1-Taking The Inside Rail 4.16*
2-It Was a Dark and Stormy Night 4.05
3-At Home on Walsh Farm 5.01
4-I'm a Racehorse! 2.51
5-The Blue Moon Races 3.39
6-A Pelican Named Goose 1.19
7-Tucker Lays It Out! 2.25
8-Goose Makes a Hit
On the Iron Horse 2.10
9-Run Like The Wind 2.04
10-Twilight Run 2.22
11-Upstaged by a Zebra 2.46
12-A Brave Decision 1.48
13-Glory Days 3.18
14-If You Build It,
They Will Come 2.21
15-Out of Africa 1.06
16-Spring Training 2.31
17-Ambushed! 4.48
18-Filly in Distress 1.05
19-Race Day 1.03
20-They're All In! 1.12
21-The Big Race 7.19
22-In The Winner's Circle 1.54
23-It Ain't Over Yet 3.18**

*Interprété par Sting
Ecrit par Sting et Mark Isham
Produit par Mark Isham
**Interprété par Bryan Adams
Ecrit par Bryan Adams,
Gretchen Peters et Eliot Kennedy
Produit par Bryan Adams.

Musique  composée par:

Mark Isham

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6631

Produit par:
Mark Isham
Producteur exécutif pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteurs exécutifs de l'album:
Andrew Kosove, Broderick Johnson,
Frederik Du Chau, Ed McDonnell

Superviseur de la musique:
Devra Anderson
Supervision du montage musique:
Curtis Roush
Arrangements additionnels:
Cindy O'Connor
Coordination de la musique:
Delphine Robertson

(c) 2004 Racing Stripes Productions, LLC. All rights reserved.

Note: ****
RACING STRIPES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Isham
Et si un zèbre prétendait rivaliser avec les plus grands chevaux de course ? C’est le postulat assez atypique sur lequel repose le scénario de ‘Racing Stripes’ (Zig-Zag), comédie familiale gentillette réalisée par Frederik Du Chau, et dont la particularité est de mélanger film live et personnages animés en numérique. Le réalisateur de ‘Quest for Camelot’ a eu l’idée de faire parler les animaux, à l’instar de tas d’autres productions familiales du même genre (‘Babe’, ‘Rudy’, ‘Homeward Bound’, etc.). Abandonné sur la route par un cirque, un petit bébé zèbre est recueilli et logé par John Walsh (Bruce Greenwood), un ancien éleveur de chevaux qui s’occupe aujourd’hui de sa ferme, avec sa fille Cindy (Hayden Panettiere). La ferme se situe juste à côté du grand champ de courses hippiques du Kentucky. Surnommé Zig Zag par Cindy, le jeune zèbre grandit en compagnie de Prof le poney et Fanny la chèvre, qui font office de parents pour lui. Zig Zag ne rêve que d’une chose : participer à la grande course qui sacrera le meilleur cheval du Kentucky. Après avoir tenté de se mesurer en vain contre le favori de la course, Sir Trenton, Zig Zag se retrouve humilié par les purs-sangs et rejeté à cause de son apparence différente de celle des autres. C’est la désillusion pour le pauvre Zig Zag lorsque ce dernier comprend qu’il n’est pas un cheval en réalité mais un zèbre. Du coup, tous ses rêves de participer à une grande course hippique partent en fumée. Mais c’est sans compter sur la détermination de ses amis qui vont le soutenir et inciter John Walsh à reprendre du service. Convaincu par la ténacité de sa fille Cindy, John décide finalement de reprendre du service et d’entraîner Zig Zag, qui n’y croyait plus. Et le voilà en route vers le chemin de la grande course hippique! ‘Racing Stripes’ est encore ce type de film vantant les vertus du courage, de la détermination et du besoin de se battre pour accomplir nos rêves. Le mélange animation numérique/live n’est pas toujours très heureux mais les animaux restent très attachants. Néanmoins le film est parsemé de gags faciles avec deux personnages particulièrement agaçants : les deux mouches qui semblent n’avoir été insérées dans le film que pour apporter un peu d’humour gras au ras des pâquerettes. Certes, la morale à la Walt Disney est sympathique et gentillette (le droit à la différence, le dépassement de soi, le besoin d’accomplir nos rêves, etc.) mais l’ensemble demeure trop inégal, par moment drôle, touchant et sympa, par moment ennuyeux et lassant. Restent quelques trouvailles assez amusantes comme le pélican mafioso ou les deux mouches déjantées. Mais rien de bien indispensable!

