1-Theme from "We Are Marshall" 3.14
2-Marshall vs. East California 3.14
3-Winning is Everything 2.03
4-Annie and Chris 1.01
5-Breaking News 1.54
6-Our Boys' Plane 3.08
7-Aftermath 2.29
8-Nate's Plea 2.54
9-Dedmon's List 2.11
10-Why Jack Called 2.30
11-Sons of Marshall 1.44
12-Rebirth 1.36
13-The Young Thundering Herd 2.10
14-Back on Track 2.28
15-Remembering #29 3.49
16-Marshall vs. Xavier 3.59
17-Game Day 4.29
18-Second Half 3.44
19-Touchdown 2.18
20-From the Ashes We Rose 3.34

Musique  composée par:

Christophe Beck

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 779 2

Produit par:
Christophe Beck
Album co-produit par:
Casey Stone
Producteur exécutif:
Robert Townson
Porducteur exécutif de l'album:
McG
Direction musicale pour
Warner Bros. Pictures:
Doug Frank, Gary LeMel,
Carter Armstrong

Artwork and pictures (c) 2006 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ***
WE ARE MARSHALL
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christophe Beck
Suivant la mode décidément tenace du film de sport, Hollywood nous offre une dernière production calibrée avec « We Are Marshall », drame sportif inspiré d’une histoire vraie. Le film de McG s’inspire ainsi d’un drame survenu en 1970 en rapport avec l’Université de Marshall en Virginie occidentale, qui perdit ainsi la totalité de son équipe de football, le Marshall Thundering Herd à la suite d’un crash aérien. Parmi les 75 victimes se trouvaient les joueurs, les coachs et même des fans. Bouleversé par cette tragédie aussi brutale qu’inattendue, la communauté de Huntington en Virginie occidentale décide de réagir en la personne du coach Jack Lengyel (Matthew McConaughey). Ce dernier prend les choses en main et décide de reformer toute l’équipe en recrutant lui même de nouveaux joueurs. Objectif après la résurrection de l’équipe Marshall : atteindre la victoire pour honorer la mémoire de tous les anciens joueurs disparus tragiquement. Le film de McG est donc au final un drame sportif teinté d’espoir et de courage, évoquant bien évidemment les thèmes habituels du respect, de la mémoire, mais aussi du dépassement de soi et de l’esprit d’équipe. Le film réunit un casting assez prestigieux incluant Matthew McConaughey, Matthew Fox (plus connu pour son rôle dans la série TV « Lost »), David Strathairn, Ian McShane, Kate Mara, Kimberly Williams, etc. S’inscrivant dans la lignée des films de sport typiquement hollywoodiens, « We Are Marshall » n’apporte donc rien de nouveau au genre, en dehors du fait qu’il s’inspire d’une histoire vraie. Les scènes de football sont très réussies, et l’interprétation est correcte sans plus, avec des moments assez touchants, et ce même si l’on regrettera l’avalanche habituelle de bons sentiments typiquement américains et les quelques longueurs qui parsèment le long-métrage de McG. Bref, rien de bien neuf à l’horizon !

Christophe Beck est un compositeur décidément très prisé en ce moment à Hollywood. Multipliant les projets à une vitesse ahurissante, Beck nous a offert récemment des partitions aussi diverses que « The Pink Panther », « Garfield : A Tail of Two Kitties », « The Sentinel » ou bien encore la grande partition symphonique du premier opus de la saga « Percy Jackson » en 2009. Avec « We Are Marshall », Christophe Beck nous livre ce qui reste l’un de ses meilleurs scores de l’année, sans être pour autant renversant d’originalité ni même follement mémorable. Le score de « We Are Marshall » s’articule autour d’un thème principal ample et émouvant comme on aurait pu s’y attendre, exposé fièrement par la trompette de Malcolm McNab dans « Theme from We Are Marshall » avec un orchestre majestueux et solennel. Le thème rappelle par moment certaines musiques lyriques et solennelles de films de guerre tels que « Saving Private Ryan » de John Williams ou « Band of Brothers » de Michael Kamen, avec un soupçon de James Horner par moment (on sent ici de grosses influences des temp-tracks !). Le caractère élégiaque, vibrant et solennel du thème principal illustre parfaitement l’idée de la résurrection de l’équipe de football suite à la tragédie du crash aérien de 1970, la quête de la victoire pour l’hommage et le souvenir de l’ancienne équipe disparue. Le compositeur rompt ensuite le schéma orchestral habituel dans la seconde partie de « Marshall Vs. East California » où il utilise un ensemble de field drums dans un superbe solo endiablé accompagnant une scène de match vers le début du film (dans la grande tradition des accompagnements percussifs dans les stades de footballs américains). La partie plus intimiste du score est dévoilée avec « Winning Is Everything » où Beck combine vents, cordes, piano, petites percussions et guitare avec une grande fluidité, révélant les pensées et les émotions des personnages principaux. « Annie and Chris » dévoile même un très joli « Love Theme » pour cordes, vents et piano, apportant là aussi une certaine émotion toute en finesse à la partition de « We Are Marshall ».

