1-The Minimoys Overture 2.20
2-Nice Town 1.25
3-Arthur and the Aqueduct 1.22
4-The Phonecall and
the Waxcake 2.44
5-Davido and the Watertank 0.40
6-Small As a Tooth 1.23
7-Stolen Kiss 1.09
8-Grandpa's Mission 1.07
9-The Cloth Ladder 1.13
10-Bogo Matassalai 4.02
11-Try To Be Convincing 1.53
12-Third Ring for the Soul 1.29
13-The Land of the Minimoys 3.26
14-Central Gate 1.18
15-The Blueberry Catapult 1.15
16-Lovebirds 1.17
17-Feeding Time 1.20
18-The Sword of Power 1.52
19-Arthur the Hero 2.07
20-Patchimole 1.34
21-Cosmonut 2.18
22-Nutboat and Laces 1.07
23-Ballad for Granny 1.06
24-In Bed with Selenia 1.53
25-Red Poppy Night 0.58
26-Dragonfly Eggs 0.45
27-Evil Straws 1.02
28-Koolo 1.32
29-Malthazar 4.15
30-No Kiss But Tradition 1.04
31-Showtime in Necropolis 3.18
32-Timeballs 1.16
33-Solid Gate 0.55
34-Eternally Grateful 1.15
35-A Beautiful Sunday 1.30
36-Destruction of the Seides 2.41
37-A Bowl of Rubies 1.16
38-Greed and Loneliness 1.20
39-The Minimoys Finale 3.04
40-En Minimoy 3.25*
41-Go Girl 3.35**
42-It's A Beautiful Day 3.22***

*Interprété par les Minimoys
**Interprété par Snoop Dogg
***Interprété par Elijah.

Musique  composée par:

Eric Serra

Editeur:

ULM/Geffen

Produit par:
Eric Serra

Artwork and pictures (c) 2006 Europa Corp. All rights reserved.

Note: ****
ARTHUR ET LES MINIMOYS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Eric Serra
Impossible d’échapper à la nouvelle attraction cinématographique que représente le dixième film de Luc Besson, ‘Arthur et les Minimoys’, adaptation animée du roman pour enfant écrit par le réalisateur lui-même il y a de cela quelques années déjà, inspiré d’une histoire de ses deux collaborateurs de longue date, Patrice et Céline Garcia. Si pendant les cinq derniers mois vous avez réussi à échapper à l’incroyable campagne marketing lancé par Luc Besson tout autour de son film, c’est que vous étiez sûrement dans un autre monde pendant tout ce temps. Ainsi côté publicitaire, avec ‘Arthur et les Minimoys’ c’est du jamais vu ! Besson a frappé fort en familiarisant au maximum le public avec son film bien avant sa sortie en salle dans le maximum de lieux public et du quotidien. Ainsi n’est ont pas surpris de retrouver une exposition sur les images du film dans le RER parisien, aux Galeries Lafayette, dans les catalogues de jouets de Noël, sur les affiches publicitaires pour BNP Paribas, sur les parfums Koto (inspiré du thème de la nature et de l’écologie) et chez Orange, le tout à grand renfort de logo placé astucieusement dans les affiches publicitaires de ces différentes marques/partenaires commerciaux. Un an après un ‘Angel-A’ au succès très mitigé, Besson frappe fort avec ce nouveau projet grandiose qui aura tout de même nécessité près de 5 ans de travail. Dans les années 60, Arthur (Freddie Highmore), un jeune garçon de 10 ans, vit seul avec sa grand-mère (Mia Farrow) dans la grande maison de ses parents. C’est au cours d’un énième anniversaire passé sans ses parents que le petit Arthur découvre le journal ayant appartenu à son grand-père Archibald. Il y évoque des histoires fascinantes que lui raconte sa grand-mère pour l’endormir le soir, des histoires peuplées de tribus africaines, de rêves splendides et de créatures mystérieuses et fantastiques baptisées les Minimoys. Son grand-père, qui a mystérieusement disparu il y a maintenant quatre ans, a mentionné dans son livre l’existence d’un fabuleux trésor qui serait caché quelque part dans le jardin. Hélas, la maison familiale est menacée par un promoteur sans scrupule qui intime l’ordre à la grand-mère d’Arthur de s’acquitter de la dette qu’ont accumulés les parents d’Arthur. En l’absence du grand-père, rien ne pourra empêcher le promoteur à long terme de s’emparer de la maison d’Arthur, lui et sa grand-mère n’ayant pas les moyens de payer ce qu’ils doivent au promoteur véreux. Arthur se met alors en tête de sauver la maison familiale en suivant les indices laissés par son grand-père dans son mystérieux ouvrage : et de fil en aiguille, Arthur va découvrir comment passer dans l’autre monde, celui des Minimoys, pour vivre sa plus grande aventure dans les sept terres de ce royaume fantastique. Il y fera la connaissance du roi et de ses deux fils, le prince Bétamèche et la magnifique princesse Selenia, qui fera battre le coeur d’Arthur. Ensemble, ils devront affronter les hordes d’ennemis envoyés par Malthazar surnommé ‘M le maudit’, un individu sinistre et puissant qui gouverne ‘Necropolis’, la cité des morts, et qui menace de s’emparer du royaume à tout moment. Si Arthur et ses nouveaux amis réussissent leur mission, ils pourront à la fois sauver le royaume et permettre à Arthur de découvrir le mystérieux trésor qui pourrait sauver la maison familiale.

