1-Real Gone 3.21*
2-Route 66 2.51**
3-Life is a Highway 4.36***
4-Behind the Clouds 4.08+
5-Our Town 4.07++
6-Sh-Boom 2.25+++
7-Route 66 3.24#
8-Find Yourself 4.11##
9-Opening Race 2.04
10-McQueen's Lost 2.28
11-My Heart Would Know 2.26###
12-Bessie 0.58
13-Dirt Is Different 1.27
14-New Road 1.17
15-Tractor Tipping 1.21
16-McQueen and Sally 2.00
17-Goodbye 2.42
18-Pre-Race Pageantry 1.30
19-The Piston Cup 1.52
20-The Big Race 3.07

*Interprété par Sheryl Crow
Ecrit par Sheryl Crow
et John Shanks
**Interprété par Chuck Berry
***Interprété par Rascal Flatts
+Interprété par Brad Paisley
++Interprété par James Taylor
Ecrit par Randy Newman
+++Interprété par The Chords
#Interprété par John Mayer
##Ecrit et interprété par
Brad Paisley
###Interprété par Hank Williams Jr.

Musique  composée par:

Randy Newman

Editeur:

Walt Disney Records 61349-7

Album produit par:
Randy Newman

Artwork and pictures (c) 2006 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
CARS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Newman
Après le succès de l’impressionnant ‘The Incredibles’, les génies de chez Pixar nous reviennent en pleine forme avec ce qui pourrait bien faire date dans l’histoire du film d’animation U.S.: ‘Cars’. Nouveau chef-d’oeuvre du toujours très inspiré John Lasseter, ‘Cars’ met en scène un monde peuplé de voitures qui vivent et qui parlent comme des humains. Le réalisateur a toujours nourri dès sa plus tendre enfance une passion pour les voitures (son père travaillait dans une concession Chevrolet), passion qu’il a enfin eu l’occasion d’exprimer en grande pompe avec ce splendide ‘Cars’, véritable hymne aux voitures dans toute leur splendeur. Ici, la mécanique côtoie l’âme et les émotions pour notre plus grand plaisir! Flash McQueen, voiture de course tête brûlée, participe à la prestigieuse compétition de la Piston Cup durant laquelle une dizaine de bolides s’affrontent pour la victoire. Le jeune rookie qui ne cesse de rouler des mécaniques (c’est le cas de le dire!) espère bien rafler la mise et convaincre tout le monde que malgré le fait qu’il débute, il est le meilleur (sa popularité médiatique grandissante l’encourage en tout cas vivement à aller en ce sens). La course se conclut finalement par un ex aequo entre Flash McQueen, l’égocentrique Chick Hicks et l’indétrônable vieux champion The King. Pour les départager, le jury décide d’organiser dans une semaine une nouvelle course. McQueen se met alors en route vers la grande course à bord de son ami le camion Mack. Mais un incident survenu sur le trajet le fait tomber du camion. Perdu en plein milieu de la légendaire Route 66, McQueen erre à la recherche de Mack et atterrit en plein milieu de Radiator Springs, un petit village paisible construit au beau milieu d’une vallée. Poursuivi par la voiture shérif de Radiator Springs pour excès de vitesse (McQueen se croyant définitivement sur une piste de course), McQueen provoque une série de catastrophes et détruit une bonne partie de la route menant à Radiator Springs. Furieux, les habitants dirigés par le vieux Doc Hudson (une Hudson Hornet datant de 1951) obligent McQueen à réparer la route. Retenu contre sa volonté à Radiator Springs, Flash McQueen risque fort de ne jamais pouvoir rejoindre la course du Piston Cup à temps. Puis, le temps passant, le jeune rookie va devoir s’accommoder de son sort et réparer les dégâts qu’il a causé sur la route. Il va progressivement apprendre à connaître ceux qui vont devenir ses nouveaux amis, Mater la dépanneuse rouillée farfelue, Sally la jolie Porsche 2002, et bien sur le vieux Doc Hudson, dont le passé mystérieux cache un secret oublié. Avec ses nouveaux amis, Flash McQueen va découvrir qu’il existe autre chose de bien plus important que de remporter de somptueux trophées ou de courir après la gloire.

