1-Spaceballs - Main Title 2.30
2-Long Ship/Dark Helmet Entrance/
Evil Schwartz/Planet Druidia 2.22
3-Wedding #1*/
Here Comes The Bride/Retreat* 1.40
4-Hail To The Chief 0.12
5-Bad Ship #1/Beam Bad Ship/
Luggage Down/Matched Luggage/
Bad YearBlimp/Sharking The Ship 2.24
6-First Desert/Desert Playout** 0.50
7-Love Theme 1.06
8-Desert, Thirsty, March, Falls/
Bad Ship #2 1.44
9-Dink March
(Colonel Bogey March) 0.25
10-Into Cave/The Cave 1.25
11-The Schwartz/
Power of Schwartz 0.31
12-She Will Come 1.31
13-Yogurt's Goodbye/Bad Ship #2 0.46
14-Taking Her In/Lonestar & Barf
Enter As Guards/Lonestarr Corridor/
After Stunt Doubles 2.54
15-Bad Ship After Rambo 0.12
16-Mega Maid 1.34
17-Tymp Hits/Schwartz Switchoff 0.32
18-Entering The Ear/Down The Ladder/
Hand Print #1/Hand Print #2/
Lonestarr & Helmet Fight #1/
Lonestar & Helmet Fight #2/
Lonestarr & Helmet Fight #3 4.38
19-Post-Explosion Barf 0.22
20-Keep It for Yourself/Romance 0.58
21-2nd Wedding 0.53
22-Yogurt's Goodbye/
Liquid Schwartz 0.59
23-Fanfare for Prince Lonestarr*/
Kiss/Big Finish* 1.22
24-Spaceballs - Main Title
(w/o Sound Effects) 1.42
25-Spaceballs -
Vocal by the Spinners 3.42
26-Spaceballs - Main Title
(Alternate) 1.51
27-Druidia Landscape 0.20
28-Ladder Down/
Matched Luggage 0.50
29-Love Theme Alt 1.10
30-Love Theme Db* 2.15
31-Love Theme DG1* 2.37
32-Love Theme DG2* 2.25
33-Love Theme Rev* 2.21
34-Love Theme Rec Ver 1.14
35-March/Col Bogey Inst 0.40
36-Power of Schwartz/
Yogurt's Goodbye 0.58
37-Mega-Maid 1st Version 1.33
38-Mega-Maid 2nd Version 1.34
39-Schwartz Switch Off/
Entering the Ear 1.42
40-Yogurt's Goodbye 0.35
41-Kiss/Big Finish 1.19
42-Spaceballs - Main Title
(Alternate #2) 1.55
43-Love Theme 2.21
44-Winnebago/Mega-Maid 2.23
45-Main Title (First Take) 1.44

*Nos used in final version film
**Composé par Kenneth J. Alford.

Musique  composée par:

John Morris

Editeur:

La-La Land Records
LLLCD 1050


Album produit par:
John Morris

Artwork and pictures (c) 1987 Metro-Goldwyn-Mayer MGM. All rights reserved.

Note: ****
SPACEBALLS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Morris
Grand spécialiste du film parodique déjanté, Mel Brooks s’est amusé à caricaturer tous les grands succès du cinéma populaire depuis les années 60 jusqu’à aujourd’hui. ‘Spaceballs’ (La folle histoire de l’espace) est sans aucun doute son film le plus célèbre. Réalisé en 1987, ‘Spaceballs’ est une parodie totalement de ‘Star Wars’ de George Lucas, dans lequel le réalisateur nous propose 96 minutes de n’importe quoi absolu. Les habitants de la planète Spaceballs ayant épuisé toutes leurs réserves d’air, le Président Skroob (Mel Brooks) décide d’envoyer son principal bras droit Lord Casque Noir (Rick Moranis) pour l’aider à s’emparer de l’atmosphère de la pacifique planète Druidia. Pour se faire, il kidnappe la princesse Vespa (Daphne Zuniga), qui était sur le point de se marier avec un prince qu’elle n’aime pas, et qui, au dernier moment, réussit à s’enfuir avec son droïde Dot Matrix. Lord Casque Noir maintient alors le chantage sur le roi Roland (Dick Van Patten), le menaçant de faire du mal à la princesse s’il ne lui cède pas toute l’atmosphère de sa planète. Désespéré, le roi décide de contacter Yop Solo (Bill Pullman), un héros intrépide qui parcourt la galaxie à bord de son camping-car spatial, épaulé par son compagnon d’aventure, Beurk (John Candy). Roland charge alors Yop et Beurk de retrouver la princesse Vespa et de sauver la planète Druidia. Pour se faire, nos deux intrépides héros vont rencontrer le mystérieux Yogurt, grand maître de la Schtuce (« Schwartz » en V.O.), une force mystique qui parcourt tout l’univers. Ensemble, ils affronteront Lord Casque Noir et ses sbires et sauveront la princesse et sa planète.

