1-Ameribank Robbery 2.27
2-Job Calls 1.05
3-Office Chaos 1.29
4-Black Jack 2.35
5-Main Title 2.35
6-51st Floor 0.30
7-Jane Quits 0.33
8-Quad Slide 0.18
9-Race for the Job 1.34
10-I.N.S.! 1.30
11-Illegal Immigration 1.37
12-Sleeping Beauty 1.33
13-Got The Yard Back 1.35
14-The Insects Are All Around Us 2.22*
15-Need a Good Wheelman 0.33
16-Escape from the Headshop 0.51
17-Bank Plan 1.45
18-Grand Canyon Bank 2.39
19-The Big Stall 1.21
20-Gun Pull 1.49
21-Starbucks Hit 1.01
22-400 Million Dollars 1.53
23-End Credits 1.41

*Interprété par Money Mark
Composé par Mark Ramos Nishita.

Musique  composée par:

Theodore Shapiro

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6711

Produit par:
Theodore Shapiro
Producteur exécutif pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteur exécutif du soundtrack:
Randall Poster
Directeur de la musique pour
Columbia Pictures:
Lia Vollack
Monteur musique:
Terry Wilson
Montage additionnel:
Thomas Drescher

Artwork and pictures (c) 2005 Columbia Pictures Industries Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
FUN WITH DICK AND JANE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Theodore Shapiro
Remake d’un film homonyme datant de 1977 avec George Sagal et Jane Fonda, ‘Fun with Dick and Jane’ (Braqueurs amateurs) met en scène le duo Jim Carrey/Téa Leoni dans une comédie survitaminée réalisée par Dean Parisot, metteur en scène du parodique ‘Galaxy Quest’. Dick Harper mène une existence dorée avec sa femme Jane. Il est cadre dans une importante entreprise, la Globodyne Corporation. Elle travaille dans un bureau et s’affaire 24h sur 24. Un jour, Dick est promu vice-président de l’entreprise. Enchanté, il s’empresse d’apprendre la bonne nouvelle à sa famille. Toute aussi enchantée par cette nouvelle, Jane décide de quitter son travail pour être plus présente à la maison. Mais la joie du gentil couple modèle sera de courte durée. En effet, peu de temps après, la Globodyne Corp. est victime d’un scandale financier et s’effondre pour de bon. Seul le patron, Jack McCallister (Alec Baldwin), s’en tire miraculeusement grâce à ses indemnités salariales étrangement massives. Dick et Jane se retrouvent alors à la rue. Leur vie entière bascule : sans le sou, obligés de vivre dans la misère, désespérés et révoltés, ils décident de braquer ensemble des magasins et des banques. Fini le couple modèle, place à un duo de braqueurs amateurs qui sont bien décidés à aller jusqu’au bout pour récupérer tout ce qu’ils ont perdus dans le crash financier de la Globodyne Corp. Objectif final pour Dick et Jane : piéger McCallister avec l’aide de son ancien agent comptable, et récupérer l’argent qui leur est du. ‘Fun with Dick and Jane’ est une énième comédie bateau pour un Jim Carrey toujours aussi surexcité, incapable de tenir en place 5 minutes sans faire une seule pitrerie. Cette fois-ci, il campe un homme modèle qui, avec sa femme, va basculer de l’autre côté de la loi lorsqu’il se retrouvera à la rue après avoir vécu un temps le rêve américain. Le film de Dean Parisot évoque au passage la facette impitoyable du monde américain et du corporatisme U.S., tout en exagérant de façon démesurée le plongeon dans la pauvreté du couple incarné à l’écran par Jim Carrey et Téa Leoni. Par exemple, on peut se demander quelle était la réelle utilité de montrer une Jane défigurée de façon grotesque à la suite d’une expérience de cosmétique qui a tourné à la catastrophe ou celui d’un Dick méconnaissable après s’être pris un coup dans la figure. Mise en scène lourdingue et direction d’acteur pour le moins lourdingue ! En plus, Jim Carrey cabotine à l’extrême (comme d’habitude) et Téa Leoni semble peut à l’aise dans son rôle, un mélange de naïveté et de fausse fraîcheur pas toujours très crédible, curieusement. Néanmoins, le film réserve quand même quelques bons moments comme les scènes de braquages, de vrais moments d’humour, notamment lorsque Dick et Jane débarquent dans une banque déguisés respectivement en Cher et Sonny (une vraie parodie des films de braquage, très à la mode aujourd’hui à Hollywood!). Bref, à réserver en priorité aux fans absolus de Jim Carrey et de ses sempiternelles pitreries. Les autres pourront passer leur chemin aisément!

