1-Leave The Broken Hearts 3.31*
2-Blue Eyes Woman 3.04**
3-Highway Kind 3.12***
4-Summers Gonna Be My Girl 3.45+
5-More and More 2.24++
6-The Walls 2.37+++
7-In The Valley of the Sun 2.44#
8-Daisy 2.24##
9-California Dreamin 2.49###
10-Forbidden Zone 1.56
11-Gas Haven 1.45
12-Out House 1.07
13-Praying 0.49
14-Beauty 3.00
15-Ravens 3.11
16-Daddy Daddy 1.25
17-Beast Finds Beauty 1.35
18-Trailer 3.33
19-Aftermath 1.40
20-Ethel's Death 4.01
21-Next Morning 1.42
22-Mine 1.50
23-Village Test 2.39
24-Breakfast Time 5.04
25-Play With Us 2.25
26-The Quest 1 1.35
27-The Quest 2 1.25
28-Sacrifice 1.05
29-It's Over? 1.44

*Ecrit et interprété par
The Finalist
**Interprété par The Go
Ecrit par John Krautner, Robert Harlow
***Ecrit et interprété par
Moot Davis
+Interprété par The Go
Ecrit par John Krautner, Robert Harlow
++Interprété par Webb Pierce
Ecrit par Merle Kilgore
+++Ecrit et interprété par
The Vault
#Interprété par Buddy Stuart
Ecrit par L. Stuart
##Ecrit et interprété par
Wires on Fire
###Interprété par The Bald Eagles
Ecrit par Michelle Phillips

Musique  composée par:

Tomandandy

Editeur:

Lakeshore Records
LKS 33852

Supervision de l'album:
David Franco
Producteur:
Pete Anderson
Préparation de la musique:
Robert Puff
Producteur exécutif:
Skip Williamson, Brian McNelis
Montage musique:
Sheri Ozeki

(c) 2006 Fox Searchlight Pictures/Major Studio Partners. All rights reserved.

Note: ***
THE HILLS HAVE EYES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Tomandandy
Eh oui, encore un remake de plus! Mais cette fois-ci, il s’agit d’une véritable petite surprise. A priori, on n’attendait pas grand chose du remake de ‘The Hills Have Eyes’ (La colline a des yeux), second film d’horreur de Wes Craven réalisé en 1977 avec le monstrueux Michael Berryman dans le rôle de Pluto, le barbare dégénéré. C’est le français Alexandre Aja qui s’est alors vu confier la direction de ce remake produit par la 20th Century Fox. Pour information, Aja s’était fait connaître en France pour son fameux film d’horreur ‘Haute Tension’ tourné en 2003, qui mettait en scène une Cécile de France terrorisée par un redoutable serial killer incarné par Philippe Nahon. Alexandre Aja (fils d’Alexandre Arcady) est un véritable passionné de films d’horreur qui s’est vu offrir la chance avec le remake de ‘The Hills Have Eyes’ de nous prouver une fois de plus son amour pour le cinéma de genre, un cinéma dérangeant, éprouvant, terrifiant et choquant, autant d’adjectifs qui pourraient tout simplement qualifier à merveille le nouveau petit bijou du jeune réalisateur prodige. Effectivement, autant le film d’origine de 1977 avait été tourné avec peu de moyens par un Wes Craven débutant et pas encore au sommet de son art, autant le ‘Hills Have Eyes’ version 2006 est une véritable tuerie dans tous les sens du terme. Alexandre Aja nous offre un véritable électrochoc, une surprise inattendue sur un film pour lequel tout paraissait pourtant déjà plombé d’avance. Si le film commence de façon lente et un peu monotone, la séquence du viol dans la caravane est déjà proprement hallucinante de barbarie et de terreur. On avait rarement vu une production horrifique hollywoodienne aller aussi loin dans la violence, totalement dénué ici du second degré qui plombe habituellement les slasher movies américains basiques. Aja veut que son film fasse mal et il nous le fait clairement comprendre sans compromis. Dès lors, c’est l’escalade de la barbarie, le réalisateur accumulant les scènes choc et dérangeantes en mélangeant gore, violence et terreur pure. Impossible de rester impassible devant la virtuosité d’un tel spectacle horrifique! A noter qu’Alexandre Aja en profite aussi pour dénoncer au passage les conséquences catastrophiques des radiations dues aux tests nucléaires – d’où un générique de début particulièrement perturbant, où une chansonnette country est associé ironiquement à des images d’explosions nucléaires et des flashs chocs de bébés malformés et défigurés (agrémentés d’un bruit strident absolument ignoble!).

