1-Arabian Nights 1.19*
2-Legend of the Lamp 1.25**
3-One Jump Ahead 2.22***
4-Street Urchins 1.52
5-One Jump Ahead (Reprise) 1.01+
6-Friend Like Me 2.26++
7-To Be Free 1.39
8-Prince Ali 2.51+++
9-A Whole New World 2.40#
10-Jafar's Hour 2.45
11-Prince Ali (Reprise) 1.05##
12-The Ends of the Earth 1.35
13-The Kiss 1.51
14-On a Dark Night 2.55
15-Jasmine Runs Away 0.46
16-Marketplace 2.37
17-The Cave of Wonders 4.57
18-Aladdin's Word 1.51
19-The Battle 3.39
20-Happy End in Agrabah 4.15
21-A Whole New World
(Aladdin's Theme) 4.06###

*Interprété par Bruce Adler
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Howard Ashman
Produit par Alan Menken
**Interprété par Brad Kane
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Tim Rice
Produit par Alan Menken
et Tim Rice
***Interprété par Brad Kane
Musique de Alan Menken
Paroles de Tim Rice
Produit par Alan Menken
et Tim Rice
+Interprété par Brad Kane
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Howard Ashman
Produit par Alan Menken
et Tim Rice
++Interprété par Robin Williams
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Howard Ashman
Produit par Alan Menken
+++Interprété par Robin Williams
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Howard Ashman
Produit par Alan Menken
#Interprété par Brad Kane
et Lea Salonga
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Tim Rice
Produit par Alan Menken
et Tim Rice
##Interprété par Jonathan Freeman
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Tim Rice
Produit par Alan Menken
et Tim Rice
###Interprété par Peabo Bryson
et Regina Belle
Ecrit par Alan Menken
Paroles de Tim Rice
Produit par Walter Afanasieff
Arrangé par Walter Afanasieff et
Robbie Buchanan.

Musique  composée par:

Alan Menken

Editeur:

Walt Disney Records WDR 36007-2

Score produit par:
Alan Menken
Chansons arrangées par:
Alan Menken, Danny Troob
Arrangements vocaux:
David Friedman
Monteur musique:
Kathleen Bennett
Superviseur de production musicale:
Andy Hill
Préparation de la musique:
Dominic Fidelibus

Artwork and pictures (c) 1992 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ****1/2
ALADDIN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Menken
Chef-d’œuvre et grand classique de chez Disney, ‘Aladdin’ nous propose de replonger dans l’univers des Milles et une nuits avec sa lampe magique, son génie qui exerce les trois voeux, son méchant vizir, sa douce princesse et son jeune héros pauvre et intrépide. L’histoire est en fait très inspiré du célèbre ‘Thief of Baghdad’ (Le voleur de Bagdad), grand classique du film d’aventure hollywoodien de 1940 se déroulant dans le monde arabe, avec des personnages et une intrigue tout à fait similaire. Aladdin, un jeune voleur pauvre qui traîne dans les rues avec son petit singe Abu et qui vole un peu de nourriture pour tenter de survivre. Un jour, il croise la route de la princesse Jasmine, la fille du sultan. Jasmine s’ennuie dans l’énorme palais de son père, qui cherche absolument à lui trouver un mari idéal et richissime. Passant incognito dans les rues de la ville, Jasmine fait la connaissance d’Aladdin qui la sauve d’une attaque. Irrésistiblement attiré par la beauté et le charme de Jasmine, Aladdin se met alors en tête de conquérir le coeur de la belle, avant que les gardes envoyés par Jaffar, le sinistre vizir du sultan, ne s’emparent de Jasmine pour la ramener au palais après avoir jeté Aladdin dans un cachot. Ce dernier réussit à s’échapper avec l’aide d’un vieillard enfermé dans la prison, qui le conduit tout droit à une mystérieuse caverne à tête de tigre qui contient un trésor légendaire, une lampe mythique qui renfermerait un génie aux pouvoirs quasi illimités. Aladdin atteint alors son objectif et ramène la lampe au vieillard, qui n’est autre que le cruel Jaffar déguisé. Ce dernier lui tend alors un piège et notre jeune héros se retrouve bloqué au fond de la caverne. Mais c’est sans compter sur l’agilité d’Abu, qui a réussit à lui dérober la lampe avant de chuter avec son maître. Aladdin frotte alors l’objet par mégarde et fait apparaître le génie, qui lui propose d’exaucer trois vœux. L’immense génie bleu fait alors sortir Aladdin et Abu de la caverne et se prépare à exaucer son prochain voeu: faire de lui un grand prince pour conquérir le cœur de Jasmine. C’est ainsi qu’Aladdin devient le prince Ali Ababwa, débarquant comme un conquérant dans une ville subjuguée par son charisme et sa puissance apparente. Mais Jasmine le repousse finalement comme ses anciens prétendants et continue de soupirer en se remémorant le souvenir du jeune voleur qu’elle a connu autrefois dans la ville. Pendant ce temps, le sinistre Jaffar complote en secret pour prendre la place du sultan et épouser la princesse. Mais Aladdin finira par percer à jour le sinistre secret du vizir et s’opposera à ses noirs desseins.

