1-Fireworks 1.49
2-Professor Umbridge 2.35
3-Another Story 2.41*
4-Dementors in the Underpass 1.45
5-Dumbledore's Army 2.42
6-Hall of Prophecy 4.27*
7-Possession 3.20+
8-The Room of Requirement 6.09*
9-The Kiss 1.56
10-A Journey To Hogwarts 2.54*
11-The Sirius Deception 2.36
12-Death of Sirius 3.58
13-Umbridge Spoils A
Beautiful Morning 2.40
14-Darkness Takes Over 2.58
15-The Ministry of Magic 2.48
16-The Sacking of Trelawney 2.15
17-Flight of the Order
of the Phoenix 1.34
18-Loved Ones and Leaving 3.15

*Contains 'Hedwig's Theme'
written by John Williams.
+Conducted by Nicholas Hooper.

Musique  composée par:

Nicholas Hooper

Editeur:

Warner Bros. Records 148156

Score produit par:
Darrell Alexander
Assistant de supervision musicale:
Richard Nelson
Monteur superviseur:
Graham Sutton
Monteurs musique:
Sophie Cornet, Allan Jenkins,
Robin Whittaker

Score Programmer:
Allan Jenkins
Album produit par:
Nicholas Hooper
Compilé par:
Allan Jenkins
Producteurs exécutifs de l'album:
David Heyman, David Barron,
David Yates

Directeur de la musique
pour Warner Bros:
Doug Frank, Gary LeMel
Album business affairs:
Keith Zajic, Lisa Margolis
Administration musicale:
Debi Streeter

Artwork and pictures (c) 2007 Warner Bros Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
HARRY POTTER AND
THE ORDER OF THE PHOENIX
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Nicholas Hooper
Cinquième aventure très attendue du plus célèbre des sorciers, « Harry Potter & The Order of the Phoenix » a été cette fois-ci confiée à la caméra de David Yates, réalisateur britannique peu connu spécialisé dans les téléfilms et les séries TV. Harry Potter (Daniel Radcliffe) entame sa cinquième année à l’école de sorcier de Poudlard. A la fin de l’été, alors qu’il est encore chez les Dursley, deux détraqueurs d’Azkaban tentent de l’agresser lui et Dudley. Mais c’est sans compter sur la débrouillardise d’Harry qui parvient à chasser les deux créatures tant bien que mal en utilisant un sortilège de Patronus. Le ministère de la magie est immédiatement informé du fait qu’Harry a violé les règlements en ayant recours à la magie chez les moldus et utilise ce prétexte pour renvoyer Harry de l’école. Quelques jours plus tard, le jeune sorcier est convoqué au tribunal où il sera jugé par Cornelius Fudge, le ministre de la magie. Fort heureusement, Albus Dumbledore (Michael Gambon), le directeur de Poudlard, intervient pour prendre sa défense et réussit à sauver Harry d’une condamnation. Ce dernier a de nouveau le droit de retourner à Poudlard. Mais le ministère entame une grande campagne de désinformation et de dénigrement, refusant de croire au retour de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, alias Lord Voldemort (Ralph Fiennes). Harry est alors montré du doigt, calomnié dans tous les journaux. Les choses se compliquent avec l’arrivée d’un nouveau professeur à Poudlard, Dolorès Ombrage (Imelda Staunton), envoyée par le ministère pour maintenir l’ordre et surveiller les moindres faits et gestes de Dumbledore. Ombrage occupe le très convoité poste de professeur de défense contre les forces du mal et prodigue aux élèves des cours sans intérêt. Rapidement, elle devient Grande inquisitrice à Poudlard et instaure une véritable dictature à l’école des sorciers. De son côté, Harry, ayant réussi à convaincre ses amis du retour de Voldemort, décide de monter une organisation secrète baptisée « l’armée de Dumbledore », afin d’enseigner à ses camarades la défense contre les forces du mal pour pouvoir se préparer ensemble à la guerre qui s’annonce contre Voldemort et son armée de Mangemorts.

