peu de dialogues à fournir mais beaucoup d’expression à rendre à l’écran. On pourra reprocher ici la surabondance des coups de téléphone et les scènes à suspense qui semblent s’éterniser et traîner en longueur vers le milieu du film (il est vrai qu’il ne se passe quasiment rien durant toute la première partie du film, ce dernier semblant inexorablement tourner en rond), mais l’ambiance est si captivante et réaliste qu’il paraît difficile de ne pas frissonner avec ce thriller suffocant à l’ancienne, un brin rétro mais d’une efficacité redoutable!
La musique de ‘When A Stranger Calls’ a été confiée à Jim Dooley, plus connu pour être l’un des compositeurs de musique additionnelle à Media-Ventures pour le compte de Hans Zimmer. Depuis quelques années, Dooley commence à percer dans les scores solos, ‘When A Stranger Calls’ représentant son premier véritable gros effort en solo sur un long-métrage hollywoodien (le compositeur a aussi écrit pas mal de musiques pour des courts-métrages et s’est essayé à l’exercice de la musique de jeu vidéo en 2005 sur ‘SOCOM 3: U.S. Navy Seals’). Le score de ‘When A Stranger Calls’ s’apparente au style de la plupart des musiques de thriller hollywoodien d’aujourd’hui: orchestre brutal, noir et torturé, percussions agressives, effets électroniques macabres et dissonants, etc. Dooley suit ici les traces de Christopher Young et du grand Penderecki (influence avouée par le compositeur lui-même) pour nous proposer un score sinistre et atonal évoquant le suspense et la tension du film comme il se doit. L’introduction ‘The Carnival’ annonce déjà la couleur avec effets synthétiques glauques à souhait, cordes sombres, synthétiseurs atmosphériques pesants, effets de dissonances multiples et traditionnelle partie de piano. Le morceau évoque les premiers méfaits du psychopathe au début du film. On retrouve d’ailleurs le piano dans ‘Fateful Drive’ qui expose le thème principal un brin mystérieux et mélancolique (dans la lignée du thème de ‘The Ring’ de Hans Zimmer, pour lequel Dooley avait d’ailleurs déjà écrit de la musique additionnelle), associé dans le film à la jeune Jill et à ses tourments. Les morceaux sont généralement très longs et atmosphériques, Dooley s’autorisant alors de longs développements d’ambiance suffocantes et macabres parfaites pour l’atmosphère du film de Simon West. A noter que la musique est pour une fois très bien mixée et bien mise en valeur dans le film, permettant au score de Dooley de s’épanouir tout au long du film. On notera la façon dont la musique semble insister sur le caractère lourd, noir et menaçant lorsque Jill arrive pour la première fois chez les Mandrakis. Sans musique, la séquence aurait pu être bien banale et sans relief, mais la musique sert ici à anticiper le cauchemar à venir d’une façon peu subtile mais néanmoins efficace. ‘Exploring’ amorce le climat plus orienté suspense de la musique avec ses traditionnelles cordes dissonantes et effets électroniques sombres (à noter ici l’importance accordée aux basses dans le mixage de l’album – l’écoute au casque en devient même assez spectaculaire). ‘Have You Checked The Children ?’ (qui s’inspire de la fameuse phrase-clé du film) confirme la noirceur absolue de la partition de Dooley en créant un sentiment d’oppression, de peur et de malaise certain, comme si le danger semblait être omniprésent – associé à la menace de la présence du psychopathe qui se cache quelque part dans la maison. Le thème de piano aux notes fragiles et légères continue de flotter entre deux nappes de synthétiseur atmosphériques comme pour rappeler la détresse de la jeune baby-sitter face à la menace du psychopathe qui la harcèle au téléphone (on appelle ça le syndrome ‘post-Scream’). Hélas, la longueur de certains passages de suspense atmosphérique comme ‘Knock, Knock, Who’s There ?’ rendent l’écoute de ces passages bien difficiles en dehors des images du film (en revanche, cela fonctionne à merveille à l’écran!). Seuls les béophiles avertis et les fans d’ambiances noires et atonales à la Penderecki pourront trouver un grand plaisir à l’écoute de ces pièces qui nous immergent complètement dans l’obscurité (à noter que l’on sent toujours ici l’influence du ‘The Ring’ de Zimmer). La terreur pointe enfin le bout de son nez dans l’agité ‘Curtain Call’ avec ses cordes agressives (scène où Jill, terrorisée, baisse les rideaux de la maison), suivies d’un ’60 Seconds’ particulièrement pesant (scène où Jill essaie de tenir le maniaque plus de 60 secondes au téléphone afin que la police puisse repérer l’origine de l’appel) et d’un ‘Inside The House’ d’une agressivité rarement entendue chez Jim Dooley, morceau atonal extrêmement chaotique et dissonant qui n’évite hélas pas les débordements cacophoniques (l’inclusion au milieu de cette terrifiante masse sonore de cordes électroniques un peu ‘cheap’ limite musique de ‘série-B à suspense’ n’arrangeant hélas pas les choses!). Du chaos, il est justement question dans cette longue série de pièces à terreur entendues essentiellement dans la dernière partie du film, illustrant la traque et les courses poursuites entre Jill et le mystérieux psychopathe. ‘Stranger’, ‘Hunting Jill’, ‘Gotcha!’ et ‘The Hospital’ (scène finale où Jill se retrouve à l’hôpital) contenant autant de sursauts orchestraux que de débordements orchestraux/électroniques parfois à la limite de la saturation, absolument parfaits dans le contexte noir et chaotique du film. Dooley semble néanmoins prendre un malin plaisir à renforcer le sentiment de terreur pure dans ces passages extrêmement violents et parfois très cacophoniques. ‘Aftermath’ calme finalement le jeu en nous faisant réentendre une dernière fois le thème principal au piano avec cordes et harpe dans une version apaisée pour la fin du film. ‘When A Stranger Calls’ confirme le fait que Jim Dooley possède un potentiel certain qu’il mériterait de mette dorénavant bien plus en avant en choisissant des films plus ambitieux et personnels comme il le fait parfois dans les courts-métrages pour lesquels il travaille régulièrement. Dommage que son style soit encore trop impersonnel et toujours autant inspiré des travaux de Hans Zimmer et de l’écurie Media-Ventures. Dooley aurait tout intérêt à s’émanciper le plus vite possible de son mentor pour pouvoir travailler sur la maturité et la personnalité de sa musique. En tout cas, malgré ses quelques défauts, le score de ‘When A Stranger Calls’ s’avère être une petite réussite qui, sans être d’une folle originalité, apporte tout ce qu’il faut de frisson et de suspense au terrifiant thriller de Simon West. ---Quentin Billard |