Mark Isham a probablement composé avec ‘Racing Stripes’ l’une de ses musiques les plus accessibles et les plus orchestrales, bien loin du style de certaines de ses partitions atmosphériques récentes. Dès l’ouverture, Isham met immédiatement l’accent sur des orchestrations fouillées et très travaillées, avec un orchestre ample et massif pour la scène où Zig Zag est abandonné sur la route en pleine nuit (‘It Was a Dark and Stormy Night’). A noter ici l’utilisation de guitares ‘americana’ qui évoquent les décors sauvages du Kentucky – guitare slide, guitare bluegrass et guimbarde - ainsi que d’une voix africaine illustrant les origines du jeune zèbre. Isham se montre dès le début du film particulièrement à l’aise dans un premier passage d’action massif qui laisse ensuite la place à un morceau aux accents plus intimes et tendres avec quelques instruments solistes (hautbois, guitare, etc.). Evidemment, les influences ne tardent pas à se faire attendre : on est proche par moment du style orchestral d’un James Horner ou d’un James Newton Howard, même si le style général reste bien indissociable de Mark Isham (on pense ici à un autre score fameux d’Isham pour une comédie familiale : ‘Fly Away Home’). A noter que les guitares ‘americana’ reviennent dans ‘At Home On Walsh Farm’ évoquant la ferme des Walsh. Les orchestrations restent toujours très étoffées et soignées, et ce de façon constante. ‘I’m a Racehorse !’ nous le confirme encore une fois, introduisant un thème héroïque et accrocheur associé à Zig Zag et à son envie de gagner une course. La mélodie est confiée tour à tour à une clarinette puis une trompette à travers plusieurs variations savoureuses. La dernière partie du morceau nous fait entendre un thème plus doux et serein associé à l’amitié entre Zig Zag et Cindy. Les guitares restent quand à elle très présentes. La première course est illustrée avec une bonne dose d’énergie orchestrale dans ‘The Blue Moon Races’ où le thème héroïque décolle dans une envolée triomphante savoureuse, associé aux efforts de Zig Zag qui échouera malgré tout cette première course contre les purs sangs qu’il a osé défier.

‘A Pelican Named Goose’ introduit un nouveau thème, plus léger et amusant, joué par une clarinette dans un style plus proche d’une polka européenne joyeuse. Ce thème de clarinette accompagné par un accordéon, des guitares, un violon et une batterie est associé dans le film à Poulet, le pélican mafioso, apportant une petite touche comique à la partition. Idem pour ‘Goose Makes A Hit On The Iron Horse’ où l’on retrouve ces accents italiens/européens dans la mélodie sautillante du pélican (on sent à quel point Mark Isham s’est bien amusé sur ces passages). ‘Run Like The Wind’ dégage une grande émotion, évoquant les espoirs de Zig Zag de devenir un jour un grand cheval de course. On retrouve ici le thème de l’amitié à la fois associé au zèbre et à ses amis (Cindy, Prof, etc.), thème qui prend ici une tournure plus majestueuse et vibrante, toujours accompagné par des guitares americana savoureuses. On retrouve de très belles sonorités vocales africaines dans ‘Twilight Run’ qui évoquent là aussi les racines africaines du courageux zèbre (que l’on retrouve dans ‘Out of Africa’). Isham se fait plaisir en nous offrant un nouveau morceau d’action aboutissant au thème cuivré de la victoire dans ‘Upstaged By A Zebra’ dans une scène évoquant de nouveaux exploits du jeune zèbre. A noter que, chose curieuse, le thème de la victoire ressemble étrangement à un thème quasiment similaire au score de ‘Little Giants’ de John Debney, où il était aussi question d’une comédie familiale vantant les mérites du dépassement de soi et de la détermination. Coïncidence ou inspiration des temp-tracks?