Le ton s’assombrit considérablement avec « Breaking News », lorsque la population apprend le terrible crash aérien qui a décimé toute l’équipe au complet. Christophe Beck utilise ici des cordes dissonantes et graves avec des timbales funèbres et des motifs tournoyants de vents hypnotisants et inquiétants. L’apparition des cuivres vers la fin du morceau achève de rendre le tout résolument funèbre, pessimiste et dramatique. La musique laisse alors la place à la mélancolie dans l’élégiaque et poignant « Our Boys’ Plane », lamentation élégiaque pour voix féminine soliste, piano et cordes. La guitare revient dans « Aftermath » alors que la mélancolie devient plus prononcée avant de céder la place au thème principal repris par la trompette soliste de façon vibrante et émouvante, symbolisant l’espoir d’un nouvel avenir pour l’équipe de l’Université Marshall. Si la partie intime se développe dans « Nate’s Plea » puis « Dedmon’s List » et « Why Jack Called » où Christophe Beck mélange piano/guitare/orchestre avec un certain doigté, « Sons of Marshall » nous propose un très beau duo pour piano et violoncelle (interprété par le grand Steve Erdody), morceau sur lequel plane une once de mélancolie, de douceur, de contemplation, avec ici aussi l’expression du sentiment d’appartenir à une grande communauté, de se battre une dernière fois pour les victimes du crash aérien afin de gagner un match et d’honorer leur mémoire. Le morceau apporte en tout cas une certaine émotion au film, sans jamais en faire de trop.

Avec « Rebirth », l’équipe Marshall renaît dans le film, tel le phénix de ses cendres, et « The Young Thundering Herd » nous permet de réentendre la marche de « Marshall Vs. Earth California » accompagnant ici une superbe reprise du thème principal quasi héroïque et déterminé alors que la nouvelle équipe Marshall entame son premier match quasi historique. L’action reprend le dessus dans le superbe « Marshall Vs. Xavier », où Christophe Beck confirme son goût pour les grands morceaux d’action cuivrés et percussifs, traversés ici d’élans héroïques parfaitement adaptés à l’ambiance des matchs de football américain du film, avec un rythme effréné. Ce morceau, entrecoupé d’un « Game Day » plus lent, débouche sur un second tour de force orchestral, « Second Half », illustrant dans le film la scène de la seconde mi-temps du match Marshall vs. Xavier, avec ses rythmes martiaux et ses cuivres massifs qui rappellent par moment bon nombre de partitions action/aventure de John Debney, le tout soutenu par un superbe ostinato de percussions. La partition de « We Are Marshall » se conclut alors sur l’inévitable triomphe final « Touchdown » où le thème est repris dans toute sa splendeur par une fanfare glorieuse, puis dans le solennel « From The Ashes We Rose » pour célébrer la victoire finale de la nouvelle équipe Marshall.

Avec « We Are Marshall », Christophe Beck ne confirme certes pas qu’il est un compositeur de premier plan mais nous prouve néanmoins qu’il peut prétendre rivaliser avec les plus grands, même si sa musique manque encore cruellement d’ambition, de personnalité, d’originalité. Décidément à l’aise dans tous les styles (comédie, action, thriller, drame, etc.), Beck nous livre pour « We Are Marshall » un nouvel opus symphonique agréable, rythmé et émouvant, bien qu’assez conventionnel et prévisible dans son genre, pour un film de sport tout aussi conventionnel. Mais que cela ne nous empêche pas pour autant d’apprécier le score à sa juste valeur, illustrant toute l’émotion du film de McG avec sobriété, retenue et respect, même si une fois encore on aurait aimé entendre quelque chose de plus personnel et de plus mémorable.



---Quentin Billard