‘Cars’ est définitivement LE nouvel exploit technique et visuel de Pixar, un film passionné et passionnant du à l’imagination fertile d’un John Lasseter totalement déchaîné, exprimant ici à la fois sa passion pour la mécanique et pour les films d’animation. Avec ‘Cars’, le prestigieux studio s’est même payé le luxe de mettre au point un nouveau procédé d’animation baptisé le ‘ray tracing’, un concept tout neuf permettant à la carrosserie des voitures de refléter leur environnement d’une façon extrêmement réaliste. Plus qu’un simple film d’animation, ‘Cars’ a été une vraie aventure pour ses concepteurs puisque ces derniers ont voyagés tout au long de la mythique Route 66 pour s’inspirer des décors uniques de cette Amérique sauvage et folklorique symbolisée ici par le ville imaginaire de Radiator Springs. A travers le film, Lasseter et son équipe tentent de faire passer cette émotion propre à ces décors grandioses quasi uniques en leur genre (les décors sont de toute beauté, comme le reste du film d’ailleurs!). Mais ce qui frappe le plus ici, c’est l’inventivité et la richesse du scénario. Voilà enfin un film qui raconte une vraie histoire et qui ne se contente pas de montrer un spectacle gratuit et sans fond. Du coup, chaque personnage a sa propre personnalité et une véritable consistance qui lui donne une profondeur humaine réaliste et touchante. Evidemment, il s’agit ici d’un voyage initiatique pour le jeune héros du film, l’histoire portant une morale bienveillante sur l’importance de l’amitié, le dépassement de soi, la conviction en nos propres qualités intérieures, etc. Malgré le look parfois un peu enfantin des voitures, jamais le film ne bascule une seule fois dans un aspect gamin, bien au contraire, il s’adresse surtout aux adultes mais aussi aux enfants qui ne pourront qu’être émerveillés par tant de beauté, de perfection, de richesse, etc. Les séquences de course au début et à la fin du film sont proprement hallucinantes, d’une énergie spontanée rarement vue dans un film d’animation U.S. John Lasseter en profite au passage pour nous proposer une joyeuse relecture du ‘Days of Thunder’ de Tony Scott qui nous plongeait déjà en 1990 dans l’univers des courses de voitures américaines. Seule ombre au tableau, l’histoire semble malgré tout s’inspirer très nettement du ‘Doc Hollywood’ de Michael Caton-Jones (1991, avec Michael J. Fox), qui reprend une histoire tout à fait similaire mais transposé dans le monde des hôpitaux. Dommage que les scénaristes soient tombés dans la facilité – Pixar ne nous avait jamais habitué à cela! Passé ce petit point négatif finalement pas si terrible que cela étant donné les immenses qualités du film de John Lasseter, ‘Cars’ s’avère un pur chef-d’œuvre d’un cran encore au dessus de tout ce que Pixar a pu faire auparavant. Mention spéciale au délirant générique de fin, qui se paie le luxe de parodier les anciens films de Pixar (‘Toy Story’, ‘A Bug’s Life’, ‘Monsters, Inc.’, etc.) version voitures. En gros, les chef-d’oeuvres se font rares de nos jours, alors ne manquez surtout pas cet inoubliable ‘Cars’, vous ne pourrez pas le regretter!

La musique est une fois de plus confiée à Randy Newman, qui avait déjà signé les scores des précédents films d’animation de chez Pixar. Le score de ‘Cars’ n’a rien de révolutionnaire en soi et paraît même quelque peu mineur par rapport aux immenses qualités indéniables du film de Lasseter. Il serait malgré tout injuste de passer sous silence la sympathique contribution de Randy Newman à ce petit bijou d’animation U.S., tant le score s’avère être énergique, entraînant et parfois même très touchant, sans pour autant laisser un souvenir impérissable. Stylistiquement, on reste dans la mouvance des musiques de ‘Toy Story’ et ‘A Bug’s Life’ pour ne citer que les exemples les plus évidents : thèmes héroïques entraînants, orchestre survitaminé et même quelques passages de style rock/country pour évoquer les exploits du héros et les magnifiques décors du film. ‘Opening Races’ pose d’emblée le ton du score en annonçant une superbe aventure à grand renfort de cuivres héroïques et une première apparition du thème principal associé à la compétition de la Piston Cup, mélodie fraîche et enjouée typique de Randy Newman (façon ‘Maverick’). Puis, très vite, l’orchestre laisse place à une formation rock avec guitare électrique/batterie/basse pour accompagner la séquence de la course au début du film. Il est rare d’entendre Newman s’aventurer dans le registre du rock, un genre auquel il fait brillamment (mais peut être trop brièvement) référence ici, apportant un certain punch à l’ambiance survoltée de la course (un peu, une fois encore, à la façon de ‘Days of Thunder’ et la musique très rock ‘eighties’ de Hans Zimmer). Le thème de Flash McQueen apparaît dans ‘McQueen's Lost’, toujours confié à des cuivres sur un ton entraînant et héroïque un peu à l’ancienne (tendance Korngold). La tension monte néanmoins durant une bonne partie du morceau pour évoquer l’incertitude de l’issue de la course alors que McQueen a les pneus crevés. C’est alors qu’on pourra apprécier la petite pause bluegrass/country dans l’agréable ‘Bessie’ qui évoque là aussi une ambiance americana garantie 100%, Newman apportant une certaine fraîcheur à ces musiques dans le film.

