1-Spyked 2.31
2-War Opening Titles 5.05
3-Confession 3.05
4-Rooftop Pursuit 1.44
5-Whips 2.14
6-Swordfight 5.16
7-"Rogue Cleans Da Hizouse" 2.15*
8-Getting Started/
Scene of the Crime 2.51
9-"The Set Up/
Mr. Chang Send Regards" 2.36**
10-Shiro Comes to Town 3.55
11-Bangkok Downtown 2.18
12-This Isn't Japan 2.16
13-Cop Hunting/Face to Face 2.42
14-"Compliments of
Mr. Chang" 0.36**
15-Rogue's Revenge 1.09
16-Showdown 2.49
17-Plans for Retaliation 4.00
18-Watching the Changs 0.45
19-Shiro's Estate 2.33
20-War End Credits 5.31
21-"Suicide King" 4.04***
22-War Opening Titles - Remix 4.54

*Ecrit par The RZA
**Ecrit par Mark Batson
***Ecrit par
Machines of Loving Grace.

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Lionsgate Records LGM2-0006

Album produit par:
Brian Tyler

Artwork and pictures (c) 2007 Lionsgate Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
WAR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
‘War’ (Rogue, l’ultime affrontement) est le premier long-métrage hollywoodien de Philip G. Atwell, nouveau venu formé à la dure école des clips MTV (eh oui, un de plus !), à qui l’on doit certaines vidéos pour Eminem, 50 Cent ou bien encore Xzibit. Le film oppose deux grosses pointures du film d’action contemporain : Jason Statham d’un côté et Jet Li de l’autre. Pour l’acteur d’origine chinoise, ‘War’ était d’ailleurs l’occasion de jouer un nouveau rôle de méchant, comme il l’avait déjà fait dans ‘Lethal Weapon 4’ en 1998. Depuis l’assassinat de son meilleur ami et ancien équipier, Jack Crawford (Statham), agent du FBI, n’a plus qu’une seule idée en tête : retrouver Rogue (Jet Li), le mystérieux assassin responsable du meurtre de son équipier et venger la mort de son meilleur ami. Mais Rogue est un fantôme, une légende dans le milieu des tueurs à gage, un individu secret et insaisissable qui frappe et disparaît ensuite aussi rapidement qu’il est apparu. Trois ans plus tard, Rogue réapparaît et déclenche une guerre opposant les triades chinoises aux Yakuzas japonais. Jack Crawford saisit sa chance de capturer pour de bon le mystérieux tueur et intervient en pleine guerre des gangs. Mais alors qu’il se rapproche dangereusement de son ennemi, Crawford découvre enfin l’incroyable secret qui se cache derrière l’énigmatique tueur insaisissable. A noter que le film se conclut sur un coup de théâtre final assez impressionnant, offrant un peu de piment à un scénario somme toute très linéaire, récapitulant la plupart des clichés habituels du genre (l’histoire de vengeance, la guerre des gangs, etc.). La réalisation « clipesque » de Philip Atwell apporte un petit plus au film, même si l’on se laisse très vite de cette esthétique moderne surfaite et souvent artificielle. A noter que le film s’avère être très violent pour une série-B d’action de ce genre, rappelant par moment le style des gros films d’action nihilistes des années 80.

La musique de Brian Tyler pour ‘War’ a été vendue à l’origine par Lionsgate (studio responsable du film) comme une nouvelle preuve du talent d’innovateur du jeune compositeur. En fait, Tyler s’est servi du succès critique de sa partition expérimentale très remarquée du ‘Bug’ de William Friedkin pour vanter en parallèle les mérites de son nouvel opus musical pour ‘War’. Cette logique publicitaire étonnante pour une musique de film de ce genre prouve à quel point le marché de la musique de film occupe une certaine place à l’heure actuelle, même si cette place se doit d’être constamment relativisée face au chiffre d’affaire plus important des ventes d’album pop/rock ou autre. Evidemment, comme beaucoup de publicité, celle entourant la sortie de l’album de ‘War’ (qui a coïncidé curieusement avec une sortie directe du score complet sur iTunes, pratique rare qui méritait néanmoins d’être signalé) s’avère être quelque peu exagérée limite trompeuse. En réalité, le score de ‘War’ n’a rien d’une nouvelle partition innovante et recycle bien au contraire toutes les formules musicales habituelles propres aux films d’action U.S. d’aujourd’hui. On y retrouve ainsi les traditionnels rythme hip-hop/électro et les grosses percussions synthétiques samplées mélangées à une partie orchestrale principalement dominée par les cordes, les cuivres et les percussions. Pour ce faire, Tyler s’est adjoint ici les services du prestigieux London Symphony Orchestra. Hélas, le résultat est assez décevant, la partie orchestrale étant étrangement sous-employée et noyée constamment sous des tonnes de rythmes électroniques bruyants.