Sur un scénario qui sent le déjà vu à plein nez, Luc Besson prend le pari fou de révolutionner le cinéma d’animation en incorporant des techniques 3D modernes sans avoir recours aux traditionnels capteurs placés sur les acteurs pour recréer leurs mouvements, technique mise au point par Pierre Buffin. Mieux encore, le réalisateur va même jusqu’à mélanger 3D et éléments réels afin d’obtenir une image homogène et plus riche. De ce fait, ‘Arthur et les Minimoys’ est sans aucun doute le film d’animation français le plus splendide que l’on ait vu jusqu’à présent. Le film incorpore aussi de nombreuses séquences live filmées avec Freddie Highmore et Mia Farrow lorsque notre jeune héros est encore dans sa maison. Les acteurs sont très spontanés et le ton se veut rafraîchissant, mais dès qu’Arthur est passé dans le monde des Minimoys, l’intérêt monte alors d’un cran : impossible de ne pas ressentir toute la magie et la splendeur de l’univers inventé par Luc Besson. Et pourtant, tout cela serait un tableau parfaitement idyllique si le réalisateur n’avait pas la sale manie de s’inspirer de divers films pris à droite à gauche pour recréer son univers. Première ombre au tableau, on a très souvent fait le parallèle entre Malthazar et Voldemort, le célèbre sorcier maléfique de la saga des ‘Harry Potter’ de J.K. Rowling. Les deux personnages ont un physique en commun et sont tout deux soumis à une terrible malédiction qui les a transformés en créature diabolique. Et comme si cela ne suffisait pas, Besson va même jusqu’à reprendre le principe de l’interdiction de prononcer le nom du personnage, qui inspire la terreur dès que son nom est prononcé (exactement comme Voldemort alias ‘celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom’ dans ‘Harry Potter’). Côté scénario, le passage du jeune garçon dans un monde fantastique situé à quelques mètres sous ses pieds est énormément ressemblant à l’histoire de ‘The Ant Bully’ (Lucas, fourmis malgré lui), film d’animation de la Warner sorti l’été dernier, qui contenait un scénario extrêmement similaire. L’épée encastrée dans un bloc et que seul le héros peut retirer est quand à elle une allusion directe à la légendaire ‘Excalibur’ de la saga mythique du ‘Roi Arthur’. Bref, le réel problème du film ne vient donc pas tellement de la forme (totalement maîtrisée) mais plus du fond, puisque l’histoire recycle tous les stéréotypes et conventions vues ces 10 dernières années au cinéma ou dans la littérature populaire, se grimant derrière quelques propos un peu facile (le respect de la nature, l’injustice sociale, l’importance de la famille, etc.). Mais là où le bat blesse véritablement, c’est lorsque Besson se sent obligé de glisser une séquence entière complètement hors de propos, celle se déroulant à l’intérieur du bar/discothèque (qui nous donne d’ailleurs droit à un clin d’oeil totalement gratuit à ‘Pulp Fiction’ de Tarantino). Le personnage de Koolomassaï est l’archétype même du beur de banlieue caricatural mélangé à un rastaman tendance ‘yo man!’ qui fume des joins et balance des ‘c’est cool’ à tous les étages. Comme d’habitude, Besson se sent toujours obligé de faire plaisir aux ‘djeuns’ en faisant des références faciles à leur culture, car, on le sait maintenant depuis longtemps, les jeunes de banlieue sont le véritable fond de commerce du réalisateur (cf. ses productions comme ‘Taxi’, ‘Banlieue 13’, etc. – d’ailleurs, est-ce une coïncidence si Luc Besson envisage de créer une association pour les jeunes de banlieue en Seine Saint-Denis ?). Ici aussi, ce n’est d’ailleurs pas non plus une coïncidence si le réalisateur a choisi le rappeur Stomy Bugsy pour interpréter la voix de ce personnage (Snoop Dogg dans la version U.S.). Bref, les ficelles sont grosses, prévisibles, peu subtiles, tout ce que l’on exècre généralement chez un réalisateur qui continue de vivre comme un éternel ado dans sa petite bulle. Et pourtant, le paradoxe du film est qu’il est d’une maîtrise technique ahurissante (hormis quelques problèmes de continuité dans le montage à deux ou trois reprises), se dotant d’un casting tout simplement
prodigieux, et plus particulièrement dans le choix de grandes stars françaises de la chanson pour interpréter les voix de certains Minimoys. Ainsi, Selenia est interprétée par Mylène Farmer (Madonna dans la version U.S.), Malthazar par Alain Bashung (David Bowie dans la version U.S.), Darkos par Marc Lavoine, le passeur par Dick Rivers, sans oublier l’apport non négligeable dans la V.F. de Valérie Lemercier, Jean-Paul Rouve, José Garcia, les rappeurs français Rohff et Oxmo Puccino, Michel Duchaussoy, Jacques Frantz et Cartman, réalisateur d’émission radio sur Europe 2, qui interprète la voix de Bétamèche. A noter pour finir un générique de fin amusant présentant les principaux acteurs du film en version Minimoys animée (même Luc Besson a droit à son équivalent Minimoy : du délire pur!). Au final, avec son rythme effréné, son sens de l’aventure, son univers 3D magique et son humour à double étage (autant pour les enfants que pour les adultes par moment, puisqu’on peut tout de même compter deux, trois références sexuelles un peu bizarre pour un film destiné à un jeune public), ‘Arthur et les Minimoys’ a tout pour être le grand divertissement massif de ce noël 2006, Luc Besson nous prouvant qu’il n’a rien perdu de sa forme et de son imagination même si le buzz marketing agaçant entourant le film a de quoi en décourager plus d’un, sans oublier une séquence insupportable dans la discothèque en plein milieu du film.

