1-Perfect World 2.21*
2-My Funny Friend and Me 4.38**
3-Snuff Out The Light
(Yzma's Song) 3.37***
4-Walk the Llama Llama 2.02+
5-Perfect World (Reprise) 2.33*
6-Run Llama Run 2.24
7-One Day She'll Love Me 4.11++
8-A New Hope 1.46
9-Beware The Groove 8.14
10-The Jungle Rescue 3.17
11-Pacha's Homecoming/
The Blue Plate Special 7.32
12-The Great Battle/
Friends Forever 6.19

*Interprété par Tom Jones
Ecrit par Sting et David Hartley
Paroles de Sting
Produit par Sting & David Hartley
**Interprété par Sting
Ecrit par Sting & David Hartley
Paroles de Sting
Produit par Jimmy Jam et
Terry Lewis pour
Flyte Tyme Production Inc.
***Interprété par Eartha Kitt
Paroles de Sting
Ecrit par Sting & David Hartley
Produit par Sting & David Hartley
+Interprété par Rascal Flatts
Paroles de Sting
Musique de Sting & David Hartley
Produit par Sting & David Hartley
++Interprété par Sting
et Shawn Colvin
Paroles de Sting
Ecrit par Sting & David Hartley

Musique  composée par:

John Debney/David Hartley/Sting

Editeur:

Walt Disney Records 0122782DNY

Producteur exécutif de la musique:
Chris Montan
Score produit par:
John Debney
Score co-produit par:
Michael Mason
Montage musique:
Paul Silver
Assistant monteur:
David Wolowic
Manager de production:
Shawne Zarubica
Directeur de production:
Andrew Page
Manager de production:
Tom MacDougall
Coordinateur de production:
Deniece LaRocca-Hall

Artwork and pictures (c) 2000 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE EMPEROR'S NEW GROOVE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney/David Hartley/Sting
Avec ‘The Emperor’s New Groove’ (Kuzco, l’empereur mégalo), place au Disney nouvelle génération ! Alors que le studio semble changer progressivement de politique vis-à-vis des films animés qu’il produit, le réalisateur Mark Dindal débarque et nous propose un dessin animé délirant et déjanté, débarrassé de la mièvrerie habituelle coutumière de ce type de production. Disney bouleverse alors ses propres codes et nous offre ce pur joyau d’humour, de comédie rocambolesque et de gags inventifs et délirants dans l’esprit de Chuck Jones. Kuzco est un jeune empereur égocentrique et capricieux qui ne vit que pour assouvir ses moindres désirs. A la tête d’un royaume mythique du Pérou, Kuzco est secondé par l’affreuse Yzma qui rêve de prendre sa place. Un jour, il décide de la virer. Furieuse, Yzma élabore alors avec son sbire Kronk un plan diabolique visant à empoisonner l’empereur pour prendre sa place et devenir à son tour la nouvelle impératrice suprême. Pendant ce temps, Kuzco, toujours assoiffé d’ambition, projette de bâtir une somptueuse résidence d’été avec une gigantesque piscine sur une colline située près de son immense palais. Seul problème, cette colline abrite un petit village paisible. L’empereur convoque alors Pacha, le chef du village, pour lui expliquer qu’il doit quitter sous peu sa maison qui sera bientôt détruite pour laisser place à la résidence d’été de Kuzco. Peu de temps après, Yzma met son plan à exécution et empoisonne Kuzco, avec l’aide de Kronk. Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu c’est que le liquide versé dans le verre de Kuzco n’est pas du poison mais une potion qui transforme Kuzco en lama. Désormais, ils n’ont plus d’autre choix que d’assommer l’empereur/lama et de se débarrasser de lui en le balançant dans un sac. Mais Kuzco atterrit par mégarde dans la charrette de Pacha qui rentre chez lui pour annoncer la mauvaise nouvelle de l’empereur. Lorsque l’empereur/lama se réveille, c’est la catastrophe! Désormais compagnon d’aventure de Pacha malgré lui, Kuzco va être obligé de faire pour la première fois de sa vie des compromis s’il espère retrouver un jour sa forme initiale et reprendre sa place à la tête du royaume. Sur un scénario simple et malin, Mark Dindal nous offre un pur concentré de délire et de bonne humeur pendant 1h20. Le rythme est effréné, l’animation classique mais fluide, les gags font mouche à chaque fois et on rigole volontiers de bon coeur, avec en bonus une petite morale sur l’importance de respecter les autres et d’être généreux. A noter quelques chansons typiquement Disney pour agrémenter le tout, en particulier au début du film, lors de la présentation de Kuzco. On est tout simplement épaté ici par l’inventivité du film et par son humour irrésistible avec une séquence déjantée quasi anthologique à l’intérieur d’un restaurant, scène hilarante digne des grandes comédies hollywoodiennes d’antan (on pense par exemple à Billy Wilder). Les personnages sont tous très attachants, les décors – inspirés du Pérou – captivants et le graphisme de qualité (tout en demeurant un brin banal pour du Disney). Il ne fait donc nul doute qu’avec ‘The Emperor’s New Groove’, Disney est définitivement rentré dans une nouvelle ère de l’animation!

