1-Fathoms Below 1.41
2-Main Titles 1.26
3-Fanfare 0.28
4-Daughters of Triton 0.38
5-Part of Your World 3.13
6-Under the Sea 3.13
7-Part of Your World (reprise) 2.16
8-Poor Infortunatre Souls 4.50
9-Les Poissons 1.33
10-Kiss the Girl 2.41
11-Fireworks 0.37
12-Jig 1.32
13-The Storm 3.18
14-Destruction of the Grotto 1.52
15-Flotsam and Jetsam 1.23
16-Tour of the Kingdom 1.25
17-Bedtime 1.20
18-Wedding Annoucement 2.16
19-Eric to the Rescue 3.40
20-Happy Ending 3.12
21-Kiss the Girl 2.53*
22-Under the Sea 3.26**
23-Mysterious Girl 4.02***

*Interprété par Peter Andre
**Interprété par Shaggy
***Interprété par Peter Andre
et Shaggy.

Musique  composée par:

Alan Menken

Editeur:

Walt Disney Records
0927-44371-2

Produit par:
Alan Menken, Howard Ashman
Paroles chanson de:
Howard Ashman
Montage musique:
Kathleen Bennett

Artwork and pictures (c) 1989 Walt Disney Records. All rights reserved.

Note: ****1/2
THE LITTLE MERMAID
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Menken
Après une longue série de déconvenues financières accumulées tout au long des années 80, les producteurs de chez Disney purent enfin respirer un bon coup avec ‘The Little Mermaid’ (La Petite Sirène), grand classique du studio sorti en 1989 et inspiré du célèbre conte de fée de Hans Christian Andersen. Réalisé par le duo Ron Clements/John Musker (à qui l’on doit ‘Aladdin’, ‘Hercules’ ou bien encore ‘Treasure Planet’), ‘The Little Mermaid’ est un véritable ravissement pour les yeux, un film d’animation magnifique et poétique qui demeure encore aujourd’hui l’un des chef-d’œuvres incontournables des studios Disney. Ariel est la cadette des filles du puissant Roi Triton qui gouverne dans le fond des océans. La voix de cette petite sirène de 16 ans enchante tout ceux qui l’entendent. Elle est passionnée par le monde des humains et n’hésite pas à remonter par moment à la surface pour observer les hommes et recueillir des objets perdus en pleine mer. Mais son père lui a strictement interdit de côtoyer le monde des humains, prétextant que ces derniers sont des barbares sanguinaires et démoniaques. Un jour, elle sauve de la noyade le jeune prince Eric, dont elle tombe éperdument amoureuse. Lorsque ce dernier entend Ariel chanter, c’est le coup de foudre immédiat. Ariel s’éclipse rapidement, mais le prince, qui a entendu la voix magnifique de la petite sirène, jure de retrouver la jeune demoiselle qui lui a sauvé la vie et de l’épouser. Lorsque le Roi Triton apprend ce qu’Ariel a fait, il devient furieux et l’empêche de sortir. Malheureuse, Ariel n’a plus qu’une seule solution : pactiser avec la démoniaque Ursula, une femme pieuvre qui a juré la perte du Roi Triton. Ursula propose à la jeune sirène de lui donner des jambes afin de devenir humaine, mais en échange de sa voix magnifique. Si Ariel ne réussit pas à embrasser le prince Eric dans les 3 jours qui suivent, elle redeviendra une sirène esclave d’Ursula à tout jamais. La jeune héroïne accepte donc le pacte et remonte à la surface, prête à conquérir le coeur du jeune homme. Hélas, privée de sa voix, la pauvre Ariel aura bien du mal à charmer le jeune prince. Ce sera évidemment sans compter sur l’aide de ses précieux amis qui seront là pour l’épauler dans son aventure.

