1-Main Title/The Resistance 2.35
2-Robo Saves Lewis 3.56
3-Resistance Base 1.36
4-Otomo Underground 1.49
5-Murphy's Memories 4.36
6-Robo Fights Otomo 4.27
7-Nikko & Murphy 1.53
8-Death of Lewis 3.46
9-Sayonara, McDaggett 3.38

Musique  composée par:

Basil Poledouris

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5416

Produit par:
Basil Poledouris
Montage de la musique:
Tom Villano

Artwork and pictures (c) 1993 Columbia/Tri-Star Film, France/Orion Pictures corp. All rights reserved.

Note: ***1/2
ROBOCOP 3
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Basil Poledouris
Après avoir compris qu'ils avaient fait erreur sur 'Robocop 2', les producteurs de chez Orion Pictures décidèrent de se 'rattraper' en rempilant pour un troisième et dernier volet qui conclut cette trilogie futuriste dont on ne retiendra malheureusement que le premier épisode de Paul Verhoeven. Si 'Robocop 2' faisait l'étalage d'une violence malsaine et exagérée, 'Robocop 3' tombe complètement dans l'excès inverse. Confié à un réalisateur mineur et totalement inconnu (Fred Dekker, scénariste sur certains épisodes de 'Tales from The Crypt' entre autre), ce troisième et dernier volet n'est certainement pas le meilleur de la trilogie. La production a décidé de faire un dernier film plus orienté vers les enfants, un film d'aventure/action avec des messages du genre 'si tu penses à tes parents, ils seront toujours là au fond de toi'. Difficile de croire qu'après un second épisode aussi sanguinaire et violent la production a put accoucher d'un film aussi cul-cul et enfantin. L'histoire est on ne peut plus simple: cette fois ci, l'OCP (Omni Cartel des Produits) a été racheté par le groupe japonais Kanemitsu qui s'est mis en tête de racheter toute la ville de Detroit en expulsant les gens hors de chez eux. C'est dans ce but bien précis que l'OCP a mis en place la brigade des réhab', des mercenaires chargés d'expulser de chez eux les habitants des quartiers de Detroit par la force. Mais les habitants ne l'entendent pas de cette façon et ne vont certainement pas se laisser faire et très vite, un mouvement de résistance va se mettre en place pour combattre l'oppression de l'OCP et des réhab. Robocop (Robert Burke - qui remplace Peter Weller qui tenait le rôle dans le premier et le second épisode) arrive alors et s'intéresse de très près à la situation. En tombant sur un petit groupe de résistants cachés dans une église, Robocop va alors prendre leur défense en les protégeant coûte que coûte de la menace des agents de la réhab dirigés par le gros méchant de service, Paul McDaggett. Robocop fera alors la rencontre de Nikko, la jeune fillette qui a perdu ses parents au cours d'une rafle dans un quartier. Scandalisé par les méthodes violentes et injustes des réhab', la police de Detroit rejoindra finalement la résistance pour tenter de repousser l'attaque des réhab' qui eux de leur côté, iront même jusqu'à recruter parmi les criminels et les punks des bas quartiers de la ville pour mener leur attaque finale. Mais c'est sans compter évidemment sur les exploits d'un Robocop qui se transforme alors en 'Rocketeer' le temps d'une séquence héroïque sortie toute droit d'une bande dessiné pour enfants (séquence en image de synthèse pas vraiment crédible - nous sommes encore en 1993 et l'animation des images de synthèse n'était pas encore vraiment très avancé à l'époque). Bref, c'est bien joli mais cela n'a ni le charme ni la qualité du premier film de Verhoeven et en voulant absolument gommer toute violence sèche ou toute trace de sang, la production du film est tombé dans l'excès inverse du second épisode en nous livrant un joli petit navet plutôt ridicule mais qui se laissera regarder malgré tout. On notera les nombreuses allusions au premier épisode comme les flash infos de Casey Wong (un point commun entre les trois épisodes, mais ici sans le côté satirique du premier film), un bref flash-back de la mort d'Alex Murphy dans le premier épisode sans oublier...le retour de l'idiot mécanique de service, ED-209. Bref, rien de bien mémorable ici et un final bâclée qui ne conclura malheureusement pas la trilogie en beauté.