Plus sombre et aussi plus lent que « Harry Potter & The Goblet of Fire », ce cinquième opus fait la part belle à l’introspection et aux drames intimes. David Yates reprend les grandes lignes du très épais cinquième tome de J.K. Rowling (environ 1000 pages!), hélas le tout condensé dans une durée ridicule – 2h18- imposée par les producteurs de la Warner alors que le réalisateur avait pourtant tourné à l’origine environ 3h15 de métrage. Du coup, les intrigues secondaires sont toutes passées à la trappe, certains personnages manquent cruellement de développement et sont très mal exploités dans le film. Certains dialogues sont aussi changés et certaines situations injustement modifiées (l’inoubliable dialogue entre Dumbledore et un Harry enragé à la fin du roman est complètement passé à la trappe !). On retrouve clairement toute la lenteur et la latence inquiétante de l’un des meilleurs tomes de la saga, mais sans la profondeur psychologique du livre d’origine - une dimension à peine effleurée dans le film ! La réalisation de David Yates est correcte mais sans réelle personnalité (on est loin du brio de la mise en scène virtuose d’Alfonso Cuaron sur le troisième opus !), très plan-plan, d’autant que le montage hasardeux de Mark Day n’arrange rien à l’affaire. En revanche, sa direction d’acteur est impeccable : Daniel Radcliffe a manifestement pris de l’assurance, Emma Watson campe une Hermione encore plus déterminée et tenace, Michael Gambon interprète un Dumbledore beaucoup plus proche du roman que ce qu’en a fait Mike Newell dans le quatrième opus, sans oublier Imelda Staunton – véritable révélation du film – qui interprète une Dolorès Ombrage convaincante, mélangeant vice, méchanceté et sourire narquois insupportable, et ce même si le personnage reste encore bien trop gentillet par rapport au livre d’origine. Point important à noter ici : le rythme du film s’avère être nettement plus lent que les précédents. C’est pour quoi ceux qui s’attendent à retrouver de grandes scènes de bataille ou de magie seront très déçu : le scénario de Michael Goldenberg (qui remplace ici Steve Kloves) est bien plus introverti et nuancé, un poil plus adulte (quoique) et surtout, beaucoup plus sombre. Harry Potter est désormais un adolescent en proie à des angoisses et des doutes, rongé par une colère intérieure qu’il n’arrive plus à refreiner et un lien mystérieux qui l’unit à Voldemort. Hélas, David Yates échoue à retranscrire toute l’intensité psychologique du livre, accouchant d’un film trop édulcoré, visant finalement un public plus jeune : un contresens total par rapport à la noirceur psychologique de l’ouvrage d’origine ! Reste quelques scènes mémorables comme la bataille finale au ministère de la magie ou la confrontation verbale entre Rogue et Harry durant le cours d’occlumancie - Rogue révélant enfin son importance dans la saga. Au final, « Harry Potter & The Order of the Phoenix » s’avère être une adaptation plutôt mitigée, un film plus sombre et paradoxalement plus léger que les opus précédents, mais qui, malgré toute la bonne volonté de son réalisateur, s’éloigne radicalement de la richesse du livre !

Avec « Harry Potter & The Order of the Phoenix », le compositeur anglais Nicholas Hooper a eu l’opportunité unique dans sa carrière de se faire connaître du grand public sur une grosse production hollywoodienne. Hooper collabore avec David Yates depuis maintenant près de dix ans, ayant écrit la plupart des musiques de ses téléfilms et séries TV. Cette cinquième aventure du célèbre sorcier à la cicatrice légendaire est l’occasion unique pour le compositeur de passer à un registre plus massif et hollywoodien. Nicholas Hooper avait fort à faire en passant derrière les deux géants de la musique de film que ce sont John Williams et Patrick Doyle dans une moindre mesure. Hélas, le résultat n’est nullement à la hauteur du travail effectué par les deux compositeurs sur les films opus précédents, comme on aurait pu s’y attendre. La musique apporte une noirceur, une tension et une certaine émotion au film de David Yates, mais le problème vient surtout d’un manque flagrant d’expérience et d’idée de la part du compositeur, d’un manque de développement thématique et de l’utilisation assez médiocre de samples instrumentaux incorporés au vrai orchestre, le Chamber Orchestra of London. On est d’ailleurs en droit de se questionner sur les raisons d’un tel choix : le recours à une formation orchestrale plus restreinte peut paraître évidente étant donné le caractère plus intime et léger du film de David Yates, mais pourquoi utiliser des samples instrumentaux ‘cheap’ dans la musique du film ? Une vraie faute de goût impardonnable de la part du compositeur !