Poétique, romantique, touchant et amusant, ‘The Little Mermaid’ fut un énorme succès pour l’écurie Disney en 1989. Le film remporta un Oscar (ce n’était pas arrivé depuis ‘Bedknobs and Brommsticks’ en 1971) et permit de rattraper les pertes financières accumulées tout au long des années 80. On y retrouve enfin une poésie que les dernières productions Disney « eighties » semblaient avoir perdu. Ariel est belle et attachante (les réalisateurs jouent même « avec le feu » en lui offrant des contours très sexy durant la scène où elle devient humaine et où l’aperçoit très brièvement nue – très osé pour un film pour enfants), ses amis Polochon et le crabe Sébastien (personnage dont l’originalité provient de son accent jamaïcain) sont eux aussi très réussis, sans oublier la grande méchante de service, la cruelle Ursula, le film nous offrant d’ailleurs un affrontement final quasi apocalyptique, idée que l’on retrouvera lors du grand final de ‘Aladdin’ en 1993. Techniquement, ‘The Little Mermaid’ est aussi le dernier film animé de Disney à utiliser la méthode traditionnelle des celluloïds peints à la main. Le film utilise aussi de nombreux effets spéciaux qui réclamèrent un véritable travail de titan – il fallut par exemple 10 spécialistes des effets spéciaux et un an de travail pour créer la séquence de la tempête vers la première moitié du film. Mais au final, ‘The Little Mermaid’ demeure bel et bien un grand classique des studios Disney, un film qui continue de séduire les petits comme les grands et qui demeure réellement intemporel!

‘The Little Mermaid’ marque aussi la toute première participation d’Alan Menken à la musique d’un film Disney. Associé avec le parolier Howard Ashman, Alan Menken nous offre une partition magnifique épousant parfaitement les contours du film de Ron Clements et John Musker. Fidèle à la tradition des musiques Disney, la BO de ‘The Little Mermaid’ alterne score instrumental et chansons de style comédie musicale. Parmi les chansons du score, signalons ‘Fathoms Below’, air de marin dans la grande tradition du genre avec choeur d’hommes vaillants pour accompagner le prince Eric navigant sur les mers au début du film. Premier élément musical à noter ici : l’utilisation d’un orchestre très soutenu et très écrit auquel s’ajoute quelques pointes de synthétiseurs « eighties » (probablement pour des questions de budget). On appréciera ici le classicisme d’écriture de la musique d’Alan Menken, privilégiant chaque pupitre de l’orchestre avec une certaine finesse et une certaine fraîcheur. Sa musique évoque à maintes reprises certaines comédies musicales américaines de Broadway – et qui ponctuent l’histoire tout en résumant l’état d’esprit des différents protagonistes principaux du film. A noter que ‘Fathoms Below’ enchaîne directement avec le ‘Main Titles’, qui annonce le thème principal de la partition de ‘The Little Mermaid’. On découvre d’abord un motif de 3 notes ascendantes fredonnées paisiblement à la fin de ‘Fathoms Below’ et qui sera associé dans le film au charme de la voix d’Ariel. Puis, le thème fait son apparition dans le générique de début, chanté par des choeurs grandioses lorsque l’on découvre le royaume du Roi Triton au fond de l’océan. Le thème principal se caractérise par son côté grandiose, majestueux, féerique et rêveur, typique des musiques d’Alan Menken pour les films animés de chez Disney. L’utilisation des chœurs, couplés à l’orchestre (avec quelques pointes de synthétiseur) apporte une réelle magie à la musique durant l’ouverture du film. Le thème est alors chanté par Ariel dans le film avec l’incontournable ‘Part of Your World’, chanson-clé du film qui exprime la fascination de la petite sirène pour le monde des humains et ses rêves de découvrir cet univers qui lui est encore inconnu mais qui lui semble tellement beau et merveilleux. Ici aussi, Menken soigne plus particulièrement les orchestrations, tandis que la chanteuse/actrice Jodi Benson (qui interprète Ariel dans le film) apporte une réelle magie au morceau à travers sa voix magnifique, légère et sensible. Un grand moment de musique de film Disney, tout simplement!