Qui dit film de Luc Besson dit inévitablement retrouvaille avec son fidèle complice de toujours, Eric Serra, 9 ans après leur dernière collaboration sur ‘Jeanne d’Arc’ (1999). Pour ‘Arthur et les Minimoys’, Besson a totalement bousculé sa façon de travailler avec Eric Serra en lui demandant de ne pas écrire en totale synchro avec les images comme il le fait habituellement et de lui livrer une musique symphonique qui soit à la fois épique, grandiose et magique. Avec l’aide de son orchestrateur Geoffrey Alexander (avec lequel Serra collabore depuis ‘Jeanne d’Arc’), le compositeur nous livre une partition orchestrale épousant parfaitement tous les contours de l’histoire du film de Luc Besson. Tous les moyens ont été mis en oeuvre pour élaborer cette gigantesque partition symphonique comme Eric Serra n’en avait encore jamais écrite auparavant (ou du moins pas d’une telle ampleur!) : orchestre démesuré, effectif choral gigantesque, quelques touches discrètes de synthé, etc. A cela s’ajoutent des thèmes mémorables, de grands moments d’émotion, des morceaux d’action énormes et démesurés, bref, tous les ingrédients habituels d’une grande partition orchestrale épique. Dès l’ouverture du film, ‘The Minimoys Overture’, Serra dévoile le joli thème principal associé à Arthur, mélodie légère et fraîche jouée par des cordes sur fond de choeur féminin aux sonorités quasi angéliques, symbolisant ici le sentiment d’aventure, de magie. L’enthousiasme et l’insouciance que dégage l’enjoué ‘Nice Town’ alors qu’Arthur se ballade en ville au début du film emporte immédiatement l’adhésion grâce à sa grande insouciance et à la qualité des orchestrations. Idem pour ‘Arthur and the Aqueduct’ lorsque Serra s’amuse à construire son aqueduc à l’aide de pailles, morceau débordant lui aussi d’enthousiasme et d’une nostalgie assez poignante (la nostalgie de l’enfance ?). Changement d’ambiance brutal en revanche dans ‘The Phonecall and the Waxcake’ lorsqu’Arhur comprend qu’il va une fois encore passer un anniversaire sans ses parents, avec la présence d’un piano et d’un chœur plus doux et mélancolique, assez poignant, symbolisant ici les sentiments du jeune garçon (‘The Phonecall and the Waxcake’ est sans aucun doute le premier grand moment d’émotion du score de ‘Arthur et les Minimoys’). A noter que l’emploi du chœur rappelle énormément ici Danny Elfman, qui semble avoir représenté une influence majeure pour Eric Serra sur la musique de ce film (rappelons que Luc Besson a demandé à son fidèle compositeur d’imiter une partie de la musique hollywoodienne). On trouve quelques touches de mickey-mousing un peu banales et convenues dans des morceaux comme ‘Davido and the Watertank’, ‘Stolen Kiss’ ou ‘The Cloth Ladder, qui n’apportent finalement pas grand chose à la partition si ce n’est de montrer le compositeur maîtriser habilement les différents pupitres de son orchestre (le travail de Geoffrey Alexander a donc eu un impact majeur sur la musique de Serra). ‘Bogo Matassalai’ apporte une certaine tension et un mystère palpable lorsqu’Arthur prépare son passage dans le monde des Minimoys.