On retrouve dans cette partition le célèbre « Hedwig’s Theme » de John Williams qui n’apparaît qu’à peu de reprise tout au long du film, joué toujours de façon plus lente et sombre toute à l’image de cette cinquième aventure d’Harry Potter. « Another Story » accompagne le générique de début du film au son du « Hedwig’s Theme » de John Williams, interprété ici de façon plus sombre et hésitante. On est très loin de la formule magique et féerique du début : Harry a grandit, et cela se sent. Néanmoins, on retrouve des orchestrations par moment assez proches des opus de Williams, à savoir l’utilisation de sonorités cristallines (célesta, glockenspiel) en plus de l’orchestre habituel. A noter que la seconde partie de « Another Story » utilise de façon plus inattendue quelques synthétiseurs atmosphériques pour le tout début du film chez les Dursley. Aucun doute possible, ce genre de passage plus ‘moderne’ fait définitivement rentrer la saga Harry Potter dans une nouvelle ère, impression largement confirmée par « Fireworks », entendu vers la fin du film lorsque les frères Weasley balancent des feux d’artifice tout en malmenant Ombrage. « Fireworks » surprend par son rythme de danse irlandaise enjouée et son utilisation inattendue d’une guitare électrique (absente dans le mixage du film) évoquant la rébellion des élèves contre la dictature d’Ombrage. Le score de « Harry Potter & The Order of the Phoenix » surprend aussi par sa très grande noirceur, développée à travers de véritables passages semblant surgir d’une musique de film d’horreur/thriller. Des morceaux comme « Dementors in the Underpass » (attaque des détraqueurs au début du film) et son mélange chœurs macabres/clusters de cordes dissonants et agressifs ou éDarkness Takes Overé (scène de la libération de Bellatrix de la prison d’Azkaban) et ses traits de cordes/piccolos enragés sont autant de morceaux qui personnifient la noirceur et la tension du film, tout en associant aux méfaits de Voldemort et de ses partisans une musique plus agressive et résolument menaçante - l’insouciance des premiers opus paraît bien à loin à présent ! Dommage cependant que la qualité ne soit pas toujours au rendez-vous dans ces morceaux, Hooper écrivant parfois de façon très amateur et très facile - on est bien loin de la sophistication et de l’élégance musicale d’un Williams ou d’un Doyle !

Le score de Nicholas Hooper nous propose quelques nouveaux thèmes, à commencer par le fameux thème de Dolores Ombrage. Entendu dans « Professor Umbridge », cette mélodie sautillante aux notes descendantes illustre parfaitement le personnage incarné à l’écran par Imelda Staunton en lui conférant un côté malicieux et déterminé, voire sournois. Avec son mélange cordes/bois sautillants/glockenspiel, Hooper apporte à la tyrannique Ombrage un côté espiègle proche de l’esprit de certaines partitions classiques de Prokofiev, avec un côté faussement comique assez inattendu. Le thème d’Ombrage revient dans « Umbridge Spoils A Beautiful Morning » pour évoquer les méfaits de la nouvelle directrice/Inquisitrice de Poudlard (à noter ici l’utilisation de pizzicati sautillants plus sournois). On pourra néanmoins s’interroger sur le réel bien-fondé de ce thème dans le film : à trop vouloir jouer sur le côté espiègle, le thème qu’a écrit Hooper pour Ombrage finit par rendre le personnage carrément comique et sympathique, alors que l’on se serait attendu à contrario à quelque chose de bien plus vicieux et nuancé : où est la sournoiserie et la méchanceté du personnage dans le thème d’Hooper ? Encore une fois, la musique flirte non seulement avec un style très amateur et simplet, mais paraît en plus inappropriée dans le film, un comble quand on sait à quel point les thèmes ont toujours eu une très grande importance dans les partitions des « Harry Potter » ! « Professor Umbridge » aurait pu coller pour un personnage réellement comique, mais pas ici. Hooper est complètement raté le coche et se retrouve très vite confronté aux limites de son thème : ce n’est par exemple pas un hasard si l’on ne retrouve aucune trace du dit thème lors des scènes plus sombres révélant la vraie nature de Ombrage - la séquence de la punition du crayon ou la confrontation dans la forêt interdite avec les centaures. Rarement aura-t-on entendu une musique être autant à côté de la plaque dans un film !