Théodore Shapiro fait partie de cette génération de jeunes compositeurs qui tentent d’apporter un souffle de fraîcheur sur la musique de film hollywoodienne d’aujourd’hui. Sa musique pour ‘Fun with Dick and Jane’ n’a rien de follement mémorable mais réserve néanmoins sont lot de plaisir et de bonne humeur. Le mot ‘fun’ semble avoir été façonné exprès pour cette partition, tant on prend un certain plaisir à l’écouter de bout en bout sans interruption. L’orchestre habituel reste présent (interprété par le Hollywood Studio Symphony), mais pour une fois, le compositeur a choisi de l’utiliser avec parcimonie pour se concentrer davantage sur une formation instrumentale de style groove/funky assez classe. Evidemment, le traditionnel ‘Main Title’ évoque l’univers comédie du film en annonçant un thème de cordes particulièrement savoureux et entraînant, évoquant la famille Harper avec une certaine jovialité et une légèreté presque naïve. A noter une progression harmonique très soigné tout au long du thème. Accompagné par piano, guitare et batterie soft, le thème principal de Dick et Jane résume parfaitement à lui tout seul tout le côté ‘fun’ du couple tout en apportant une certaine énergie au début du film. Mais dès ‘Ameribank Robbery’, lors du premier braquage sérieux du couple, les choses commencent à changer : l’orchestre est moins présent, place aux rythmiques pop/rock entraînantes, avec batterie, percussions, basse, piano, guitares électriques et synthés. Le caractère fun et rythmé du morceau apporte à la scène du braquage une énergie nécessaire tout en évoquant le côté ‘roue libre’ du couple, qui a décidé de passer de l’autre côté de la loi. Plus calme, ‘Job Calls’ développe une rythmique funky un brin rétro avec une guitare électrique très ‘seventies’ pour la scène où Jane cherche du boulot. Idem pour ‘Office Chaos’ avec son orgue hammond et ses rythmiques rock/funk du plus bel effet. Les sonorités électroniques techno entendues à la fin du morceau achèvent de rendre le morceau très moderne, proche de ce que font parfois certains musiciens de chez Media-Ventures (d’ailleurs, est-ce une coïncidence si l’on retrouve aux orchestrations les orchestrateurs habituels de Zimmer et sa bande ?). Les amateurs d’ambiances funky pourront se régaler avec le très sympathique ‘Black Jack’ et son riff de guitare basse groovy qui évoque ici aussi la contre-attaque du couple, bien décidé à récupérer l’argent qu’ils ont perdus à la suite du crash financier de la Globodyne Corp.

A noter un ‘Quad Slide’ déjanté avec des ‘oooouh’ chanté à la façon des Beach Boys, un peu kitsch mais non dénué d’humour dans le film. Cet humour se retrouve dans le tonitruant ‘Race for the Job’ pour la scène où Dick entame une grosse course-poursuite avec un rival afin de trouver un boulot. Rythmique rock et sonorités électros sont ici les maîtres mots, traduisant la folie quasi puérile de la scène. Shapiro se paie même le luxe de nous offrir un petit clin d’œil aux musiques mexicaines/western traditionnelles dans ‘I.N.S !’ avec sa guitare hispanisante mélangée à des sonorités électroniques plus modernes, sans oublier ‘Illegal Immigration’ durant la scène où Dick traîne avec des immigrés mexicains clandestins, avant d’être arrêtés par la police. A noter ici l’utilisation d’une trompette de style ‘mariachi’, agrémenté de castagnettes et de ‘ouh ah’ chantés par des hommes : ambiance ‘Mask of Zorro’ 100% garanti! Bref, on sent à quel point Theodore Shapiro s’en est donné à cœur joie tout au long du film, retranscrivant tout l’humour et la folie gentillette du film de Dean Parisot. Place à un peu d’intimité et de tendresse dans le joli ‘Sleeping Beauty’ lorsque Dick, à bout, observe une nuit sa femme en train de dormir. Shapiro se contente d’utiliser un piano solitaire avec quelques cordes pour apporter un peu de respiration et de poésie entre deux gros morceaux agités. Idem pour ‘Got The Yard Back’ lorsque Dick ramène du gazon dans son jardin après en avoir dérobé chez ses voisins. On retrouve, joué au piano, le motif principal du ‘Main Title’ auquel Shapiro fait ici brièvement référence. Retour aux ambiances groovy/funky à partir de ‘Need A Good Wheelman’ ainsi que dans ‘Escape From The Headshop’ pour l’une des scènes de braquage raté (à noter ici l’utilisation d’un petit motif électro très kitsch et amusant – on est guère loin par moment ici de la pop américaine pour ados un peu caricaturale, Shapiro continuant de s’amuser comme un petit fou sur la musique de ce film! Les choses deviennent plus sérieuses lorsque Dick et Jane, épaulé par l’ancien agent comptable de McCallister, préparent ensemble le plan du braquage de la banque où doit se rendre McCallister, avant qu’ils décident ensemble de faire quelque chose de bien plus subtil. ‘Grand Cayman Bank’ nous permet de retrouver l’ambiance funky cool de ‘Job Calls’ (on est très proche par moment du style musical d’un autre film de braquage de banque, un certain ‘Ocean’s Eleven’!), avec un final plus rythmé et excitant. Cette atmosphère rock/funk se poursuit dans ‘The Big Stall’ et ‘Starbuck Hit’ et son riff de guitare groovy pour la scène finale dans la banque de McCallister. Finalement, ‘400 Million Dollars’ ramène un peu de naïveté et de légèreté comme dans le ‘Main Title’ reprenant ici le thème principal dans toute sa splendeur à l’orchestre pour l’inévitable happy-end du film.

Theodore Shapiro nous prouve avec ‘Fun with Dick and Jane’ qu’il a décidément plus d’un tour dans son sac. Cet habitué des musiques de comédie s’amuse ici à détourner le score orchestral habituel pour établir une toile musicale à cheval entre le rock/pop électro et le groove/funky qui rappelle par moment ‘Midnight Run’ de Danny Elfman ou ‘Nothing To Lose’ de Robert Folk. Shapiro s’amuse avec son groupe d’instrumentistes et nous offre une demi heure de musique particulièrement agréable, fun et cool. Certes, ‘Fun with Dick and Jane’ n’a rien d’un chef-d’œuvre mais demeure malgré tout une bien jolie réussite de la part d’un compositeur qui, s’il n’a pas encore réussi à démontrer toute l’étendue de son talent, continue d’oeuvrer efficacement sur des musiques de comédies hollywoodiennes en y apportant une certaine fraîcheur stylistique et musicale tout à son honneur.


---Quentin Billard