‘Try to Be Convincing’ nous dévoile enfin le thème principal dans toute sa splendeur avec cordes et choeurs, une mélodie poignante empreinte d’une grande émotion et d’une certaine noblesse associée à Arthur devenu un Minimoy. L’émotion qui se dégage de ce thème se répercute aussi sur l’intrigue elle-même, c’est-à-dire tout ce que ce petit garçon est prêt à faire pour sauver la maison familiale. ‘Land of the Minimoys’ reprend le thème principal dans une très belle version avec hautbois, harpe, cordes et choeur illustrant toute la magie de la découverte du pays des Minimoys. Enfin, Eric Serra libère l’artillerie lourde dans ‘Central Gate’ illustrant la grande attaque dans l’entrée principale de la citée des Minimoys vers la première moitié du film. ‘Central Gate’ n’est qu’une introduction à une série de morceaux d’action trépidants et massifs qui emportent immédiatement l’adhésion par leur puissance orchestrale redoutable et leur côté résolument épique (décidément, du jamais entendu chez Eric Serra !). L’action culmine ainsi dans ‘The Blueberry Catapult’ avec son écriture de cordes très soutenue pour la scène de la catapulte, ou la scène des oiseaux d’amour dans ‘Lovebirds’ où Serra met en avant le pupitre des cuivres, sans oublier ‘Feeding Time’ avec son envolée héroïque centrale de toute beauté aboutissant au grandiose ‘The Sword of Power’ lorsqu’Arthur sort l’épée de son socle, ce qui nous permet d’entendre un thème de choeur dramatique et puissant assez intense et poignant, suivi d’une magnifique reprise du magnifique thème d’Arthur dans ‘Arthur the Hero’. La suite des aventures du jeune Arthur est mise en musique d’une façon tout à fait similaire : une alternance de mickey-mousing ordinaire et sautillant avec des orchestrations très fouillées (‘Patchimole’, ‘Cosmonut’, etc.), des morceaux d’action particulièrement prenant comme le superbe ‘Nutboat and Laces’ pour la scène où Arthur, Selenia et Bétamèche descendent des chutes d’eau avant d’être sauvé par la débrouillardise d’Arthur au moment propice, ce qui permet au compositeur de nous offrir une superbe envolée héroïque et triomphante un brin rétro mais là aussi inédit pour du Eric Serra.

