1-The Well 11.24
2-Before You Die
You See The Ring 7.09
3-This Is Going To Hurt 2.48
4-Burning Tree 10.13
5-Not Your Mommy 3.59
6-Shelter Mountain 4.10
7-The Ferry 3.15
8-I'll Follow Your Voice 6.28
9-She Never Sleeps 2.17*
10-Let The Dead Get In 3.59*
11-Seven Days 3.24*
12-Television 4.00*

*Remix réalisé par
Henning Lohner,
Martin Tillman et Trevor Morris.

Musique  composée par:

Hans Zimmer

Editeur:

Decca/Universal B0004405-02

The Ring

Montage musique:
Trevor Morris
Musique additionnelle de:
Jim Dooley, Henning Lohner,
Martin Tillman


The Ring 2

Composé par:
Henning Lohner, Martin Tillman
Thèmes originaux de:
Hans Zimmer
Musique additionnelle de:
Trevor Morris
Album produit par:
Hans Zimmer, Trevor Morris

Artwork and pictures (c) 2002 Dreamworks SKG. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE RING
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer
Devant le succès retentissant du désormais très culte ‘Ring’ d’Hideo Nakata, il paraissait évident qu’Hollywood allait s’intéresser d’un peu plus près au phénomène Ring en proposant son propre remake, réalisé ici par le tâcheron Gore Verbinski (‘Pirates of the Caribbean’, ‘Mouse Hunt’, ‘The Mexican’, etc.) qui ne nous a encore jamais rien offert de bien transcendant jusqu’à présent. Après la mort de sa jeune nièce Katie (Amber Tamblyn) foudroyée par la peur après avoir visionné une mystérieuse cassette sept jours auparavant, Rachel Keller (Naomi Watts), journaliste de Seattle, décide de mener sa propre enquête sur cette mort aussi brutale que tragique. Il faut dire que son jeune fils Aidan (David Dorfman) paraît à son tour extrêmement affecté par la mort de Rachel qui comptait beaucoup pour lui, offrant alors à Rachel une raison de plus d’en savoir plus sur ce mystérieux enregistrement qui, selon certains racontars, aurait provoqué la mort de sa jeune nièce. Elle décide alors de faire appel à son ex-mari Noah (Martin Henderson) avec lequel elle va décortiquer la fameuse cassette vidéo maléfique. Lorsqu’un individu visionne cette cassette dévoilant des images troublantes, énigmatiques et inquiétantes (l’image du cercle – symbole de la mystérieuse malédiction qui se répète sans cesse comme une boucle, d’où l’idée du cercle ici), un coup de téléphone lui annonce qu’il va mourir dans sept jours. C’est ce qui est arrivé à Rachel et à Noah qui ont tout deux vus la cassette, ainsi que le jeune Aidan, qui l’a visionné par mégarde sans savoir de quoi il s’agissait réellement. Désormais, Rachel n’a plus que de sept jours pour percer le secret de la terrible malédiction du cercle et sauver sa vie ainsi que celle d’Aidan.

La version originale japonaise de 1998 avait étonné le public par son côté retenu, son univers psychologique et tourmenté refusant systématiquement les effets gores sanguinolents au profit d’une atmosphère de malédiction pesante et angoissante, sans grands artifices. ‘The Ring’ version U.S. reste ainsi respectueux de cette ambiance froide et inquiétante tout en apportant un peu plus d’humanité que dans le film japonais qui était somme toute assez froid et lent. Naomi Watts reste comme d’habitude égale à elle même, habitée par son personnage du début jusqu’à la fin, nous rappelant qu’elle fait désormais partie des grandes actrices américaines de ce début de 21ème siècle. Le film est parsemé de scènes fortes, que ce soit la lente et angoissante introduction qui s’amuse à faire des clins d’œil aux ambiances des traditionnels slasher movies (le coup des deux adolescentes un peu artificielles qui s’amusent à se faire peur avec des effets de sursauts gratuits et très conventionnels), sans oublier l’impressionnante séquence du cheval qui se noie ou celle de la première vision de la cassette vidéo et ses images perturbantes. De par son atmosphère urbaine lente et pesante, le film de Gore Verbinski arrive à nous maintenir en haleine du début jusqu’à la fin avec un crescendo de tension habilement entretenu, sur fond de malédiction et de quête de la vérité. Le scénario d’Ehren Kruger reste donc très fidèle au film d’origine tout en y apportant une touche plus personnelle, plus humaine (et forcément plus américaine, mais sans le côté artificiel de ce type de cinéma d’épouvante). Misant ainsi plus sur le suspense, la peur et la tension psychologique, ‘The Ring’ conserve une place de choix dans l’univers des remakes U.S. de qualité (ils sont rares de nos jours) et nous prouve à quel point la saga ‘Ring’ n’a pas finie de nous terroriser!

