1-Theme from 'Lonesome Dove' 5.13
2-Jake's Fate 2.15
3-Night Mares (Deets, Newt) 3.56
4-Cowboys Down The Stree 3.56*
5-Statue/Deets Die 3.04*
6-Arkansas Pilgrim
(Clara, July, Lorena) 4.30
7-Sunny Slopes of Yesterday 1.58*
8-The Leaving 3.30
9-On the Trail 6.46
10-Murdering Horse Thieves 1.16
11-Gus & P-Eye - The Search 5.27
12-Gus Dies 2.34*
13-Captain Call's Journey 7.18
14-Farewell Ladies - Finale 5.44

*Previously Unreleased Track

Musique  composée par:

Basil Poledouris

Editeur:

Sonic Images SID-8816

Musique produite par:
Basil Poledouris
Monteur musique:
Tom Villano
Album original séquencé par:
Basil Poledouris, Tim Boyle,
Tony Jones

Producteur exécutif pour Sonic Images:
Brad Pressman
Produit par:
Basil Poledouris, Ford A. Thaxton
Producteur associé:
Tim Boyle

Ce CD est dédié à la mémoire de:
David Kraft

Artwork and pictures (c) 1989 Quintex Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ****
LONESOME DOVE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Basil Poledouris
‘Lonesome Dove’ est un gigantesque western épique de plus de 6 heures réalisé pour la télévision par l’australien Simon Wincer. Adapté du roman de Larry McMurtry, ‘Lonesome Dove’ évoque le parcours périlleux et mouvementé de deux anciens rangers qui quittent leur ferme du Texas avec leurs amis pour élever du bétail dans le sud du Montana. Le film montre le destin croisé de différents personnages, à commencer par les deux héros du film, Augustus McCrae (Robert Duvall) et le capitaine Woodrow F. Call (Tommy Lee Jones). Partant de leur petit bled texan nommé Lonesome Dove, Gus et Woodrow entraînent dans leur voyage le vieux P.E. Parler (Tim Scott), Joshua Deets (Danny Glover) et le jeune Newt Dobbs (Rick Schroder). D’autres individus vont très vite se joindre à leur voyage comme Jack Spoon (Robert Urich), un ancien Texas Ranger revenu dans le pays après des années d’absence. Le groupe de cow-boys quitte donc le Texas en direction du Montana. Pendant ce temps à Fort Smith, le shérif July Johnson (Chris Cooper) est chargé de retrouver Jack Spoon, qui a assassiné accidentellement le maire de la ville il y a quelques années et qui avait été obligé de s’enfuir pour éviter la prison. Le shérif emmène dans son voyage le fils de sa femme Elmira (Glenne Headly), qui l’abandonne lâchement lui et son fils pour partir rejoindre son amant Dee Boot, alors même qu’elle est enceinte. De son côté, Jack a emmené avec lui la belle Lorena (Diane Lane), une jolie entrepreneuse bien décidée à quitter le monde de la prostitution pour vivre une nouvelle vie. Mais très vite, le comportement violent de Jack va obliger la jeune demoiselle à se réfugier dans les bras de son ami Gus dont elle va finir par tomber amoureuse. Seul problème, Gus profite du voyage pour retrouver Clara Allen (Anjelica Houston), son ancienne compagne établie désormais dans un ranch du Nebraska. Il devra tôt ou tard faire un choix entre Clara et la jeune Lorena. Le voyage sera donc mouvementé et parsemé d’embûches, d’accidents et de morts, car, comme l’annonce le monologue introductif du début du film, certains n’arriveront pas vivant à la fin de ce très long voyage.

