1-Not Their Fight 1.17
2-11, 12 & 13 1.57
3-Benedict Returns 1.48
4-Kensington Chump 1.40
5-Trapdoor Man 1.07
6-Laptops 0.56
7-Zippo's 0.41
8-Shit! Shit! Shit! 2.02
9-Dice Men 1.54
10-Diamond Location 1.08
11-The Nose 2.30
12-Caravan 3.28*
13-Suite Bergamasque,
Clair de Lune No.3 5.51**
14-Grand Opening 2.12
15-Earthquake 1.35
16-Fender Roads 2.38
17-Snake Eyes 2.57
18-All Sewn Up 3.14
19-This Town 3.02***
20-Soul Town+

*Interprété par Puccio Roelens
Ecrit par Duke Ellington
**Ecrit par Claude Debussy
Interprété par Isao Tomita
***Ecrit par Lee Hazlewood
Interprété par Frank Sinatra
+Ecrit par Klaus Doldinger
Interprété par The Motherhood.

Musique  composée par:

David Holmes

Editeur:

Warner Bros WEA 147964-2

Score produit par:
David Holmes

Artwork and pictures (c) 2007 Warner Bros Pictures Inc. All rights reserved.

Note: ***
OCEAN'S THIRTEEN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Holmes
On prend les mêmes et on recommence ! Telle aurait pu être la tagline officielle de ‘Ocean’s 13’, troisième opus des aventures de la bande de Danny Ocean, toujours incarné par le très actif George Clooney et toujours réalisé par Steven Soderbergh, entre deux projets plus sérieux. Danny Ocean et sa bande sont de retour après que leur ami et mentor Reuben (Elliott Gould) ait été escroqué par le cruel Willie Bank (Al Pacino). Cet homme d’affaire sans scrupules vient de faire construire tout récemment le plus grand casino de Las Vegas. Evidemment, Bank sait que les amis de Reuben vont répliquer, mais il ignore encore que Ocean et sa bande préparent un plan audacieux, le braquage le plus dangereux qu’ils n’aient jamais fait. La mission consiste cette fois à braquer le casino de Willie Bank le soir même de son inauguration à Las Vegas. Pour se faire, Danny Ocean et ses compères vont devoir s’associer pendant un temps avec une vieille connaissance, Terry Benedict (Andy Garcia), propriétaire d’un autre casino de Las Vegas qu’ils avaient déjà braqué il y a quelques années lors d’une précédente aventure. Et comme d’habitude, la bande va se retrouver confronté aux pires des situations : l’agent du FBI qui flaire l’embrouille et arrête l’un des leurs en pleine mission, la dangereuse séduction de la sbire de Bank pour tenter de dérober les diamants de Willie Bank, sans oublier quelques gags sympas comme l’inspecteur qui attrape des pustules après que la bande à Ocean soit passé dans sa chambre, etc. Seul problème : la saga s’essouffle considérablement et le scénario paraît parfois très confus, peu clair. George Clooney et Brad Pitt sont étrangement mis en retrait tout au long du film, certains personnages sont moins présents et bien moins développés que dans les deux films précédents, Julia Roberts manque à l’appel, Vincent Cassel (déjà présent dans le deuxième épisode) n’apparaît qu’à deux ou trois reprises et semble surgir de nulle part sans qu’on comprenne vraiment pourquoi, et pour finir, Al Pacino assure le strict minimum sans vraiment convaincre. Dommage, on préférait nettement l’humour et l’énergie du second épisode à celui de ce troisième opus qui commence à marquer l’essoufflement de la saga réalisé par Steven Soderbergh.

