1-Ensemble, c'est tout
Générique début 2.11
2-Cash Machine 3.42*
3-Camille 0.48
4-Coup de foudre 1.21
5-The Red Doom 3.54**
6-Camille et Paulette 1.39
7-Concerto in G minor RV 323 -
Allegro de Vivaldi 2.26
8-Sur les quais 1.18
9-Hard to Beat 4.13*
10-Le théâtre de Philibert 1.01
11-La bicyclette 2.45***
12-Camille et Franck 1.05
13-Ensemble c'est tout
Thème piano 0.39
14-Friction 4.14+
15-Le restaurant des voyageurs 1.09
16-Ensemble c'est tout
Générique fin 3.48

*Interprété par Hard-Fi
**Interprété par Venus
***Interprété par Yves Montand
+Interprété par Morcheeba.

Musique  composée par:

Frédéric Botton

Editeur:

Naïve

Produit par:
Frédéric Botton

(c) 2007 Pathé Renn Production. All rights reserved.

Note: ***1/2
ENSEMBLE, C'EST TOUT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Frédéric Botton
Toujours aussi productif et infatigable adepte d’un cinéma d’auteur populaire français, Claude Berri nous livre une nouvelle comédie sentimentale pleine de fraîcheur avec ‘Ensemble c’est tout’. Adapté du roman d’Anna Gavalda, ‘Ensemble c’est tout’ réuni Audrey Tautou et Guillaume Canet dans une comédie printanière sur l’importance de communiquer et de partager des choses ensemble dans une société où le cynisme ambiant et l’individualisme règnent plus que jamais. Camille (Audrey Tautou) fait des ménages le soir dans des bureaux et dessine à ses heures perdues. Elle gagne un salaire de misère et vit sous le toit d’un appartement parisien. Philibert (Laurent Stocker) et Franck (Guillaume Canet) vivent en colocation dans un très grand appartement situé en dessous de la petite pièce où habite Camille. Philibert est un jeune aristocrate féru d’histoire mais dont la timidité et le bégaiement sont des handicaps à ses relations sociales. Franck est un cuisinier solitaire et rustre qui, derrière son apparence dure, cache en réalité un grand coeur. Il s’occupe régulièrement de sa vieille grand-mère, Paulette (Françoise Bertin), qui refuse d’aller dans un hospice pour personnes âgées. Un jour, Philibert ramène chez lui Camille, qu’il a trouvé malade en train d’errer et de grelotter chez elle. Il la soigne et la guérit de sa grippe. Camille s’installe alors chez Philibert et se heurte rapidement à l’agressivité de Franck. Mais le temps passant, Franck et Camille vont apprendre à s’apprivoiser, à s’aimer et à partager leurs doutes et leurs souffrances. Franck, Camille, Philibert et Paulette vont enfin pouvoir avancer dans leur vie, car ils ont compris qu’ensemble, on est toujours plus fort.

Le message de ‘Ensemble c’est tout’ est certes très simpliste (l’importance de partager avec les autres, de ne pas rester seul dans son coin), mais à une époque où la production cinématographique française nous abreuve jusqu’à plus soif de films ultra clichés évoquant la décadence ou les tensions amoureuses des couples (style ‘5x2’ de François Ozon, la plupart de ces films n’ayant d’ailleurs jamais de véritable message positif), il est agréable de constater que certains cinéastes ont encore conservé un petit grain d’espoir et de fraîcheur dans ce monde de brute. Claude Berri, fidèle à son habitude, nous propose un film sobre et charmant aux dialogues spontanés, simple et touchant, qui coïncidence pile avec le début du printemps. Audrey Tautou et Guillaume Canet forment un joli couple à l’écran, avec un Laurent Stocker drôle et une Françoise Bertin très spontanée. C’est sur, ‘Ensemble c’est tout’ ne révolutionnera pas le cinéma français mais s’impose malgré tout comme une bien belle surprise à déguster sans modération, avec un message pas si anodin que cela à notre époque: il faut positiver!