‘Lonesome Dove’ est un téléfilm d’une qualité rare. Doté d’un budget conséquent de 20 millions de dollars, le grand téléfilm en quatre parties de Simon Wincer obtient un très grand succès aux Etats-Unis où il fut couronné de plusieurs prix et donna naissance à un film intitulé ‘Return to Lonesome Dove’ avec Jon Voight dans le rôle du capitaine Woodrow, et la série ‘Lonesome Dove, The Series’. ‘Lonesome Dove’ a joué un rôle important à l’époque dans le cinéma américain car c’est lui qui a permit de relancer à la fin des années 80 la mode des westerns ‘eighties’ déjà initiée par le ‘Silverado’ de Lawrence Kasdan, et suivi dans les années 90 par de grands westerns comme ‘Wyatt Earp’ de Lawrence Kasdan ou le célèbre ‘Dances with Wolves’ de Kevin Costner qui doit beaucoup à la mini série de Simon Wincer. ‘Lonesome Dove’ se distingue par sa très grande richesse d’émotion et la qualité de ses personnages et de ses grands paysages. Tous les ingrédients d’un grand western sont ici réuni, sauf qu’à la place de passages romancés ou des traditionnels duels western-spaghetti, le téléfilm laisse la place à une description réaliste et authentique de la vie dans l’Ouest américain sauvage de la fin du 19ème siècle, se débarrassant au passage de certains clichés largement entretenus durant des années par les westerns américains. Ici, les cow-boys sont des êtres humains qui aiment et qui souffrent, plongés dans un monde difficile et rude sans compromis. Le jeu des acteurs, l’immense beauté des plaines du Texas et du Montana, les dialogues justes et les situations du film possèdent une certaine spontanéité, une émotion, une humanité et une fraîcheur qui frôlait en 1989 le jamais vu dans un western américain de cette envergure, soutenue par un casting impressionnant incluant Robert Duvall, Tommy Lee Jones, Danny Glover, Diane Lane, Frederic Forrest, Robert Urich, D.B. Sweeney, Angelica Houston, Chris Cooper, Glenne Headly, Steve Buscemi, Timothy Scott, etc. Simon Wincer a réussit à donner une profondeur incroyable à ses personnages principaux, chacun possédant une personnalité forte largement développée durant les 384 minutes du film qui les rend très vite attachant. Entre drame contemplatif, péripéties épiques, romance et affrontements violents, ‘Lonesome Dove’ a parfaitement su renouveler le genre du western de la fin des années 80 et prouver qu’il avait encore quelques beaux jours devant lui!

La musique symphonique de Basil Poledouris a sans aucun doute contribué à son tour au succès de la mini série de Simon Wincer, marquant au passage le début de la collaboration entre Poledouris et Wincer qui se prolongera par la suite sur des films comme ‘Quigley Down Under’ (1990), ‘Harley Davidson and the Marlboro Man’ (1991), ‘Free Willy’ (1993) et ‘Crocodile Dundee in Los Angeles’ (2001). A noter que pour ce très long téléfilm de plus de 6 heures, Basil Poledouris a écrit près de 3h45 de musique, l’album publié chez Sonic Images ne nous offrant qu’une mince sélection de 55 minutes de musique reprenant l’essentiel de la partition. Le score de ‘Lonesome Dove’ retranscrit avec majestuosité et grandeur l’immense beauté des paysages de l’ouest américain avec un ton émotionnel et nostalgique constant tout au long du score, renvoyant à la facette plus contemplative et intime du film de Simon Wincer. Une fois encore, le genre du western a inspiré au compositeur une musique ample et lyrique, comme le confirme d’entrée ‘Theme from Lonesome Dove’, qui nous dévoile le thème principal de la partition de Poledouris. Après un duo trompette/cor plutôt solennel et que l’on entend dans une scène vers la fin du film, le thème apparaît enfin à 1.11 (dommage que la transition entre les deux parties musicale soit assez ratée) joué par des cordes amples sur une mesure à 3 temps. Le thème est associé ici à l’ouest américain et au voyage des cow-boys vers le Montana. Le thème s’articule en réalité en deux parties, la seconde partie possédant un côté mélodique plus mémorable et un lyrisme majestueux et touchant. Le morceau évoque immédiatement les grandes plaines de l’ouest américain, tandis que la troisième et dernière partie du morceau dévoile une très belle partie de flûtes/cordes/harpe de toute beauté reprenant le thème principal, dans une variante associée ici à la dimension plus humaine et intime du film. A noter que le thème est entendu dans le film pour le générique de début des 4 parties.

‘Jake’s Fate’ confirme alors l’orientation plus intime du score de ‘Lonesome Dove’. Après un début sombre et menaçant pour la scène de la pendaison de Jack dans la troisième partie du téléfilm, la musique devient plus émouvante, plus intime, avec des orchestrations favorisant les cordes et les vents et quelques cuivres rappelant la tonalité plus ‘western’ de la musique. A noter une dernière partie faisant intervenir le dulcimer de Dan Grecco, un instrument que l’on retrouvera tout au long du film et associé quand à lui aux sonorités plus ‘americana’ du score. ‘Night Mares’ dévoile quand à lui un autre thème associé aux héros du film, thème de chevauchée héroïque et très ‘americana’ d’esprit là aussi, joué par des trompettes sur un rythme entraînant typique des grandes aventures équestres à l’ancienne (et aussi typique des thèmes amples/héroïques comme Basil Poledouris les affectionne tant). A noter une touche plus mexicaine d’esprit avec des trompettes ‘mariachi’ et des castagnettes vers la première partie du morceau, durant la scène où Gus et Woodrow volent les chevaux de Po Campo dans la première partie du téléfilm, un passage qui rappelle plus certaines partitions westerns du grand Jerry Goldsmith. Poledouris n’en oublie pas pour autant la partie plus dramatique du film comme le confirme ‘Statue/Deets Dies’ pour la scène de la mort de Deets (Danny Glover), illustrée musicalement avec une certaine retenue très mélancolique. On notera ici l’importance des orchestrations dominées par les cordes et les instruments à vent solistes (hautbois, basson, flûte, etc.).