Un peu de romantisme avec le magnifique ‘Ballad for Granny’ associant piano et cordes dans un style plus nostalgique et langoureux. A noter un titre très amusant pour le morceau doux et apaisé ‘In Bed with Selenia’ dans la scène où Arthur et ses deux amis dorment à l’intérieur d’un coquelicot géant, reprenant au passage le joli thème principal aux vents avec le choeur féminin à la Danny Elfman (le titre du morceau fait ironiquement référence au documentaire ‘In Bed with Madonna’). ‘Evil Straws’ est plus représentatif quand à lui du style d’Eric Serra avec une utilisation plus prononcée des percussions électroniques qui rappellent certains passages du ‘Cinquième élément’ ou de ‘Jeanne d’Arc’, associés ici à Darkos, le méchant fils de Malthazar. Ce dernier est d’ailleurs évoque comme il se doit dans le sinistre ‘Malthazar’ où Serra choisi d’illustrer la malédiction et la noirceur du personnage à l’aide d’une série d’atmosphères électroniques résolument obscures et mystérieuses. Dès lors, l’action repart de plus belle pour la dernière partie du film après le sombre ‘Showtime in Necropolis’ (qui reprend le thème dramatique dans toute sa splendeur aux choeurs à la fin du morceau). ‘Solid Gate’ nous offre un nouveau déchaînement orchestral en règle pour la scène de l’inondation dans le tunnel principal, suivi des reprises puissantes du thème d’Arthur dans le magique ‘Eternally Grateful’ ou ‘A Beautiful Sunday’, peu de temps avant l’épique destruction finale de Necropolis dans ‘Destruction of the Seides’, sans aucun doute le morceau le plus grandiose de tout le score d’Arthur et les Minimoys. Serra utilise ici des percussions martiales à grand renfort de cuivres massifs et de choeurs épiques impressionnants qui semblent sortir tout droit de ‘Lord of the Rings’. ‘The Minimoys Finale’ conclut finalement cette grande aventure avec un retour triomphant du thème principal avec le choeur féminin. Eric Serra reste alors fidèle à sa tradition des chansons écrites pour le générique de fin, avec cette fois-ci une nouvelle chanson intitulée ‘En Minimoy’. Seule ombre au tableau : il s’agit sans aucun doute de la chanson la plus médiocre que Serra ait jamais écrit pour un film de Luc Besson, bien loin derrière les titres-clé du ‘Cinquième élément’, ‘Le grand bleu’ ou de ‘Léon’. Le problème de ‘En Minimoy’, c’est que l’on sent trop le côté ‘chansonnette pop pour enfant’ prête à cartonner dans le top-5 des moins de 10 ans, au détriment de la qualité musicale intrinsèque : en bref, ça ne vole pas bien haut! Dommage que l’album se conclut ainsi sur une touche négative, d’autant que les deux chansons suivantes, ‘Go Girl’ de Snoop Dogg et ‘It’s A Beautiful Day’ d’Elijah ne parviennent pas à nous faire oublier le final typiquement trop ‘commercial’ et bâclé de cet album.

Retour triomphant donc d’un Eric Serra plus en forme que jamais sur ‘Arthur et les Minimoys’, qui nous livre une partition symphonique de qualité, étonnante de la part d’un compositeur autodidacte venant du monde du rock. Certes, le travail avec l’orchestrateur Geoffrey Alexander est à tenir absolument en compte, mais le résultat final est largement à la hauteur de nos attentes. La collaboration Luc Besson/Eric Serra n’a jamais autant brillé de par son éclat et sa splendeur dans cette nouvelle partition pour ‘Arthur et les Minimoys’, comme si le compositeur avait su trouver une nouvelle forme d’inspiration à travers une façon de procéder différente de ses anciennes compositions pour Luc Besson. Certes, on pourrait critiquer ici le manque flagrant d’originalité et de personnalité dans un score somme toute très passe-partout et pas follement inoubliable, mais on ressort néanmoins comblé par l’écoute de ce score, laissant une sensation assez agréable, même s’il est dommage que le final soit gâché par une chansonnette gamine et ridicule que l’on préfèrera oublier très vite. Conclusion plus que généreuse donc pour ce nouvel opus symphonique d’un compositeur au style protéiforme qui dévoile ici une autre facette de son talent, apportant au film d’animation de Luc Besson son lot d’émotion, d’aventure et d’action, la partition gagnant des points lorsqu’Eric Serra, fidèle à sa grande sensibilité, met en avant les émotions entourant le personnage du jeune Arthur. Bref, sans aucun doute la grande surprise de cette fin d’année 2006!


---Quentin Billard