‘Spaceballs’ ne se contente pas seulement de caricaturer ‘Star Wars’, puisqu’on y trouve aussi des allusions humoristiques diverses incluant ‘Lawrence of Arabia’, ‘Alien’ (qui peut oublier la scène où John Hurt fait une apparition à la fin du film et s’auto parodie en reprenant son rôle dans ‘Alien’, avec ici un nouvel alien qui lui sort du ventre, l’acteur répliquant « oh non, c’est pas vrai, ça recommence ! »), ‘Transformers’ (scène du gigantesque vaisseau de Lord Casque Noir qui se transforme en un immense robot de combat), ‘The Bridge on the River Kwai’ (les petits habitants du désert qui sifflent la célèbre mélodie du film en marchant comme des petits soldats), ‘2001 A Space Odyssey’, ‘Indiana Jones & The Temple of Doom’ (scène clin d’oeil dans le temple de Yogurt), ‘Planet of the Apes’ (très gros clin d’oeil vers la fin du film), ‘Jaws’ (un motif musical entendu au début du film et associé au vaisseau de Lord Caque Noir fait clairement référence au célèbre thème de John Williams pour le film de Spielberg), etc. Mel Brooks détourne ici tous les codes de ces grands films à succès et orchestre un véritable délire non-stop avec quelques répliques anthologiques (« y a t’il d’autres trous du cul dans la salle? »), quelques gags fameux (le coup de l’alien qui danse à la fin du film), des effets spéciaux volontairement kitsch et bien sur des acteurs qui s’en donnent à coeur joie, Mel Brooks en tête. Que demande le peuple?

Le compositeur John Morris reste fidèle à Mel Brooks depuis ses débuts en 1968 avec la célèbre comédie ‘The Producers’. La bande originale de Spaceballs’ réunit tous les ingrédients typiques des musiques de film de Mel Brooks : thèmes mémorables, clins d’oeils, orchestrations soutenues, humour à tous les étages, etc. Le score de John Morris s’articule autour d’un thème principal mémorable et totalement indissociable de l’univers du film : une fanfare héroïque et cuivrée qui s’amuse à pasticher le style des thèmes de ‘Star Wars’ et ‘Superman’ de John Williams. La fanfare possède un côté rétro qui rappelle les grands thèmes héroïques et vaillants du cinéma hollywoodien d’antan, avec un soupçon de nostalgie particulièrement savoureux. Introduite dès le ‘Main Title’ avec, en guise de bonus, des petits sons de laser électroniques bien kitsch évoquant l’univers spatial et pseudo futuriste du film (nous sommes ici à la fin des années 80!), cette fanfare nous invite à partager une grande aventure dans une galaxie très très très lointaine, avec un classicisme d’écriture particulièrement savoureux qui nous rappelle que même si le film est un pur délire à 100%, ce n’est pas une raison pour écrire une musique bâclée à la va vite. Au contraire, John Morris soigne tout particulièrement son écriture, ses harmonies, son contrepoint et ses orchestrations comme pour rappeler le style des grandes musiques de film d’aventure/comédie du ‘Golden Age’ hollywoodien! Le second thème apparaît dans ‘Long Ship/Dark Helmet Entrance/Evil Schwartz’ et se caractérise par son minimalisme le plus total : deux notes seulement autour desquelles le compositeur semble hésiter volontairement, chacune étant entrecoupées de silences comme pour mieux renforcer le côté étrangement immuable, mystérieux et menaçant de ce motif. Ici aussi, John Morris s’amuse à faire un clin d’oeil à John Williams et plus particulièrement à son célèbre thème de ‘Jaws’ que le compositeur détourne ici pour l’associer de façon très ironique à Lord Casque Noir et ses sbires. A noter que la seconde partie du morceau nous permet d’entendre une marche de méchant particulièrement caricaturale et amusante, lorsque Lord Casque Noir fait son apparition au début du film.

