1-Opening Credits 1.28
2-The Discovery 2.02
3-Remembering 2.28
4-Sanctuary 1.54
5-Haunted 3.03
6-Starfire 1.39
7-Vikings Attack 3.12
8-The Aftermath 1.44
9-Ghosts Fight Begins 2.45
10-First Kill 3.47
11-Eye For An Eye 1.55
12-Cave Surprise 2.01
13-Healing Ceremony 2.44
14-Moving On 2.32
15-Quick Kills 4.55
16-Cave Maze 3.34
17-The Last Stand 2.18
18-Pathfinders Destiny 2.38
19-Ice Lake 2.00
20-Vikings Ascent 1.19
21-Mountainside Battle 4.16
22-Gunnars Fury 2.12
23-Prophecy Fulfilled 5.39

Musique  composée par:

Jonathan Elias

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 806 2

Musique produite par:
Vincenzo LoRusso
Producteur exécutif:
Robert Townson
Musique additionnelle de:
Tim Davies, Nathaniel Morgan

Artwork and pictures (c) 2007 20th Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
PATHFINDER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jonathan Elias
Depuis le succès de la trilogie ‘Lord of the Rings’, le genre de l’épopée guerrière/héroïque à le vent en poupe à Hollywood. Les projets mettant en scène des héros chevaliers ou guerriers dans des aventures épiques et fantastiques se multiplient à grande vitesse, renouant avec un style de film que l’on n’avait pas revu au cinéma américain depuis la fin des années 80 – grande époque de « l’heroic fantasy ». Avec ‘Pathfinder’, le réalisateur Markus Nispel nous livre un remake très hollywoodien du ‘Passeur’ de Nils Gaup, film norvégien sorti en 1987. Sans verser pour autant dans l’heroic fantasy pur et dur, ‘Pathfinder’ reprend malgré tout le principe du héros guerrier affrontant de méchants barbares sur fond de décors sauvages dans la plus grande tradition du genre. Cinq siècles avant que Christophe Colomb ne découvre l’Amérique, un drakkar viking débarque sur les côtes de ce continent sauvage, d’où débarquent une horde de barbares du nord qui vont tout détruire sur leur passage et massacrer la population indienne locale. Seul un enfant viking réussit à survivre de ce carnage. Ce dernier fut recueilli et élevé par la tribu des indiens Wampanoag. Connu désormais sur le nom de ‘Ghost’, le jeune homme grandit et devint un grand guerrier. Mais ce dernier est toujours en quête d’identité et cherche à en savoir plus sur son passé. Et voilà qu’au bout de 15 ans, les vikings sont de retour et détruisent toute sa tribu, menaçant la vie de sa femme Starfire et de ses proches. Ghost est à nouveau l’unique rescapé du massacre de sa tribu et décide de se venger. Guidé par le Pathfinder, un puissant shaman qui voit en lui l’élu venu délivrer leur peuple de la barbarie, Ghost va devoir mener un ultime combat et affronter les redoutables guerriers viking. Le scénario n’a donc rien de bien folichon et n’est qu’un prétexte à une série de scènes de combats spectaculaires et violentes mais sans grand brio. Le problème vient avant tout de la qualité discutable de la réalisation d’un Markus Nispel que l’on a pourtant connu plus inspiré (‘Texas Chainsaw Massacre’). Parmi les défauts à relever : plans sans imagination, acteurs quelconques (Karl Urban dans la peau du Ghost ne brille pas particulièrement et manque de charisme), montage et rythme inégal, effets numériques insupportablement kitsch et ratés – à ce sujet, on a rarement vu des effets de sang aussi peu crédibles à l’écran – quand Takeshi Kitano utilisait des effets kitsch similaires pour son ‘Zatoichi’, au moins, il y avait un second degré complètement assumé. Ici, tout est figé dans un premier degré monolithique qui rend ces effets de sang honteusement amateur, chose incompréhensible pour une grosse production hollywoodienne de ce genre (quand on pense qu’avec un PC et un bon logiciel d’effets numériques n’importe quel amateur peut faire pareil sur un film !). En bref, ‘Pathfinder’ est loin d’être le successeur annoncé du ‘13th Warrior’ de McTiernan. Dans le genre, on a définitivement vu mieux!