L’histoire, reste quand à elle inchangée: Big Bob (Ted Devine) et sa femme Ethel (Kathleen Quinlan) partent en Californie fêter leur anniversaire de mariage en compagnie de leur famille à bord d’un camping car. Lynn (Vinessa Shaw), la fille aînée, voyage avec son mari Doug (Aaron Stanford) et leur bébé à bord du camping-car. Mais les relations entre Doug et son beau-père s’avèrent être très tendues, tandis que la jeune Brenda (Emilie de Raven) regrette d’avoir accepté de faire le voyage avec eux et préférerait être avec ses copines en train de faire la fête ailleurs. Quand au jeune Bobby (Dan Byrd), il préfère la compagnie de ses deux chiens, Beauty et The Beast. Un jour, alors que la famille atteint une route désertique conduisant vers des collines perdues, les pneus de la voiture crèvent, les obligeant à demander de l’aide dans les environs. Cette ruse diabolique est en fait l’oeuvre d’une bande de cannibales dégénérés qui hantent les lieux, victimes des radiations radioactives causées par d’anciens tests nucléaires qui ont dévastés la région et provoqués une multitude de malformations génétiques chez les habitants des environs. C’est le début du cauchemar pour la famille Carter! En bref, si vous voulez enfin voir un vrai film d’horreur comme on en avait pas vu depuis des lustres, ruez vous sur ‘The Hills Have Eyes’! Rares sont les réalisateurs d’aujourd’hui à savoir maîtriser pleinement ce genre difficile cerné par les clichés, et force est de constater qu’Alexandre Aja a réussi là un véritable tour de force en nous livrant ce qui reste à ce jour son meilleur film d’horreur, qui n’a pas fini de faire parler de lui!

La musique a été confiée à Tomandandy, duo électro constitué de deux musiciens new-yorkais, Andy Milburn et Thomas Hajdu. Crée à la fin des années 80, le duo opère déjà depuis quelques temps sur le cinéma et les films publicitaires, ayant écrit entre autre les musiques de ‘The Rules of Attraction’, ‘Arlington Road’, ‘The Mothman Prophecies’ ou bien encore le récent ‘Mean Creek’. Le score de ‘The Hills Have Eyes’ est absolument typique du style habituel de Tomandandy, constitué essentiellement de sonorités électro étranges et inquiétantes et de samples trafiqués, sans oublier des sonorités de guitares électriques déformées et quelques sons de cordes lugubres qui agrémentent parfaitement l’ensemble. L’utilisation de sons déformés est d’ailleurs assez astucieuse puisqu’elle renvoie à la présence dans le film des mutants dégénérés. ‘Forbidden Zone’ ouvre le film au son de guitares électriques sombres et de nappes sonores électroniques inquiétantes qui créent une atmosphère musicale atonale lourde et pesante dès le début du film, avec un soupçon d’expérimentation parfait pour le film. ‘Gas Haven’ développe alors le thème principal joué aux cordes sur fond de sonorités électroniques inquiétantes, durant la scène où les Carter arrivent à la station service. Ici aussi, Tomandandy crée un véritable design sonore particulièrement efficace bien que sans grande surprise, les cordes étant bien mises en avant ici sur fond de nappes électro macabres, exprimant un fort sentiment de danger et d’oppression. La tension ne cesse alors de monter tout au long des morceaux de la première partie du film, comme dans le très menaçant ‘Beauty’ et son magma sonore inquiétant pour la scène où l’un des deux chiens de Bobby s’échappe dans les collines avant de se faire mystérieusement tuer par un individu qui rôde dans le coin. Ici aussi, le duo continue d’expérimenter sur ses différentes sonorités électro/acoustiques avec une certaine maîtrise, très éloigné des habituels scores orchestraux que l’on entend traditionnellement dans les productions horrifiques hollywoodiennes. Il ne fait nul doute qu’un morceau aussi efficace que ‘Beauty’ devrait séduire pleinement les fans d’atmosphères électro expérimentales! Idem pour le sinistre ‘Ravens’ et son atmosphère de cauchemar qui continue de faire monter la tension et de personnifier musicalement le danger qui guette la famille Carter. A noter que le thème principal est toujours présent, une sorte de leitmotiv inquiétant associé dans le film aux méfaits des mutants.