Réalisé par John Musker et Ron Clements, ‘Aladdin’ possède tout ce qui fait le charme des productions Disney d’antan : des personnages attachants, de la magie, de la poésie, et des chansons de toute beauté, tour à tour fraîches, drôles et émouvantes. On pourrait une fois de plus critiquer le côté mièvre de certaines situations et/ou musiques, mais ce serait être bien injuste tant ‘Aladdin’ recèle de mille détails qui en font l’un des monuments du film d’animation Disney des années 90. Mais le film vaut surtout pour un personnage en particulier, le génie, brillamment interprété par Robin Williams dans la V.O. Totalement en roue libre, le génie est un personnage complètement survolté qui se déplace à cent à l’heure et multiplie les calembours et les répliques incisives à une vitesse hallucinante. Et que dire de ses nombreuses transformations allant de Pinocchio à Jules César en passant par Robert De Niro, Jack Nicholson, un ventriloque ou bien encore un lapin rose. Le génie est sans aucun doute l’attraction principale d’Aladdin, et cela, les réalisateurs du film ne s’en sont pas cachés, puisqu’ils accordent finalement une place majeure à ce personnage durant la seconde partie du film. Au final, ‘Aladdin’ est un brillant mélange d’humour, de romantisme et d’action, avec une confrontation finale assez terrifiante et apocalyptique pour un Disney de cette envergure, un chef-d’oeuvre de chez Disney à ne surtout pas manquer!

Alan Menken est à cette époque à l’apogée de sa carrière, accumulant les succès (et les oscars !) sur chaque Disney qu’il met en musique. La BO d’Aladdin n’échappe pas à la règle et connaîtra à son tour un grand succès dès la sortie du film en salle en 1992. La musique de Menken pour ‘Aladdin’ apporte toute la poésie et la magie nécessaire à ce classique de l’écurie Disney, mélangeant chansons exubérantes dans la grande tradition du genre et morceaux symphoniques enlevés. Ainsi, ‘Arabian Nights’ introduit le film sur une chanson aux accents arabisants et envoûtants parfaits pour planter ce décor inspiré des ‘Milles et une nuits’. Avec le prologue parlé de ‘Legend of the Lamp’, Menken prolonge ce travail autour des sonorités orientales dans son orchestre, reprenant au passage l’air de ‘Arabian Nights’ au violon sur un ton plus mystérieux, les mystères du grand orient. On retrouvera d’ailleurs ces sonorités arabisantes dans l’entraînant et léger ‘Marketplace’ qui évoque les marchés d’Agrabah à l’aide de mélopées orientalisantes très réussies bien qu’un peu stéréotypées. Dès lors, l’aventure commence avec la chanson ‘One Jump Ahead’ qui introduit le personnage d’Aladdin et ses exploits dans les rues de la ville d’Agrabah. Menken utilise ici des rythmes jazzy délirants et exubérants en opposant le soliste et une série de choeurs masculins/féminins avec une inventivité typique du compositeur. On nage évidemment ici en plein numéro de comédie musical typique des bandes originales Disney des années 80/90. Evidemment, qui dit Disney dit inévitablement mickey-mousing, et la musique d’Aladdin n’échappe pas à la règle comme le confirme ‘Street Urchins’ avec ses moments sautillants et ses passages plus intimes évoquant les rêves d’Aladdin (cf. ‘One Jump Ahead Reprise’ dans une version plus tendre et rêveuse). Menken nous offre ensuite un ‘Friend Like Me’ complètement délirant pour accompagnant la scène où le génie fait son numéro devant un Aladdin complètement médusé. ‘Friend Like Me’ se distingue par son rythme swing/big band délirant et éclatant de vie, dans lequel Robin Williams (qui interprète le génie dans la V.O.) s’éclate un max sur cette chanson – à noter que la chanson correspond parfaitement au côté déjanté du génie. Les chansons continuent par la suite d’alterner avec les morceaux orchestraux de Menken comme le très beau ‘To Be Free’ qui évoque les rêves du génie d’être enfin libéré de sa lampe. Menken joue ici sur des orchestrations très fouillées, alternant les différents pupitres avec une grande aisance. Puis, la chanson suivante, ‘Prince Ali’, se veut au contraire plus massive et royale pour l’arrivée de Aladdin version prince Ali, autre chanson au rythme entraînant et jovial.

