1-Iko Iko 2.50
written by
Hawkins/Jones/Johnson/Thomas
performed by the belle stars
2-Scatterlings of Africa 4.02
written by Johnny Clegg,
performed by Johnny Clegg and Savuka
3-Dry Bones 2.52
written by public domain,
performed by
the Delta Rythm Boys
4-At Last 2.58
written by H.Warren
and M.Gordon,
performed by Etta James
5-Loney Avenue 3.07
written by Doc Pomus,
performed by Ian Gillian
and Roger Glover
6-Nathan Jones 5.09
written by L.Caston
and K.Wakefield, performed by Bananarama
7-Leaving Wallbrook/On the Road 2.50
written by Hans Zimmer,
performed by Hans Zimmer
8-Las Vegas/End Credits 8.19
written by Hans Zimmer,
performed by Hans Zimmer
9-Stardust 4.33
written by H.Carmichael
and M.Parrish,
performed by Bob Wasserman
with Aaron Neville
10-Beyond the Blue Horizon 3.44
written by Robin,
whiting and Harling,
performed by Lou Christie.

Musique  composée par:

Hans Zimmer

Editeur:

Capitol Records CDP 7 91866 2

Producteur exécutif:
Mark Johnson,
Barry Levinson

Artwork and pictures (c) 1988 United Artists pictures. All rights reserved.

Note: ****
RAIN MAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer
Comédie dramatique phare de l’année 1988, « Rain Man » permet au réalisateur Barry Levinson de nous offrir un film poignant d’une grande beauté, justement porté par une émotion rare, et finalement récompensé par 4 Oscars en 1989, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le film a d’ailleurs connu un certain succès et reste considéré comme l’un des plus beaux long-métrages américains de la fin des années 80. « Rain Man » raconte ainsi l’histoire bouleversante de Charlie Babbitt (Tom Cruise), un jeune homme ordinaire qui découvre un jour que son défunt père a légué une bonne partie de sa fortune à son frère aîné dont il ignorait l’existence jusqu’ici, Raymond Babbitt (Dustin Hoffman). Charlie apprend alors que Raymond se trouve dans une pension psychiatrique, car il est autiste et souffre du syndrome d’Asperger, un trouble du développement qui affecte la vie sociale et les perceptions sensorielles et motrices d’un individu. Jaloux de la fortune dont vient d’hériter Raymond, Charlie décide finalement d’enlever son frère dans l’espoir de récupérer une partie de l’héritage qui lui revient de droit. Mais derrière la barrière de l’autisme, Charlie découvre que Raymond est un génie du calcul qui, malgré ses nombreuses manies (il ne peut pas supporter de rater son émission TV favorite tous les après-midi), cache une personnalité attachante. Et c’est au moment où Charlie finit par se prendre d’affection pour son frère que des juges et des médecins décident que Raymond ne peut pas aller vivre chez Charlie suite à sa demande. Charlie va alors tout faire pour tenter d’obtenir la garde de Raymond. « Rain Man » fait donc partie de cette catégorie de film émouvant qui raconte une histoire simple sur une forme simple. Sans aucun artifice particulier, Barry Levinson évoque le problème de l’autisme et délivre un message poignant sur la tolérance et le droit à la différence, un film bouleversant servi par deux comédiens d’exception, Tom Cruise et Dustin Hoffman. Un grand classique du cinéma des années 80, incontournable !