Curieusement, ce n’est pas le score qui attire notre attention ici mais bel et bien les chansons d’Alan Menken, sur les paroles d’Howard Ashman. Si ‘Fathoms Below’ nous annonce le côté aventureux de la musique de Menken, ‘Part of Your World’ évoque clairement le côté féerique et romantique du film. Dans un genre totalement différent, ‘Under the Sea’ apporte un punch et une énergie indispensable au film pour la fameuse chanson de Sébastien dans un style calypso absolument savoureux. Samuel E. Wright – interprète jamaïcain de Sébastien dans le film, avec son irrésistible accent jamaïcain – rendu plus africain dans la V.F. avec la voix d’Henri Salvador – ‘Under the Sea’ est chanté par l’infatigable crabe durant la scène où ce dernier explique à Ariel pourquoi l’océan est un endroit tellement merveilleux et qu’il ne faut surtout pas le quitter pour aller voir le monde des humains. Menken utilise ici des sonorités tropicales typiques du style calypso pour ce qui demeure l’une des chansons les plus entraînantes, les plus joyeuses et les plus rafraîchissantes qu’ait écrit Alan Menken pour un film Disney – un autre moment fort de la partition de ‘The Little Mermaid’. A noter l’inévitable chanson du méchant de l’histoire, ‘Poor Unfortunate Souls’, moins inspirée que les précédentes chansons mais interprétée néanmoins avec un certain humour noir par la sinistre Ursula dans le film, sur un rythme plutôt dansant et espiègle (à noter l’utilisation d’un orgue pour rendre le personnage encore plus diabolique et impressionnant). Dans un registre plus humoristique et inventif, ‘Les Poissons’ est un véritable délire à la française sur fond de valse et d’accordéon durant la scène où le chef cuisiner prépare les poissons (avec un faux accent français de l’acteur René Auberjonois à mourir de rire !). On retrouve ensuite les rythmes calypso dans le savoureux ‘Kiss The Girl’ dans la scène où les animaux amis d’Ariel aide le prince Eric à embrasser la jeune sirène devenue humaine.

Le score du film se compose de morceaux comme le cérémonial ‘Fireworks’ ou l’entraînant ‘Jig’ malheureusement gâché par une utilisation d’accordéon synthétique affreusement kitsch. ‘The Storm’ est quand à lui l’un des rares morceaux d’action du score de ‘The Little Mermaid’, accompagnant avec une certaine intensité orchestrale la séquence de la tempête (dommage cependant que l’on sente que l’orchestre utilisé ici est assez restreint). ‘Tour of the Kingdom’ s’impose quand à lui par son aspect royal et solennel durant la scène où le prince Eric emmène Ariel visiter son royaume (servi par une trompette en ré plus baroque et européenne d’esprit). On retrouve cet aspect royal dans ‘Wedding Annoucement’, avec son orgue (synthétique) annonçant le mariage du prince Eric avec la mystérieuse Vanessa. ‘Bedtime’ décrit la partie plus intime et romantique du score lorsque la jeune Ariel, privée de sa voix, songe à son jeune prince charmant. Enfin, l’action atteint son paroxysme dans ‘Eric To The Rescue’, dans lequel Menken développe ses principaux thèmes (le motif de 3 notes d’Ariel, le thème principal, etc.) dans un morceau plus rythmé et agité ponctuant l’affrontement final contre Ursula. Enfin, le joyeux ‘Happy Ending’ ramène la paix avec le retour grandiose du magnifique thème central de la partition de ‘The Little Mermaid’ pour l’inévitable conclusion heureuse. Malgré tous les efforts déployés par le compositeur dans ces passages qui restent très écrits et parfaits à l’écran, on préfèrera malgré tout les chansons du film, qui conservent une magie et une poésie restée quasi inégalée à l’écran, et qui révèlent de façon plus flagrante le talent de mélodiste d’Alan Menken. Quoiqu’il en soit, ‘The Little Mermaid’ demeure un chef-d’oeuvre de bout en bout, une partition incontournable d’Alan Menken à découvrir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait!


---Quentin Billard