Mais le sommet de la partition est atteint avec la plus célèbre chanson du film, ‘A Whole New World’, qui justifie probablement à elle seule l’oscar que remporta Alan Menken pour cette BO en 1993. ‘A Whole New World’ est un duo romantique entre Aladdin et Jasmine durant la scène où il traverse le pays sur le tapis volant. La chanson apporte une poésie et un romantisme magique typique des productions Disney de cette époque qui, contrairement à celles d’aujourd’hui, mettaient systématiquement en valeur l’amour dans des histoires fabuleuses et féeriques. De la magie, ‘A Whole New World’ n’en manque pas et demeure aujourd’hui l’une des plus belles chansons qu’Alan Menken ait écrit pour un dessin animé Disney. On retrouve ce thème romantique dans le très beau ‘The Kiss’, sorte de variation orchestrale autour de la mélodie de la chanson durant la scène du baiser entre Aladdin et Jasmine. La beauté et le raffinement de l’écriture des cordes, des vents, du violon et du glockenspiel apporte un charme incomparable à la scène, digne des grandes partitions romantiques/lyriques du Golden Age hollywoodien d’autrefois. ‘Jafar’s Hour’ s’intéresse quand à lui au personnage du diabolique Jafar qui, après un rappel plus tourmenté du thème romantique de ‘A Whole New World’, développe une atmosphère plus sombre et goguenarde associée au grand méchant du film. On remarquera ici comme d’habitude le soin tout particulier apporté aux orchestrations et l’incroyable aisance du compositeur à manipuler ses différentes sonorités instrumentales avec une écriture contrapuntique comme toujours très soignée et très classique d’esprit. Dommage que Jafar n’ait pas droit à un thème fort même si l’atmosphère musicale qui lui est propre demeure bien mise en valeur dans le film. Dans ‘The Ends of the Earth’, il est de nouveau question des sinistres desseins du méchant vizir. Idem pour l’inquiétant ‘On a Dark Night’ lorsque Jafar décide de mettre ses plans à exécution. La musique devient alors plus sombre et dramatique dans la dernière partie du film comme nous le rappelle ‘Jasmine Runs Away’ ou ‘The Cave of Wonders’ (scène où Aladdin est pris au piège dans la cave aux merveilles, superbe morceau d’action assez virtuose, aux orchestrations luxuriantes). Finalement, ‘The Battle’ illustre l’affrontement final entre Aladdin et Jafar sur un rythme frénétique et très soutenu. Comme d’habitude, les orchestrations privilégient le jeu entre pupitres, Menken évitant systématiquement tout effet de masse facile en privilégiant au contraire au maximum une écriture contrapuntique témoignant de l’immense savoir-faire d’un compositeur passé maître dans l’art de la musique symphonique. Finalement, ‘Happy End in Agrabah’ conclut l’aventure sur une ultime touche d’optimisme et de bonne humeur avec une chorale grandiose et majestueuse pour la dernière partie (à la manière de certaines conclusions de péplums des années 50/60), avant le final romantique parfait que représente ‘A Whole New World (Aladdin’s Theme’), interprété pour le générique de fin par le duo Peabo Bryson/Regina Belle, une ultime touche d’émotion particulièrement savoureuse pour finir cette grande aventure en beauté.

Vous l’aurez donc compris, ‘Aladdin’ a tout pour être le classique parfait de la musique de dessin animé Disney : de l’émotion, des chansons de qualité, une écriture orchestrale très fouillée et raffinée, des morceaux parfois enjoués, légers ou dramatiques et évidemment une chanson-clé fabuleuse et désormais célèbre, ‘A Whole New World’. Une fois encore, comme pour ‘The Little Mermaid’ et ‘Beauty and the Beast’, Alan Menken apporte une poésie et une magie incomparable à ce film d’animation de chez Disney. Sa musique suit les sentiments et les actions des différents protagonistes avec une importance constamment allouée à l’émotion et aux sentiments. On comprend donc aisément pourquoi ‘Aladdin’ est et demeure encore aujourd’hui un grand classique de chez Disney et une partition incontournable d’Alan Menken, à ne surtout pas manquer!


---Quentin Billard