Poledouris s’est aussi amusé à écrire quelques morceaux de style folk/country comme ‘Cowboys Donw The Street’ qui accompagne certaines scènes plus paisibles où les cow-boys de la bande à Gus partent s’amuser en ville, typique de ce genre de musique folk américaine que l’on entendait souvent jouées dans les saloons ou les restaurants de cette époque. On retrouve cette touche folk dans ‘Arkansas Pilgrim (Clara, July, Lorena)’ où Poledouris dévoile une mélodie aux accents populaires alors que la seconde partie se veut plus orchestrale et intime associée à la romance entre Gus et Lorena. A noter l’utilisation très nostalgique de la guitare dans ‘Sunny Slopes of Yesterday’ qui dévoile un nouveau thème associé lui aussi aux héros du film mais sous un angle plus nostalgique et intime, pour la facette plus humaine de cette grande histoire. On notera ici l’importance accordée aux instruments solistes incluant guitare, dulcimer, guitare basse, accordéon, flûte, clarinette et hautbois. On retrouvera ce thème nostalgique tout au long du score. Un morceau comme le poignant ‘The Leaving’ (scène du départ de Gus qui quitte Lonesome Dove au début du film) est typique de cette partie plus intime et nostalgique du score de Poledouris, reprenant ici le thème principal à l’aide des instruments à vent solistes pour un autre morceau dont la beauté et la simplicité émotionnelle nous va droit au coeur. On est décidément bien loin ici des traditionnels stéréotypes associés aux musiques western. Le morceau se conclut sur un thème plus entraînant et toujours très mélodique (voire chantant) empreint d’une nostalgie très ‘americana’ d’esprit pour accompagner cette scène du départ et du début d’une grande aventure dans l’ouest américain sauvage. A noter que ce thème annonce très clairement le score de ‘Quigley Down Under’ que Poledouris écrira un an après pour le film de Simon Wincer.

On pourra apprécier une belle reprise introductive dans ‘On The Trail’ du ‘Theme from Lonesome Dove’ suivi d’une seconde partie plus sombre et d’une partie centrale dominée par guitares/basse/fiddle/guimbarde, sans oublier une reprise thématique finale à l’accordéon, toujours empreinte d’une profonde nostalgie qui sied à merveille aux images et à l’ambiance du film. ‘Murdering Horse Thieves’ accompagne la scène où la bande de Gus et Woodrow traque les voleurs de chevaux, Poledouris utilisant ici une rythmique de guitare/percussion folk du plus bel effet avec quelques instruments solistes pour évoquer ici la détermination des cow-boys à stopper les voleurs de chevaux. ‘Gus & P-Eye/The Search’ débute quand à lui sur un solo de fiddle/guitare suivi d’un accordéon soliste pour une reprise du thème nostalgique et rêveur de ‘The Leaving’ accompagnant une scène avec Gus et Pea Eye Parker (Timothy Scott), l’un des compagnons de route du vieux ranger, tandis que la seconde partie, bien plus sombre et dramatique, évoque le rapt de Lorena, alors que Gus et ses amis se mettent à sa recherche. Plus le film avance, et plus la musique se place progressivement sous le signe de l’émotion avec le poignant ‘Gus Dies’ (morceau mélancolique et intime tout en retenu pour la mort de Gus) et ‘Captain Call’s Journey’ pour la scène où Woodrow entame son voyage final pour enterrer Gus au Texas selon ses souhaits. Finalement, ‘Farewell Ladies/Finale’ conclut le film en beauté avec un ultime retour du thème principal exposé dans toute sa splendeur, l’émotion culminant dans ce très beau final marquant la fin d’une grande aventure. A noter pour finir que le thème de la chevauchée héroïque des cow-boys revient une dernière fois pour le générique de fin du film.

Avec ‘Lonesome Dove’, Basil Poledouris évite certains clichés associées aux traditionnelles musiques de western (pas d’harmonica ici!) et joue à fond la carte de l’émotion et de la retenue avec des thèmes riches et mémorables, des morceaux intimes d’une grande beauté et des parties plus folk/americana d’esprit pour le film de Simon Wincer. Avec ces 55 minutes de score, l’album publié par Sonic Images nous propose un joli aperçu du travail effectué par Basil Poledouris sur cette prestigieuse mini série épique, une partition qui fait désormais partie des oeuvres majeures du compositeur et qui, sans être d’une grande originalité en soi, possède suffisamment de qualité pour en faire une partition de choix du grand Basil Poledouris!


---Quentin Billard