‘The Ring’ étant une production Dreamworks, il paraissait évident que Hans Zimmer soit engagé pour écrire la musique du film de Gore Verbinski, étant donné que le compositeur allemand a déjà collaboré à de nombreuses reprises sur d’anciennes productions Dreamworks telles que ‘An Everlasting Piece’, ‘Gladiator’, ‘The Prince of Egypt’, ‘The Peacemaker’, etc. Comme d’habitude, Hans Zimmer s’est offert ici les services de ses collègues de Media-Ventures, à savoir Henning Lohner, Jim Dooley et Martin Tillman, qui ont écrit la musique additionnelle du film. La musique de Zimmer et ses sbires ressemble à ce que le compositeur a fait récemment sur le ‘Hannibal’ de Ridley Scott: une musique mettant en avant une écriture moderne et classique à la fois du pupitre des cordes, un piano vaporeux, une ambiance sombre et atmosphérique qui semble flotter sur les images du film, etc. Le score mélange sonorités électroniques étranges et blafardes avec piano et cordes sombres. ‘The Well’ ouvre le score sur fond de synthés atmosphériques étranges tandis que le piano dévoile le thème principal du score, mélodie mystérieuse lente et inquiétante associée à la malédiction de la cassette vidéo, et qui rappelle aussi par moment le motif principal de ‘Hannibal’ (à noter que le morceau contient ici des extraits du score de ‘The Ring’ et de ‘The Ring 2’ mélangés dans une même suite!). Le thème est ensuite repris par les cordes sur un rythme s’apparentant à une valse mystérieuse et envoûtante, parfaite dans le contexte du film de Verbinski. La seconde partie du morceau met en avant une écriture de cordes agitées évoquant la tension du film, morceau écrit par Jim Dooley et qui apporte une excellente tension à la scène grâce à l’impressionnant travail des cordes qui rappelle par moment certaines oeuvres de Philip Glass, agrémenté ici d’une mystérieuse partie agitée de violoncelle soliste de Martin Tillman, toujours très proche là aussi du style plus sombre et atmosphérique de ‘Hannibal’. Le morceau évoque le compte à rebours mortel qui pèse sur Rachel et son entêtement à découvrir la vérité.

Dans le même ordre d’idée, ‘Before You Die You See The Ring’ résume parfaitement à lui tout seul toute l’ambiance mystérieuse, inquiétante et envoûtante de la musique de ‘The Ring’. Zimmer utilise ici cordes sombres, piano, harpe et célesta pour la scène où Rachel cherche à décoder le mystère du phare qui apparaît dans la cassette vidéo. La dernière partie, plus mélancolique et intime d’esprit, rappelle la facette plus humaine du film (un élément qui n’apparaissait pas vraiment dans la version japonaise d’origine) avec des cordes amères et une reprise mystérieuse du thème de piano rappelant les ravages de la malédiction durant la scène des funérailles de Katie vers le début du film. ‘This is Going To Hurt’ débute quand à lui sur une reprise du thème aux cordes graves et enchaîne sur un nouveau passage de cordes déchaînées incluant un superbe solo de violoncelle qui interprètent des traits rapides de façon virtuose (on retrouve là aussi un côté un peu Philip Glass), se concluant sur une partie orchestrale agressive et terrifiante, accompagnant une autre scène de terreur du film. Les cordes créent un sentiment d’urgence, de menace et de danger, soutenues par une petite rythmique électronique entêtante, le côté répétitif apportant une ambiance particulière aux images plus terrifiantes du film, sans oublier ici un excellent travail autour de sonorités électroniques macabres et quasi dérangeantes (l’idée étant d’incarner musicalement la terreur qu’inspire les méfaits de la malédiction du cercle). A noter que l’on retrouve aussi quelques éléments du score vers le milieu du mystérieux ‘Burning Tree’ (essentiellement constitué de segments du score de ‘The Ring 2’) et dans ‘I’ll Follow Your Voice’, qui contient la plupart des morceaux de la fin du film comme la scène où Rachel retrouve le corps de Samara au fond du puit (d’où le côté mélancolique et apaisée de la musique au cours de cette scène), tandis que la partie finale du morceau dévoile la facette plus terrifiante du score de ‘The Ring’ avec une brève montée de tension utilisant d’impressionnantes cordes dissonantes et agressives pour évoquer les derniers méfaits de la malédiction du cercle (scène de la mort de Noah vers la fin du film). La musique apporte une ambiance particulière à cette scène, un sentiment d’inexorabilité et d’horreur absolue, une vraie surprise de la part d’Hans Zimmer, qui a rarement eu l’occasion d’écrire une musique aussi macabre et sinistre pour un film américain. A noter pour finir que le séquençage de l'album est un peu particulier, puisque toutes les pistes mélangent des extraits de 'Ring' et 'Ring 2' sans préciser qui a fait quoi pour chaque morceau.

Vous l’aurez compris, ‘The Ring’ est un score un peu particulier de la part de Hans Zimmer, qui s’inspire ici du style de son récent travail sur ‘Hannibal’ pour nous proposer une nouvelle partition sombre, envoûtante et assez inventive, qui colle à merveille à l’ambiance pesante et psychologique du film de Gore Verbinski. Si Zimmer ne révolutionne en rien le schéma classique qu’il s’est imposé depuis quelques années (violoncelle de Martin Tillman, écriture de cordes répétitives à la ‘Hannibal’, effets électroniques glauques, etc.), il nous en propose néanmoins une parfaite relecture dans ‘The Ring’, apportant un ton particulièrement noir, amer et mystérieux au film. On est loin ici du style atonal/expérimental de la musique de Kenji Kawai pour la version japonaise de 1998, Hans Zimmer ayant préféré opter pour une approche plus humaine, plus classique aussi de la musique, même si le ton reste ici résolument moderne. Avec l’album publié par Decca Records, vous pourrez retrouver un mélange des scores de ‘The Ring’ et ‘The Ring 2’, qui devraient satisfaire pleinement les fans d’Hans Zimmer et de ses musiques pour la saga ‘Ring’!


---Quentin Billard