La musique de ‘Ocean’s 13’ est à nouveau confiée à David Holmes, qui reprend les grandes lignes de ses partitions précédentes. On y retrouve donc un style trip-hop rétro funky avec des accents jazz/électro et des riff de basse funky similaire aux épisodes précédents, avec toujours ce côté « seventies » qui apporte une pêche indéniable au film - à noter que ‘Ocean’s 11’ était en réalité un remake d’un film homonyme datant de 1960, avec Frank Sinatra dans le rôle de Danny Ocean – acteur auquel le film fait ironiquement référence à deux reprises, en guise de clin d’oeil. Le film débute avec le très cool ‘Not Their Fight’ qui marque l’arrivée d’Ocean et sa bande au début du film, sur fond de rythme funky/groove rétro particulièrement fun. L’instrumentation reste ici similaire aux opus précédents : batterie, guitare basse, synthétiseurs kitsch, orgue électrique, vibraphone, guitares électriques, rien n’y manque! Idem pour ’11, 12 & 13’ dominé par un ostinato de basse descendante sur un rythme ternaire entraînant qui marque le début d’une nouvelle aventure pour la bande à Danny Ocean. Le personnage de Terry Benedict fait quand à lui son apparition avec le très blues/groovy ‘Benedict Returns’ sur lequel David Holmes développe une grille blues avec, comme toujours, un groove constant à la batterie et l’omniprésence d’un riff de guitare basse – un élément quasi constant tout au long du score. A ce sujet, on raconte que David Holmes a toujours été très influencé par 'L'histoire de Melody Nelson', célèbre album concept de Serge Gainsbourg écrit en 1971 avec la collaboration du compositeur Jean-Claude Vannier, et qui possède justement un travail de riff de basse assez similaire. On reste donc toujours autant étonné ici par le côté rétro « 70' » de la musique de Holmes, qui semble s’être une fois de plus beaucoup amusé avec ses musiciens sur ce troisième film de la saga de Steven Soderbergh. Le compositeur nous offre ainsi un funk savoureux, classe et totalement décomplexé dans le très cool ‘Kensington Chump’ et son entêtant riff de guitare basse auquel s’ajoute quelques notes furtives de guitares électriques, de synthétiseur ou de saxophone basse. Et les préparatifs du braquage commencent enfin dans le film avec ‘Trapdoor Man’ et le très fun ‘Laptops’, soutenu par ses rythmes de bongos très « seventies » d’esprit (on est proche par moment de certaines musiques du Lalo Schifrin des années 70).

Les morceaux se suivent et se ressemblent beaucoup, David Holmes apportant finalement peu de développement et de surprise dans sa musique. Privant le score d’un véritable thème identifiable, Holmes préfère opter pour une succession de pièces avoisinant chacune les 1 à 2 minutes de musique dans lesquelles il s’en donne systématiquement à coeur joie avec son groupe de musiciens. On est très loin ici du son hollywoodien habituel, et c’est tant mieux, tant la musique de David Holmes s’avère absolument rafraîchissante dans le film comme sur l’album. Le rythme devient plus pressant dans un ‘Dice Men’ funky très rétro avec son mélange cuivres/flûtes qui rappellent ici aussi le Lalo Schifrin des années 60/70 pour des films tels que ‘Bullitt’ ou ‘Les Félins’. ‘The Nose’ illustre de son côté les facéties du personnage de Matt Damon et son faux nez en plastique sur un rythme jazzy sensuel et ironique, pour la scène où il se prépare à séduire Abigail Sponder (Ellen Barkin), bras droit de Willie Bank. Puis, c’est le morceau ‘Grand Opening’ qui accompagne le début du casse lors de la soirée d’inauguration du nouveau casino de Bank. Fini les rythmes fun et décomplexés du début, l’ambiance se veut ici légèrement plus sérieuse même si le rythme reste très présent. Le suspense est beaucoup plus présent pour renforcer le danger de ce braquage périlleux. Enfin, ‘Fender Roads’ reprend les rythmes funky/groovy du début - à noter que le titre s'avère être un jeu de mot avec le nom 'Fender Rhodes', célèbre marque de clavier électrique très utilisé par David Holmes dans ses compositions. ‘Snake Eyes’ apporte quand à lui un côté extrêmement fun à la scène où Ocean et ses compères jouent au blackjack dans le casino pendant que la mission se déroule correctement, sous le nez d’un Willie Bank qui ne sait pas encore ce qui l’attend. A ce sujet, ‘Snake Eyes’ demeure sans aucun doute l’un des morceaux les plus cool et les plus entraînant du score de ‘Ocean’s 13’, avec son mélange cuivres/saxophone/harmonica sur une section rythmique fun. ‘All Sewn Up’ conclut alors l’aventure sur un dernier morceau funky fun et décomplexé, évoquant un nouveau succès pour la bande à Danny Ocean. A noter pour finir la présence dans la bande originale de la chanson 'This Town' de Frank Sinatra (auquel le film fait plusieurs fois référence) et d'une reprise assez étonnante du 'Clair de Lune' de Claude Debussy par le musicien électro japonais Isao Tomita.

Si vous avez aimé la musique de ‘Ocean’s 11’ et ‘Ocean’s 12’, il ne fait nul doute que vous serez à nouveau accroc à la nouvelle bande originale de David Holmes pour ‘Ocean’s 13’. Certes, le compositeur n’ajoute quasiment rien de neuf à sa musique par rapport aux opus précédents mais continue de se faire véritablement plaisir tout en apportant avec lui l’adhésion du public qui accroche toujours à ce style de musique trip-hop funky rétro et cool, totalement indissociable de l’univers de la saga crée par Steven Soderbergh. Pour certains, la nouvelle BO de ‘Ocean’s 13’ fera simplement office de ‘ter repetita’, tandis que pour d’autres, elle contribuera magnifiquement à l’ambiance fun de cette troisième aventure de la bande de braqueurs de Danny Ocean. A vous de voir!



---Quentin Billard