Qui dit nouvelle formule dit évidemment changement d’équipe. Ce n’est donc plus Alan Menken qui met en musique ce nouveau Walt Disney mais John Debney, qui a travaillé pendant longtemps pour le compte de Disney à ses débuts (son père, Louis Debney, était un exécutif du studio, CQFD). Le compositeur, habitué aux films animés et aux comédies familiales, nous offre une partition symphonique pleine de fraîcheur et de rythme, soignant tout particulièrement ses orchestrations pour mieux accentuer l’énergie du film de Mark Dindal. Hélas, comme souvent chez Disney, l’album ne contient qu’à peine 29 minutes de score, sur les quelques 60 minutes écrites par le compositeur. C’est donc excessivement peu mais toujours mieux que rien. Le peu qui nous est donc ici offert a de quoi susciter l’enthousiasme pour tous les fans de John Debney, à commencer par ‘Run Llama Run’, morceau de type jazz/swing big band totalement déchaîné qui accompagne la délirante scène de la poursuite dans les montagnes, entre Kuzco/Pacha et Yzma/Kronk. Debney accentue ici toute la folie de cette poursuite endiablée avec une bonne humeur et une pêche contagieuse. Le thème associé aux deux méchants du film est développé dans ‘Run Llama Run’ par la section des cuivres sur un rythme dansant, parfait pour cette scène (le compositeur en profite pour nous prouver qu’il maîtrise parfaitement l’écriture jazz). A noter que le thème apporte bien un côté espiègle et délirant aux méchants du film, avec un brin de moquerie et d’humour sur les bords. A noter aussi l’utilisation d’onomatopées vocaux vers le milieu du morceau avec une inventivité étonnante de la part de John Debney. ‘A New Hope’ nous fait basculer ensuite dans la partie orchestrale du score, avec l’utilisation du thème de l’amitié, une mélodie plus intime et nostalgique d’esprit associée à l’amitié entre Pacha et Kuzco, symbolisant sa prise de conscience tardive. A noter que ce thème est une adaptation instrumentale de l’air de la chanson ‘My Funny Friend and Me’ écrite par David Hartley et Sting, et que Debney adapte à sa sauce pour les besoins du score du film. Ce thème apporte une émotion certaine à quelques unes des plus belles scènes intimes du film. Le troisième thème plus léger est introduit dans ‘Beware the Groove’, thème léger confié à des vents sur un petit rythme frais et naïf associé au personnage de Pacha. La musique se veut ensuite plus énergique et humoristique, avec les traditionnelles touches de mickey-mousing qui parsèment l’ensemble du morceau, traduisant les mouvements des personnages à l’écran et les différentes péripéties. Le morceau nous propose d’ailleurs quelques variations amusantes et sautillantes autour du thème des méchants, Debney s’amusant particulièrement avec cette mélodie espiègle et moqueuse. La pièce s’achève de façon plus énergique pour illustrer les mésaventures de Kuzco après avoir été transformé en lama.

‘Jungle Rescue’ accompagne la séquence où Kuzco, perdu dans la jungle, est sauvé in extremis par Pacha, ce qui permet à John Debney de nous offrir un morceau d’action plus mouvementé, avec une envolée héroïque centrale de qualité. On notera comme d’habitude le soin apporté par le compositeur au pupitre des cuivres, et plus particulièrement des trompettes, qu’il met régulièrement en avant dans ses compositions ‘action’ (une constante, chez le musicien!). Les envolées héroïques de ‘Jungle Rescue’ nous rappellent aussi à quel point le compositeur maîtrise aussi parfaitement le style ‘aventure’, avec ici une pointe de second degré qui désamorce complètement toute agressivité. Dans ‘Pacha’s Homecoming’, Debney reprend le thème de Pacha lorsque ce dernier revient chez lui pour annoncer la mauvaise nouvelle à sa famille. La seconde partie du morceau bascule à nouveau dans le mickey-mousing pur et dur pour illustrer les aventures rocambolesques des deux compères. A noter l’utilisation de petits bongos aux rythmes latino vers la fin du morceau lorsque le très entraînant thème des méchants est repris par les vents (bassons, flûtes, violon, trompette en sourdine, saxophone, etc.). L’aventure se conclut avec un dernier morceau d’action tonitruant, ‘The Great Battle’, pour l’affrontement final contre Yzma. Debney nous offre un joyeux tour de force orchestral de plus de 6 minutes qui illustre à merveille le rythme survitaminé de cette séquence de bataille finale.

John Debney signe un score orchestral somme toute parfaitement conventionnel pour ‘The Emperor’s New Groove’, qui colle parfaitement à l’ambiance du film sans pour autant réussir à apporter un petit ‘plus’ particulier (soyons clair : on est bien loin de la magie des musiques d’Alan Menken d’antan!). Néanmoins, la musique reste comme d’habitude chez Debney de très bonne facture, favorisant les différents pupitres de l’orchestre avec une aisance particulière. John Debney est un spécialiste des musiques de film animé et ses envolées de mickey-mousing sont efficaces tout en demeurant parfaitement prévisibles et sans grande originalité. A noter que le film contient aussi des chansons écrites par David Hartley et Sting, chansons typiques de l’esprit Disney, bourrée d’humour et d’énergie, avec en particulier la chanson du générique de fin interprétée par Sting, ‘My Funny Friend and Me’, qui reprend l’air du thème de l’amitié. Les chansons de ‘The Emperor’s New Groove’ sont de qualité sans pour autant posséder ici aussi la magie habituelle des chansons Disney du passé. D’ailleurs, ici aussi, on regrettera le manque de musique sur l’album qui omet, en plus d’une bonne partie du score de Debney, quelques chansons du film (48 minutes au total, c’est vraiment très peu pour écouter à la fois les chansons et le score !). Une fois encore, force est de constater que le principal point noir des albums de BO Disney reste incontestablement le contenu lui-même, qui ne rend jamais vraiment hommage au travail des compositeurs. Au final, voilà en tout cas une partition Disney solide et ordinaire qui ne révolutionnera certainement pas le genre mais confirme le talent de John Debney pour écrire des musiques de dessin animé !


---Quentin Billard