Le score de ‘War’ s’articule autour d’un thème d’action de cordes agitées annoncé dès le début du film dans ‘War Opening Titles’. Le film s’ouvre sur un prologue, ‘Spyked’, qui met rapidement en place le travail autour des cordes et des percussions électroniques, apportant un punch nécessaire à cette introduction musclée mais sans surprise. On remarque hélas d’emblée le manque d’idées du compositeur dans les orchestrations, se limitant curieusement au strict minimum alors que l’on se serait attendu à quelque chose de plus ambitieux, de plus recherché, et ce même si la musique fonctionne parfaitement dans le film. De la même façon, ‘War Opening Titles’ (générique de début) développe les rythmes hip-hop/électro sur fond d’orchestre, dans un style qui rappelle un peu le récent ‘Stealth’ de BT, avec le thème d’action des cordes évoquant la guerre des gangs et l’affrontement entre Crawford et Rogue. Le deuxième thème de la partition fait son apparition dans ‘Confession’, mélodie plus dramatique et mélancolique associée aux secrets de Rogue, et qui deviendra plus présente vers la fin du film. ‘Confession’ s’avère être le petit plus émotionnel d’un score somme toute très largement dominé par des morceaux d’action musclés et des rythmes électroniques frénétiques. A note que, curieusement, le score semble avoir été très inspiré par l’esthétique Hans Zimmer et de l’écurie Media-Ventures/Remote Control. A l’écoute de certains morceaux, on aurait presque l’impression d’entendre par moment du Trevor Rabin ou du Harry Gregson-Williams tant le style de la musique de Brian Tyler (qui n’a pourtant rien à voir avec l’écurie de Zimmer) s’avère être très proche des travaux de l’équipe au compositeur teuton.

La partition de ‘War’ oscille ainsi sans surprise entre morceaux d’action déchaînés et passages atmosphériques plus sombres et tendus qui évoquent cette guerre de clans mafieux sans merci. ‘Rooftop Pursuit’, ‘Showdown’, ‘This Isn’t Japan’ (avec son motif d’action de cordes très efficace pour la scène de la très violente fusillade dans le restaurant) et le frénétique ‘Swordfight’ (scène du duel à l’épée entre Rogue et Shiro vers la fin du film) sont ainsi très représentatifs du style action de ‘War’, ‘Swordfight’ incluant un travail autour des percussions assez réussi, avec quelques sonorités de flûtes asiatiques utilisées discrètement, mais qui rappelle l’univers asiatique du film (guerre entre triades chinoises et yakuzas japonais). A noter la façon dont Tyler double ses rythmes par une guitare électrique dans ‘Swordfight’, un tic du compositeur repris de son score pour ‘The Hunted’. Dommage cependant que le compositeur n’ait pas choisi de développer davantage les touches asiatiques de sa partition, touches qui demeurent finalement trop discrètes pour être ici réellement efficace dans le film. Certains morceaux plus faciles tels que ‘Getting Started/Scene of the Crime’ traduisent clairement l’inspiration Media-Ventures du score de Brian Tyler avec des rythmiques hip-hop venant booster sans surprise une mise en scène ‘clip MTV’ banale et déjà vu. A noter que l’album inclut une version orchestrale sans synthétiseur du thème d’action dans ‘Shiro’s Estate’, une idée sympathique que le compositeur avait déjà mis en oeuvre dans ‘The Fast & The Furious: Tokyo Drift’, mais qui hélas, permet de se rendre compte encore plus facilement de la maigreur facile des orchestrations (les cuivres se limitent à quelques cors/trombones, les trompettes paraissent curieusement très effacées, il n’y a aucun bois, etc.). Le compositeur nous propose enfin un récapitulatif de ses principales idées dans le traditionnel ‘End Credits’.

Hélas, Brian Tyler n’a de toute évidence pas grand chose à dire de neuf sur ce type de film d’action et sa partition pour ‘War’ nous le prouve amplement. Le compositeur signe une partition d’action moderne et calibrée ‘Media-Ventures’ pour un film qui, de toute évidence, ne pouvait qu’être illustrée par ce type de musique déjà entendue des milliers de fois auparavant. La bande originale de ‘War’ apporte rythme et énergie au long-métrage de Philip Atwell, avec une touche résolument moderne dans l’utilisation des samples hip-hop électro et des percussions électroniques en tout genre. Un problème inhérent au score de ‘War’ subsiste hélas du début jusqu’à la fin, la présence injustement sous-exploitée du LSO, réduit ici au strict minimum. Brian Tyler s’est bien évidemment plié ici aux exigences de la production qui voulait un son résolument moderne tout en restreignant son écriture orchestrale alors qu’on l’a connu autrefois bien plus inspiré. La conclusion s’impose donc d’elle-même: si Brian Tyler espère gagner en maturité musicale, il devrait vraiment choisir à l’avenir des films qui l’inspirent davantage. Espérons que sa participation aux très attendus ‘John Rambo’ et ‘Alien vs. Predator: Requiem’ saura remonter le niveau et offrir l’occasion au compositeur de pouvoir enfin offrir le meilleur de lui-même.



---Quentin Billard