‘Daddy Daddy’ se distingue des autres morceaux par son aspect rythmique nettement plus prononcé, Tomandandy utilisant ici différentes sonorités de percussions déformées, que ce soit des sons de chaînes métalliques ou de tambours graves, sans oublier des textures sonores elles aussi déformées, qui continuent de renforcer l’atmosphère oppressante de la musique et de personnifier musicalement la présence des mutants dans les environs. L’utilisation d’un mélange très pesant basse/guitares électriques dans ‘Beast Finds Beauty’ permet de relancer la tension (scène du viol dans la caravane), tandis que ‘Trailer’ nous propose un passage répétitif, brutal et hypnotisant à l’aide de sonorités techno répétées de façon quasi abrutissante. On monte ici d’un cran dans l’expérimentation, alors que le motif de 2 notes répétées de basse présent dès le début du morceau réapparaît ici pour évoquer le danger au cours de la première scène d’attaque des mutants. Avec ‘Next Morning’, qui accompagne la séquence du lendemain après l’attaque extrêmement brutale des mutants sur la caravane en pleine nuit, Tomandandy continue d’expérimenter en mélangeant ici aussi diverses sonorités de percussion et quelques touches orchestrales (cordes et cors principalement). ‘Village Test’ met même en avant une guitare avec quelques cordes/flûtes et des nappes synthétiques brumeuses pour la scène où Doug part dans le village test pour récupérer son bébé capturé par les mutants. La tension vient ici de la superposition des sonorités orchestrales/électroniques et de la présence des guitares (mélangeant différentes sonorités de guitares électriques), aboutissant à un ‘Breakfast Time’ particulièrement agressif pour la séquence de l’affrontement entre Doug et les mutants dans la maison du village test.

Sonorités déformées, clusters de cordes et textures sonores techno continuent de se chevaucher pour former un magma sonore particulièrement brutal et macabre à l’écran. A noter une utilisation inattendue de samples de choeurs à la fin du morceau, qui se conclut d’une façon quasi épique lorsque Doug tue les mutants, la musique exprimant à la fois un sentiment de victoire amère et la transformation de Doug en machine à tuer (d’où la morale de l’histoire, qui montre des personnes ordinaires obligés de sombrer à leur tour dans la barbarie pour pouvoir survivre). Cette atmosphère grandiose et sombre se prolonge dans ‘Play With Us’ pour accompagner la suite de l’affrontement entre Doug et les mutants, bien décidés à ne pas le laisser partir avec son bébé. Dès lors, la musique devient plus rythmée, plus agressive, les parties orchestrales devenant aussi plus présentes et toujours bien mixées avec les sonorités électroniques macabres et défigurées. ‘The Quest I’ et ‘The Quest II’ sont ainsi très représentatifs de ces atmosphères brutales qui accompagnent parfaitement la confrontation finale, tandis que ‘The Quest II’ aboutit de façon inattendue à un final orchestral de cordes/cuivres/guitares grandiose pour la victoire finale de Doug, un morceau qui paraît presque un peu exagéré et surdimensionné sur les images de cette scène et qui porte un certain second degré inattendu et fort bienvenue. Le calme revient enfin dans ‘Sacrifice’ avec sa guitare plus mélodique tandis que ‘It’s Over?’ conclut la partition de façon grandiose, à l’image de ‘The Quest II’, le morceau faisant parfois penser à certaines musiques western à l’ancienne (les décors désertiques du film aidant!), majestueux et sombre à la fois, idéal pour parachever la partition de ‘The Hills Have Eyes’ en beauté.

Tomandandy continue ainsi de mener son petit bonhomme de chemin dans la musique de film hollywoodienne, le duo semblant préférer depuis quelques temps les thrillers et autres films d’horreur lui permettant d’expérimenter d’une façon toujours assez libre et décomplexée. Décidément, les producteurs de la Fox auront bel et bien donné carte blanche au réalisateur et au compositeur du film, les deux partis semblant avoir opéré sur ce film avec une certaine aisance rare de nos jours à Hollywood. La musique apporte évidemment son lot de terreur et de frisson au film d'Alexandre Aja, personnifiant à merveille le sentiment d'oppression, de menace et de barbarie. Hélas, ce n’est pas pour autant que la musique de ‘The Hills Have Eyes’ est un grand chef-d’oeuvre du genre! On appréciera incontestablement le côté expérimental et parfois étonnant de la partition mais on regrettera le fait qu’en dehors du film, la musique semble s’essouffler et avoir bien du mal à s’apprécier en soi. La facette parfois répétitive de la première partie plus atmosphérique du score empêche d’ailleurs l’écoute de décoller vraiment, alors qu’il faut attendre la dernière partie pour enfin entendre le duo se lâcher au cours des longues séquences barbares/gores de la fin du film. Dommage, car la BO de ‘The Hills Have Eyes’ possède pourtant une qualité qui fait défaut à la plupart des compositeurs hollywoodiens d’aujourd’hui: une certaine inventivité!


---Quentin Billard