Si le thème d’Ombrage reste malgré tout l’attraction principale du score de « Order of the Phoenix », on pourra apprécier un motif plus enjoué pour l’armée de Dumbledore (« Dumbledore’s Army ») durant la scène où Harry entraîne ses amis à la défense contre les forces du mal – morceau dominé par des bois légers et une ambiance d’espoir – un morceau héroïque, martial et cuivré pour la scène de l’envol vers le Q.G. de l’Ordre du Phénix (« Flight of the Order of the Phoenix ») et un thème plus dramatique pour la possession de l’esprit d’Harry par Voldemort (« Possession »). Seul problème – et vous pourrez constater qu’il est de taille – Nicholas Hooper ne développe jamais ses thèmes ! Chose curieuse, un thème par définition se doit de revenir à plusieurs reprises à travers de multiples développements. A l’écoute de la partition de ce cinquième Harry Potter, on ressent très clairement un problème dans la construction des thèmes, comme si le compositeur n’avait pas su quoi en faire et avait pris la décision fort courageuse de les abandonner en cours de route. Comment les producteurs ont-ils pu laisser passer cela sur un gros film hollywoodien de ce genre qui réclame a contrario des thèmes forts et identifiables tout au long du film ? Mystère…toujours est il que le résultat est là ! Du coup, la partition de Hooper perd considérablement de son intérêt, chaque morceau s’enchaînant sans aucun fil conducteur ni lien thématique fort pour pouvoir assurer une cohésion musicale gloable (en dehors de l’écriture orchestrale assez classique et par moment plus moderne de Hooper).

Quelques points positifs néanmoins, comme la présence d’un thème qui revient mais dans une forme plus harmonique que réellement mélodique, le très beau « The Kiss », motif associé à la romance entre Harry et Cho Cheng (Katie Leung) dans le film. Ce thème s’avère être plus subtil et discret, d’une infime douceur, avec ses harmonies de cordes et son motif d’accompagnement de quatre notes répétées de façon quasi entêtante. « The Kiss » accompagne la scène – très attendue par les fans – du baiser entre Harry et Cho avec une très grande retenue, évitant au contraire toute envolée lyrique trop romantique. La subtilité de ce très beau thème évoque l’éveil à l’amour pour Harry et Cho sous la forme d’une pièce empreinte d’un soupçon de mystère et de douce magie, une très belle réussite pour un thème qui aurait mérité là aussi d’être développé davantage dans le film. A noter enfin une mélodie plus mélancolique et intime pour la relation entre Harry et Sirius Black dans « A Journey To Hogwarts », une mélodie intime et extrêmement sobre (trop ?) qui ne revient hélas qu’à deux reprises dans le film.

Mais là où le bat blesse, c’est lorsque le score de Nicholas Hooper cède la place à des passages pseudo-comiques qui frôlent l’amateurisme à plus d’une reprise ! (Et qui, en plus, rompent franchement avec le style plus sombre et dramatique du score). C’est le cas du sautillant « The Ministry Of Magic » et ses accents mickey-mousing en décalage avec le contexte noir et oppressant du film, ou « The Room of Requirements » et son motif descendant joué par un glockenspiel, des bois et des cordes sautillantes. Ces passages bien souvent inconsistants (et trop gentillets dans le film pour être crédible !) sont heureusement très vite éclipsés par les morceaux plus sombres et dramatiques comme tous ceux qui accompagnent la bataille finale au département des mystères, incluant ainsi l’oppressant « The Hall of Prophecies » et son suspense glauque à couper au couteau (apparition des Mangemorts qui réussissent à encercler Harry et ses amis), le morceau se concluant sur un passage d’action assez enlevé et agressif. On retrouve par ailleurs ce style dans l’agité « The Sirius Deception » et l’énergique « The Death of Sirius » avec ses cordes virtuoses - à noter l’utilisation de choeurs un peu cheap pour illustrer le caractère brutal et grandiose de la séquence, une utilisation pas toujours très efficace des voix qui, curieusement, frôle parfois la musique de « téléfilm épique à budget modeste » (pour un compositeur venant de la télévision, quoi de plus étonnant ?). L’émotion n’est pas en reste avec « Loved Ones & Leaving », passage poignant qui conclut le film sur une touche d’émotion et d’espoir, sans oublier l’un des meilleurs morceaux de la partition de « Harry Potter & The Order of the Phoenix », « Possession », qui, après un début chaotique et terrifiant illustrant la possession de l’esprit d’Harry par Voldemort, se transforme rapidement en un terrible adagio pour cordes particulièrement poignant et douloureux. « Possession » reste sans aucun doute l’une des rares réussites de Nicholas Hooper sur ce cinquième opus, un adagio déchirant accompagné d’un crescendo tragique qui accompagne la séquence de la possession finale d’Harry au ministère de la magie. « Possession » nous éloigne plus que jamais de l’insouciance et de la magie des premiers opus pour nous faire rentrer plus que jamais dans l’univers dramatique et adulte de cette cinquième aventure, annonçant clairement les sombres heures qui attendent Harry Potter dans ses deux dernières aventures, un morceau hélas bien trop bref, que l’on aurait aimé entendre davantage dans le reste du score : là aussi, Hooper échoue à développer correctement son thème dans le film !