L’orchestre revient dans ‘Dirt is Different’ avec une écriture de cordes mouvementée totalement maîtrisée. Le morceau possède là aussi une certaine énergie et une fraîcheur qui apporte du punch au film, sans oublier une très grande qualité dans les orchestrations très colorées du compositeur (typique de ses musiques pour les films d’animation de chez Pixar!), qui ne font que refléter la magnificence des couleurs et des images du film. Le morceau accompagne l’arrivée tonitruante de McQueen à Radiator Springs, suivi d’un très sympathique ‘New Road’ pour la scène où le jeune bolide construit la nouvelle route. On notera ici l’introduction d’un banjo et d’une mandoline, déjà présente dans ‘Dirt is Different’, et qui apporte là aussi un petit plus à la musique tout en évoquant ce côté vaguement ‘country’ de la musique (l’ambiance sauvage et irrémédiablement américaine de la légendaire Route 66). Newman se fait même plaisir en utilisant une autre guitare country dans l’entraînant ‘Tractor Tipping’ pour la scène où McQueen et Mater s’amusent à taquiner les tracteurs dans le champ. Le morceau part très vite sur un rythme sautillant faisant penser à une polka déchaînée sur fond d’orchestrations délirantes (sans aucun doute l’un des passages les plus amusants et les plus fun du score de ‘Cars’!). Dommage que, comme d’habitude, les morceaux semblent finir trop rapidement, l’absence de développements longs empêchant la musique de s’épanouir réellement sur l’album (même si évidemment dans le film, cela passe bien mieux!). On retrouve l’ambiance ‘americana’ dans le très agréable ‘McQueen and Sally’ pour la scène où les deux bolides partent faire une petite ballade loin derrière la ville. La musique affiche clairement la grande décontraction de la scène et se conclut de façon majestueuse pour la découverte de l’ancien relais abandonné, symbole d’une époque révolue. Randy Newman affiche une fois de plus ce ton décontracté et fun qui rend sa musique extrêmement agréable à écouter sans pour autant être débordante d’originalité (l’inclusion de nombreuses touches country évite quand même le tout orchestral généralement un peu monotone dans certaines partitions de Randy Newman).

Enfin, ‘Goodbye’ est un très joli morceau émotionnel plus intime dominé par vents, cordes, guitare et piano pour la scène où McQueen quitte Radiator Springs en laissant avec une certaine amertume ses amis derrière lui. Nostalgique et émouvant à souhait, le morceau fait parfois penser à certaines musiques de comédie romantique de Marc Shaiman ou d’Alan Silvestri. La partie finale débute avec les préparatifs de la course finale illustrée dans ‘Prerace Pageantry’ où le thème de la course revient dans un style toujours très héroïque sur fond de percussions martiales. Enfin, ‘The Piston Cup’ développe la thématique de la course dans un registre encore plus énergique et héroïque, morceau au cours duquel on retrouve les touches rock de ‘Opening Races’ pour faire monter la tension durant cette course finale effrénée qui aboutit au frénétique climax du score, ‘The Big Race’. Le thème de Flash McQueen est développé ici dans toute sa splendeur sur fond de cuivres héroïques du plus bel effet, écrit à l’ancienne. Le thème accompagne ici les exploits et la détermination de Flash McQueen qui compte bien tout mettre en oeuvre pour remporter la course cette fois-ci, soutenu par ses nouveaux amis et donc bien plus fort dorénavant. Les parties héroïques de ‘The Big Race’ nous font presque parfois penser aux envolées épiques de certaines partitions d’aventure du Golden Age hollywoodien, façon Erich Wolfgang Korngold.

Partition orchestrale fraîche matinée de touches country/americana du plus bel effet, ‘Cars’ n’a peut être pas l’étoffe d’un grand chef-d’œuvre mais s’impose néanmoins par son ton léger, agréable, héroïque et survitaminé, un score dans la continuité logique des ‘Toy Story’, ‘Monsters, Inc.’ ou bien encore ‘A Bug’s Life’, qui apporte un punch indispensable aux images du film de John Lasseter (qui met d’ailleurs toujours très bien en avant la musique de Randy Newman dans ses films, preuve d’une collaboration aisée et réussie entre les deux hommes). On pourra regretter une fois de plus le manque de surprise d’une composition agréable mais somme toute relativement passe-partout, qui pourrait coller sur n’importe quel film comédie/aventure à l’atmosphère americana. Néanmoins, on retrouve quand même le style Randy Newman dans ‘Cars’, et l’on sent vraiment à quel point le compositeur s’est fait plaisir en écrivant la musique de ce film (qui ne se ferait pas plaisir à sa place sur un film aussi génial?). Reste que, si vous avez aimé les musiques de ‘Toy Story’, ‘Monsters, Inc.’ et ‘A Bug’s Life’, ‘Cars’ devrait vous séduire amplement par son ton décontracté, son entrain et son enthousiasme communicatif. Les autres pourront tout simplement apprécier le charme d’une partition joyeuse et totalement décomplexée, qui prend un malin plaisir à ‘jouer’ avec les images du film de John Lasseter, sans pour autant déborder d’une folle originalité!


---Quentin Billard