De l’humour, la musique de ‘Spaceballs’ n’en manque pas comme nous le prouve ‘Wedding #1/Here Comes The Bride/Retreat’ qui débute avec une reprise à l’orgue de la célèbre marche nuptiale de Wagner lorsque la princesse Vespa est sur le point de se marier au début du film, et qui se prolonge avec une partie orchestrale plus joyeuse et exubérante lorsque la princesse s’enfuit à toute vitesse. Idem pour ‘Hail to the Chief’ lorsque le Président Skroob apparaît à son tour au début du film, morceau qui reprend de façon très ironique le célèbre hymne officiel du Président des Etats-Unis. Autre morceau célèbre que le compositeur s’amuse ici à détourner, ‘Dink March (Colonel Bogey March)’ qui reprend le célèbre refrain sifflé de ‘The Bridge on the River Kwai’ (1957) de Malcolm Arnold. Ce sont les petits personnages que rencontrent Yop Solo et ses compères dans le désert qui chantonnent dans le film cet air de façon un peu ridicule, avec un accompagnement orchestral militaire et sautillant, bref, une vraie touche d’humour parfaite pour cette séquence. La mélodie est reprise au début de ‘Into The Cave’ qui nous s’avère être bien plus sombre et impressionnant pour la scène dans la cave de Yogourt. On découvre alors le quatrième grand thème du score, thème plus majestueux et spirituel associé à la Schtuce dans ‘The Schwartz/Power of Schwartz’, et qui évoque la grandeur de ce grand pouvoir mystérieux. A noter une belle reprise plus lente et intime du thème principal aux cors au début de ‘Yogurt’s Goodbye’ lorsque Yop Solo et ses amis quittent Yogourt pour partir combattre Lord Casque Noir et ses sbires. C’est alors l’occasion pour le compositeur de nous offrir un premier morceau d’action tonitruant à souhait dans ‘Taking Her In – Lonestar & Barf Enter as Guards’, morceau cuivré et très rythmé aux orchestrations riches et soutenues (on est ici très proche du style action des ‘Star Wars’ de John Williams). Le motif à la ‘Jaws’ du grand méchant de service reste très présent comme nous le rappelle ‘Bad Ship After Rambo’, le motif étant continuellement associé tout au long du film au vaisseau de Lord Casque Noir. A noter une reprise assez étrange et un brin kitsch du thème de la Schtuce dans ‘Tymp Hits – Schwartz Switchoff’, qui rappelle beaucoup l’ambiance de certains films d’aventure des années 50. L’action reprend de plus belle dans ‘Entering The Ear/Down The Ladder/Hand Print’ pour toute la séquence de l’affrontement final dans le vaisseau des méchants, aboutissant à une reprise triomphante du thème principal dans ‘Post Explosion Barf’ et du magnifique Love Theme rétro dans ‘Keep It For Yourself/Romance’ avec un violon soliste savoureux à la Miklos Rozsa. Enfin, cette aventure délirante et mouvementée se termine avec une coda triomphante à souhait, reprenant le Love Theme dans toute sa splendeur pour évoquer la victoire finale des héros (‘Fanfare for Prince Lonestarr/Kiss/The Big Finish’).

Score savoureux et riche, ‘Spaceballs’ est la preuve incontestable qu’une parodie, aussi déjantée soit elle, permet toujours aux compositeurs de nous offrir des musiques de qualité pour peu qu’ils s’en donnent les moyens. A une époque où les films parodiques sont devenus d’une ringardise et d’une lourdeur absolue (cf. ‘Scary Movie’ et autre ‘Big Movie’), une production telle que ‘Spaceballs’ fait autant plaisir aux yeux qu’aux oreilles. John Morris signe incontestablement là l’une des meilleures oeuvres de sa carrière, une sorte d’aboutissement artistique de sa collaboration avec Mel Brooks. La musique de ‘Spaceballs’, symphonique, riche et élégante, épouse parfaitement tous les contours du film, que ce soit l’humour, les clins d’oeils (‘Lawrence of Arabia’ dans ‘First Desert’, ‘The Bridge on the River Kwai’ dans ‘Dink March’, ‘2001 A Space Odyssey’ dans ‘Tymp Hits’, ‘Hail to the Chief’ et sa reprise ironique de l’hymne du Président des USA, etc.), l’action ou bien encore les thèmes mémorables (la fanfare, le thème romantique magnifique à souhait, le motif à la ‘Jaws’ du méchant, etc.). John Morris maîtrise clairement toutes ses références musicales dans sa partition et s’amuse à détourner les codes pour mieux se les réapproprier avec finesse et légèreté. Evidemment, la musique ne se prend jamais trop au sérieux mais demeure néanmoins écrite avec passion et rigueur, témoignant de tout le savoir-faire d’un compositeur qui se fait hélas bien trop rare. Certes, ‘Spaceballs’ n’est peut être pas un grand chef-d’oeuvre de la musique de film hollywoodienne, mais la partition de John Morris n’en demeure pas moins une très belle oeuvre de qualité à savourer dans son intégralité sur la récente réédition chez La-La Land Records, qui contient non seulement le score complet composé pour le film ainsi que de nombreux morceaux inédits et rejeté en post-production.


---Quentin Billard