Bilan final extrêmement mitigé pour cette cinquième partition des aventures du célèbre sorcier à la cicatrice légendaire. Nicholas Hooper n’a de toute évidence ni le talent et encore moins l’inspiration d’un John Williams ou d’un Patrick Doyle. Son style demeure très fonctionnel, très passe-partout, et surtout extrêmement amateur par moment, et ce malgré quelques bonnes surprises (la guitare électrique dans « Fireworks », l’adagio tragique de « Possession », le thème romantique mystérieux de « The Kiss »). Nicholas Hooper a semble-t-il réussi à cultiver diverses idées qu’il n’a malheureusement pas su marier ensemble. Le caractère morcelé et extrêmement séquencé de sa musique empêche toute forme de développement, chaque mélodie annoncée par un morceau tombant rapidement à plat, faute de réussir à trouver le moindre écho dans le reste de la partition. Du coup, ce qui semblait être un thème n’en est finalement pas un car Hooper annihile curieusement toute forme de récurrence : on se serait par exemple attendu à entendre un thème réellement fort pour l’armée de Dumbledore et aussi un thème puissant pour Voldemort, complètement sous représenté dans la musique du film ! Quand à l’utilisation de samples instrumentaux (les clarinettes de « Professor Umbridge ») et de choeurs « cheap » incorporés dans la partition, ils demeurent plus que jamais une insupportable faute de goût totalement incompréhensible, révélant une démarche proche de l’amateurisme de la part du compositeur. Enfin, last but not least, le séquençage ridicule des morceaux sur l’album et l’omission d’une bonne partie de la musique de Hooper sur le CD empêche de pouvoir apprécier la musique du film à sa juste valeur sur la galette qui nous est présentée ici. En conclusion, le problème de la bande originale de « Harry Potter & The Order of the Phoenix » tient surtout du fait que l’on ne retrouve plus ici ce qui faisait la magie des précédents opus. La musique est devenue complètement impersonnelle, ordinaire, plate, facile et sans grand relief. Nicholas Hooper aligne les idées sans y croire vraiment, sans jamais réussir à trouver un véritable fil conducteur. Là où le talent de Williams et Doyle pour allier mélodies et fantaisie s’exprimait avec un panache rare, Hooper signe un score simplet, gentillet et très convenu (rarement le glockenspiel aura été aussi amateur et agaçant que dans la musique de « Order of the Phoenix » !). C’est bien simple : l’auditeur/spectateur n’a plus l’impression d’écouter la musique d’une aventure d’Harry Potter mais plutôt celle d’un petit film familial totalement ordinaire. Il faut se rendre à l’évidence : Nicholas Hooper n’était pas le compositeur qu’il fallait pour ce cinquième épisode des aventures de « Harry Potter » ! John Williams a démarré la saga avec un style musical très riche et très sophistiqué, mais Nicholas Hooper n’a ni la carrure ni le talent nécessaire pour assurer le relai. Malgré quelques bons points, sa musique reste honteusement inadaptée au film de David Yates : ce n’est tout simplement pas la musique qu’il fallait pour ce film !


---Quentin Billard