Surprise niveau musique, la partition de ‘Pathfinder’ a été confiée à Jonathan Elias, compositeur plus connu pour avoir écrit dans les années 80/90 des musiques telles que ‘Children of the Corn’ ou ‘Leprechaun 2’. Depuis, le compositeur s’était fait discret, limitant ses projets au strict minimum. Avec ‘Pathfinder’, Elias se voit enfin offrir une nouvelle occasion d’écrire la musique d’une grosse production hollywoodienne. Pour les besoins du film, Jonathan Elias utilise donc l’orchestre symphonique traditionnel – ici, le City of Prague Philharmonic Orchestra - auquel il ajoute une pléiade de synthétiseurs, de percussions barbares et de choeurs guerriers, le tout saupoudré de quelques touches indiennes mystérieuses. ‘Opening Credits’ donne immédiatement le ton du score avec ses grosses percussions guerrières violentes et sa montée de choeurs guerriers assez terrifiants, évoquant la menace des vikings. ‘The Discovery’ dévoile rapidement quand à lui une phrase mélodique de cordes plus mélancoliques associée à la jeunesse tragique du jeune Ghost. Elias développe progressivement ses différentes sonorités électroniques atmosphériques qui apportent une certaine intensité aux images du film de Markus Nispel. Les sonorités indiennes liées dans le film à la tribu de Ghost prennent aussi une plus grande importance, comme le confirme l’utilisation de la flûte indienne de ‘Sanctuary’ qui rappelle par moment certains passages du ‘Pacte des Loups’ de Joseph LoDuca. On retrouve un style plus mélancolique pour le personnage de Ghost dans ‘Sanctuary’, exprimant la quête d’identité du personnage incarné à l’écran par Karl Urban. La musique conserve continuellement un côté sombre, lent et mystérieux comme le confirme ‘Haunted’ tandis que ‘Starfire’ se veut au contraire plus rassurant et tendre pour la scène d’amour entre Ghost et Starfire, développant un ‘Love Theme’ pour cordes/bois tout en douceur avec une flûte indienne.

‘Vikings Attack’ rompt enfin le climat sombre et planant du début de la partition pour un premier morceau d’action tout simplement impressionnant : en l’espace de 3 minutes, Jonathan Elias illustre la scène du carnage de la tribu de Ghost par les guerriers vikings avec une certaine puissance et une grande intensité. On y retrouve ainsi les percussions barbares et brutales du ‘Opening Credits’, les choeurs guerriers épiques qui interprètent ici des paroles latines (influence une fois de plus de la musique de Howard Shore pour la trilogie ‘Lord of the Rings’), quelques éléments synthétiques très sombres et un orchestre dominé par les percussions, les cuivres et les cordes. Le final de ‘Vikings Attack’ aboutit à une magnifique élégie pour garçon soprano et orchestre, interprétant une sorte de lamentation poignante à la mémoire des innocents massacrés par les vikings (Ghost, qui a quitté le village peu de temps avant le carnage, aperçoit au loin les flammes et comprend qu’il est trop tard). Avec son caractère barbare/épique et son final élégiaque et poignant, ‘Vikings Attack’ a tout pour être l’un des morceaux incontournables de la partition de ‘Pathfinder’. Si ‘The Aftermath’ évoque justement le désastre et la tragédie qui suivent la scène du carnage, ‘Ghost Fight Begins’ fait monter la tension lorsque le héros décide de venger la mort de sa tribu. Percussions à l’appui, glissandi de cordes dissonantes et effets sonores agressifs de cuivres et de flûte indienne sont de la partie (on pense ici aussi à certains passages du ‘Pacte des Loups’ de LoDuca). A noter ici la façon dont les percussions surgissent progressivement pour illustrer la fureur revancharde de Ghost, avec ses glissandi/clusters de cordes qui maintiennent une tension omniprésente à l’écran. ‘First Kill’ évoque l’héroïsme de Ghost avec une brève envolée orchestrale, soutenue par de puissants choeurs épiques, tandis que les percussions (incluant ici des enclumes et des percussions électroniques et acoustiques diverses) martèlent un rythme sauvage/barbare du plus bel effet pour l’une des scènes d’affrontement entre Ghost et les immenses guerriers vikings.