Après le coup d'essai manqué de Leonard Rosenman sur le deuxième épisode, les producteurs ont là aussi voulu 'rectifier le tir' en faisant de nouveau appel à Basil Poledouris qui retrouve ici tout son matériau de 'Robocop' pour une nouvelle BO des aventures du justicier mi-homme mi-robot. Dans ce nouvel épisode, Poledouris a décidé de reprendre tous ses anciens thèmes de 'Robocop' pour faire un lifting intégral de sa partition avec de nouveaux thèmes qui seront très facile à identifier. On retrouve ici aussi les mélanges orchestre/synthé cher au compositeur, sans oublier quelques petites touches asiatiques pour les passages concernant les attaques du robot Otomo. Avec le 'Main Title/The Resistance', Poledouris donne le ton pour la scène d'ouverture avec la première 'rafle' des réhab. Le compositeur nous fait entendre ici le premier nouveau thème du score, le thème des réhab, thèmes confiés avec quelques cuivres menaçants et une percussion plus martiale d'esprit. On enchaîne alors sur le deuxième grand thème du score, le superbe thème de la résistance, typique de l'esprit mélodique de Poledouris (on est pas très loin ici du style des grands thèmes que le compositeur a l'habitude de composer sur les films de Verhoeven). Le thème de la résistance représente toute la détermination et l'espoir que ces gens qui ne se sont pas prêts de se laisser faire et qui se lutteront jusqu'au bout pour conserver leurs foyers. Noble et fier à la fois, ce très beau thème apporte une nouvelle facette plus 'positive' à ce score (le premier étant très sombre et violent). A noter la réutilisation d'un motif dramatique issu du premier score à la fin du morceau alors que l'on voit Nikko déambuler dans une rue, seule sans ses parents.

'Robo Saves Lewis' décrit la séquence où Robocop fonce pour venir en aide à Lewis et son équipe prise d'assaut par une bande de punks. Le morceau fait monter la tension d'une manière très habile et l'on retrouve plusieurs segments repris du premier score du compositeur réadaptés ici aux côtés de nouvelles parties. On retrouve ici les sonorités électroniques toute droit ressorties du premier score et une fois encore typique des sons de synthé habituels que Poledouris utilise dans ses scores d'action habituels (cf. 'Hunt for The Red October' par exemple). Après quelques passages sombres évoquant la menace des punks, le morceau finit de manière héroïque avec le superbe et fameux thème principal de Robocop, thème qui fait un retour triomphant dans ce nouvel épisode pour la première apparition (héroïque) de Robocop. Voilà de toute évidence l'un des morceaux incontournables de ce nouvel épisode (dommage qu'il manque une fois encore beaucoup de morceaux du score sur l'album de Varèse Sarabande).