On entre ensuite dans la seconde partie du film avec ‘A Brave Decision’ qui se veut plus intime et retenu, avec une pointe de mélancolie, lorsque Zig Zag comprend qu’il est un zèbre et non un cheval de course, et que ses rêves partent ainsi en fumée. ‘Glory Days’ évoque les souvenirs d’une gloire passée pour John Walsh avec une trompette solennelle vibrante, tandis que ‘If You Build It, They Will Come’ nous redonne un peu d’espoir et de détermination lorsque John est enfin convaincu par sa fille Cindy d’entraîner Zig Zag pour une grande course hippique. La partition atteint enfin un climax dans ‘Spring Training’ laissant éclater le superbe thème héroïque dans toute sa splendeur à travers des cuivres énergiques et triomphants, lors de la scène de l’entraînement de Zig Zag. La course finale débute avec ‘Race Day’ et se prolonge dans le tour de force orchestral final du score, ‘The Big Race’, superbe morceau d’action de plus de 7 minutes où l’orchestre s’en donne à coeur joie, dans un style symphonique aventureux qui n’est pas sans rappeler James Horner une fois encore (style ‘The Rocketeer’ ou ‘Willow’). Le morceau traduit parfaitement à l’écran toute l’excitation de la course et la détermination de Zig Zag et de ses amis à gagner la course contre les autres chevaux. Le thème héroïque revient ici à travers une série de variations multiples toutes plus énergiques et cuivrées les unes que les autres. Et le morceau débouche sur une coda de triomphe absolu avec une grande reprise magistrale et grandiose du thème de la victoire accompagné par des percussions africaines de toute beauté. A noter pour finir que la bande originale de ‘Racing Stripes’ contient deux chansons pop sans prétention, ‘It Ain’t Over Yet’ écrit et interprété par Bryan Adams, et ‘Taking The Inside Rail’ écrit par Sting et Mark Isham et interprété par Sting. A noter que cette dernière chanson reprend les sonorités africaines/americana du score avec un accompagnement orchestral pour faire une transition parfaite entre le score et la chanson du générique de fin.

Si vous vous lassez des partitions thriller atmosphériques et parfois peu accessibles de Mark Isham, vous deviez vivement vous rabattre sur la BO de ‘Racing Stripes’, un score savoureux de bout en bout qui vous entraînera dans une belle aventure, même si l’ensemble n’a rien de follement original. La partition a au moins le mérite de s’écouter agréablement d’un bout à l’autre du film, apportant émotion, action et énergique à cette belle fable d’un zèbre qui voulait être un cheval de course. Mark Isham se montre ici étonnamment à l’aise avec l’orchestre, plus particulièrement dans les passages d’action héroïque d’une efficacité redoutable dans le film comme sur l’album. Indubitablement, le compositeur a mit ici du coeur à l’ouvrage et même si l’ensemble demeure très conventionnel et ultra codifié, on ne pourra qu’apprécier cette bonne bouffée de fraîcheur. Voilà donc une partition orchestrale rétro, agréable et inspirante, qui bien que soumise à pas mal d’influencé (James Horner, John Debney, James Newton Howard, etc.), mais qui sied à merveille au film de Frederik Du Chau. Isham s’est fait plaisir en écrivant cette musique et ce plaisir nous est transmis avec simplicité et efficacité. Au final, les amateurs du compositeur qui avaient déjà adoré sa musique (toujours inédite en CD) pour ‘Fly Away Home’ devraient vraiment écouter cette solide partition orchestrale particulièrement entraînante!


---Quentin Billard