Dès lors, la partition de ‘Pathfinder’ va osciller entre action et suspense avec une bonne dose de percussions guerrières et de chœurs épiques. A noter l’impressionnant ‘Eye For An Eye’ qui maintient un certain suspense alors que les vikings traquent Ghost et que ce dernier tente de les piéger les uns à la suite des autres. A noter ici l’utilisation d’un didgeridoo évoquant parfaitement un certain mysticisme indien, associé dans le film au shaman qui suit Ghost – sans aucun doute l’une des sonorités les plus impressionnantes du score de ‘Pathfinder’. La traque s’intensifie dans des morceaux souvent plus atmosphériques comme ‘Cave Surprise’ ou ‘Quick Kills’ qui, avec son titre, résume parfaitement l’esprit du morceau (et de la scène) : des sursauts violents de percussions avec des effets de clusters de cordes dissonantes qui semblent sortir tout droit d’un thriller/film d’horreur, pour une autre scène où Ghost prend les guerriers vikings en embuscade, alors que ces derniers sont à ses trousses. Le suspense monte encore d’un cran dans ‘Cave Maze’ avec son final chaotique bref mais impressionnant. La musique apporte ainsi une réelle noirceur et une violence aux images. Un morceau comme ‘Ice Lake’ est par exemple très représentatif de cette ambiance guerrière sans concession, avec ses glissandi impressionnants de choeurs barbares pour la scène du lac de glace. Finalement, ‘Mountainside Battle’ et ‘Gunnars Fury’ évoquent la confrontation finale dans la montagne entre Ghost et les vikings qui ont survécu à la catastrophe sur le lac de glace. A noter les orchestrations plus intenses de ‘Mountainside Battle’, toujours soutenue par des percussions guerrières impressionnantes qui atteignent un certain climax pour ‘Gunnars Fury’. ‘Prophecy Fulfilled’ ramène le calme avec un fort sentiment d’espoir et un orchestre plus brillant et héroïque, marquant au passage le retour du garçon soprano pour une dernière élégie poignante, accompagné par les choeurs et l’orchestre lors d’une reprise finale ample du thème de la prophétie liée à Ghost.

On aurait pu s’attendre avec ‘Pathfinder’ à une nouvelle partition industrielle faite à la va vite comme le récent honteux ‘300’ de Tyler Bates, mais fort heureusement, Jonathan Elias nous livre a contrario une musique somme toute maîtrisée, brillante et assez ambitieuse, sans pour autant refléter une quelconque originalité ou une très grande personnalité. On regrettera le caractère parfois un peu fonctionnel de certains morceaux, même si des passages comme ‘Opening Credits’, ‘Vikings Attack’ ou ‘Mountainside Battle’ demeurent impressionnants et spectaculaires de bout en bout, autant dans le film que sur l’album publié par Varèse Sarabande. Si vous aimez les partitions guerrières et barbares à l’hollywoodienne, vous devriez apprécier pleinement le nouvel opus musical de Jonathan Elias pour ‘Pathfinder’. Certes, on est à des années lumière ici de la grandeur symphonique et chorale du ‘Conan The Barbarian’ de Basil Poledouris, mais qu’importe, le résultat demeure somme toute très convaincant sans laisser pour autant un souvenir impérissable!



---Quentin Billard