« Rain Man » doit beaucoup à la très belle musique de Hans Zimmer, un film qui permit au compositeur allemand de connaître le premier grand succès de sa carrière. C’est d’ailleurs grâce à ce film (et une nomination aux Oscars pour la musique) que Hans Zimmer se verra proposer des films plus ambitieux par la suite. Avec « Rain Man », le compositeur révélait une certaine sensibilité mélodique et un goût sûr pour les ambiances intimes tout à fait maîtrisées. Utilisant essentiellement les synthétiseurs 80s avec quelques percussions exotiques, une flûte de pan synthétique et une guitare électrique, Zimmer nous offre l’un des premiers grands thèmes mémorables de sa carrière, un thème devenu très populaire tout au long des années 80/90 et qui connaîtra d’ailleurs un certain succès en France grâce à une publicité pour du café (véridique !). Le thème de « Rain Man » fait d’ailleurs incontestablement partie de ces grandes mélodies de la musique de film électronique des années 80, aux côtés de l’ouverture du « Grand Bleu » d’Eric Serra, du thème de « Beverly Hills Cop » d’Harold Faltermeyer ou de « Midnight Express » de Giorgio Moroder. Ce thème magnifique teinté de nostalgie évoque en toute simplicité le parcours et l’amitié des deux frères, Charlie et Raymond, apportant un charme incroyable aux images. « Leaving Wallbrook » est ainsi entendu dans le film lorsque Charlie enlève Raymond de la pension psychiatre et que les deux frangins marchent ensemble sur une route (c’est l’affiche bien connue du film !). Le morceau évoque de par sa nostalgie et ses rythmes agréables la complicité touchante qui unit les deux frères. La musique suggère aussi le côté ‘road-movie’ du film de Barry Levinson, et possède ce côté aérien et entraînant totalement indissociable du film. A noter la façon dont Zimmer choisit ici ses sons avec minutie, évoquant des sonorités exotiques/ethniques (percussions, flûte de pan, et même un sample imitant un didgeridoo australien) qui renforcent clairement l’idée du voyage, du road-movie, de la découverte des grands espaces.

La musique fonctionne essentiellement sur une grande retenue tout au long du film. Ici, point d’envolée dramatique et autres artifices musicaux de ce genre. Hans Zimmer privilégie tout au long du film une ambiance plus intime et retenue, avec en tête de liste le magnifique et très célèbre « Leaving Wallbrook », un thème qui a véritablement contribué au succès de la bande originale de « Rain Man ». Le reste du score s’inscrit donc dans la même veine. Entre les atmosphères synthétiques planantes et les passages plus rythmés et entraînants, le score illustre donc tout au long du film le trajet des deux frangins à travers le pays, et ce jusqu’au luxueux casino de Las Vegas, où Charlie décidera de mettre à contribution les talents mathématiques de Raymond aux cartes pour empocher un bon pactole. A noter d’ailleurs que la séquence du casino continent l’un des grands thèmes typiquement 80s dont Hans Zimmer possède le secret, avec sa boîte à rythme pop datée, son saxophone cool, ses claviers un brin kitsch et ses voix féminines entraînantes - on n’est guère loin par moment du style de « Days of Thunder ». Le morceau apporte un rythme et un « fun » essentiel à la séquence du casino (morceau malheureusement absent du CD).

A noter que le score utilise un deuxième thème plus intime et touchant associé à l’amitié entre les deux frangins, un thème légèrement plus triste d’une grande beauté, tout à fait typique des mélodies intimes du Hans Zimmer des années 80. Le compositeur reprendra d’ailleurs ce thème dans un générique de fin absolument magnifique, avec le son de la flûte de pan synthétique et de quelques sonorités électroniques qui annoncent clairement les samples asiatiques de « Black Rain » (1989). Ce sera aussi l’occasion pour le compositeur de reprendre une dernière fois son inoubliable thème de road movie dans une conclusion particulièrement simple et émouvante, réunissant quelques unes des caractéristiques majeures du style musical du Hans Zimmer des années 80. En tout cas, voilà une partition que les fans du compositeur ne peuvent absolument pas rater, tant le style du compositeur atteint à cette époque un point culminant avec cette musique pour le film de Barry Levinson, le tout accompagné de quelques chansons pour ponctuer le parcours des deux frères. Le résultat d'ensemble est tout simplement superbe. Hans Zimmer signe un score frais, intime et entraînant qui apporte une poésie rare aux images de « Rain Man », une musique électronique typiquement années 80, avec un charme incomparable et une simplicité réellement émouvante. La grande classe, tout simplement, et un grand moment de musique de film !



---Quentin Billard