Claude Berri a eu l’occasion de travailler tout au long de sa carrière de réalisateur avec quelques grands noms de la musique de film française, que ce soit Jean-Claude Petit (‘Uranus’, ‘Jean de Florette’), Philippe Sarde (‘Lucie Aubrac’), Bruno Coulais (‘La Débandade’) ou bien encore Georges Delerue (‘Le vieil homme et l’enfant’). Claude Berri collabore régulièrement depuis cinq ans avec Frédéric Botton, compositeur venant du monde de la chanson française. Leur toute première collaboration remonte à ‘Une femme de ménage’ en 2002, qui sera suivi de L’un reste, l’autre part’ en 2005. Pour sa troisième participation à un film de Claude Berri, Frédéric Botton nous offre une petite partition délicieuse et charmante pour ‘Ensemble c’est tout’. Ecrite pour un petit orchestre incluant un pupitre de cordes, une flûte, une clarinette, un hautbois, un piano et quelques cuivres, la musique du film de Claude Berri se partage autour de quatre thèmes principaux qui partagent ensemble une même fraîcheur mélodique et une spontanéité exemplaire. On retrouve ici le style des mélodies classiques et simples qui caractérisent si parfaitement l’univers musical des films de Claude Berri (on pense inévitablement ici au travail de Jean-Claude Petit sur ‘Jean De Florette’, ‘Manon des Sources’ ou ‘Uranus’). Sans avoir reçu de directives particulières de la part du réalisateur, Frédéric Botton a pu écrire pour le film une musique simple et émouvante par sa nostalgie et sa grande tendresse qui s’en dégage. A noter que c’est Jean Yves D’Angelo qui assuré les arrangements et la direction d’orchestre. Ainsi, le thème principal évoque le bonheur d’être ensemble et de partager de bons moments. Exposé dans le générique de début, ce thème d’une grande beauté se distingue par sa mélodie délicate de piano sur fond de cordes chaleureuses avec une flûte et une clarinette. A noter l’instrumentation sobre et classique qui place le piano dans le rôle de soliste avec un accompagnement de cordes et quelques bois pour étoffer l’ensemble. On retrouve ce thème principal tout au long du film, notamment dans ‘Ensemble c’est tout Thème piano’ et ‘Camille et Paulette’ lorsque Camille décide d’aider Franck et de s’occuper de Paulette, sa grand-mère. Le thème dégage durant cette scène un sentiment de paix et d’amabilité plein de grâce et de poésie, sans heurt ni fioriture.

Le deuxième thème de la partition est associé à Camille et se distingue par son écriture de cordes plus rythmées et dynamiques. On retrouve ici aussi une certaine fraîcheur mélodique qui paraît cependant plus nuancée que dans le thème principal. Botton développe ce thème tout au long du film comme dans ‘Générique de fin’ qui clôt le film avec une très belle écriture concertante pour piano et orchestre. Le troisième thème est entendu dans ‘Coup de foudre’ et évoque la relation entre Camille et Franck avec une très grande retenue. Le thème de ‘Coup de foudre’, écrit ici pour piano, violon et orchestre, s’apparente à une valse légère et nostalgique d’une grande délicatesse. La mélodie exprime ainsi le tourbillon de la vie, le va et vient des individus qui se croisent, s’aiment, se séparent et se retrouvent, le tout avec une grande sobriété et une retenue très touchante à l’écran (à noter que la musique est très bien mise en valeur dans le film, comme toujours chez Claude Berri). A noter une reprise très énergique et entraînante de cette valse dans ‘Le théâtre de Philibert’ lorsque Philibert se produit pour la première fois sur scène, ayant réussi à vaincre son bégaiement et sa timidité. Le morceau exprime ici la vitalité et l’exubérance du personnage sur scène avec une instrumentation plus étoffée faisant intervenir cette fois-ci des percussions (xylophone, caisse claire, tambourin, vibraslap), des cuivres et le reste de l’orchestre. A noter que cet arrangement plus énergique de la valse rappelle par moment ici le style des musiques de cirque/parc d’attraction un brin festive. Botton nous propose enfin une dernière reprise de cette valse nostalgique dans ‘Le restaurant des voyageurs’ pour la fin du film, accompagné ici par une batterie légère qui affirme clairement le ton dansant du morceau. Enfin, le quatrième thème est entendu dans ‘Camille et Franck’ et se distingue par sa mélodie délicate et intime de piano d’une infime tendresse, associée à la romance entre Camille et Franck.

Ecrite à l’image du film de Claude Berri, la musique de ‘Ensemble c’est tout’ se distingue par sa très grande fraîcheur, sa retenue et son charme exemplaire, avec des mélodies particulièrement belles et mémorables. Certes, comme le film lui-même, la musique de Frédéric Botton ne laissera pas un souvenir impérissable mais saura néanmoins toucher le public par ses qualités d’écriture et sa simplicité extraordinaire, surtout à une époque où tout semble devenir de plus en plus complexe et tortueux. Curieusement, les compositeurs se suivent sur les films de Claude Berri mais les musiques de ses films possèdent une cohérence stylistique proche. Frédéric Botton expliquait récemment dans une interview confié à Sylvain Rivaud sur le site Cinezik que le réalisateur appréciait tout particulièrement les mélodies classiques simples et facile à mémoriser, ceci expliquant probablement cela. On pourra toujours trouver cela un peu simpliste et facile, et pourtant, la musique possède un charme, une poésie indéniable autant dans le film que sur l’album. Seule ombre au tableau : la musique originale de Frédéric Botton est constamment entrecoupée sur l’album par des chansons de Hard-Fi, Venus, Yves Montand et Morcheeba.


---Quentin Billard