'Resistance Base' décrit une fois encore les résistants qui se cachent ici dans une base secrète planquée dans une usine désaffecté. Le morceau prend très vite une tournure plus lyrique avec une très belle partie de cordes évoquant la situation dramatique de ces résistants livrés à eux mêmes. Avec 'Otomo Underground', Poledouris nous fait entendre un autre nouveau thème du score, le thème d'Otomo plus d'esprit japonais. L'utilisation des sons de synthé avec le thème d'Otomo évoque bien le côté robotisé de ce sinistre personnage à la 'Terminator' version japonaise. A noter ici l'utilisation des tambours et autres percussions pour la première attaque d'Otomo dans la séquence du tunnel avec les trois gardes. Le morceau finit avec le thème d'Otomo. Evidemment, Poledouris n'oublie pas le côté plus dramatique de l'histoire et utilise le retour du thème dramatique de 4 notes repris du premier score de 'Robocop' et qui évoque ici les tristes souvenirs lointains de Robocop. A noter une très belle reprise du thème de Robocop aux cordes sous une forme lente et mélancolique. La suite du morceau décrit l'attaque des réhab' qui prennent alors d'assaut le QG des résistants après la trahison d'un des leurs. Poledouris lance alors la rythmique avec quelques cordes et très vite, on part dans l'action avec le retour du thème martial des réhab' qui sèment alors la terreur et le thème de la résistance évoquant la lutte pour la justice contre l'oppression. A noter le très beau 'Nikko & Murphy' pour une scène où Nikko est avec Robocop qu'elle semble considérer comme son nouvel ami. Ici, Poledouris reprend le thème descendant mélancolique de 'Home' du premier score de 'Robocop' pour cette scène plus tendre et intime, finissant sur le petit thème de 4 notes. Autre morceau incontournable ici aussi, 'Death of Lewis' pour la séquence où McDaggett tue Anne Lewis dans la séquence de l'église. Poledouris reprend ici une partie de 'Clarence Frags Bob' du premier 'Robocop' ce qui lui permet alors de réutiliser très brièvement le motif qui était associé dans le premier épisode à Clarence Boddicker mais qui évoque ici la menace des réhab. Le côté dramatique de la scène permet à Poledouris de reprendre ensuite la seconde partie du thème héroïque de Robocop (il évoque alors sa lutte contre l'oppression des réhab) et une partie de 'Murphy's Death' issu de son premier score, 'Death of Lewis' finissant de manière dramatique avec un choeur de synthé pour la séquence sur l'autel (mort de Lewis) et quelques cordes résignées.

Excellent morceau pour 'Robo Fights Otomo'. A noter une nouvelle reprise lente et mélancolique du thème de Robocop au début du morceau avec un hautbois solitaire soutenu par quelques cordes discrètes et un peu de synthé. Robocop affronte dans cette scène Otomo, ce qui permet alors à Poledouris de reprendre le thème japonais d'Otomo et les sons de synthé qui lui sont attribués. Pendant ce temps, les résistants et les policiers forment un barrage pour combattre les troupes des réhab. Le thème de Robocop revient sous une forme lente et quasi solennelle évoquant la double lutte ici: celle des résistants et celle de Robocop contre Otomo. A noter une étrange reprise du thème martial des réhab' avec une guitare électrique du synthé (sûrement associé à la menace des punks armés jusqu'aux dents). C'est avec une certaine habileté que Poledouris arrive alors à confronter les deux thèmes: celui de Robocop et celui d'Otomo et de ces sons de synthé étranges. La tension monte alors pour l'attaque des troupes de McDaggett et l'histoire trouvera finalement sa conclusion au sein d'un affrontement final dans 'Sayonara, McDaggett'. On retrouvera alors une dernière fois le thème d'Otomo avec ces sons de synthé et un petit passage de percussions seules pour évoquer l'affrontement avec les deux nouveaux Otomo et Robocop. Le morceau finira sur une ultime reprise du thème héroïque de Robocop qui triomphe alors de McDaggett et détruit définitivement l'OCP.

Evidemment, nous sommes très loin ici de la puissance du premier score de 'Robocop'. Cependant, 'Robocop 3' possède quelques sérieux atouts et il serait plutôt dommage de l'écarter trop vite. Poledouris a fait un sérieux effort pour reprendre certains de ses anciens morceaux et les retravailler dans ce troisième épisode sans oublier de renouveler sa thématique, chose qu'il a parfaitement assuré avec les thèmes des réhab, de la résistance et celui d'Otomo. Des morceaux comme 'The Resistance' ou 'Resistance Base' apporte un éclairage nouveau dans la saga musicale des Robocop avec un Poledouris qui a parfaitement cerné à travers sa musique toutes les différents facettes du film (on ne peut qu'apprécier ce nouvel effort). Ceci étant dit, difficile de considérer ce 'Robocop 3' comme un nouveau grand classique de Poledouris, mais pour un compositeur toujours aussi inspiré, 'Robocop 3' est tout sauf un échec. Une jolie conclusion musicale pour la trilogie avec un score nettement plus intéressant que le film en lui même. En un mot: Sympa!


---Quentin Billard